23 décembre 2008

Le pacte

J’hésite encore entre pacte payant et pacte païen, mais la seule chose dont je suis sûr, c’est que c’est un méchant bon deal.

J’ai contacté tous les adultes susceptibles de me faire un cadeau pour Noël et leur ai proposé le marché suivant : tu ne m’en fais pas, j’t’en fais pas.

Ça marche! Ils ont tous accepté avec allégresse. Je n’ai acheté que des cadeaux aux enfants (les miens et quelques autres). Ça m’a pris... un avant-midi?

Je sais... Ce n’est pas très bon pour l’économie, mais pour le moral, j’vous dis pas.




***Ajout : Cette année, on s'est pacté à Noël***
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22 décembre 2008

Moi, païen? Pfff...


Non, ce n’est pas un remake de Children of the corn.

Cette photo vient de là!

Evil, hein?

De toute façon, cette photo démontre clairement les dangers pour les âmes fragiles de nos élèves d’un concert de Noël dans un gymnase d’école primaire. La réverbération d'un gym, ça tue, man.

Et non, je n’en ai pas fait et je n’en ferai pas. Les tounes de Noël, c'est fait pour niaiser. Point final. Quand j’ai une salle et le staff pour transporter les instruments, j’en fais un à l’Halloween.

T’es païen où tu l’es pas...




***Petit ajout : Les enfants debout au centre ont encore une âme.***
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21 décembre 2008

Moi, à gauche? Pfff...

Une dernière réflexion avant l'apogée de cette période de surconsommation : ça prend beaucoup de pauvres pour faire un riche.

Bonnes vacances.


Bach : Sinfonia tirée de l'oratorio de Noël









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11 décembre 2008

Invasion chinoise

Cet après-midi, je faisais de l’écriture dans une des classes du projet. On travaillait les paroles de la toune du sacrifice. Vous allez voir, c’est charmant. Les deux héros sont attachés sur la plage et lorsque la marée montera, les requins sacrés les dévoreront. En attendant, une joyeuse bande de primitifs implorent les dieux de les accepter en sacrifice. Un rein avec ça?

Voici la maquette de l’arrangement. Ça va lever plus avec des vrais musiciens à la place des machines, mais en attendant, ça fait la job.Le choeur entre environ à 28 secondes.








Lorsque la marée
Sur vous va monter
Les dieux seront apaisés
Priez! Priez!
Ce sera votre dernier jour

Le ciel étoilé
Sur vous va tomber
Et vous serez dévorés (pas certain de cette ligne, j’ai laissé le portable à la job ce soir)
Priez! Priez!
Joignez-vous au chant du tambour.

On cherchait la suite...

L’original est ici, dans un billet.

Le problème, c’est que ce que me proposaient les élèves aujourd’hui ne me plaisait pas. Comme ils méritent mieux que de se faire dire qu’ils sont une gang de pas bons et que leurs idées sont trop poches pour les autres classes, lorsqu’un élève n’avait pas rapport, je lui disais la seule chose logique en un moment pareil : «Tching Kawong».

Bien entendu, après un moment, je me suis rendu à l’évidence : j’avais affaire à des incultes, des non-initiés. Je me suis alors fait un devoir de leur raconter les origines et quelques anecdotes de ce qui est maintenant sur le point de devenir une mode.

Que dis-je une mode? Un phénomène de société qui nous marquera pour des générations!

Pfff... Ça se propage vite ce truc! Après la séance d’écriture, en mettant leurs manteaux avant la récréation, les «Tching Kawong» pleuvaient déjà sur tout l’étage. Plusieurs groupes d’élèves furent d’ailleurs infectés. J’ai même pu observer un p’tit de deuxième qui regardait un élève de maternelle mettre ses bottes sans succès (faut mettre les mitaines après les bottes, nono) lui lancer à la figure un «Tching Kawong» des plus convainquant. C’est de la spéculation, car en voyant les proportions de la chose, j’ai pris la poudre d’escampette, mais j’imagine très bien le petit de maternelle enlever ses mitaines et mettre ses bottes en vitesse, car «Tching Kawong» c’est clair et précis et cette école n’accueille pas de débiles profonds.

Reste à voir s’ils pardonnent, parce que là, ils sont pognés avec pour un bout. J’voulais juste pas bousiller les paroles de la toune.







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08 décembre 2008

Vous n'êtes pas jaloux!

Nous avons aussi en première année, un Jamaïcain avec des dreads et une casquette de Hustler.





C'est moins drôle, hein?



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01 décembre 2008

Vous êtes jaloux!

À mon école, en première année, nous avons un Pakistanais avec une tuque des Expos.

Gnagna...





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29 novembre 2008

Pour le sacrifice, tout est prêt!

Pour le projet, je dois adapter des musiques extraites d’un opéra pour que des enfants de 11 ou 12 ans puissent les jouer sur des petits claviers et des instruments de percussion. Ça, c’est la moitié de la musique. Le reste, c’est les enfants qui le composent et moi, j’arrange le tout.

Sur douze élèves qui seront musiciens, trois sont de mon école. Les autres n’ont jamais fait de musique. Ils devront donc, de janvier à mai, en travaillant avec moi une fois semaine, se préparer pour accompagner les danseurs et les chanteurs devant 5000 personnes.

Petit détail : ils ne peuvent pas pratiquer à la maison, car ils ne possèdent pas d’instruments. Très petit détail...

Mais le plus con dans tout ça, c’est qu’on y arrive! Il s'agit de garder l'essentiel et de l'exploiter au maximum avec les moyens du bord.

Hier, je bossais sur un extrait de l’opéra Les Pêcheurs de perles de Bizet. J’suis donc pogné avec ça dans la tête et Fiston a voulu l’écouter quatre fois en ligne hier soir... Son passage préféré, c’est quand le choeur scande «pour le sacrifice, tout est prêt, tout est prêt!». Bordel... Ça reste dans la tête! Je regarde ma petite de cinq mois qui me gueule que ça fait mal des dents qui percent et dans ma tête, cette même litanie me hante: «pour le sacrifice, tout est prêt, tout est prêt!».

J’vous mets dans le contexte. C’est l’histoire d’un ténor (Nadir) qui veut se faire une soprano (Leïla), mais le baryton (Zurga) est jaloux parce que lui aussi aime Leïla. Il les condamne donc à être immolés pour le plus grand plaisir de Brahma. J’vous ai dit que Zurga et Nadir étaient des copains d’enfance?

Les Pêcheurs de perles
Acte 3, deuxième tableau







DEUXIÈME TABLEAU
Un site sauvage avec au milieu un bûcher. Des feux éclairent la scène d'une façon sinistre. À droite, un trépied supportant un brûle-parfums.

(Il fait encore nuit. Nadir est assis, gardé par deux pêcheurs. Le vin de palmiers circule dans les coupes. Danses et chants.)

CHŒUR
Dès que le soleil,
Dans le ciel vermeil,
Versera sa flamme,
Nos bras frapperont
Et se plongeront
Dans leur sang infâme!
Ardente liqueur
Verse en notre cœur
Une sainte extase :
Qu'un sombre transport,
Présage de mort,
Soudain les embrase.
Brahma! Brahma!

NADIR
Hélas, qu’ont-ils fait de Leïla?
Pour la sauver, s’il suffit de ma vie
Que sur moi seul enfin leur rage soit assouvie
Je me livre à leurs coups, je suis prêt, me voilà!
Hélas, qu’ont-ils fait de Leïla, hélas, hélas, hélas!

LE CHŒUR
Pour le sacrifice, tout est prêt!
Que la sombre forêt
De nos cris retentisse
Brahma! Brahma! Ardente liqueur, etc…


Charmant, hein?








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25 novembre 2008

Blanc comme neige

Bien que ce ne soit que quelques flocons, c’est toujours quelques flocons de trop dans le cerveau de nos élèves.

Aujourd’hui, après deux jours de gestion de classe entrecoupés de courts épisodes d’enseignement, je sombre dans un humour... personnel?

Avec une classe de troisième année.

PMT : Hey Wannabe!

Wannabe : Huh?

PMT : J’n’ai aucune idée pourquoi, mais c’est à moi qu’on a demandé de te l’annoncer.

Wannabe : Tu me donnes ton iPod?

PMT : Non, mais si j’étais compatible, je te réserverais un de mes reins.

Wannabe : Huh?

PMT (solomnel) : De toute façon, c’est l’heure pour toi de connaître la vérité!

Wannabe : Quoi?

PMT : Tu as 36 ans!

Wannabe : 36 ans?

PMT : Je sais... Tu es sous le choc. Tu penses que tu es un enfant, mais en réalité, tu es un nain de 36 ans.

Wannabe : Ben là... je le saurais si j’avais 36 ans.

PMT : C’est justement le drame de ta vie. Tu es un nain amnésique!

Wannabe : C’est même pas vrai.

PMT : Oui c’est vrai! Vous êtes tous des nains! Et vous êtes tous amnésique.

Accords augmentés et rire diabolique. J'ai un clavier devant moi. Faut bien que je m'en serve...

PMT : Et moi, je suis Blanc-Neige!

Wannabe : Blanc-Neige?

PMT : Oui! Blanc-Neige et les sept nains! C’est vous êtes les sept nains...

Une autre : C’est même pas vrai, on est 21.

Au moins, ils admettent être des nains...

PMT : Ben justement... Vous n’êtes que sept qui existez. Les autres sont imaginaires.

Ça, c’est un de mes classiques. Je sais, je radote, mais voici l’inédit:

Wannabe : J’suis quoi moi? Vrai ou imaginaire.

PMT : T’es 100% imaginaire Wannabe!

Wannabe : Comme Roger?

PMT : En moins gros. Tu sais, j’aimerais bien t’avoir comme ami imaginaire.

Wannabe (flaté): Pour vrai?

PMT : Ben oui. Ça serait vraiment cool.

Wannabe : Ouais! Ça serait cool!

PMT : Mets-en. J’pourrais aller voir un psy et me débarrasser de toi à jamais.

Wannabe : ...

Un autre : Cassé! Haha! PMT a cassé Wannabe!

Wannabe : Je t’aurai, PMT!

On s’aime bien...






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20 novembre 2008

Sur quelle planète tu vis?

Retirer l’anglais obligatoire dès la première année, d’accord. C’est même selon moi une excellente idée. Mais bordel, faire enseigner l’Histoire et les maths, même partiellement, en anglais au troisième cycle, c’est ridicule.

Les titulaires demandent des spécialistes en anglais parce qu’ils se jugent inaptes à l’enseigner. OK. Inaptes est un bien grand mot, mais disons que ça ne leur tente pas... Ce n’est pas à moi de vous l’expliquer. Peu importe, ils veulent des profs d’anglais.

Maintenant, ils devraient enseigner (partiellement) l’histoire et les maths en anglais.

Qui nous propose ça?

Marois.

Elle qui a de la difficulté à enligner trois phrases en anglais veut l’Histoire en anglais. À partir de 1763 tant qu’à y être?

Vous venez de perdre mon vote stratégique, madame Marois.

Eh oui, ça aurait été un vote stratégique, rien de plus.

Là, ça sera rien pantoute.

Non, mais sur quelle planète?




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17 novembre 2008

Ratios 101

Les libéraux et les péquistes prétendent qu’ils vont baisser les ratios dans les classes. C’est gentil de leur part, mais je vous rappelle que tant que les ratios n’ont pas à être respectés et qu’ils peuvent être dépassés, ça ne veut pas dire grand-chose...

Leurs détracteurs vous diront que les études ne démontrent pas clairement qu’une baisse de ratio favorise la réussite scolaire.

Non mais bordel... quelle bullshit!

Effectivement, la différence entre une classe de 23 élèves et une classe de 18 élèves en sixième année du primaire n’est pas énorme. Le problème, c’est que parfois, ils sont 30 dans une classe de sixième année. Voulez-vous parier que ça fait une différence 23 à la place de 30? Surtout si ça se répète pendant plusieurs années pour une même cohorte d’élève.

Ces études, ce sont des conneries et du gaspillage de fric. Le problème, c'est les grosse classe. N'allez pas faire vos études bidons dans des classes de 23 élèves. C'est vrai qu'un vrai milieu défavorisé, c'est moins charmant et que souvent, ça pu. Dérangeant pour des chercheurs en éducation...

Anyway, d’un côté ou de l’autre, on nous prend pour des cons.



J'ai l'impression de me répéter, mais ça fait partie de la job.


La nouvelle sur Radio-Canada.





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16 novembre 2008

Hilarant!

Vraiment...

«Pour l'ADQ, les paliers intermédiaires élus par moins de 10 % de la population
doivent être abandonnés et les pouvoirs des commissions scolaires doivent être
redistribués entre les autres acteurs du monde de l'éducation et les
municipalités.»

Ça vient d’ici.

C’est une allocution de Dumont sur l’Éducation. Il s’est pointé à l’Académie Saint-Louis à Québec pour nous parler de l’école publique. Ha-ha-ha.


Et il dit quoi Mario Dumont? Ça prend 10% pour être pris au sérieux et ne pas être abandonné?

Il est actuellement à 14% des intentions de vote dans les sondages.

Come on gang! Un p’tit 5% et il nous fichera la paix.


Not...


Je sais. Je joue sur les mots. C'est seulement qu'il se plante et royalement. Il y a un an, presque jour pour jour, on en parlait.






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15 novembre 2008

Phénomène mystérieux

À mon école, des gens sans scrupule sévissent régulièrement dans nos pigeonniers; même clairement identifiés, nos crayons disparaissent, c’est inévitable.

Je me suis toujours élevé contre cette pratique ignoble. Vous pourriez au moins remettre le crayon après l'avoir utilisé. Lorsqu'on soulève le sujet, tout le monde fait l'innocent. Pfff. Quand notre local est situé trois étages plus haut, allez chercher un crayon n'est pas toujours une option.

Dernièrement, j’ai réussi à en garder un plus d’une semaine... avant qu’il disparaisse.

Je ne croyais jamais le revoir, mais ce matin, je l’ai retrouvé dans la poche de mon manteau... en compagnie d’autres crayons dont j’ignore la provenance!

Étrange... Surement une conspiration.




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13 novembre 2008

Come on...

Vous avez entendu ça? Le gouvernement libéral veut diminuer le nombre d’élèves par classe de 10%. Ils vont réduire les ratios!!!

Come on...

Ils ne sont même pas capables de respecter les maximums déjà en place. Hein? Ils vont augmenter le nombre de profs?

Come on...

Il y a quelques années, alors que les profs revendiquaient plus de service pour les élèves et cela dans un cadre légal, ce gouvernement (Charest et sa chum Jérome-Forget) nous a balancé la loi 142 qui nous interdisait tout moyen de pression sous peine de sanctions qui dépassent l’entendement. Le dossier est même devant les Nations unies, tellement c’est facho.

Ce qu’on revendiquait à l’époque, c’est à peu près l’équivalent de ce qu’ils promettent aujourd’hui.

On parle d’un gouvernement qui a essayé de mettre l’équité salariale dans les négociations d’une convention collective (qui nous fut d’ailleurs imposée...). L’équité salariale, c’est une loi et la loi, ça ne se négocie pas.

De toute façon, on s’est fait avoir, car ils ont considéré que le niveau de stress d’un enseignant au primaire était à peu près semblable à celui d’un bibliothécaire.

De toute façon, là où je veux en venir, c’est que même s’ils tiennent leur promesse de diminuer les ratios, ça ne veut rien dire, car ils se gardent le droit de les dépasser.

Dans mon école, en première année le ratio, c’est 18 élèves et le maximum, 20 élèves. Dans la classe de première, ils sont 22 élèves. On donne du fric au prof, mais les élèves, ils ont quoi, eux?

Dans une école du projet, la plus pauvre de la commission scolaire, ils sont 30 élèves en sixième année. Sur les trente, il n’y a qu’un québécois de souche et son prénom est anglophone. Les autres sont tous des immigrants ou des enfants d’immigrants. D’accord... Il y a peut-être un ou deux Algériens ou Tunisiens qui parlent assez bien français même s’ils parlent seulement arabe à la maison.

Pour parler d’immersion française, il faut que la majorité soit francophone, non?

Bordel... Ils sont 30 dans la classe!

Croyez-moi: tout ce que dit ce gouvernement sur l’éducation, c’est de la grosse bullshit et si vous vous demandez pourquoi les profs ne dénoncent pas ce qui se passe, renseignez-vous sur la loi 142. Des amendes de ce genre, ça n’a pas été prévu pas l’équité salariale.

D’ailleurs, je ne me souviens plus ce que j’ai fait de mon chèque de 112 dollars...





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07 novembre 2008

En novembre (the end)

Y en avait pas de dilemme. Après deux jours et une douzaine d’appels, j’ai réussi à parler à la madame qui s’est avérée très sympathique.

Quelqu’un avec plus d’ancienneté que moi a pris le poste...

Voici comment ça fonctionne:

Il y a des bassins. Dans les bassins, des poissons (ça, c’est nous, les enseignants à statut précaire). Dans le bassin 01, les plus anciens. Ensuite, le bassin 02, etc. Lorsqu’un poste est disponible, on lance les lignes (téléphonique?) dans le bassin 01. Si personne n’est intéressé, on passe au bassin 02, le mien. C’est presque de la pêche à la dynamite.

Quand j’ai parlé à la petite dame, le poste avait déjà été pris par le doyen du bassin... Donc, pas de dilemme.

J’ai quand même posé LA question : est-ce que j’aurais pu terminer ce que j’ai entrepris avec les élèves cette année et n’entrer en fonction qu’en août prochain? Une triangulation, quoi...

Non. Ce n’est pas ce qui est prévu dans la convention.

On veut des projets, de la vision à long terme, de l’engagement...

Rien pour que je devienne syndicaliste.




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En novembre (suite)

Voici la suite de cette palpitante saga.

Hier, j’ai essayé plusieurs fois pendant la journée, de rejoindre la personne des ressources humaines qui peut me donner plus de détails sur le poste qui m’est offert.

Conclusion : elle commence à la même heure que moi, finit à la même heure, dine à la même heure et a une pause à la même heure que moi.

En passant, y a pas de téléphone dans les classes... Parfois, il n’y en a même pas sur l’étage et oui, j’enseigne pendant les récréations. J’suis spécialiste.

Mais bon... Aujourd’hui, j’aurais le temps, car je fais deux écoles et ironiquement, c’est plus relax.




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06 novembre 2008

En novembre?

Hier, sur mon répondeur, un autre message qui m’offre un poste menant à la permanence. Ça veut dire que pour avoir une job stable comme mes collègues et une sécurité d’emploi, il faudrait que j’abandonne le projet.

J’suis remplaçable, mais est-ce que ça me tente?

Le genre de dilemme auquel je fais toujours face en juin, pas en novembre.











BORDEL!

03 novembre 2008

Free Booze

Voici une toune de Mozart dans sa version originale. Comme je vais aller faire un p’tit tour au Yublog mercredi soir, j’paye un verre au premier (ou à la première) qui trouve de quel instrument il s’agit.








Fascinant, hein?

J’aime aussi le scotch, le sexe et le scotch.







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02 novembre 2008

Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers.

Jean-Marc Fournier tire sa révérence.

Dommage, je l’aimais bien.



Je me sens "has been".





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31 octobre 2008

Accalmie

C’est l’Halloween. Pas de pluie, pas de neige... pas même de froid.

On recule l’heure ce weekend et on est en pédago lundi.

Faudrait être vraiment casse-pied pour ne pas apprécier!



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26 octobre 2008

Technique de pêche.

Dans notre adaptation des Pêcheurs de perles de Bizet, ce sont les élèves qui conçoivent presque tout. Cette semaine, c’était la visite des formateurs en décor. Ils font un gros brainstorming pour savoir ce qu’on retrouvera sur la scène.



Formateur : Vos pêcheurs de perles, comment ils les pêchent les perles?

Un élève : Dans les huitres!

Formateur : D’accord, mais l’huître, comment ils font pour la sortir de l’eau?

Un autre élève : Avec une canne à pêche?

Formateur : Pas vraiment...

Un autre : Avec un filet?

Formateur : Les huîtres ne sont pas des poissons. Comment on les attrape?

Un autre : Je sais! En imitant le cri de la femelle!





Si un jour, vous voyez un jeune sur le bord du fleuve qui gueule dans une langue bizarre, n’appelez pas le 911; il chasse l’huître du Saint-Laurent!





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17 octobre 2008

Next!

Ça vous arrive de trouver un de vos billets tellement superficiel, prétentieux, poche, que vous êtes prêt à écrire n'importe quelle futilité pour passer à autre chose?

Moi, oui.

Hey! C’est le Concerto Italien par Gould!
















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16 octobre 2008

Ça va faire le niaisage!

J’n’arrive pas à bosser. Tout ce que j’ai à faire implique de la musique. Autour de moi, des guitares, un clavier, des instruments de percussion, un ordinateur avec des chouettes logiciels de musique.

Hier, j’ai lu des études de Carcassi, passé à l’électrique et joué du Metallica, chanté 8 fois la même toune de Fugain (quatre fois au clavier, 4 fois à la guitare), niaisé avec le martillo au bongo, me trouver pathétique en rumba (mes rasguados sont moumounes...), retourner à l’électrique et essayer des simulateurs d’ampli, repiquer «de la chambre au salon» d’Harmonium (faut la jouer plus qu’une fois tous les 5 ans...), essayer d’accorder un djembé en frappant sur les bords, rechanter la toune de Fugain... et tant qu’à y être... Halleluyah de Cohen version Rufus (trust me , I suck...), le déserteur de Vian... Heille, je pourrais faire un petit arrangement de l’intro et la faire à la guitare classique celle-là et puis, tant qu’à avoir arrangé ça, aussi bien le pratiquer un peu; faut que ça sonne!Tiens... si j’utilise un «octaver», je pourrais peut-être transformer ma gratte électrique en 12 cordes et essayer de trucs de l’Heptade. Ça ne marche pas bien, mais je vais quand même repiquer «Comme un fou»... Hummm... Il est accordé bizarre dans «L’exil». M’a mettre un homme là-dessus! Oh! J’ai déjà joué une toune de Barrios accordé comme ça. Je vais voir si je trouve la partition gratuite en ligne...


Vous voyez le genre? De la fuite pure et dure.


Hein? Vous êtes scandalisés, car mon salaire est issu de vos taxes?

On se calme! Le mercredi après-midi, je ne suis pas payé. Raison de plus de m’en vouloir à moi-même d’être resté au travail seulement pour glander.

Aujourd'hui, je vais faire mieux.





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14 octobre 2008

Aux urnes citoyens!

Si vous n’avez rien à cirer du réchauffement de la planète, du droit des femmes, du droit au mariage gai, des dégâts collatéraux d’une offensive en Afghanistan, des inégalités socio-économiques...

...comment êtes-vous tombé sur mon blogue?

Bordel! J’ai oublié la culture!

Je suis très mal à l’aise avec la démocratie: j’n’y crois pas.

Non, je n’ai pas une meilleure idée, mais ça me dérange que le fait d’avoir glandé pendant 18 ans sur la planète nous donne le droit de vote. On devrait passer un test pour déterminer qui vote et qui ne vote pas.

Par exemple, qu’est-ce qu’une diminution d’1% de la TPS change dans votre vie? Bien entendu, si vous vous construisez une maison cette année, ça va faire une différence, mais pour le foyer moyen... ça change quoi? À chaque 100 dollars que je dépense, j’en économise un? Prenons l’exemple de quelqu’un de friqué qui dépense 1000$ par semaine. 1% de 1000, c’est 10. Donc, cette personne économisera 10 dollars par semaine! Un gros 520$ par année. Au fait, pour dépenser 52 000 dollars par année sur des trucs taxables, si on est payeur d’impôt, il faut gagner quoi? 80 000$? Et c’est très prudent comme estimation...

Vous me suivez?

En gros, le 1% de réduction de TPS, à moins d’être gratteux à l’os, vous ne l’avez pas ressenti. Si je te donne 101$ pour faire la commande d’épicerie à la place de 100$, y a pas de quoi se tirer dans les murs, surtout qu’à l’épicerie, y a plein de trucs pas taxables!

Par contre, les milliards en moins dans les coffres de l’état, nous allons tous les ressentir. Même le type friqué qui a économisé un gros 10$ par semaine grâce à Harper risque plus de se faire voler sa Rolex si on coupe dans les programmes de prévention du crime.

Offrir 1% de réduction de TPS, c’est le genre de truc que les conservateurs (ou même l’ADQ) font pour se faire élire: ils visent les épais.

Et ce n’est qu’un exemple...

Êtes-vous épais si vous avez voté ADQ ou conservateur? Bien sûr que non... Tout le monde à droit à l’erreur... Pfff.

Aujourd’hui, vous pouvez choisir votre camp!

Et ne faites pas comme les élèves de mon école dans les votes à main levée. Grrr... Ça m’énerve quand ils regardent ce que la majorité vote pour pouvoir se joindre à eux. Je hais les sondages!


En passant, je suis peut-être un gros épais (moi aussi) et je ne le sais pas, car les gros épais ne sont habituellement pas conscients de leur état.

Quoi? Les conservateurs et l’ADQ, ce n’est pas la même chose?

D’accord! C’est qui le pimp et c’est qui la pute?


Bordel...



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13 octobre 2008

Pléonasme du jour

Quand on sème le doute, on n’est jamais certain de ce qu’on récoltera.




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09 octobre 2008

J'prends jamais leurs idées...

Dans le projet cette année, y a un groupe qui est complètement déconnecté. Certains d’entre eux sont d’ailleurs un peu frustrés à mon égard, car je ne garde jamais leurs idées...

Nous écrivons une adaptation de l’opéra «Les Pêcheurs de perles» de Bizet. L’action se déroulera sur une île perdue au milieu de nulle part où vivent des autochtones complètement coupés du monde moderne. Un petit avion s’écrasera sur l’île et les passagers viendront s’immiscer dans l’histoire originale dont nous garderons l’essentiel de la trame. Pas de magie, pas de science-fiction. On pousse un peu, mais pas trop.

Non. Leur chef ne sera pas un neurochirurgien et personne ne sera miraculeusement guéri d’une paralysie lors du crash.

Non. Ils n’appelleront pas non plus les autochtones les «others».

Déçu?

Donc, je demande à cette classe de trouver des personnages qui se retrouveront dans l’avion. Je précise qu’il faut que ce soit un minimum vraisemblable. Par exemple, il pourrait y avoir une vedette de cinéma et son agent.

Voici quelques personnages qu’ils m’ont proposés :

Oussama Ben Laden
George Bush
Barack Obama
Elvis (pas Graton, le vrai)
Georges Bizet
Un démon méchant
Catman (il est moitié homme, moitié chat et il a des pouvoirs, mais il ne les a pas encore découvert)
Dogman (voir plus haut)
Un bébé
Les Canadiens de Montréal
Un nain de jardin
Etc...

Le pire, c’est qu’ils ont vraiment l’air de m’en vouloir.

Dans un autre groupe, y a un jeune qui m’a proposé comme personnage une tranche de pepperoni. Il m’a même écrit un élément déclencheur et un dénouement... Mais lui, il ne m’en veut pas.


Bordel...





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Rappel

Avant d’être prof de musique au primaire, disons que je jouais pas mal plus sérieusement. Je me suis donc produit en concert quelques fois dans divers contextes. Le pire fut sans doute le récital final de maîtrise. C’est étrange de jouer pour du papier sans qu’il y ait la face de la reine dessus...

En classique, à partir d’un certain niveau, que la performance soit exceptionnelle ou médiocre, il y a toujours un rappel. Je ne parle pas nécessairement de jouer un autre truc. Un simple salut supplémentaire convient parfaitement et on en parle plus. C’est un rappel poli.

Il y a aussi quand l’interprète s’empresse de revenir et d’entamer une autre pièce avant que le public ne cesse d’applaudir. Le rappel imposé?

Quand c’est génial, on ne se pose pas la question : c’est le rappel sincère.

Dernièrement, j’ai commencé à faire les chansons du dodo de Fiston avec la guitare. Au début, ça allait : trois machins pour enfant puis ça se baladait entre Leonard Cohen et Pink Floyd. Il s’endormait en douce... Pas de rappel.

Maintenant, il ne dort plus et j’essaie de couper court après la troisième chanson... On ne m’a jamais supplié si désespérément de jouer encore. J'ai créé une monstruosité : le rappel désespéré!

N’importe quoi pour ne pas faire dodo.






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À propos des commentaires

Aviez-vous remarqué? Dernièrement, il vous était impossible de laisser des commentaires sur mon blogue.

Pourquoi?

Je voulais savoir si j’écrirais quand même. Je vous avoue que parfois, j’aurais aimé avoir des commentaires sur certains billets. Juste un petit «hahaha» ou «je ne suis pas d’accord, parce que blablabla...» ou encore «PMT! Mariez-moi!». Mais rien... Ça donne le goût de crier: « Y a quelqu’un?» ou même de l’écrire, mais comme il n’y aura pas de commentaires...

Pfff. On a tous des jours plus difficiles que d’autres.

Voilà.

Surtout, ne vous sentez pas obligé. Je l’ai eu ma réponse: j’écris parce que je suis une grande gueule. Avec ou sans public, faut que ça sorte.


Cheers...

Oups. Y est un peu tôt pour ça.






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08 octobre 2008

Ils sont partout, même chez vous!

Habituellement, je ne travaille pas le mercredi en après-midi; diminution de clientèle oblige...

Au souper, ce soir.

Blonde Malgré Elle : Tu faisais quoi déjà cet après-midi?

Prof Malgré Tout : Une suppléance en classe TC.

BME : En musique?

PMT : Pas vraiment. On est allé à la bibliothèque et ensuite, après la récré, on a joué au soccer dans le gym avec une autre classe TC.

BME : T’es pas supposé enseigner quand tu fais de la suppléance?

PMT : Oui, mais normalement, on est deux avec un groupe comme ça : un prof et un éducateur spécialisé. Si y a un enfant qui pète un plomb et qu’on doit faire un arrêt d’agir ou un truc du genre, y a toujours quelqu’un d’autre pour rester avec le reste de la classe. Cet après-midi, y avait pas d’éducateur spécialisé dans ma classe et il n’y avait pas d’enseignante dans l’autre classe. On a donc rassemblé les deux classes et on a fait de la lecture jusqu’à la récré et du sport au gym après. Comme on a eu zéro pétage de plomb, à la fin de la journée on s’est regardé et on s’est trouvé bon.

Fiston : C’est-tu l’souper ça?

BME : Oui.

Fiston : Ça veut dire moi va avoir dessert?

PMT : Si tu manges bien.

Fiston : Et un collant?

BME : Y a du yogourt pour dessert...

Fiston : Oui! Moi la veut!

Et il se jette sur son assiette et tente désespérément d’enrouler ses pâtes autour de sa fourchette.

Fiston : Ahhhh...

BME : C’est quand même weird...

Fiston (un peu plus fort ) : Guuuuuuu!

PMT : Ouais. S’il ne sont pas confrontés à l’échec, c’est à dire à du français et des maths, ils ne sont pas si TC que ça.

Fiston : NAHHHH!!!

Il lance sa fourchette par terre et pète un plomb.

Fiston : Moi la veut! Veut ma fou’chette.... Mouahhhhhh ahhhh ahhhh.

PMT : On se calme ou c’est le p’tit coin!

Blonde Malgré Elle se penche pour prendre l'ustensile grâce auquel je m'offre une vue en plongée.

BME : Tiens! Mais mange proprement.

Fiston : Oui! C’est très prop’ moi Papa! Regarde! Mes mains sont pas saaaaaaales! Hahaha!

BME : Doucement...

PMT : Ils ont chacun une feuille de route où tout est noté. Ils doivent obtenir un certain nombre de points...

Fiston : Papaaaaa? M’a-tu avoir un dessert?

PMT : Oui mon amour... Et ils sont complètement obsédés par cette feuille de route et les récompenses qui en découle.

Fiston : Regarde Papa! Moi c’est tout prop’! Peux-tu avoir un collant?

PMT : Oui oui... Il faut être patient.

Fiston : Oui, moi patient. Regarde maman! Moi... moi... moi... PATIENT!!!! TougaDUUUU! Tougadu! Tougadu!

BME : Mais bon... Ça marche quand même?

PMT : J’pense que oui...

Fiston : Tout mangé!!!

BME : Bravo!

Fiston : Peux-tu avoir dessert, là?

BME : Oui.

Fiston : Veux un collant!




Shit...






...





...

07 octobre 2008

Enfin!

Le Grand Prix du Canada n’est pas au calendrier 2009.

En tant que prof, j'pense qu'il faut que je ferme ma gueule.

En tant qu’éducateur, je trouve que faire tourner des voitures en cercle le plus rapidement possible tout en brûlant de l’essence, c’est puéril et irresponsable.

En tant que moi-même, je trouve ça cave, vraiment cave!

Le quotient intellectuel moyen des automobilistes diminue radicalement pendant le week-end du Grand Prix. Ça rend les gens téméraires et inconscients. C'est pathétique, mais surtout dangereux.

Et le fric que ça amène?

Rien à cirer!

N'importe quelle connerie qu’on organise et qui se tient le moindrement apportera son lot de retombées économiques. Est-ce obligé d’être abrutissant et polluant?


Ce que j’aime du disque de Jacques Villeneuve au moins, c’est que même en plastique, il ne pollue pas vraiment (pas assez de copies vendues), il n’était pas subventionné et si vous l’avez acheté, vous aviez déjà atteint un seuil d’abrutissement irréversible. C'est inoffensif!


Un char, c’n’est pas un jouet.

Voici un billet connexe chez la Blondissime.








En passant... Quand je dis qu'en tant que prof, il faut que je me ferme la gueule, je crois que je vous dois une explication. Les enfants du primaire sont selon moi trop jeunes pour être confronté à la stupidité de leurs parents.

Quand on est petit, il faut croire en quelqu'un. Ensuite on devient grand. Si on ne croit en rien ni personne, on reste petit.




Pfff...

06 octobre 2008

Moi, porte-panier? Pfff...

Ce matin, dans le stationnement de l’école, il y avait un enfant de 5 ans qui ramassait des feuilles mortes à l’aide d’un balai. Il était sous la supervision du concierge qui lui, supervisait sa clope en compagnie des gens du transport scolaire, une trentaine de mètres plus loin.

Je passe sans tuer le jeune. Je reste calme.

J’entre dans l’école. Ça sent la cigarette... Les seuls qui se donnent encore ce droit sont les concierges.

Ça existe du café à la camomille?

Je m'en lave les mains, puis les essuie sur mon chandail parce que c’est plus efficace que le papier hygiénique. Pourquoi?

Je ramasse les élèves et me pointe dans le local de musique. Comme les enfants s’assoient par terre, je passe le balai et mets de côté le sable.

Le dernier cours avait eu lieu le mercredi matin précédent. Nous sommes lundi. Ils ont eu amplement le temps de balayer, mais comme y a pas d’élève allergique au sable, je garde le sourire.



Je l’admets, je mens!

Premièrement, je ne suis pas calme.

Deuxièmement, remplacez la camomille par un Macallan (un 12 ans fera l’affaire).

Troisièmement, j’n’ai pas pris la chance d’utiliser le reste du papier hygiénique pour mes mains. Par respect pour le prochain utilisateur.

Quatrièmement, j’n’en ai rien à cirer du sourire.


Le jour où je deviens syndicaliste (ha ha ha... ça ne risque pas d’arriver!), je veux leur syndicat!







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Power play

Ce matin, je regardais la classe TC devant moi : quatre élèves de premier cycle.

Quatre.

Certes, la classe n’est pas encore pleine, mais nous sommes deux adultes (un prof et un éducateur spécialisé) pour les entreprendre. Méchant bon ratio!

On se sent presque en supériorité numérique.


Zut, je dois quitter. Y a la classe de première année qui s’en vient. Ils sont 22 élèves dont une dizaine devrait avoir une cote 10 (difficulté d’apprentissage) et au moins quatre d’entre eux, une cote 12 (trouble de comportement).

(OK. Quand on ne sait pas comment s'appelle le doigt entre l'annulaire et l'index, on est pas nécessairement en difficulté d'apprentissage... Pfff.)

En première année, en milieu défavorisé, la moyenne recommandée, c’est 18 et le maximum est 20. Par contre, des gens haut placés ont décidé qu’on pouvait dépasser ce maximum...

C’est fou ce qu’on peut décider quand on est en supériorité numérique.





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05 octobre 2008

Bullshit 101

Non, mais sans blague...

Tu viens au monde tout seul et tu crèves tout seul. C’est de la bullshit de se faire croire autre chose pour ce qu’il reste entre les deux.







Tiens, une guitare. J’crois que j’vais en jouer.






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01 octobre 2008

Journée internationale de la musique

PMT : Aujourd'hui, c'est la journée internationale de la musique!

Une élève (inquiète) : Est-ce qu'on va jouer quand même?




Rien à faire.

J'les ennuie.







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29 septembre 2008

Questionnement

PMT : Salut.

En Saignant : Salut.

PMT : Tu sais, le billet sur le truc à l’université.

En Saignant : Ouais.

PMT : J’ai comme l’impression que le monde doit penser que c’est inventé.

En Saignant : Que tu aurais inventé ça?

PMT : Toi, si tu lisais ça sur un blogue, tu y croirais?

En Saignant : Pas vraiment.

PMT : Moi non plus...







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28 septembre 2008

P

P comme dans Pergolèse. Si vous ne le connaissez pas, c’est qu’il est mort à 26 ans. Connaîtrions-nous Bach s’il était mort si jeune?


Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736)
Stabat Mater ; Stabat mater dolorosa





Les Violons du Roy, Labadie






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27 septembre 2008

Pas ma faute!

Cette semaine, j’ai dû me pointer dans une université près de chez vous pour présenter le projet qu’on se tape chaque année à de futurs enseignants. Heureusement pour leurs chastes oreilles, je n’étais pas seul. Avec moi, il y avait le coordonnateur du projet, un musicologue et nul autre que l’En Saignant.

C’est moi qui terminais les séances par un exercice de création semblable à ce qu’on fait avec les élèves.

En passant, c’est une bande de veinards ces étudiants. Ils furent invités à l’opéra gratos! Au programme, La fanciulla del West de Puccini.

J’vous ai déjà dit que je n’aime pas Puccini? Bon... Y a Suor Angelica qui m’arrache une larme à chaque fois, mais Butterfly et La Bohême, ça ne passe pas avec moi et fanciulla, encore moins. C’est comme si Puccini est tenté par les impressionnistes, mais il n’ose pas vraiment. Personnellement, je ne trouve pas ça assumé comme partition et c’est d’une lenteur... Un dernier truc (parmi tant d’autres) qui m’énerve dans cet opéra : le folklore américain. Ça ne marche pas quand c’est orchestré par Giacomo. De tous les opéras auxquels j’ai assisté, c’était un des trois plus mauvais. J’n’parle pas de la production, j’parle de la partition et du livret.

Des doutes?

Vous le connaissez cet opéra?

Non, hein?

Y a peut-être une raison.

Mais bon... Comme j’n’aime pas Puccini, faut pas grimper dans les rideaux.

Donc, le coordonnateur explique le projet, l’En Saignant décrit la triste réalité des pauvres titulaires du projet qui pour une fois, sont dans l'ombre de flamboyants spécialistes, le musicologue revient sur le spectacle qu’ils ont vu et fait un retour sur le livret et ensuite, y a moi.

C’n’est pas encore clair dans ma tête ce que je devais faire exactement, mais on y est allé pour une simulation de ce qu’on fait avec les élèves pour adapter une oeuvre.

Une de nos contraintes, c’est d’avoir 16 personnages plus ou moins égaux. Comme la plupart des opéras reposent sur l’histoire du ténor qui veut se faire la soprano, mais la basse ne veut pas, y a des p’tit trucs pour arriver à 16 personnages et, comme je suis juste et bon, je les ai partagés avec eux.

Donc, y a le triangle amoureux habituel.




C’est un western. Y a Jack Rance, le richissime shérif, qui veut s’envoyer Minnie, la soprano qui tient le saloon local, mais cette dernière préserve sa candeur de jeune fille pour un desperado. Un certain Johnson. Dick Johnson. Yep... Dick.

Faut quand même le faire: une fille qui travaille dans un bar et qui non seulement est vierge, mais qui aussi tripe sur un gars qui s’appelle Dick!

Quelques minutes plus tard, le tableau ressemblait à ça.



J’peux tout expliquer et c'est d'ailleurs très simple : c’est la faute de l’En Saignant!

C’est lui qui a proposé que l’adjoint du shérif s’appelle Daniel. Bordel! Je voulais être sérieux... j’étais déterminé. À la limite, comme c’est l’antagoniste j’aurais exploité le nom de famille du shérif, mais jamais je n’aurais risqué une blague de si mauvais goût. Jack Daniel... Franchement! Mais comme c’est un grand sensible et qu’il semblait vulnérable et en quête d’attention, je l’ai écrit au tableau et bon, je l'admet, il a quand même de la suite dans les idées : le Jack Daniel, ça a quelque chose de rance. Souvenez-vous : le shérif se nomme Jack Rance.

Ensuite, il fallait trouver une fonction pour le choeur. On avait le choix : la gang de mineurs ou la gang de bandits à la solde de Dick. Bien entendu, déjà sous l'influence de l'En Saignant, les étudiants ont choisi le crime. Comme ce sont de futurs enseignants et que le mot gang est un emprunt à l’anglais, j’ai innocemment écrit bande du côté de Dick. Bien entendu, c’est l’En Saignant qui a ri le premier.

Et il a un rire tellement communicatif...

Ensuite, une étudiante a proposé que Minnie ait un cheval. Après les gags habituels pour savoir quel enfant serait derrière ou devant, une autre étudiante prétend que le cheval est un étalon. J’lui ai naïvement demandé pourquoi et elle m’a répondu candidement qu’il pourrait être jaloux de Jack et Dick... Ça ne pouvait pas venir d'elle! Par la suite, elle m’a avoué que c’était une idée de l’En Saignant. Je m’en doutais. Qui d’autre aurait pu mettre une chose aussi perverse dans la bouche d’une universitaire?

Comme vous voyez, je suis non coupable.


Le coordonnateur du projet m’a d’ailleurs confirmé que la prochaine fois, on ne l’amènera pas avec nous.





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25 septembre 2008

Avis aux créationnistes

Avis aux créationnistes qui désirent endoctriner leurs enfants : ne laissez jamais trainer d’autres bouquins près de la Bible. Jamais!

Les petits créationnistes sont tellement ouverts d’esprit...

Cet après-midi, dans une des écoles du projet, nous cherchions un animal totem pour chacun des personnages principaux du spectacle que nous préparons. N’ayez crainte, il ne s’agira pas d’un western avec de gentils Peaux-Rouges et plein de beaux fusils qui font bang. On s’inspire cette année des Pêcheurs de perles de Bizet et croyez-moi, ça va être un grand cru.

PMT : Bon... Pour Leïla, on a déjà pensé à un oiseau exotique. Quoi d’autre?

Un ptit rigolo : Une chatte...

PMT : Comme dans Batman?

Ptit rigolo (sourire niais): Vouis... hihihi.

PMT : Next! Quoi d’autre? On a déjà l’oiseau.

Un élève : Une sirène.

PMT : On cherche des animaux qui existent.

Le même : Ça existe.

PMT : Mais non. Une femme avec une queue de poisson, ça n’existe que dans les histoires. C’est un mythe.

Encore lui : Ça existe. C’est écrit dans la Bible qu’il y a des sirènes dans le Triangle des Bermudes.

J’essaie alors de lui expliquer que lorsque la Bible fut écrite, on n’avait pas découvert l’Amérique, donc, on ne pouvait pas connaitre l’existence du dit triangle, mais comme tout bon créationniste, il ne m’écoutait déjà plus.

Je me suis quand même réconcilié avec lui avant la fin de la séance. C’est important... Très.

En passant, moi et ma collègue n’avons pas ri et n’avons pas tenu de propos désobligeants... en présence d’élève.

Je parie que ses parents votent Harper.






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18 septembre 2008

O

Parce que Carmina Burana, c’n’est pas juste «O Fortuna».

Carl Orff
Fortune plango vulnera, extrait de Carmina Burana






Dutoit, OSM


Je suis toujours extrêmement mal à l’aise lorsque quelqu’un déclare en public que c’est son opéra préféré, et Dieu sait que ça arrive souvent.






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15 septembre 2008

Chez vous, chez nous

Aujourd’hui, nous avons eu la visite d’une ancienne collègue qui nous a quittés l ‘année dernière pour aller enseigner dans une chouette petite école du Plateau. Une déserteuse? On se calme! Elle a seulement choisi de gagner une heure de voiture par jour et un plein d’essence par semaine.

PMT : Puis... c’est comment là-bas?

Elle : Ça saute aux yeux dès le premier contact. C’est comme vide. Je dois me rendre à l’évidence : tu étais ma source d’inspiration, mon guide spirituel, mon dieu... Que dis-je mon dieu? Tu es Dieu et je suis ta chose. Prends-moi, maintenant aux yeux de tous, je suis à toi!

D’accord... On recommence.

PMT : Puis... c’est comment là-bas?

Elle : Ça saute aux yeux dès le premier contact. Ils sont là devant toi, curieux, allumés, les yeux pétillants. Ils sont propres, leurs vêtements sont propres et ils ont du beau matériel scolaire.

Moi : Wow!

Ça serait cute, hein? C’est en partie vrai, mais...

PMT : Puis... c’est comment là-bas?

Elle : Ça saute aux yeux dès le premier contact. Ils sont là devant toi, curieux, allumés, les yeux pétillants. Ils sont propres, leurs vêtements sont propres et ils ont du beau matériel scolaire. Mais surtout, ils ont tous le ventre plein, ils ont tous à manger à la maison.



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14 septembre 2008

N

On confond souvent la vihuela avec la viole. La première est un instrument à cordes pincées très près de la guitare alors que la viole est un instrument à archet. Le dos de la vihuela est bombé comme celui du luth, mais il n’y a que cinq cordes qui d'ailleurs sont accordées comme les cinq plus aiguës de la guitare. Donc, même si je n’en ai jamais touché, ni seulement approché une, je saurais en jouer! N’est-ce pas merveilleux?



Luis de Narvaez
Fantasia





Shirley Rumsey, vihuela



Y a un truc plus connu qu’on attribue souvent à Narvaez

Guardame las vacas





Shirley Rumsey, vihuela


Une curiosité: elle chante en jouant.

Miguel de Fuenllana
Morenica, Dame Un Beso





Shirley Rumsey, vihuela et voix


Je me demande si les interprètes de l’époque le faisaient. Quelqu’un?





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09 septembre 2008

Visionnaire

Après avoir déconné un peu au clavier avec un extrait de «Petite Musique de Nuit».

Un élève : Heille! C'est la musique de Jean-Coutu!

Moi : Vous savez, Mozart, c’était vraiment un visionnaire.

L’élève : Huh?

Moi : Dans son temps, ça n’existait pas les pharmacies Jean-Coutu et il a quand même composé la musique pour leur publicité à la radio. Faut le faire!

Quelques élèves : Wow...

Un autre : Il est mort d’une maladie, hein?

Moi : Yep...

Le même : Y’avait pas de médicament?

Moi : Pas vraiment...

Le même : Ayoye! Si y’avait eu des Jean-Coutu, y serait peut-être pas mort!

Moi : ...









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07 septembre 2008

Listériose

C'est quand on ressemble trop à Liszt et les autres sont jaloux, alors ils veulent nous tuer?






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06 septembre 2008

Le festival de la lasagne

Voici les opéras sur lesquels on risquait de bosser cette année.

La Fanciulla Del West de Puccini (un western sans fusil... boring)

Les Pêcheurs de Perles de Bizet (exotique)

Macbeth de Verdi (Miam, mais trop sanglant)

Lucia Di Lammermoor de Donizetti (Ah non! Pas encore Roméo et Juliette!)

Cosi Fan Tutte de Mozart (amusant, mais sexiste et encore une histoire d’adultère)

Les commentaires entre parenthèses sont les premières choses qui me viennent à l’esprit quand je m’imagine travailler pendant une année scolaire à écrire et réaliser une adaptation d’un opéra avec des élèves du troisième cycle du primaire.

Et je ne vous parle pas de la musique. La moitié de la musique est composée par les enfants, mais l’autre moitié, ce sont des adaptations faites à partir d’airs de l’opéra.

Puccini dans la bouche d’un enfant de 11 ans, ça risque de casser et si on l’arrange assez pour que ça passe, ce n’est plus du Puccini.

Bizet, ça va. J’ai déjà fait jouer des extraits de Carmen à mes classes.

Verdi, c’est comme Puccini, mais en moins pire.

Donizetti... Comment dire? Tout le monde parle du fameux sextuor à la fin du deuxième acte. Personnellement, je trouve ça ultra kétaine même si c’est bien écrit et tout. Ça ferait une bonne pub pour une nouvelle marque de pizzas congelées. Par contre, quand Lucia pète les plombs à la fin, c’est sublime, mais on fait quoi avec ça nous?

Mozart, je l’aime. J’irai où il veut et le suivrai partout. Pas facile à adapter, mais pour lui, n’importe quoi.


Hier soir, le coordonnateur du projet m’a passé un coup de fil. C’était une bonne nouvelle pour moi: pas de lasagne au menu cette année.

P.-S. : C’est le prof qui parle. Le mélomane accepte tous les billets d’opéra qu’on voudra bien lui offrir.





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04 septembre 2008

Hindouisme 101

Aujourd’hui, je discutais avec le coordonnateur du projet (le truc de théâtre musical inspiré d’un opéra qu’on se tape chaque année) du sujet qu’on risque se faire imposer. Il y a quelques années, nous étions avisés en juin et je pouvais préparer le terrain pendant l’été. Maintenant, je le sais en septembre et je prépare le terrain pendant... la nuit. C’est tout de même mieux que de bosser pendant l’été et de se faire balancer un tout autre sujet en septembre... Ouch!

OK. J’ai fini de chialer...

Donc, nous envisagions les possibilités de se retrouver avec «Les pêcheurs de perles» de Bizet comme sujet. Personnellement, j’en serais bien heureux. C’est quand même sympa et ça se déroule dans un contexte assez exotique. En résumé, c’est l’histoire de deux types qui voudrait se faire la même fille, mais elle garde sa virginité pour Brahmâ, la pauvre. Y’en a un des deux qui va s’essayer quand même.

Oui, vous avez bien compris: c’est un ténor qui veut se faire une soprano, mais y a un baryton qui ne veut pas. Original, hein?

Comme ça nous prend 16 personnages à peu près égaux (pas faciles), on se demandait si les hindous tolèreraient qu’on mette en scène quelques-unes de leurs divinités. Me promettant de faire une recherche sur internet sur nos chances de survie dans cette éventualité, je quitte le bureau en déclarant : «Salut! J’m’en vais voir si Brahmâ est cool!».

Et là, je me retrouve face à face avec un type qui fait très Asie du Sud-Est. Il me fixe d’un regard sévère. Derrière lui, y a sa femme en costume traditionnel et l’enfant qu’ils viennent inscrire au service de garde. Plus Hindou que ça, tu réincarnes drette-là!

Pfff... Statistiquement, il y a très peu de chance qu’ils parlent français. Y a surement compris : «Blablabla Brahmâ blabla cool!» et son air sévère... heu... C’est surement dû à...




Et puis merde. On peut ou non les mettre en scène Hanumân, Vishnu et compagnie?


Ça, c'est le prélude de l'opéra "Les pêcheurs de perles" de Bizet. On est bien loin du machin de pompier au début de Carmen.











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03 septembre 2008

Eux, blasés? Pfff...

Voici un aperçu de ma palpitante rentrée.

PMT : Bonjour! J’avais bien hâte de vous revoir!

Un élève : On joue quoi aujourd’hui?

PMT : On se calme le pompon. On va quand même se dire bonjour avant de commencer.

Une autre : Bonjour... On peut?

PMT : Peut quoi?

La même : Ben... jouer! C’t’affaire!

PMT : Wo minute! On va quand même revoir les règles de la classe.

Un autre : On les sait... Y en a juste trois et c’est les mêmes à chaque année : pas de bruit, niaise pas avec ton instrument et achale pas les autres.

PMT : Et...

Le même petit zouf me coupant la parole: Et surtout, ne m’achalez pas avec les autres.

PMT : Sinon...

Encore lui : Tu nous lances par la fenêtre sur le tas d’élèves qui sont déjà en bas.

Un autre petit malin : Et t'es même pas game...

PMT : J'suis game, mais j'ai pas le droit.

Un autre : Pis là, tu vas raconter l’affaire de la baguette qui entre par une oreille et sort par l’autre avec des morceaux de cerveau qui tombent par terre.

PMT : ...

Un autre : J’espère que tu ne parles plus à Roger...

PMT ( à Roger): Roger, ils ne veulent plus qu’on soit ami.

Plein d’élèves : Ahhh! On peut-tu jouer, là???

PMT : OK! Les nerfs... Prenez vos baguettes.

Au moins, y a quelques nouveaux et les petits à traumatiser.

Mais bon, je ne changerais pas ça pour autre chose. La plupart des enfants de sixième, ça fait sept ans que je leur enseigne et le meilleur est à venir parce que dans notre école, c’est en sixième que ça se passe!

Un seul détail embarrassant : ce que je vous raconte plus haut, c’était avec une classe de troisième...

Ça me prendrait un quatrième règlement pas trop con...





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01 septembre 2008

M

Y a pas si longtemps, je ne connaissais pas Nikolai Medtner. Mais bon, y a Zviane qui veille sur mon blogue et me reprend quand je dis trop de conneries sur la musique. C’est elle qui m’a fait découvrir Nikolai, mais ce que je préfère d’elle, c’est ça (faut lire les commentaires...).


Mélodies Oubliées Op.38: 1. Sonata-Reminicenza, Allegretto tranquillo





Marc-André Hamelin, piano












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30 août 2008

L

Dans la vingtaine, je ressemblais à ça:








Bordel! C’est Franz Liszt... La ressemblance était assez marquante pour qu’un profane qui voit une reproduction de cette toile croit qu’il s’agisse de moi. Y a même quelqu’un qui a vu un disque avec ce portrait et croyait que j’avais endisqué... Moi, endisqué... Pfff!

Mais bon, parce qu’on en a soupé de la deuxième, voici la treizième Rhapsodie Hongroise par Marc-André Hamelin.








En passant, je ne ressemble plus à Liszt et si "En Saignant" balance un truc dans le genre "son nez est beaucoup plus gros que celui de Frank" dites-vous qu'il est jaloux parce que lui, il n'a jamais ressemblé à Liszt. De toute façon, vous êtes tous jaloux, parce qu'une vie sans jamais ressembler à Liszt, c’est pathétique. Quoi? Je ne lui ressemblais pas tant que ça? Pfff! Déni, pur déni. Bien sur, les psychologues ne vous le diront pas, car eux aussi vivent dans le déni le plus total (en plus d’être maladivement jaloux des sosies de Liszt), mais vous êtes vraiment complexés et jaloux. Oui, jaloux! De toute façon, quand on ressemble à Franz Liszt, on ne devient pas psychologue, ça serait immoral et surtout, on n’est pas jaloux de ceux qui ont un gros nez... Oui, c’est de toi que je parle En Saignant! Je te dédie ce billet, parce que tu ne ressembles pas à Franz Liszt et comme je suis juste et bon, j’éprouve une certaine pitié pour toi.

Ça va, ne me remercie pas.





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29 août 2008

Ressources humaines 101

Je pense sincèrement qu’au travail, si nous arrivions à former un noyau solide, ça nous éviterait bien des pépins.





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26 août 2008

K

Quand j’étais ti-cul, j’ai eu la chance de faire quelques années de piano. Mon père avait déniché un vieil instrument pour des pinottes et madame Fréchette qui habitait à trois maisons de chez nous ne chargeait que cinq piastres de l’heure. N’allez pas croire que mon père m’ait acheté un piano. C’était pour ma soeur, moi, j’ai eu une flûte à bec. Mais quand j’ai demandé à suivre des cours, moi aussi, il était coincé. En passant, c’est de la même façon qu’une guitare est entrée dans la maison des années plus tard. Quand la soeur en a eu marre, j’ai pris et j’ai appris.

Anyway... C’est vers la sixième année que j’ai convenu avec quelques-uns de mes copains que le piano, c’était «fif». Pas autant que le patinage artistique, mais quand même... j’étais pas une tapette. Orientation sexuelle oblige, j’ai cessé les cours immédiatement.

Mais quand je me retrouvais seul, j’enfonçais la pédale douce (pas de jeu de mots s’il vous plaît), car à deux cordes, ça sonne un peu moins faux qu’à trois et je jouais le seul truc que je pouvais encore jouer.


Friedrich Kuhlau
Sonatine pour piano en do majeur, opus 20, No.1.
Premier mouvement, Allegro







Jenö Jandó, piano



Si c’n’était pas de ce mouvement de sonatine, je serais sûrement actuaire aujourd’hui... À moins d’avoir eu les couilles d’aller en math pures... Miam!










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25 août 2008

J

Rien à voir avec la rentrée... N’essayez même pas de faire des liens!

La guerre
Clément Janequin








Par les King’s Singers
L’album s’appelle «Madrical History Tour».












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Moi, stressé par la rentrée? Pfff...



Mais attention avec ce truc... faut y aller mollo avec le cask strength.



Anyway... Bonne rentrée et surtout, quand vous croyez que c'est trop pour vous, que vous ne pouvez plus ocntinuer, ne perdez pas de vue l'essentiel : mettre de l'eau dans son vin, ça passe encore, mais dans le scotch, allez-y une cuillère à thé à la fois et bordel, par pitié, pas de glace!




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19 août 2008

I

Fait froid ce matin, hein? Ça me donne le goût de patiner...

Jacques Ibert
Divertissement: IV. Valse







Avouez que c’est vraiment une bonne toune de patin!




Mais bon... avec le réchauffement climatique et blablabla... Du désert pour dessert.

Jacques Ibert
Escales: II. Tunis - Nefta









Les deux extraits sont tirés d’un album de la maison NAXOS... Oui eux; les cinglés qui endisquent tout ce qui bouge et le vendent pas cher. C’est interprété par l’Orchestre des Concerts Lamoureux sous la baguette de Yutaka Sado. Sur iTunes Store, c'est seulement 3,99$ pour l’album au complet.






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H

Être compositeur à l’époque de Mozart, ça doit être un peu comme se retrouver dans la même piscine que Michael Phelps.

Et pourtant...

Joseph Haydn
Premier mouvement de la sonate Nº 52, en mi bémol.
Allegro Moderato







Marc-André Hamelin, piano






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16 août 2008

G

Au Cégep, j’étais amoureux d’une pianiste. Me sachant indigne d’elle, je l'aimais secrètement.

Un soir, elle se pointe dans mon studio de pratique.

Elle : Salut. Je te dérange?

Moi : Non non... Ça va.

Elle: Viens.

Timide, je la suis dans son local. Elle s’assoit au piano et me joue ça.








À la fin, elle se retourne et me demande de partir. Résigné, je m’exécute.



C’est important de casser ses pièces en public... peu importe devant qui.

Alberto Ginastera
Danza de la Moza Donosa (danse de la jeune fille gracieuse...)
Luiz de Moura Castro, piano







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15 août 2008

F

Manuel de Falla n’a écrit qu’une oeuvre pour guitare : Homenaje, le tombeau de Claude Debussy. Pourtant, les transcriptions sont innombrables... Ça doit être l’Espagne qui fait ça.

En voici une, tirée de Siete canciones populares españolas pour voix et piano, transcrite pour violon et guitare. Ça marche vraiment bien!

El Pano Moruno








Angèle Dubeau, violon
Alvaro Pierri, guitare








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13 août 2008

E

Le compositeur le plus connu dont le nom commence par la lettre E est sans aucun doute Sir Edward Elgar.

Pfff... J’suis même pas allé à ma collation des grades pour être sûr de ne pas entendre sa toune pompeuse qui joue toujours dans ces affaires-là. Vous la connaissez. Pom... popopom... pom... pom... Quelle horreur! Le genre de compositeur qui réussi à placer un roulement de timbales dans un adagio...

Une chance que tout près de nous, il y a José Evangelista. Aux dernières nouvelles, il enseigne encore à l’Université de Montréal. Ce type à une démarche compositionelle (c'est un mot, ça?) bien à lui qui veut que l’oeuvre tire sa substance (harmonie, rythme, etc...) de la mélodie, entre autre par ses répétitions superposées. Hum... Ce n’est pas clair tout ça? En écoutant pas mal de sa musique, on comprend le principe pas mal mieux que je l'explique. En attendant, grimpez un peu le volume, tout est là.







O Quam Suavis Est
José Evangelista
Hervé Niquet, direction






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D

D... Comme dans John Dowland (1563-1625). J’ai ma théorie personnelle sur pourquoi il n’est pas plus connu : ça ne se joue pas au piano!

Lachrimae est une version pour le luth de sa chanson «Flow my tears» qui fut un hit pendant plusieurs années à travers toute l’Europe.

John Dowland
Lachrimae





Paul O’dette, luth à huit choeurs






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07 août 2008

C

C

Quand les Français ne sont pas en train de se taper sur la gueule avec l’Angleterre, ils font de la super bonne musique. Ça vaut pour les autres pays aussi. C’est pas beau la guerre.

C'tu clair?

Emmanuel Chabrier
Idylle, extrait de «Dix pièces pittoresques»





Naida Cole, Piano


Et puis zut... Elle joue trop bien.

Du même compositeur : Bourrée Fantasque










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05 août 2008

Moi, banlieusard? Pfff...

J’arrive de chez l’allergiste.

Je suis allergique au gazon.

J’vous jure que c’est vrai.






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04 août 2008

B

B comme dans... Bach, Beethoven, Brahms? Nope... Juste comme dans Barrios. Vous connaissez? Agustín Barrios Mangoré, c’est comme Rachmaninov, mais à la guitare. Grand virtuose de l’instrument, il écrit une musique du XIXe siècle au XXe, mais on lui pardonne, car l’apport au répertoire de l’instrument est indéniable.

Comme on n’a pas Chopin, nous les guitaristes, on joue Barrios et croyez-moi : une valse de Barrios bien placée après une bouteille de rouge, ça fait la job côté séduction. Ben quoi... Vous ne croyiez tout de même pas que je me suis tapé tant d’heures de pratiques pour de simples considérations artistiques... Come on.

Le type qui joue, c’est Aaron Brock. C’était mon pote au Domaine Forget. Nous avions les mêmes goûts pour plusieurs choses et surtout pour une blondissime et pneumatique prof de danse qui enseignait à l’Académie. Heureusement pour moi, c’était un Ontarien, et même avec Barrios et un bon coup de rouge, y a des choses qui ne sont pas à la portée de nos voisins canadiens. Alexandra faisait partie de ces choses...

Comme j’essaie de devenir un être respectable, je ne vous raconterai pas la suite de cette torride histoire qui de toute façon appartient désormais à une autre vie. Par contre, quand des années plus tard, je suis tombé sur le disque d’Aaron, j’n’ai pas hésité un instant!


Agustín Barrios Mangoré
Un Sueño en la Floresta





Aaron Brock, guitare

En passant, celle-là, ce n’est pas une bonne toune de drague. Trop longue et techniquement assez fastidieuse. Les préludes, valses, barcarolles, etc., sont beaucoup plus efficaces. Il ne faut pas oublier qu’on vient de descendre une bouteille de rouge. Mais c’est quand même ça que je vous fais entendre. Il faut croire qu’une partie de moi ne veut pas que vous trouviez Aaron trop sexy.

Pfff... Un Ontarien.





À venir : C!!!

Mais qui sera C? Chopin, Chostakovitch, Couperin, Cherubini, Corelli?

Nope.

On ne se peut plus, hein?







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01 août 2008

C'est parti! A, B, C, D, E...

Tant qu’à être dans le classement...

A

Le Miserere de Gregorio Allegri date du 17e siècle. Bien de son temps, la partition de ce motet à 9 voix n’existait qu’en parties séparées. Ça veut dire quoi ça? C’est simple : chaque chanteur n’avait accès qu’à ce qu’il chantait et il n’existait pas de «score» avec toutes les voix écrites ensemble. Ça peut nous sembler un peu étrange, mais à ce qu’on dit, c’était comme ça dans le temps du pape Urbain VIII. Ainsi, l’oeuvre qui n’était chantée que deux fois semaine dans la Chapelle Sixtine ne risquait pas de quitter le Vatican.

Pour réussir à avoir la partition complète, le plus difficile aurait été de soudoyer les sopranos. On n'est pas dans un party de la faculté de musique, là. Quelques drinks et un peu de minouchage d'ego n'auraient pas suffit. Ces sopranos-là... c'était des mecs! Yep... Scouik, scouik et te voilà soprano mon cher petit. Des questions?

Heureusement, nous sommes au XXIe et je viens d’en acheter une version en une minute sur iTune Store (j’n’aimais pas la mienne) pour la modique somme de 0.99$ plus taxes. C'est rapide et sans l'ombre d'un scalpel. J'ai même pu conservé ma candeur de jeune fille. Dire qu’à l'époque d'Urbain VIII, si quelqu’un avait osé reproduire ou diffuser le Miserere, il aurait été passible d’excommunion. Bordel... Avec des machins comme Limewire, Napster, Bit Torrent, etc., les limbes déborderaient des deux bords.

En passant, c’est assez ironique, car je vais maintenant bidouiller le fichier protégé que je viens d’acheter pour pouvoir vous le faire entendre. Il est protégé le p’tit salopard... mais pas pour longtemps. Il est en AAC protégé... Protégé contre la conversion en un autre format et à usage limité. Pfff. J'n'ai qu'à mettre une photo dans iMovie, puis choisir la toune en question comme bande sonore. Ensuite, j'exporte en .mov et j'ouvre avec Quicktime. J'extrais l’audio en .aif., je balance le fichier .aif dans iTunes et le convertie en mp3. Tadam! Tous des logiciels qui viennent gratos avec votre Mac. Gnark, gnark, gnark!

Oups... J’viens de vous donner le truc!

Une dernière connerie sur le Miserere d’Allegri : Mozart l’a repiqué. Il est allé l’entendre le mercredi et l’a écrit le soir au motel. Il avait quatorze ans... D’accord. Il est retourné le vendredi pour voir s’il avait fait des erreurs. J'veux même pas savoir s'il y en avait. Un motet à neuf voix qui dure environ 10 minutes...

Et vous, croyez-vous que Mozart est en enfer?


Gregorio Allegri
Miserere mei, Deus
Richard Marlow & The Choir of Trinity College, Cambridge











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Classement

Aujourd'hui, j'ai pris mon courage à deux mains et je me suis attaqué aux boîtes de CDs qui ont survécu au déménagement.

C'est facile à classer de la "musique classique". On y va par compositeur : d'Isaac Albéniz à Hugo Wolf (en attendant Zviane). Ensuite, on fait une section par instrument pour les disques regroupant plusieurs compositeurs, par exemple l'incontournable concert à Moscou d'Horowitz en 1986... Je vous en reparle de ça...

Ah oui... Y a aussi la section Glenn Gould. J'ai 35 CDs and more to come!

Mais le pop, le jazz, l'ethnique et la chanson et... l'inclassable.

Bordel... avec les disques de ma blonde à travers ça. Rammstein à côté de Sade. On fait quoi avec ça? Huh? Le disque de Sade à la poubelle? Pas de trouble.

Au suivant.

Mais j'aime bien l'exercice. C'est l'occasion de sortir de la poussière des trucs vraiment sympas. J’suis retombé entre autres sur ça.

Alfred Schnittke

Moz-Art








Sympa, hein?


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25 juillet 2008

Manu

Aujourd’hui, à la piscine avec Fiston, j’suis tombé sur Manu, un bel ado de 14 ans que j’ai eu en classe TC. Il vit maintenant en foyer d’accueil dans mon nouveau quartier.

Je sépare normalement les élèves de classe TC en deux catégories : les freaks et les bums. Étrangement, Manu, je ne l’avais pas classé. Beau, intelligent, respectueux, mais ni freak, ni bum. J’suis qu’un petit prof de musique, moi. Je laisse les gros diagnostics sérieux aux pros, mais une chose est certaine : quand t’es équipé comme lui et que tu te retrouves en classe TC, il y a anguille sous roche.

Il y a deux ans, un beau matin, Manu était absent. La police était venue le cueillir chez lui la veille. Vol, drogue, prostitution? Nah... Pas le profil. Et comme ce n’était pas la DPJ, mais bien la police qui l’avait embarqué, je n’ai pu m’empêcher de poser aux vrais intervenants la question qui me brûlait les lèvres:

PMT : Heille...

Intervenante : Huh?

PMT : Manu...

Intervenante : Oui?

Et voilà la question en question...

PMT : What the fuck?

Intervenante : Ah! Tu ne le sais pas?

PMT : De kessé?

Intervenante : Il a sacré une volée à sa mère.

Ben oui! Comment n’y avais-je pensé? Beau, intelligent, respectueux. Pas freak, pas bum, mais en classe TC. Ça va de soi : tu cognes sur maman!

Parfois, c'est quand ça saute aux yeux...

Anyway.

Manu est venu nager avec moi et Fiston. Il est vraiment adorable avec les enfants et les sauveteuses semblent bien l’aimer... On a jasé de l’école, des profs, des élèves, des freaks et des bums... de moi, de lui.

Et il m’a raconté... La police, la nuit au poste, les centres, les foyers... le Douglas (qu’il n’a pas nommé).

Sa mère le battait depuis sa plus tendre enfance. Il en parle comme quelqu’un qui a pardonné, quelqu’un pour qui c’est réglé. Je pense que ça s’est réglé le jour où il lui a rendu les coups. Parfois, c’est plus clair quand deux personnes parlent la même langue. Il doit d'ailleurs la voir ce week-end.

Quand plus tard, Fiston en avait marre de la piscine et voulait tester quelques modules dans le parc voisin, Manu est venu nous rejoindre. Il grimpait avec Fiston, l’encourageant, le protégeant des plus grands, le laissant gagner...

J’avais confiance. Ce n’est pas un freak, Manu. Il n’est même pas foutu d’être bum...

Sur le point de se quitter, en marchant.

PMT : T’as un petit frère?

Manu : Non, mais j’aurais aimé ça.

PMT : Tu serais bon.

Manu : Toi, t’es bon comme père.

PMT : J’essaie d’être meilleur que le mien, mais c’est facile.

Manu : Comment ça?

PMT : Ben...

Et là, je sens la gaffe que je viens de faire...

Manu : Qu’est-ce qu’il avait ton père?

PMT : Juste pas là...

Et tant qu’à être dans ça...

PMT : Et le tien?

Manu : Jamais connu...

Et avant même que je dise quoique que ce soit, il s’engouffre dans un escalier sombre qui descend sous le bâtiment adjacent à la piscine.


Ta gueule PMT, ta gueule...






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02 juillet 2008

Méandres téléphoniques

Ce matin, j’ai entrepris d’appeler à la CSDM pour m’assurer que je recevrai bien mon relevé d’emploi avant les échéances du RAPQ (régime d’assurance parentale québécois).

Facile...

514-596-6000

Ça, c’est le numéro de la CSDM.

«Bienvenue à la CSDM. Si vous connaissez le numéro à quatre chiffres du poste de la personne que vous essayez de joindre, composez-le maintenant. Pour de l’aide, faites le zéro.» (ou un truc du genre)

Dring, dring.

«Tous nos agents sont occupés. Veuillez raccrocher et essayer plus tard.»»

Un peu plus tard :

«Bienvenue à la CSDM. Si vous connaissez le numéro à quatre chiffres du poste de la personne que vous essayez de rejoindre, composez-le maintenant. Pour de l’aide, faites le zéro.»

Dring, dring.

«Tous nos agents sont occupés. Veuillez raccrocher et essayer plus tard.»

Bon... c’est un cas d’internet ; www.canada411.ca

Faut que je trouve le bureau de la paye ou quelque chose comme ça. Ressources humaines machin...

Oups... 514-596-6000. C’est tout ce qu’ils donnent.

Bof... www.csdm.qc.ca. Grrr... Pas de bottin sur le site. Seulement des adresses courriel. J’n’ai comme pas l’intention de leur écrire pour qu’ils m’envoient un numéro de poste trois jours plus tard. Ridicule.

Mais bon, tentons encore une fois la méthode traditionnelle qui consiste à appeler à l’endroit où se trouve ce qu’on cherche.

514-596-6000

«Bienvenue à la CSDM. Si vous connaissez le numéro à quatre chiffres du poste de la personne que vous essayez de rejoindre, composez-le maintenant. Pour de l’aide, faites le zéro.»

Dring, dring.

«Tous nos agents sont occupés. Veuillez raccrocher et essayer plus tard.»

Bordel!

OK. Comme je suis un génie. je fais le 514-596... et n’importe quoi!

Dring, dring.

Madame Chose : Madame Chose au téléphone. Que puis-je faire pour vous aider?

PMT : Hein? Bonjour Madame Chose... En passant, j’ai une bonne amie qui s’appelle aussi Madame Chose, mais ce n’est pas vous.

Madame Chose : Non?

PMT : Non, elle est pianiste. Elle accompagne les étudiants à l'université.

Madame Chose : C’est certain que ce n’est pas moi, j’n’ai pas de talent.

PMT : Faut pas dire ça... On a tous des talents cachés.

(Comme toi par exemple, tu ne le sais pas encore, mais tu es bonne pour trouver des numéros de téléphone...)

PMT (innocemment): Je suis vraiment désolé de vous avoir dérangé. Je pensais que c’était le bureau de la paye. Vous n’auriez pas le numéro par hasard?

Madame Chose : Je peux vous le trouver!

(Gnark gnark gnark...)

Après un moment

Madame Chose : Voilà... c’est le 596-#@%& et ensuite l’extension $@!%.

PMT : Merci Madame Chose! Vous êtes l’héroïne du jour!

Madame Chose : Hihihi. Au revoir.

596-#@%& ... dring... dring... piiiiiiiiii tuuuuuuuuu fuuuuuuu iiiiiiiii

Bordel! Elle m’a refilé le numéro de fax.

Je tente à nouveau la même technique:

514-596- n’importe quoi...

Dring... dring... dring...

Chose Bine : Bonjour, Chose Bine à l’appareil. Que puis-je pour vous aider?

PMT : Hein? Bonjour Chose Bine... En passant, j’ai une bonne amie qui s’appelle Chose Bine, mais ce n’est pas vous.

(Faut bien rigoler un peu...)

Chose Bine : Non?

PMT : Vous n’avez jamais entendu parler d’elle? C’est une pianiste de renommée internationale!

Chose Bine : Jamais entendu parlé...

PMT : Dommage...

Chose Bine : Qu’est-ce que je peux faire pour vous?

PMT (innocemment) : Je suis bien au bureau de la paye?

Chose Bine : Pas du tout. Vous êtes au bureau des &?&$@#!

PMT : Oups... Vous n'auriez pas le numéro du bureau de la paye.

Chose Bine : C’est pour un relevé d’emploi?

PMT : C’est la saison, hein?

Chose Bine : Oui! La chasse est ouverte! C’est le 596-&%?$ extension **?&.

PMT : Génial! Chose Bine, vous êtes l’héroïne du jour!

Chose Bine : Héhéhé... Bonne journée.

PMT : Bonne journée.

C’était le bon numéro. Elle est efficace Chose Bine. Par contre, la personne qui s’occupait des relevés d’emploi était pathétique et ne parlait pas dans le combiné, ce qui n’aidait pas son énorme accent. Bon, j’arrête là avant de me faire traiter de raciste.


Ironie du sort. Après l’écriture de ce billet, voulant rendre la chose plus authentique, j’appelle à la CSDM (596-6000) pour réentendre le message enregistré.

Une téléphoniste m’a répondu.

Pfff.





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26 juin 2008

Présent.

Semaine de spectacles √
Déménagement √
Affichage des contrats pour l’an prochain (où suis-je, où vais-je?) √
Bulletins √
Fin d’année scolaire √
Accouchement √
Écrire sur le blogue ... oups!

Il me semblait que j’oubliais quelque chose...

J’ai donc plein de trucs à vous raconter. Des anecdotes qui datent même de la semaine de spectacles (avec quatre générales et six représentations en quatre jours, spectacle peut effectivement prendre un «s», surtout que nous sommes nos propres techniciens de scène...). Y a même Fille Probophobique qui a fait une rechute la dernière journée de classe!

Fascinant...

Il faut que je me rende à l’évidence : je vais bloguer cet été. I must to...

Mais j’ai aussi des projets... Au fait, c’est presque qu’un secret. Presque. Je vais convaincre mon collègue «En Saignant» de m’accompagner au prochain Yulblog.

Ce n’est pas qu’il est sympathique... loin de là. Mais comme il habite dans mon nouveau quartier, on pourrait partager le taxi... ou la chambre d’hôtel.

En attendant, voici une toune de Couperin qui me fait penser à du Schumann. Bien entendu, il faut faire abstraction des ornements.



«Les Baricades Mistérieuses».







C’est Alexandre Tharaud qui joue.









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18 juin 2008

Sortie d'école à La Ronde

Nous sortions du «Goliath».

C'est ce truc le "Goliath"


Elle jubilait et était prête à recommencer. Comme il faisait chaud, pour aller sur le pont qui surplombe le «Splash», elle a sauté le tourniquet où l’on pouvait lire «Sortie seulement. Accès interdit». C’est l’endroit idéal pour se faire éclabousser les jours de canicule. Au dernier moment, elle change d’idée et utilise sa compagne comme bouclier. Elle ne reçoit que quelques gouttes. Sa victime est détrempée.

Ça, c'est la vague du "Splash". Il y a un pont d'où on peut la prendre en pleine gueule.

Un préado lui glisse un commentaire désobligeant. Elle lui ramène un claque derrière la tête.

Vous la reconnaissez?




Je l’avais surnommée Fille Probophobique... Ça ne lui colle plus, hein? Mais ce n’est pas la peine de trouver autre chose, car dans deux jours, elle nous quitte pour le secondaire.

C’est une gang qui va vraiment me manquer...


D'un tout autre ordre d’idée, ce matin, j’ai appliqué sur internet pour essayer de revenir dans la même école l’an prochain. Après neuf ans, je n’ai pas l’impression d’y avoir dit mon dernier mot et y a le projet de théâtre musical inspiré d’un opéra qui me tient tant à coeur...

Faut que je revienne.

Je pense surtout à mon fils qui a son CPE pas trop loin. J’n’ai pas envie d’être obligé de le changer de place après la nouvelle maison et la nouvelle petite soeur. À son âge, y a rien comme la stabilité... et l’amour.

Ça devrait bien aller et si jamais ça foire, y a toujours Mozart.







Une dernière chose : qu’est-ce que ce blogue sans Fille Probophobique?





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09 juin 2008

L'épée de Damoclès

Elle est là, immobile, menaçante.

Deux fois par année, elle manifeste plus particulièrement sa présence aux spécialistes en art du primaire.

C’est d’abord à l’ordre du jour d’une banale assemblée générale mensuelle. Dans le genre :

6.2.3 Le choix des spécialistes pour l’année scolaire 2008-09

C’est assez simple. Nos confrères décident s’ils veulent d’un spécialiste en musique, en art plastique, en art dramatique ou en danse. L’enseignement de deux de ces disciplines est obligatoire au primaire. Par contre, rien ne dit qu’elles doivent être enseignées par des spécialistes.

En résumé, la journée où je dérangerai trop, les autres profs, mes supérieurs hiérarchiques en un sens, n’auront qu’à dire qu’ils feront des arts dramatiques une heure semaine en classe et mon cas est réglé.

Par exemple, un prof qui n’a pas terminé son baccalauréat, mais qui remplace un congé de maternité jusqu’à la fin de l’année peut ajouter son vote et me foutre à la porte.

Charmant, hein?

À la Orwell :

Tous les profs sont égaux, mais certains le sont plus que d'autres...

En passant, dans cette école, il n’y a qu’une enseignante qui était là avant moi... Je suis presque le doyen, mais je suis jetable.

Quoi? Les disciplines artistiques choisies doivent être enseignées tout au long du primaire?

Erreur.

Une des deux doit l’être.


La seconde fois que l’épée se pointe, c’est à l’affichage.

Je n’ai pas ma permanence. J’aurais pu l’avoir dans une autre école et dire adieu à mes élèves et au projet de théâtre musical teinté d’opéra qui me tient tant à coeur...

J’y suis allé avec les tripes. Je suis resté.

En passant, pour avoir la permanence, il faut avoir un poste à temps plein. Étant donné la taille des écoles primaires, il faut souvent cumuler plusieurs écoles pour avoir 100% de tâche. Comme la job de spécialiste en musique au primaire exige qu’on donne un show en permanence (autre jeu de mots plate, mais je voulais surtout dire que je ne m’assois jamais à mon bureau pendant que les enfants font du papier-crayon) et que nous avons souvent moins de périodes de travail de nature personnelle que les titulaires, très peu de gens ont un système nerveux qui leur permet de faire ce boulot à temps plein. Mais notre syndicat (je devrais dire celui des titulaires) préconise les temps pleins.

Pas de permanence à temps partiel.

Pourtant, ça fonctionne très bien en Suisse. Un prof est affecté à une école et sa tâche est déterminée par le nombre d’élèves inscrits chaque année. La constance...

Mais ça, c’est trop simple pour ici et chaque fois que j’en parle, je me fais revirer de bord par le syndicat. Pourtant, tout le monde y gagnerait. Stabilité pour le prof, pour les élèves et pour la direction, qui n’aurait pas à se taper de nouveaux spécialistes chaque année.

Bon, je m’éloigne du sujet. Je vous parlais de cette putain d’épée, suspendue à un fil au dessus de ma tête.

Normalement, en ce temps-ci de l’année, on se pointe à l’affichage. Les profs de musique ont une vieille habitude : on s’assoie tous à la même table et on s’arrange pour que ceux qui veulent retourner dans la même école puissent le faire. Génial, hein? J’avoue qu’avec un bon coup de rouge, ça serait encore mieux...

On peut alors lever la tête et s’apercevoir que la corde qui retient l’épée est tissée solide. D’année en année, nous prenons la chose avec philosophie et nous rassurons les nouveaux qui rêvent de retourner dans l’école où ils ont investi pendant une année scolaire.

Petite parenthèse. En une année, un prof de musique au primaire voit une classe environ le même nombre d’heures que leur titulaire en une semaine et deux jours. Faire changer d’école au spécialiste chaque année, ça revient à demander au titulaire de changer de groupe tous les sept jours. Trash, hein?

De quoi je me plains?

Cette année, la commission scolaire a décidé que l’affichage des contrats pour les spécialistes se fera sur internet. Il n’y aura pas de rencontre en chair et en os... N’importe qui peut chiper la job de n’importe qui sans le savoir. Chaos, anarchie... Bordel.



Dans certaines versions de la légende, c’est à un cheveu que tenait l’épée.







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