29 novembre 2007

Prof Story

Je hais les «camera-huggers». Vous en connaissez certainement. Dès qu’ils en voient une, ils se placent devant et attendent. Ils croient à la magie. Ils vont passer à la télé!

Pourtant, j'aime bien Loft Story... quand je l'écoute.

Personnellement, ils m’énervent (pas les lofteurs, les caméra-huggers). S’ils ont moins de 13 ans, c’est moins pire. Mais, ils m’énervent quand même. Par contre, quand c’est sur moi que la caméra est braquée, là ça m’énerve royalement.

Je n’ai rien contre les équipes de tournage, même qu’au contraire, j’ai tendance à les trouver très sympathiques devant un café. Le problème, c’est moi. Filmez-moi lorsque je raconte un truc aux élèves, ça ne me dérange pas. Mais quand, bordel, on est en plein processus de création, que j’essaie de faire écrire une putain de chanson aux élèves pour le show et que ce n’est pas évident... Quand le lecteur cd ne veut rien savoir de mon disque et que je dois me rabattre sur le clavier qui est trop haut pour jouer assis, mais aussi trop bas pour jouer debout, des mélodies qui ne sont pas vraiment encore arrangées pour mes mains, moi qui ne suis pas arrangeur «on the spot» et encore moins pianiste «on the top»... Que je pense à ce genre de trucs au lieu de fesser dans le tas comme d'habitude... Oui, c’est ça... je suis une nouille!

Pourquoi ce n’est pas François Dompierre qui fait ta job?

Hum... Bonne question!

Ou Gregory Charles! Y m'semble qu’y s’rait bon... lui.

Bordel... êtes-vous obligé de filmer mes mains de si proche?

Pourquoi vous pointez toujours votre machin sur l’élève qui n’écoute pas? Oui lui... celui que je ne réveille pas d’un allègre «tching kawong» pour ne pas l’humilier devant la caméra. Hein? Vous ne l’auriez pas gardé au montage? Il le sait ça, lui, le kid avec la caméra à deux pouces de la face?

T’as une caméra à deux pouces de la face, mais fais comme si elle n’était pas là...

Y a pas de zoom sur votre machin?

Tu sais, y a deux mois, quand tu es devenu tout rouge en classe et que les autres se sont moqués de toi... Oui oui... quand PMT t’a dit tching kawong et que tu pensais que c’était filmé. Ben, on ne l’a pas gardé au montage!

Ah oui... Vous filmez l’élève qui regarde son pupitre. Peut-être n’a-t-il pas déjeuné, pauvre petit...

La faim en gros plan.

Peut-être qu’y a juste pas envie d’avoir une caméra à deux pouces de la face, pauvre petit.

Les enfants aussi ont une bulle. Oui, oui... Comme les humains!

OK, j’en mets (sauf pour les caméras à deux pouces de la face et de mes mains).

En résumé, y a des gens qui font un reportage sur des élèves du projet et ça m’énerve. Je ne m’amuse plus et je suis moins créatif. Je suis tanné d’avoir une caméra dans la face à chaque fois que je me retourne pour écrire au tableau. Tanné que chaque moment magique soit brisé parce que l’équipe se déplace pour le capter. À chaque fois qu’ils sortent de la classe pour quelques minutes, je respire et surtout, je m’amuse avec les élèves. J’ai besoin de mon fix, parce que faire ce genre de projet, ça coûte cher en temps et en énergie. Pas de magie, tu meures. Je sais que j’ai encore le micro au collet et qu’ils nous filment de la fenêtre de la classe. Pas grave, on s’éclate un peu.

Non. Ils ne sont pas toujours là. Mais ce matin, ils étaient là. La semaine passé, ils étaient dans un classe que j'aurais dû ramasser. Ça ne me tentait pas devant la caméra. Ils ont ciblé des jeunes. Des jeunes qui pour la plupart en arrachent. C'est cool pour ceux qui en arrachent autant, mais se bottent le derrière pour que ça ne paraisse pas... La misère se vendrait-elle mieux que la dignité?

Je sais... À la fin, les jeunes retrouveront cette dignité perdue grâce au projet et blablabla. Mais dans ce projet, ce qui compte, c'est le chemin, pas le fil d'arrivée.

Bordel... Ça ne fait même pas du bien d’en parler. J’suis décroché.

Pour sortir le meilleur de soi-même, il faut pouvoir être soi-même. Les élèves sont différents avec une équipe de tournage dans la classe et moi aussi. On a beau vouloir, on ne les oublie pas ces machins pointés sur nous.

J’espère que c’est fini et qu’on va pouvoir finir d’écrire le show entre nous. C’est quelque chose de particulier la création. Ça demande de l’intimité et avec une caméra dans la place, ça ne passe pas. Oui... c’est ça. De l’intimité.

Le reste, vous pouvez le filmer. Mais quand on réinvente le monde, c’est pas de vos oignons.





Coda

De toute façon, c'est n'importe quoi ce blogue... J'invente à mesure tout plein de trucs absurdes pour me défouler et ça ne fonctionne presque jamais, alors je me rabats sur une bouteille de scotch qui est ces temps-ci un Glenmorangie et je choisis au hazard un personnage de la pièce écrite par les enfants et je le remplace par un nain pervers éleveur de dobermans.


Si vous êtes offusqués par mes propos, la corde est en spécial cette semaine chez Canadian Tire.




Je déclare à partir de ce moment, de ne plus reconnaître en moi-même le créateur de l'oeuvre de fiction qu'est ce pathétique blogue. Prof malgré quoi? Hein? Je ne connais pas ce type moi.

Je vote ADQ et je ne sais même pas y a combien de bémols en fa mineur.

Je trouve ça relaxant la musique classique.

J'utilise le mot triton pour avoir l'air savant lorsque je parle de Bach (c'est à la mode on dirait...).

J'écoute Espace Musique les matins en semaine.

Je trouve que c'est une bonne chose que Kent Nagano dirige l'OSM.








Vous n'avez pas idée combien de fois par jour j'ai envie de tout effacer. Tout.


Bon, faut que je vous quitte, le Canadian Tire ferme bientôt.





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28 novembre 2007

Iz kaput! et un fantasme.

Même si les «tching kawong» pleuvent de toutes parts dans l’école, c’est un peu tranquille ici, car mon ordinateur est au garage... No way, je n’en achète pas un nouveau...

Non...

Must not...


Must resist...


Argh...


Strength is irrelevant, resistance is futile...




En plus, je n’ai pas gagné le iPod Touch ce soir à l’événement Apple. Comment ils disent les élèves?

C’est pas juste... C'est jamais moé qui gagne.

Sur ce, faudrait peut-être que je prépare quelque chose qui se tient pour demain matin... ça sera filmé, bordel.

Ça fait que... tching kawong.

Bah... J'improviserai.


Dans le fond, pour la musique et tout le tralala, ça me prendrait un MacBook Pro... à partir de 2199.00 $... ou juste le iMac le plus cheap à 1299.00$. Ouais... C'est plus raisonnable. Ou 300 balles de plus pour passer de 2 GHz à 2.4... plus un boost de mémoire... non non non! Trop cher man.

Et en plus, notre dollar vaut plus que celui des amerloques, mais l'ordinateur est vendu moins cher chez eux. No way José!

Oui mais... c'est juste 100 piastres de différence...

Mais y a les taxes...


Eh oui, c'est l'avantage quand ta blonde ne lit pas ton blogue: tu peux fantasmer.









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21 novembre 2007

Prends ton rang... Grrrr.

Il s’appelle Bob (oui, oui... c’est son vrai nom... pfff ) et il est Chinois. En principe, on est Chinois quand on habite en Chine. Lui, il est Chinois, car il a les yeux bridés, ne parle ni français ni anglais et il a cinq ans (on présume). Il fréquente la maternelle à mon école. C’est donc un Chinois qui est né ici, qui vit ici, qui fréquente l’école ici, mais tout de même un Chinois, car ses seuls liens avec le Québec, ce sont ses pas qui foulent le sol et l’air qu’il respire. Je ne crois pas qu’il bouffe de la poutine... Juste un feeling comme ça.

Un truc sur sa famille : comme Bob est né ici, ça fait au minimum cinq ans qu’ils y sont et ils ne parlent pas un traître mot français. Sa famille n’en a vraiment rien à cirer de la culture québécoise. Ce n’est pas très grave, on risque de les accommoder.

Malheureusement, comme il est né ici, Bob ne peut pas fréquenter une classe d’accueil où il apprendrait la langue de Molière. Il commence tout de même à parler un peu, mais ça ne va pas vite, car, peu importe la langue, Bob, c’est un TC. Yep... Trouble de comportement. Un TC qui ne parle pas la langue. Méchante perte de temps pour les autres enfants de la classe.

Bon, assez bitché.

Je suis donc en train de ramener ces charmants petits monstres dans leur classe et je m’arrête, car le rang ressemble plus à un tas qu’à une ligne. Ça arrive souvent ce genre de truc. Je place donc les «amis» sur une ligne et grâce à quelques arguments bien placés, ils sont tous bien silencieux... Tous? Y a Bob qui se prend pour une toupie. Une toupie qui siffle...

PMT : Bob... Prends ton rang avec les autres amis.

Bob tourbillonne. Partout, sauf sur la ligne.

PMT : Bob? Tu m’entends? À ta place. Comme les autres.

Je crois qu’il a le syndrome de Stendhal (notre prof d’art est bon...).

PMT : Bob... Regarde-moi! Là! Sur la ligne. En rang! Là!

Il me regarde et se remet à faire n’importe quoi, sauf bien sûr, prendre sa place. Je n’ai plus rien à perdre... Au point où on en est, peu importe les dégâts collatéraux.

PMT : Bob! Tching Kawong!

Bordel... Il a pris son rang.


J’vous l’avais dit : ça marche!








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Alors, tu veux écrire une fugue?

Quand j’ai lu ceci, j’ai pensé à ceci :







"So You Want to Write a Fugue"

Une composition de Glenn Gould.





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20 novembre 2007

Tching Kawong!

Je ne peux plus vous parler de mon boulot sans aborder un sujet qui me tient vraiment à coeur: Tching Kawong.

Vous pouvez ranger vos dictionnaires de mandarin et de cantonais, ça ne veut rien dire.

Il y a déjà presque une dizaine d’années, à mon école, sévissait un prof d’art. Appelons-le Francky, question de garder le tout anonyme. Ce type, Francky, était un vrai facho avec les élèves et jamais il ne leur aurait montré qu’au fond, il les aimait bien. Il organisait plein de trucs, entre autres, une ligue d’impro pour les élèves qui impliquait un maître du jeu ( lui, bien entendu...), 6 entraîneurs ( j’en étais un!) et deux juges invités. Si on compte, ça fait neuf adultes qui restaient après l’école tous les mercredis soir.

Fallait le faire... c’était génial! Le niveau était vraiment fort en plus.

Donc, Francky, comme il faisait plein de trucs comme ça, il n’avait pas besoin d’être un prof populaire pour bien dormir la nuit. Au contraire, c’était un tyran. Les enfants le craignaient tellement, qu’il n’avait jamais à les punir. Qui aurait osé s’attirer l’ire de Francky?

Un jour, à la fin d’un cours, Francky donne ses... consignes? Pfff. Au diable la censure! Francky donne ses ORDRES et les enfants s’empressent de lui obéir. Un responsable pour chaque chose: pinceaux, gouache, palettes, pots d’eau, productions à faire sécher, etc. Quand Francky dit quoi faire, tu la fermes et tu attends son signal pour bouger...

Francky: Vous savez ce que vous avez à faire! GO!

À ce moment, les jeunes se précipitent et en deux temps trois mouvements, la classe est rutilante. L’idole des concierges.

Sauf que ce jour-là y a Réal (nom fictif... comme ce blogue de toute façon) qui reste assis et qui ne bouge pas. Sa bouche est entrouverte... J’ai une théorie là-dessus. Notre quotient intellectuel est inversement proportionnel à l’ouverture de notre bouche lorsqu’on écoute des consignes.

Francky : GO!

Réal (toujours à sa place) : ...

Francky : Allez! Tu sais ce que tu as à faire!

Réal (imaginez la bave qui coule sur le coin de sa lèvre inférieur): ...

Le reste de la classe est en rang et regarde la scène.

Francky : HEILLE! Je te parle! Go!

Réal (un mollusque) : ...?

Francky: Coudonc! Faux-tu que je te le dise en chinois?

Réal (il commence à réagir) : ...?!

Francky (hors de lui) : Ben Tching Kawong d’abord!

Et là, moment de grâce, Réal se lève, fait tout ce qu’il a à faire et va prendre son rang...


***


Plus tard, Francky nous raconte l’anecdote dans la salle des profs et on se bidonne tous. Les Tching Kawong pleuvent alors sur les élèves. Nous ne sommes plus que deux ou trois profs de cette époque à l’école (la game est un peu tough dans le quartier...), mais j’ai une nouvelle collègue qui le dit à ses élèves régulièrement et mes élèves connaissent l’histoire dès la première année.

Pourquoi je leur raconte ça?

Parce que, ça marche!


À suivre.




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18 novembre 2007

BEE-THO-VEN, bordel!

Tous les week-ends, l’avant-midi, j’écoute Espace Musique. J’adore ça, car je découvre de nouvelles musiques ou tout simplement de nouvelles versions de musique que j’aime.

Jusqu’à 10h00.

Pourquoi? Parce qu’à 10h00, c’est Alain Lefèvre qui anime et moi, je ne suis pas capable. Pas capable comme pianiste (je sais, il joue mieux que moi), mais surtout, pas capable comme animateur. J’essaie pourtant... Même là, je suis en train d’essayer parce que la musique est bonne. C’est Gulda qui joue Beethoven. J’ai juste pas hâte qu’il parle....

Heille! Beethoven, ce n’est pas ton vieux chum. Ça m’énerve quand tu l’appelles Beethov. Une fois, ça passerait, mais quand tu dis un truc du genre : «voici la sonate numéro 14 en do dièse mineur opus 14 numéro 2 troisième mouvement, presto agitato surnommée «clair de lune» de... Beethov!»... je décroche.

Aussi, à chaque fois que tu parles de Friedrich Gulda, tu n’es pas obligé de dire «le grand» avant son nom. On a compris que tu l’aimes et moi aussi je le trouve super bon. C’est juste bizarre d’entendre «le grand» Friedrich Gulda et ensuite Beethov tout court. Le grand pianiste et ton chum Beethov. Même dans le film avec le saint-bernard, ils disent son nom au complet.

Sur ce, bordel, pourquoi avez-vous bousillé ma radio préférée? Bande de salauds!

Le troisième mouvement de la Waldstein, par Gulda au pianoforte. Pour plus de détail, écrivez-moi!








C’est sûrement sur un instrument semblable que Beethoven l’a composée.




Sans blague, je sais que le type fait beaucoup pour la démocratisation de la musique classique... Tant mieux pour la musique, but count me out.



Mise à jour : Il vient de dire "Ludvig van Beethoven"... héhéhé Je lui ai écrit. Par contre, il a encore dit par "le grand" Friedrich Gulda.


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17 novembre 2007

La charmante petite école

Dans les récits mythologiques et dans les romans médiévaux, il est souvent question de tribut que certains royaumes doivent payer à leur voisin plus fort. La marchandise consiste souvent en une poignée de jeunes gens blonds, bien roulés et vierges.

Croyez-vous vraiment que les choses ont changé?



Imaginez cette charmante petite école située au centre d’un chouette parc dans un quartier tout aussi chouette. Dans cette école, les enfants font de la musique. Pas une période par semaine, mais plutôt 40% du temps. Ouais... Ils se tapent le reste en 60%. Faut le faire? Ça dépend de qui est dans la classe.

Vous vous dites sûrement que les enfants de ce quartier sont très performants...

Vous vous plantez. Ils sont juste blonds, bien roulés et vierges et surtout, ils ne sont pas de ce quartier.

Chaque année, cette charmante petite école oblige ( Oui, oui... oblige. C’est une mesure des commissaires) les «écoles sources» qui sont en milieux défavorisés à faire passer un test d’aptitude musicale à tous les élèves de première année. Si un enfant réussit le test avec brio, est autonome, est très fort à l’école et surtout, ne présente aucun trouble de comportement, nous devons envoyer sa candidature pour la charmante petite école.

À première vue, c’est génial. Fréquenter la charmante petite école versus celle où j’enseigne, c’est comme venir au monde en Suisse plutôt qu’au Burkina Faso. J’exagère à peine...

Non, mais... quelle belle occasion pour un enfant en milieu défavorisé!

On nous prend pour des cons ou quoi? Sans blague... Cette charmante petite école, elle fait ça pour être charmante ou elle a des subventions pour le faire? Ou tout simplement veut sa part du gâteau des mesures de soutiens d’aide è l’école montréalaise... Pitié, dites-moi quelqu’un qu’ils ne reçoivent pas de fric pour venir chercher nos bons élèves.

Hein? Je suis un salaud? Je ne pense qu’à moi et à mon école? Come on...

Qui croyez-vous réussit avec brio le test de mesure d’aptitude musicale, est premier de classe, est autonome et n’a aucun trouble de comportement, l’enfant en HLM ou l’enfant qui habite dans les condos de luxe qui viennent d’être construits dans le quartier? Y a aussi celui que ça prend un permis pour réparer une brique de sa piaule, car la maison est «bas les pattes! c’est du patrimoine ce truc».

Chaque année, sur les trois ou quatre enfants qu’on leur envoie, il y en a peut-être la moitié d’un qui est défavorisé. Croyez-moi, des parents d’élèves de maternelle à qui je n’enseigne même pas encore viennent me téter (je n’ai pas de meilleur mot) pour savoir comment envoyer leur marmaille dans la charmante petite école l’année suivante. Le pire, c’est qu’ils n’en ont rien à cirer de la musique et de l’intérêt de leur enfant pour la chose. Ils veulent seulement sortir leur petit chéri du milieu, même quand l’enfant de répond pas aux critères de sélection...

C’est légitime? Pas avec mes taxes. Surtout que la plupart sont pas mal plus friqués que moi...

Donc, la charmante petite école, c’est comme un anti Robin des Bois. Ça vole aux pauvres pour donner aux riches et nous, on perd les élèves les plus forts. C’est temps-ci, pour les décrire les bons élèves, le mot à la mode est «locomotive». Ça prend ça dans un groupe. Déjà qu’il y a trop de wagons dans nos trains... s’il faut qu’on enlève les locomotives... Pfff.

Je vous implore donc, quelqu’un, n’importe qui, ceux qui ont des blogues sérieux sur l’éducation, dites-moi que je me plante. Dites-moi que la charmante petite école n’a pas de subvention pour venir chercher nos élèves friqués.

Pitié... parce que moi, éthiquement parlant, je commence à avoir un sérieux problème, car les petits friqués qu’on envoie dans cette école sont certes très gentils en classe, mais ce ne sont pas eux les bons musiciens de ma gang.

Dans mon monde, les bons musiciens n’ont pas à être blonds, bien roulés et vierge.







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14 novembre 2007

Cohérence...

Vous vous souvenez du billet que j’ai écrit concernant le choix de la CSDM de ne plus acheter d’ordinateur Apple? Ils sont revenus sur leur décision... pour l’instant.

Ça m’a tout de même fait sourire de recevoir cette invitation par courriel:


Bonjour à tous,

Cette invitation s'adresse aux enseignants du préscolaire, primaire et secondaire de la CSDM. Les RÉCIT de la grande région de Montréal en collaboration avec la société GRICS vous invitent à la dixième Mini-soirée des enseignants. Pour souligner ce dixième anniversaire, plusieurs prix de présences seront tirés pendant la soirée : un iPod Shuffle, trois coupons-cadeaux d’une valeur de 100$ permettant de commander un livre iPhoto, deux kits de robotique et plein d’autres surprises vous attendent. Le cocktail et le buffet de bienvenue sont offerts gratuitement par la société GRICS à partir de 17h. Un formulaire d’inscription a été envoyé à votre école, vous pouvez aussi télécharger ce formulaire à l’adresse suivante : http://recit.csdm.qc.ca/local/diffusion/minisoiree/mini.php

Incrivez-vous tôt car les places sont limitées.
Au plaisir de vous rencontrer,


Chouette! On peut gagner des trucs Apple! Je pense que je vais y aller. Je porterai une robe rouge.


Attention... même s’ils effacent la base de données de mon forum sans préavis, je ne tape pas sur le RÉCIT. Ils font des trucs bien et en plus, ils ne sont pas du côté obscur de la force... Je rêve parfois que Bill Gates me dit : je suis ton père PMT. C'est toujours au moment où il me demande mes informations bancaires que Windows plante et que je me réveille.

En passant, le forum du projet, il n'est plus comme avant. Je l'ai refait, mais il n'y a que quelques jeunes qui sont revenus. Faudrait que je demande à Jésus son truc pour avoir autant d'adepte après une résurrection.


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12 novembre 2007

Reconnaissance 101

C’est important la reconnaissance. Parfois, on bosse super fort sur des trucs et ça passe totalement inaperçu.

Moi, j’ai la chance d’avoir de bons collègues. Après la remise du premier jet du texte du spectacle, j’ai trouvé ce mot sur mon bureau:

Bravo PMT!

Si j’étais ton père, je te dirais que je suis fier de toi, nous sauterions dans les bras l’un de l’autre, je t’allaiterais, etc.. Au nom de toutes les ligues féministes, merci!



Venant d'un type plus poilu et plus baraqué que moi, ça fait vraiment chaud au coeur.







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11 novembre 2007

J'pogne les nerfs

Je n'appellerai pas ça une montée de lait parce que je trouve cette expression méprisante envers les femmes qui allaitent.

Donc, j’écoute «Tout le monde en parle» et je saigne du nez.

Bordel... Ils parlent des piètres performances en français des étudiants finissants au bac en enseignement et tout le monde s’entend pour dire que la réforme, c’est une merde.

Heille! La qualité du français et la réforme, c’est deux trucs différents.

Les élèves de la réforme ne sont même pas encore en secondaire 5.

Huard se tète une subvention pour son prochain film en disant que sa fille préfère les bulletins chiffrés. La ministre jubile.

La ministre donne la dictée... J’aurais aimé qu’elle la fasse.

Pathétique.

Je comprends pourquoi je n’écoute jamais ce truc... C'est sûrement une très bonne émission, mais deux fois par année, c'est ben en masse pour moi.



Avant de planter la réforme, posez-vous donc deux questions:

-Avez-vous déjà vu des études sérieuses qui démontrent l’inefficacité du renouveau pédagogique au Québec?

(Les résultats des universitaires et même des collégiens ne peuvent pas logiquement être reliés à la réforme).

-Avez-vous déjà enseigné dans le contexte de la réforme?

Après ça, plantez tant que vous voulez...


C’est correct de prendre la place du coach des Canadiens devant une bière avec ses chums. Pas les compétences? On en a rien à cirer... Par contre, là, on a affaire à une population mal renseignée qui exige des choses d’un gouvernement qui manque de colonne. Ça, c’est dangereux, mais surtout...

Pathétique!



Voulez-vous savoir ce que j'en pense de la réforme?

C'est pas de vos affaires. Je ne suis qu'un prof de musique.



Mise à jour : Allez voir chez le Prof Masqué, pour des détails sur la dictée de la ministre. C'est savoureux.

Mise à jour (bis) : La dictée n'est plus sur le site de l'émission "Tout le monde en parle". Pourquoi?

En résumé, il y avait deux fautes en une phrase.

- "sans aucuns frais" Elle a oublié (?) le "s" à "aucun".
-Professeur devait être féminin (professeure) dans le contexte.

C'est deux fautes en une phrase. Voulez-vous votre résultat en chiffre ou en lettre?

Mise à jour (et fin de la saga... on espère!) : Le site de l'émission TLMEP s’est rétracté. Ils prétendent que l'omission du "s" à aucun est leur erreur...

Pour le "e" de professeure, la ministre semble préférer l'Académie française à l'Office québécois de la langue française. À chacun ses allégeances.

Madame Courchesne, je m'excuse d'avoir douté de vous. Je n'ai pas à juger votre préférence pour l'Académie française... Bonne fin de mandat.


C'est bien de savoir qu'on vit dans un pays où le gouvernement n'a aucun contrôle sur les médias. Comme ça, on est tous certain que c'était vraiment l'équipe de TLMEP qui a commis l'erreur, et non pas la ministre. C'est intègre Radio-Canada...




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10 novembre 2007

Ambitus

À : coach.de.chant@gmail.com
Objet : Ambitus

Salut,

Je suis en train de gosser pour essayer de fiter de la musique de l'opéra dans notre show...

Je t'envoie une mélodie. Crois-tu que la première moitié en Ré pourrait être chantée par une soliste (rôle d'Amelia) si on cast une soprano et la partie en La par le chœur?

Merci à l'avance


***


Bordel... c’est la même chose chaque année. Déjà qu’il faut que je trouve des extraits d’un opéra que des jeunes qui ne sont même pas mes élèves et qui n’ont jamais fait de musique devront jouer au synthétiseur en 4 mois à une pratique par semaine, en plus, il faut que ça soit chantable... Ça va ou bien?

Ça risque d’être tranquille ici la semaine prochaine. J’aurais dû être pianiste; ça serait moins de trouble.

Au moins, c’est beau. Imaginez par un pianiste...











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06 novembre 2007

Parlons couilles avec PMT

Ce qui est chouette avec mon collègue de sixième, c’est que je peux aller foutre le bordel dans sa classe et peu importe, il me pardonne chaque fois!

PMT : Vous vous souvenez de ***? C’est elle qui faisait le projet d’ortho...

La classe : Oui oui! Blablabla...

PMT : Je suis allé chez elle en fin de semaine. Elle habite en campagne. Son terrain est tellement grand que son mec chasse le chevreuil dans sa cour.

Un élève : Qu’est-ce qu’on joue demain?

PMT : Je ne réponds pas à ça... même sous la torture. Donc, son mec, il chasse et on bouffe ce qu’il tue.

L’élève : On joue des djembés hein?

PMT : Grrrr... Avant le souper, il vient me voir et met un truc dans ma main. C’était gros comme une balle de baseball, mais beaucoup plus mou et plus allongé. Il me demande ce que c’est, je prends une chance... Un testicule d’orignal?

L’élève : On fait de l’improvisation? Yes!

PMT : Je me pensais drôle... Mais c’était effectivement un testicule d’orignal.

Collègue : C’était quelle couleur?

PMT : Plutôt blanc avec des lignes rouges pour les vaisseaux sanguins. J’en ai bouffé en fondu dans de l’huile d’arachide.

Collègue : Et?

PMT : Ça goûte fort... pas vraiment mon truc.

Collègue : Qui en aurait mangé ici?

La moitié des élèves lèvent la main.

PMT : Et pour 50$?

Toute la classe lève la main sauf une élève...

Collègue : Naomie... pour combien tu en mangerais?

Naomie : 100$

L’élève de plus tôt : Sans jokes...

PMT : Quoi?

L’élève : Qu’est-ce qu’on joue demain?





Blasé vous dites?


Ensuite, je leur ai raconté la blague du touriste qui voulait mangé des amourettes après une corrida. Il trouvait sa portion petite... C'est le taureau qui est sorti vainqueur. C'qu'on s'amuse.








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05 novembre 2007

À bas les commissions scolaires!

Abolir les commissions scolaires... Come on.

Bordel! Ils sont vraiment cons les adéquistes et ils réussissent à mettre leurs énormités dans la tête de la population. C’est ri-di-cu-le.

Les réformer? Peut-être. Mais si on les abolit, il va falloir les remplacer par quelque chose d’autre qui reviendra au même.

Je comprends que d’un point de vue pédagogique, les écoles n’ont vraiment pas besoin des commissions scolaires. Par contre, imaginez que l’école a besoin d’un plombier, d’un menuisier ou doit faire réparer la toiture...

Le directeur : Ginette, cherche un plombier dans les pages jaunes.

Ginette : Pas besoin, je vais appeler mon beau-frère.

On ouvre la porte aux pots-de-vin et à la perte de temps. Je ne dis pas que ceux qui réparent les toits pour la commission scolaire n’offrent pas de bonnes bouteilles et ne prêtent pas de beaux chalets. C’est seulement plus facile pour les vérificateurs avec les commissions.


RI-DI-CU-LE.

Comment déjà? Diviser pour régner?




N'ayez crainte, je vous parle «couilles» dans le prochain billet... Ça sera succulent.

02 novembre 2007

Francesca

À la fin de l’adolescence, je m’envoyais ça assez régulièrement:







Piotr Ilitch Tchaïkovski: Francesca da Rimini, poème symphonique.
Bernard Haitink, Royal Concertgebouw Orchestra

Il fallait bien mettre quelque chose entre Metallica et Mozart.

Il faut vraiment se le taper au complet. La partie centrale (Andante?) est tellement belle... Il orchestre vraiment bien ce Piort Ilitch.


Anectode super intéressante: Ma Madelinienne de mère n’a jamais été foutue de prononcer Tchaïkovski... Imaginez le prénom... Ça sonnait comme «chose y liche ».









Je sais... c'est pas correct rire de sa mère.