29 septembre 2008

Questionnement

PMT : Salut.

En Saignant : Salut.

PMT : Tu sais, le billet sur le truc à l’université.

En Saignant : Ouais.

PMT : J’ai comme l’impression que le monde doit penser que c’est inventé.

En Saignant : Que tu aurais inventé ça?

PMT : Toi, si tu lisais ça sur un blogue, tu y croirais?

En Saignant : Pas vraiment.

PMT : Moi non plus...







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28 septembre 2008

P

P comme dans Pergolèse. Si vous ne le connaissez pas, c’est qu’il est mort à 26 ans. Connaîtrions-nous Bach s’il était mort si jeune?


Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736)
Stabat Mater ; Stabat mater dolorosa





Les Violons du Roy, Labadie






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27 septembre 2008

Pas ma faute!

Cette semaine, j’ai dû me pointer dans une université près de chez vous pour présenter le projet qu’on se tape chaque année à de futurs enseignants. Heureusement pour leurs chastes oreilles, je n’étais pas seul. Avec moi, il y avait le coordonnateur du projet, un musicologue et nul autre que l’En Saignant.

C’est moi qui terminais les séances par un exercice de création semblable à ce qu’on fait avec les élèves.

En passant, c’est une bande de veinards ces étudiants. Ils furent invités à l’opéra gratos! Au programme, La fanciulla del West de Puccini.

J’vous ai déjà dit que je n’aime pas Puccini? Bon... Y a Suor Angelica qui m’arrache une larme à chaque fois, mais Butterfly et La Bohême, ça ne passe pas avec moi et fanciulla, encore moins. C’est comme si Puccini est tenté par les impressionnistes, mais il n’ose pas vraiment. Personnellement, je ne trouve pas ça assumé comme partition et c’est d’une lenteur... Un dernier truc (parmi tant d’autres) qui m’énerve dans cet opéra : le folklore américain. Ça ne marche pas quand c’est orchestré par Giacomo. De tous les opéras auxquels j’ai assisté, c’était un des trois plus mauvais. J’n’parle pas de la production, j’parle de la partition et du livret.

Des doutes?

Vous le connaissez cet opéra?

Non, hein?

Y a peut-être une raison.

Mais bon... Comme j’n’aime pas Puccini, faut pas grimper dans les rideaux.

Donc, le coordonnateur explique le projet, l’En Saignant décrit la triste réalité des pauvres titulaires du projet qui pour une fois, sont dans l'ombre de flamboyants spécialistes, le musicologue revient sur le spectacle qu’ils ont vu et fait un retour sur le livret et ensuite, y a moi.

C’n’est pas encore clair dans ma tête ce que je devais faire exactement, mais on y est allé pour une simulation de ce qu’on fait avec les élèves pour adapter une oeuvre.

Une de nos contraintes, c’est d’avoir 16 personnages plus ou moins égaux. Comme la plupart des opéras reposent sur l’histoire du ténor qui veut se faire la soprano, mais la basse ne veut pas, y a des p’tit trucs pour arriver à 16 personnages et, comme je suis juste et bon, je les ai partagés avec eux.

Donc, y a le triangle amoureux habituel.




C’est un western. Y a Jack Rance, le richissime shérif, qui veut s’envoyer Minnie, la soprano qui tient le saloon local, mais cette dernière préserve sa candeur de jeune fille pour un desperado. Un certain Johnson. Dick Johnson. Yep... Dick.

Faut quand même le faire: une fille qui travaille dans un bar et qui non seulement est vierge, mais qui aussi tripe sur un gars qui s’appelle Dick!

Quelques minutes plus tard, le tableau ressemblait à ça.



J’peux tout expliquer et c'est d'ailleurs très simple : c’est la faute de l’En Saignant!

C’est lui qui a proposé que l’adjoint du shérif s’appelle Daniel. Bordel! Je voulais être sérieux... j’étais déterminé. À la limite, comme c’est l’antagoniste j’aurais exploité le nom de famille du shérif, mais jamais je n’aurais risqué une blague de si mauvais goût. Jack Daniel... Franchement! Mais comme c’est un grand sensible et qu’il semblait vulnérable et en quête d’attention, je l’ai écrit au tableau et bon, je l'admet, il a quand même de la suite dans les idées : le Jack Daniel, ça a quelque chose de rance. Souvenez-vous : le shérif se nomme Jack Rance.

Ensuite, il fallait trouver une fonction pour le choeur. On avait le choix : la gang de mineurs ou la gang de bandits à la solde de Dick. Bien entendu, déjà sous l'influence de l'En Saignant, les étudiants ont choisi le crime. Comme ce sont de futurs enseignants et que le mot gang est un emprunt à l’anglais, j’ai innocemment écrit bande du côté de Dick. Bien entendu, c’est l’En Saignant qui a ri le premier.

Et il a un rire tellement communicatif...

Ensuite, une étudiante a proposé que Minnie ait un cheval. Après les gags habituels pour savoir quel enfant serait derrière ou devant, une autre étudiante prétend que le cheval est un étalon. J’lui ai naïvement demandé pourquoi et elle m’a répondu candidement qu’il pourrait être jaloux de Jack et Dick... Ça ne pouvait pas venir d'elle! Par la suite, elle m’a avoué que c’était une idée de l’En Saignant. Je m’en doutais. Qui d’autre aurait pu mettre une chose aussi perverse dans la bouche d’une universitaire?

Comme vous voyez, je suis non coupable.


Le coordonnateur du projet m’a d’ailleurs confirmé que la prochaine fois, on ne l’amènera pas avec nous.





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25 septembre 2008

Avis aux créationnistes

Avis aux créationnistes qui désirent endoctriner leurs enfants : ne laissez jamais trainer d’autres bouquins près de la Bible. Jamais!

Les petits créationnistes sont tellement ouverts d’esprit...

Cet après-midi, dans une des écoles du projet, nous cherchions un animal totem pour chacun des personnages principaux du spectacle que nous préparons. N’ayez crainte, il ne s’agira pas d’un western avec de gentils Peaux-Rouges et plein de beaux fusils qui font bang. On s’inspire cette année des Pêcheurs de perles de Bizet et croyez-moi, ça va être un grand cru.

PMT : Bon... Pour Leïla, on a déjà pensé à un oiseau exotique. Quoi d’autre?

Un ptit rigolo : Une chatte...

PMT : Comme dans Batman?

Ptit rigolo (sourire niais): Vouis... hihihi.

PMT : Next! Quoi d’autre? On a déjà l’oiseau.

Un élève : Une sirène.

PMT : On cherche des animaux qui existent.

Le même : Ça existe.

PMT : Mais non. Une femme avec une queue de poisson, ça n’existe que dans les histoires. C’est un mythe.

Encore lui : Ça existe. C’est écrit dans la Bible qu’il y a des sirènes dans le Triangle des Bermudes.

J’essaie alors de lui expliquer que lorsque la Bible fut écrite, on n’avait pas découvert l’Amérique, donc, on ne pouvait pas connaitre l’existence du dit triangle, mais comme tout bon créationniste, il ne m’écoutait déjà plus.

Je me suis quand même réconcilié avec lui avant la fin de la séance. C’est important... Très.

En passant, moi et ma collègue n’avons pas ri et n’avons pas tenu de propos désobligeants... en présence d’élève.

Je parie que ses parents votent Harper.






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18 septembre 2008

O

Parce que Carmina Burana, c’n’est pas juste «O Fortuna».

Carl Orff
Fortune plango vulnera, extrait de Carmina Burana






Dutoit, OSM


Je suis toujours extrêmement mal à l’aise lorsque quelqu’un déclare en public que c’est son opéra préféré, et Dieu sait que ça arrive souvent.






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15 septembre 2008

Chez vous, chez nous

Aujourd’hui, nous avons eu la visite d’une ancienne collègue qui nous a quittés l ‘année dernière pour aller enseigner dans une chouette petite école du Plateau. Une déserteuse? On se calme! Elle a seulement choisi de gagner une heure de voiture par jour et un plein d’essence par semaine.

PMT : Puis... c’est comment là-bas?

Elle : Ça saute aux yeux dès le premier contact. C’est comme vide. Je dois me rendre à l’évidence : tu étais ma source d’inspiration, mon guide spirituel, mon dieu... Que dis-je mon dieu? Tu es Dieu et je suis ta chose. Prends-moi, maintenant aux yeux de tous, je suis à toi!

D’accord... On recommence.

PMT : Puis... c’est comment là-bas?

Elle : Ça saute aux yeux dès le premier contact. Ils sont là devant toi, curieux, allumés, les yeux pétillants. Ils sont propres, leurs vêtements sont propres et ils ont du beau matériel scolaire.

Moi : Wow!

Ça serait cute, hein? C’est en partie vrai, mais...

PMT : Puis... c’est comment là-bas?

Elle : Ça saute aux yeux dès le premier contact. Ils sont là devant toi, curieux, allumés, les yeux pétillants. Ils sont propres, leurs vêtements sont propres et ils ont du beau matériel scolaire. Mais surtout, ils ont tous le ventre plein, ils ont tous à manger à la maison.



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14 septembre 2008

N

On confond souvent la vihuela avec la viole. La première est un instrument à cordes pincées très près de la guitare alors que la viole est un instrument à archet. Le dos de la vihuela est bombé comme celui du luth, mais il n’y a que cinq cordes qui d'ailleurs sont accordées comme les cinq plus aiguës de la guitare. Donc, même si je n’en ai jamais touché, ni seulement approché une, je saurais en jouer! N’est-ce pas merveilleux?



Luis de Narvaez
Fantasia





Shirley Rumsey, vihuela



Y a un truc plus connu qu’on attribue souvent à Narvaez

Guardame las vacas





Shirley Rumsey, vihuela


Une curiosité: elle chante en jouant.

Miguel de Fuenllana
Morenica, Dame Un Beso





Shirley Rumsey, vihuela et voix


Je me demande si les interprètes de l’époque le faisaient. Quelqu’un?





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09 septembre 2008

Visionnaire

Après avoir déconné un peu au clavier avec un extrait de «Petite Musique de Nuit».

Un élève : Heille! C'est la musique de Jean-Coutu!

Moi : Vous savez, Mozart, c’était vraiment un visionnaire.

L’élève : Huh?

Moi : Dans son temps, ça n’existait pas les pharmacies Jean-Coutu et il a quand même composé la musique pour leur publicité à la radio. Faut le faire!

Quelques élèves : Wow...

Un autre : Il est mort d’une maladie, hein?

Moi : Yep...

Le même : Y’avait pas de médicament?

Moi : Pas vraiment...

Le même : Ayoye! Si y’avait eu des Jean-Coutu, y serait peut-être pas mort!

Moi : ...









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07 septembre 2008

Listériose

C'est quand on ressemble trop à Liszt et les autres sont jaloux, alors ils veulent nous tuer?






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06 septembre 2008

Le festival de la lasagne

Voici les opéras sur lesquels on risquait de bosser cette année.

La Fanciulla Del West de Puccini (un western sans fusil... boring)

Les Pêcheurs de Perles de Bizet (exotique)

Macbeth de Verdi (Miam, mais trop sanglant)

Lucia Di Lammermoor de Donizetti (Ah non! Pas encore Roméo et Juliette!)

Cosi Fan Tutte de Mozart (amusant, mais sexiste et encore une histoire d’adultère)

Les commentaires entre parenthèses sont les premières choses qui me viennent à l’esprit quand je m’imagine travailler pendant une année scolaire à écrire et réaliser une adaptation d’un opéra avec des élèves du troisième cycle du primaire.

Et je ne vous parle pas de la musique. La moitié de la musique est composée par les enfants, mais l’autre moitié, ce sont des adaptations faites à partir d’airs de l’opéra.

Puccini dans la bouche d’un enfant de 11 ans, ça risque de casser et si on l’arrange assez pour que ça passe, ce n’est plus du Puccini.

Bizet, ça va. J’ai déjà fait jouer des extraits de Carmen à mes classes.

Verdi, c’est comme Puccini, mais en moins pire.

Donizetti... Comment dire? Tout le monde parle du fameux sextuor à la fin du deuxième acte. Personnellement, je trouve ça ultra kétaine même si c’est bien écrit et tout. Ça ferait une bonne pub pour une nouvelle marque de pizzas congelées. Par contre, quand Lucia pète les plombs à la fin, c’est sublime, mais on fait quoi avec ça nous?

Mozart, je l’aime. J’irai où il veut et le suivrai partout. Pas facile à adapter, mais pour lui, n’importe quoi.


Hier soir, le coordonnateur du projet m’a passé un coup de fil. C’était une bonne nouvelle pour moi: pas de lasagne au menu cette année.

P.-S. : C’est le prof qui parle. Le mélomane accepte tous les billets d’opéra qu’on voudra bien lui offrir.





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04 septembre 2008

Hindouisme 101

Aujourd’hui, je discutais avec le coordonnateur du projet (le truc de théâtre musical inspiré d’un opéra qu’on se tape chaque année) du sujet qu’on risque se faire imposer. Il y a quelques années, nous étions avisés en juin et je pouvais préparer le terrain pendant l’été. Maintenant, je le sais en septembre et je prépare le terrain pendant... la nuit. C’est tout de même mieux que de bosser pendant l’été et de se faire balancer un tout autre sujet en septembre... Ouch!

OK. J’ai fini de chialer...

Donc, nous envisagions les possibilités de se retrouver avec «Les pêcheurs de perles» de Bizet comme sujet. Personnellement, j’en serais bien heureux. C’est quand même sympa et ça se déroule dans un contexte assez exotique. En résumé, c’est l’histoire de deux types qui voudrait se faire la même fille, mais elle garde sa virginité pour Brahmâ, la pauvre. Y’en a un des deux qui va s’essayer quand même.

Oui, vous avez bien compris: c’est un ténor qui veut se faire une soprano, mais y a un baryton qui ne veut pas. Original, hein?

Comme ça nous prend 16 personnages à peu près égaux (pas faciles), on se demandait si les hindous tolèreraient qu’on mette en scène quelques-unes de leurs divinités. Me promettant de faire une recherche sur internet sur nos chances de survie dans cette éventualité, je quitte le bureau en déclarant : «Salut! J’m’en vais voir si Brahmâ est cool!».

Et là, je me retrouve face à face avec un type qui fait très Asie du Sud-Est. Il me fixe d’un regard sévère. Derrière lui, y a sa femme en costume traditionnel et l’enfant qu’ils viennent inscrire au service de garde. Plus Hindou que ça, tu réincarnes drette-là!

Pfff... Statistiquement, il y a très peu de chance qu’ils parlent français. Y a surement compris : «Blablabla Brahmâ blabla cool!» et son air sévère... heu... C’est surement dû à...




Et puis merde. On peut ou non les mettre en scène Hanumân, Vishnu et compagnie?


Ça, c'est le prélude de l'opéra "Les pêcheurs de perles" de Bizet. On est bien loin du machin de pompier au début de Carmen.











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03 septembre 2008

Eux, blasés? Pfff...

Voici un aperçu de ma palpitante rentrée.

PMT : Bonjour! J’avais bien hâte de vous revoir!

Un élève : On joue quoi aujourd’hui?

PMT : On se calme le pompon. On va quand même se dire bonjour avant de commencer.

Une autre : Bonjour... On peut?

PMT : Peut quoi?

La même : Ben... jouer! C’t’affaire!

PMT : Wo minute! On va quand même revoir les règles de la classe.

Un autre : On les sait... Y en a juste trois et c’est les mêmes à chaque année : pas de bruit, niaise pas avec ton instrument et achale pas les autres.

PMT : Et...

Le même petit zouf me coupant la parole: Et surtout, ne m’achalez pas avec les autres.

PMT : Sinon...

Encore lui : Tu nous lances par la fenêtre sur le tas d’élèves qui sont déjà en bas.

Un autre petit malin : Et t'es même pas game...

PMT : J'suis game, mais j'ai pas le droit.

Un autre : Pis là, tu vas raconter l’affaire de la baguette qui entre par une oreille et sort par l’autre avec des morceaux de cerveau qui tombent par terre.

PMT : ...

Un autre : J’espère que tu ne parles plus à Roger...

PMT ( à Roger): Roger, ils ne veulent plus qu’on soit ami.

Plein d’élèves : Ahhh! On peut-tu jouer, là???

PMT : OK! Les nerfs... Prenez vos baguettes.

Au moins, y a quelques nouveaux et les petits à traumatiser.

Mais bon, je ne changerais pas ça pour autre chose. La plupart des enfants de sixième, ça fait sept ans que je leur enseigne et le meilleur est à venir parce que dans notre école, c’est en sixième que ça se passe!

Un seul détail embarrassant : ce que je vous raconte plus haut, c’était avec une classe de troisième...

Ça me prendrait un quatrième règlement pas trop con...





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01 septembre 2008

M

Y a pas si longtemps, je ne connaissais pas Nikolai Medtner. Mais bon, y a Zviane qui veille sur mon blogue et me reprend quand je dis trop de conneries sur la musique. C’est elle qui m’a fait découvrir Nikolai, mais ce que je préfère d’elle, c’est ça (faut lire les commentaires...).


Mélodies Oubliées Op.38: 1. Sonata-Reminicenza, Allegretto tranquillo





Marc-André Hamelin, piano












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