06 juillet 2007

Tranche de vie

Bon... Premièrement, je vais mettre une chose au clair : l’album des sonates de Haydn par Marc-André Hamelin, c’est génial. À la première écoute, j’étais un peu surpris par les tempos, le son et la technique presque outrageuse de ce type qui est en réalité, le meilleur pianiste québécois... je vous le dis! Ça fait deux jours que je m’envoie les deux disques en boucle. Ça fonctionne comme musique de fond, comme accompagnement d’une tâche ménagère ou pour faire de l’écoute active. En bref, je ne savais pas que je pourrais un jour me pâmer autant sur la musique de Haydn. Je vous ferais bien entendre l’adagio qui joue au moment où j’écris ces mots, mais ça pourrait être n’importe quel autre extrait. Vous avez compris : c’est tout génial!

Voilà, c’est fait. Maintenant, soyez prévenus, je vais faire dans le personnel. Y a plein de gens qui m'ont dit que c'était poche mon blogue quand je parlais de moi, je m'excuse donc d'avance pour les inconvénients que je vais créer.

Je vais prendre une petite pause de blogue. Je n’ai pas vraiment envie, mais je n’arrive pas à décrocher de la job cet été. Je dois faire gaffe, car j’ai pas mal plus de boulot à me taper pour préparer le projet que les années précédentes. Ça écoeure parce que ça n’amènera pas vraiment grand-chose de plus aux enfants, au contraire même... Ce n’est pas moi qui décide du sujet et des contraintes, mais je vais faire avec.

Mon plan : décrocher pendant au moins deux semaines. Pas de recherche, pas de préparation de forum, de site Web, de blogue (du projet). Pourquoi seulement deux semaines? Pfff... Si je prends un mois, il ne me restera que deux semaines pour tout me taper. Dans la profession, ça parait mal un burn-out en été. Il est donc préférable de me tenir loin du blogue qui parle de mon boulot.

Parlant de burn-out, cette année fut très éprouvante physiquement. Trop d’heures de sommeil furent offertes en sacrifice au projet. Je me tapais les textes des élèves souvent après 21h00 et la plupart des arrangements furent faits de nuit. Je n’arrivais pas à travailler avec Fiston dans les jambes, et je ne voulais pas ça non plus. Ni pour lui, ni pour moi. J’ai touché le fond... comme jamais.

Il faut que je décroche et refasse le plein sinon je vais y laisser ma peau l’an prochain.

Et en plus, une putain de tendinite qui revient. Méchante connerie. Je vous raconte ça et ensuite, je ne vous casse plus les pieds pour un bon bout.

Il y a un an, pendant la semaine de spectacle, une prof d’une discipline pas très intello était chargée de transporter les élèves de l'école au théâtre et vice-versa. Un soir, elle conduisait une fourgonnette chargée d’enseignants et de formateurs qui se pensaient dans des montagnes russes. Il pleuvait, la visibilité était nulle et c’était un véhicule de location. On roulait trop vite et les phares n’étaient même pas allumés... Je pense qu’on était seulement deux à bord qui trouvait l’exercice puéril et qui ne voyait pas l’intérêt de faire un détour pour «aller pogner la bosse, vous allez voir, les élèves tripent, ça revole vraiment». Faut-tu être irresponsable...?

Une voiture surgit devant nous. Arrêt d’urgence. Mon pouce gauche entre en collision avec un manche de parapluie. J’ai dû finir la semaine en jouant sur une blessure, trois shows par jour. Les petits rigolos de la minivan regardaient mon sac de glace en se disant sans doute que j’étais en manque d’attention... Ben oui, c’est sûrement ça mon problème et la solution que j’ai trouvée, c’est de me balader avec un sac de glace sur le pouce. Fallait y penser tout de même!

Ça fait plus d’un an et ça fait encore mal si je joue trop. C’est une douleur à la main, mais qui irradie dans les tripes. La musique est une maitresse cruelle. En plus de la douleur physique, la tendinite donne au musicien la même sensation qu’une peine d’amour. Le truc dans l’estomac... Voilà donc le seul temps de l’année où je pourrais m’y remettre un peu sérieusement et bordel...


Ouais... Une maitresse cruelle. Ça fait mal de la voir dans les mains des autres quand elle nous est interdite. Sinon, pas de problème!!! Et que je ne vous entende pas spéculer sur les origines de la musique de chambre : trio, quatuor, etc.


Hamelin qui joue Haydn.

Haydn: Sonate pour piano #23 en Fa, Hob XVI:23 - 2. Adagio













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05 juillet 2007

Mécène recherché

Pas pour du fric. Seulement pour de l'espace Web. J'aurais besoin d'un endroit pour héberger les extraits musicaux que je fais entendre sur le blogue.


profmalgretout@hotmail.com





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04 juillet 2007

...?

Ce soir, 23h30, TV5.

Vous me direz comment c'était parce que moi...





...je n'ai pas le cable et je serai au Yulblog.



Cheers












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03 juillet 2007

Corneille

Ben non... pas le chanteur.

Il y a des modes pour tout : les fringues, la bouffe, la musique... tout ce qui se consomme quoi. Il y a même des modes pour le corps humain, car oui, dans certaines cultures, il se consomme. Que penserait Rubens de nos mannequins anorexiques? Ça manque de chair sur l’os?

Personnellement, la mode qui me fascine le plus, c’est celle des états d’âme comme sources d'inspiration pour les artistes. Présentement, le truc branché, c’est la peine d’amour... Assez ennuyeux merci, mais bon, on n’a pas demandé de venir au monde et encore moins maintenant. Ça me rend nostalgique de quand je n'étais pas encore né...

À l’antiquité, on aimait bien les trahisons, les empoisonnements et bien entendu les parricides involontaires suivis de l’incontournable, mais tout aussi involontaire, partie de jambe en l’air avec maman. Ouch! Ça devait fesser quand l’oracle se pointait pour nous briefer sur le sens de l’humour des dieux. Mais heureusement, soeurette était toujours là pour nous consoler dans les moments difficiles. Il faut toujours demander le nom de famille avant de...

Ensuite, au moyen-âge, on aimait bien les malédictions et les histoires de philtres d’amour ingurgités par la mauvaise personne. Non, je ne vous ferai pas entendre un extrait de Tristan aujourd’hui. En passant... Avez-vous déjà remarqué qu’il y a souvent un petit nain méchant au moyen-âge? Il ne manquerait que le doberman pour que le party pogne dans la cabane.

Mais le nec plus ultra des raisons d’être déprimé et d’écrire plein de hits, c’était au début du XIXe siècle: l’errance. Ouais! Le Wanderer. La quête de quelque chose d’inatteignable. En ces temps bénis, les adeptes du Sturm und Drang se baladaient de village en village en rivalisant de misère. Pas question de rester en place. Avec un peu de chance, ils étaient même bannis, en exil, rejet... Ça contraste avec le spleen vécu en direct du sous-sol de bungalow des parents de nos cégépiens. Errance? Pfff.

Et nous, au XXIe siècle, on est sensé faire quoi pour être déprimé et composer des chefs-d’oeuvre? Il faut se faire bannir pour avoir marié maman après avoir buté papa, être condamné à errer sans fin avec le petit nain et son doberman qui vous les cassent sans arrêt?

C’est n’importe quoi tout ça, mais comme vous êtes une bande de dégénérés, je suis certain qu’il y en a qui rigolent bien... Pourtant, mes intentions étaient nobles quand j’ai commencé à écrire ce billet. Je me tapais le Voyage d’Hiver bien peinard et là, juste comme ça, y a deux fils qui se sont touchés dans ma tête. Bordel...


Voici le quinzième lied du cycle.







Die Krahe, extrait de Winterreise de Franz Schubert

Dietrich Fischer-Dieskau
Gerald Moore


Die Krahe : La corneille

Avec moi, une corneille
Avait quitté la ville.
Elle a sans cesse volé
Autour de ma tête.

Corneille, étrange animal
Ne veux-tu pas me quitter?
Crois-tu donc comme une proie
Te saisir bientôt de mon corps?

Allons, je n'en ai plus pour longtemps
Avec mon bâton de pèlerin.
Corneille, montre-moi enfin
La fidélité jusqu'au tombeau!



C’est beau hein?









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