29 décembre 2009

Je l'ai suicidé!!! (et j'en rajoute...)

Voilà, c’est fait. J’viens de terminer mon premier suicide à vie. Suicide virtuel, bien entendu. J’ai effacé tout ce que j’avais écrit sur le forum du réseau des arts du RÉCIT. En passant, c’est un excellent lieu d’échange pour ceux qui pensent que des ti-amis qui inventent des sons tous en même temps dans un petit local ce n’est pas du gros niaisage... Sérieusement, y a des gens vraiment biens et surtout très généreux qui écrivent par-là. C’est juste que moi, j’en ai ma claque.

J’avoue que ça fait plusieurs fois qu’on me remet sur le nez des trucs que j’ai écrits là...

Depuis que j’enseigne la musique au primaire, j’ai toujours fait mon p’tit truc à moi dans mon coin en évitant le plus possible les autres profs de musique.

On se calme un peu... Ce n’est pas parce que je ne les trouve pas bons. Je ne me pense pas meilleur ou moins bon qu’eux. C’est juste que, bordel, j’ai l’impression d’être un extraterrestre. Y a plein de choses qu’ils font dont je ne saisis pas l’utilité, le but... Mais c’est moi qui ne comprends pas. C’est un peu pour ça que ces deux dernières années, j’ai décidé de m’ouvrir un peu plus sur cet étrange métier qui est la moitié du mien (j’écris et je monte un show l’autre moitié) et d’échanger avec mes confrères musiciens éducateurs.

J’ai eu ma leçon...

J’ai tout effacé! Même les futilités comme des liens vers des sites avec des vidéos ou des partitions que j’utilise et des trucs qui n’existent pas en ligne et que j’ai pris le temps d’écrire... J’croyais jamais qu’on me remettrait sur le nez (faut dire qu’il n’y manque pas de place) des trucs que j’écrirais sur le forum.

Prof Malgré Tout, c’est un sale con. On peut me remettre sur le dos (ou le nez si vous manquez de place) les conneries que j’écris ici, j’n’en ai rien à cirer. Faux... Ça peut m’énerver, mais c’est la game quand on écrit un blogue. C’est certain que si vous êtes toujours désobligeant, pour garder une ambiance ludique (parce que c’est ça que c’est ici, un jeu...), je me réserve le droit de vous demander d’aller jouer ailleurs et si vous refusez et continuez à me les casser, j’n’effacerai même pas vos commentaires.

Par contre, un forum d’échange pour profs de musique, ça ne devrait pas vous compliquer la vie.

C’est pourquoi, je l’ai suicidé.

Peace.


Petit ajout :

Je n'ai pas été clair... Certaines personnes qui m'ont cassé les pieds avec ce que j'ai écrit sur le forum sont demeurées (j'pourrais arrêter la phrase là...) anonymes. Les administrateurs et les participants du forum sont des gens très bien qui, je le répète, sont très généreux même si souvent, je suis en désaccord avec eux. Par exemple, ceux qui commence un billet par des trucs du genre "Juste un petit mot pour dire aux enseignants qui ont encore des craintes face à la compétence inventer.... ". Bordel... si je trouve que c'est ridicule, ce n'est pas par peur, mais par conviction professionnelle, musicale et pratique. Pas besoin de prendre ce ton condescendant. De toute façon, tout ce que cette personne a à dire, c'est que les élèves ont aimé une activité. Passez-leur un film et du pop corn et ils vont aimer aussi. Ça ne rend pas la chose pertinente.

Mais bon, ce n'est pas ces quelques messages qui m'ont poussé au suicide. Ce sont des courriels que j'ai reçus de gens qui ne connaissent sûrement pas l'existence de Prof Malgré Tout. Alors, si vous lisez ceci, ne vous sentez pas concernés, ce n'est pas vous qui m'énervez.

Y a juste du bon monde ici. Même ceux à qui je dis d'aller voir ailleurs.


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23 décembre 2009

Je hais Noël

Je hais Noël.

C’est simple, ça me donne envie de crever. J’me dis que si je recevais une grosse branche sur la tête et que j’y restais, j’ai quand même une pas pire assurance vie.

Vive le vent... s’il fait tomber les branches.

J’trouve que le monde est hypocrite à Noël. Ils font semblant de s’aimer pendant quelques jours pour avoir la conscience tranquille. Ça me donne envie de vomir...

Et que dire de la consommation... Bordel!

Un autre truc qui me dégoute, c’est le Père Noël. C’est encore plus stupide que Dieu comme invention. Y a un tas d’enfants qui envoient littéralement promener leurs parents et qui crouleront sous les présents tandis que d’autres auront si peu. T’expliques ça comment à ta marmaille?

C’est comme ça depuis que je suis petit, et non, je n’ai pas eu une enfance si difficile que ça. J’croyais qu’être père me guérirait de ce mal-être qui me frappe chaque année fin décembre... Mais non.

Les fêtes forcées, les rencontres de famille, les enfants qui comptent les dodos, les horribles décorations (fermez les lumières, viarge!). Pus capable...

Avant, quand je travaillais à l’hôpital, j’n’avais qu’à me mettre disponible. Y a toujours de la job à Noël en urgence psychiatrique. Maintenant, avec une famille, j’peux pas m’en sortir.

Éventuellement, ça va me rejoindre. Dans mon couple, avec mes enfants. Mais je ne peux pas tuer Noël... Pire encore, c'est le contraire qui risque de se produire.

C’est viscéral.

En plus, ce n’est même pas vrai que Jésus est né à ce moment-là du calendrier.

Je hais Noël.




Ajout : Vos commentaires font trop "Noël"... Ne perdez pas votre temps.
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21 décembre 2009

Mort aux mangues!

Parfois, je vois des individus qui se baladent avec un étui qui ressemble à ceci :




J’me dis immanquablement : «hum... pourtant, y a pas la tête d’un violoniste. Bordel! Un voleur de violon! Ou pire encore : un saxophoniste...»

Maintenant, je sais!
















Le bois, c’est du manguier. Yep. C’est l’arbre qui nous refile des mangues jamais assez mûres. J’n’aime pas les mangues. Pas mon truc. Elles ne sont jamais assez mûres. Alors, ça m’a fait plaisir aujourd’hui même de faire un geste personnel visant l’anéantissement total de ce fruit ; acheter un ukulélé en manguier.

J’présume qu’ils ont coupé l’arbre...

En passant, si vous vous cherchez un bon uke, Jacques-André Dupont est totalement sympathique. Je n’ai pas senti une once de pression et j’ai dû en essayer une quinzaine. C’est clair que je ne suis pas parti avec le meilleur ($$$!), mais j’ai eu un coup de coeur pour cette petite bête. Ce n’est ni un soprano, ni un ténor; c’est un concert.

J’m’étais promis de ne pas trop regarder et surtout de ne pas essayer de guitare. J’suis un homme de parole, mais si vous voulez vous rincer l’oeil, allez sur le site de guitar junky.


Dans celles que je pourrais m’offrir, y a la Hagstrom Viking qui me plait... J’pourrais assumer la rouge.


Je sais... c’est la guitare d’Elvis. Pis?


Prochaine étape : ne pas me foutre une tendinite. J’peux jouer de la guitare pendant des heures, mais ce petit truc sollicite des p’tits bouts de tendons à la base du pouce gauche qui sont plutôt endormis.

J’suis à sec de scotch. Le Macallan 10 ans vaut le coup par rapport au 12 ans? C’est quand même 30 balles de moins...



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19 décembre 2009

Barrios

Augustín Barrios, c'est comme Chopin sauf qu'il est guitariste, qu'il est Paraguayen et qu'il a vécu presque un siècle plus tard.

Ça ne l'a pas empêché d'écrire, lui aussi, des mazurkas et de bien accompagner le p'tit déjeuner.

Mazurca apasionada





Augustín Barrios
Alexander-Sergei Ramirez, guitare





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12 décembre 2009

Endoctrinement?

Le Parti Québécois craint que le cours d’éthique et de culture religieuse endoctrine nos pauvres petits chéris.

Come on... Une heure semaine, quand on a le temps et que ça adonne, ce n’est pas assez pour endoctriner qui que ce soit.

Leur discours n’a rien à voir avec le terrain. On ne devrait pas avoir le droit de faire de la politique sur le dos de l’éducation, c’est trop important. Y a beaucoup trop de décisions qui sont prises pour des raisons politiques plutôt que pédagogiques. Les bulletins chiffrés, par exemple.

Voici une photo de Mario Dumont. Pensez-en ce que vous voulez. C'est le genre de connerie que l'ADQ nous aurait sortie.









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10 décembre 2009

Où suis-je?

Je suis n’importe où. Ça se traine tellement facilement un ukulele. J’balance ça dans mon sac à dos, bien collé sur le MacBook, et je lui laisse sortir la tête.

Pfff... 25 balles chez Archambault. J’n’ai juste pas eu les couilles d’assumer un vert fluo avec des brillants. Il est donc noir fluo avec des brillants...

Jouer du ukulele, c’est comme jouer à un de ses jeux pour faire bosser les neurones. Je crois qu’il y en a un qui s’appelle «Brain Age» ou un truc du genre.

Tu choisis une toune que tu joues déjà au piano ou a la guitare et tu la joues au ukulele en chantant. J’oubliais: tu la fais en reggae! Ouf... Y a vraiment des vacheries quand t’es sur un ukulele à 25 balles. J’viens d’essayer «Something» des Beatles. la partie A est vraiment trippante à jouer, mais la partie B (en la majeur...) ouch! Donc, comme les barrés ne sonnent pas bien, y a deux possibilités : tu sors ton cash et tu en achètes un bon ou tu transposes.

Une autre connerie: les rasguados. Bordel! C’est plus tough qu’à la guitare parce que les cordes sont trop éloignées les unes des autres et que l’instrument est tellement petit qu’on ne peut pas laisser tomber le bras droit dessus... Grrr. J’pense que le truc, c’est de les jouer sur le manche. J’essaie... Oui, définitivement. Oubliez ce que je viens de dire. C’est plus facile qu’à la guitare. J’viens de faire ma plus rapide rumba en carrière!!!

Sans blague, c’est trop cool un uke. Quand je débarque dans le local de quelqu’un la guitare au cou pour jouer un truc, y a toujours la possibilité que je sois «frais chié», mais avec un ukulele, je suis cool. J’ai même plus d’amis! J’suis rendu que je parle cinéma avec l’ortho devant mon local. C’est parce que je joue du ukulele... Maintenant, je suis accepté par mes pairs.

Même histoire par rapport à la drague. Étant prof, je ne travaille qu’avec des filles et des pervers. Si je me pointe dans le local de l’EnSaignant avec ma guitare, c’est clair qu’il va penser que je le drague. Par contre, avec mon ukulele, je peux lui dire qu’il a perdu du poids et il me remercie. Je ne sens même pas de tension sexuelle entre nous.

Même chose avec le boss! Je traverse l’école avec une classe de troisième année qui chante "Eight Days a Week" à tue-tête et moi qui les accompagne au ukulele (je fais celle-là en do). Le boss sort de son bureau, me sourit et me dit que malheureusement, il n’a pas le pouvoir de m’offrir une augmentation de salaire, bien que je la mériterais. Il aime voir les élèves souriants. Avec une guitare, je serais au chômage!!!

Dernier conseil pour mes frères novices (j’en suis au jour 3 comme ukuléliste): tu ne trouves pas le prochain accord? Continue à chanter, man. Un ukulele, ça sert à te faire chanter et quand tu chantes... la vie est belle!






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06 décembre 2009

Demain, pédago.

MOI : Hey! Demain j'suis en pédago! Pas d'élèves!

MA BLONDE : Ouain! Y 'en a qui sont biens...

MOI : Ouais. Demain, ma job va ressembler à la tienne.


On l'oublie trop souvent: un prof en pédago, c'est quelqu'un qui assiste à des réunions, rempli de la paperasse, prépare des cours, créé ou répare du matériel et fait même du ménage par ce que ce n’est pas dans la tâche des gens de l’entretien.

Une journée de travail normal, quoi. Il ne manque que les élèves.


Dans un tout autre ordre d’idée, je devrais revenir dans le décor bientôt. J’suis sur un trip de guitare électrique ces temps-ci. Je joue sur la Godin la plus cheap et je n’ai même pas d’ampli. J’branche ça dans l’ordi et ça fait la job. C’est fou comme on s’améliore vite quand on joue plus qu’une fois par semaine.

Bon.. Je l’avoue : j’suis dans le projet aussi. Ça devrait être un très grand cru!

Cheers





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24 novembre 2009

Il était une fois...

...un prof de musique et des TC troisième cycle.

MOI : J’te le dis!

L’ÉLÈVE : Même pas vrai!

MOI : Eille!

L’ÉLÈVE : Ça se peut pas!

MOI : Jeune homme de peu de foi.

L’ÉLÈVE : Huh? Peu de foi? C’est quoi ça?

MOI (à l'éducatrice): C’est quelqu’un qui ne peut qu’une fois!

L’ÉLÈVE : Huh?

MOI : Les autres?

LA CLASSE : ...Huh?


Ouf...

Je sais... Un prof qui s’envoie trop de scotch peu aussi devenir un homme de peu de foie.





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23 novembre 2009

À propos de la réforme

Aujourd'hui, en première page du Journal de Montréal, on cite Paul Gérin-Lajoie :

"On a mêlé les parents pour rien."


C'est vrai qu'on ne devrait jamais mêler les parents à ces affaires-là.







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17 novembre 2009

Moi, pudique? Pfff...

Ce week-end, à la piscine avec ma famille.

Un enfant : Eille PMT!

PMT : Ah! Salut!

Un autre : PMT! PMT!

PMT : Oh! Salut...

Un peu plus loin, un élève TC qui est maintenant dans une école psychiatrique et sa maman.

Un ancien élève à un autre : Hey! C’est PMT!

Sympathique?

C’est décidé : Je ne prends plus ma douche à poil... à la piscine.



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15 novembre 2009

Oserai-je?

Dans le projet, quand j'écris le texte avec les enfants, je repasse toujours derrière pour arrondir les coins. On a même une vieille tradition: les répliques pour adultes. Ce sont des petits gags que les profs du projet ajoutent ici et là, mais que les enfants ne comprennent pas. On veut surtout faire rigoler les parents. Ils y en a des savoureuses.

Voici une scène avec Papagena :

Scène 9

Papagena entre en scène. Elle semble chercher quelqu’un.

Papagena : Hum… On est passé ce gros nigaud? Papageno? Hou hou? Essaie de m’attraper? Papageno?

Elle court d’un côté à l’autre de la scène.

Papagena (tristement) : Papageno? Oh… Ce n’est pas ce que vous pensez. Il est beaucoup trop moche pour moi et surtout, il n’est pas assez sérieux. C’est que je veux fonder une famille, moi. Rêveuse. Imaginez… Une belle grande maison, pleine de petits Papageno et de petites Papagena qui courent partout. Plus sévère. Mais attention! Si vous croyez que je vais m’engager avec n’importe qui. Ja-mais! Vous savez, les hommes, on ne peut pas leur faire confiance. Non non non… Et je crois que je sais pourquoi: leur cerveau est situé beaucoup plus bas que le notre! Elle hoche affirmativement de la tête. Dans l’estomac! Un homme, ça ne pense qu’à manger!

Elle quitte la scène.

On verra ce que le comité de censure dira. Luc?

Et oui, je sais, ce n'est pas la bonne mise en page pour écrire du théâtre, mais quand on écrit en même temps qu'on parle à une classe de 25 enfants et qu'on réajuste sans arrêt, j'aime bien ce modèle. Les noms en majuscule au centre avec les didascalies d'un bord et les répliques de l'autre, c'est trop pour ma petite tête.






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14 novembre 2009

Propagande

Ce moment de propagande vous est offert par les productions... Hum. J’n’ai pas vraiment la tête d’un producteur.

Écoutez... Les enfants de mon école de veulent rien savoir du vaccin et je crois que leurs parents ne sont guère plus motivés à leur faire administrer.

Mais bon, je leur dis ce que j’en pense.

PMT : Salut... Ah, vous parlez de vaccin. Hein? OK. Levez la main ceux qui croient qu’ils ne seront pas vaccinés parce qu’ils ne veulent pas ou que leurs parents ne veulent pas...

Plus des trois quarts de la classe ont levé la main... Ouch!

PMT : Vous avez peur des risques associés aux effets secondaires, hein? Les maladies neurologiques qui peuvent vous laisser paralysés et tout le tralala.

Je crois que j’ai visé juste.

PMT : C’est vrai que ce sont des maladies qu’on ne connait pas et qui font peur. Guilain-Barré et tout ça... J’en entends souvent parler, car ma blonde travaille à l’hôpital neurologique. C’est l’endroit où entre autres les gens subissent des opérations au cerveau. Vous savez, on leur ouvre le crâne pour faire ça. Même qu’on ne peut pas toujours refermer après, parce que le cerveau reste enflé. On remet la peau, mais pas l’os... À ce qu’il parait, c’est déjà arrivé aux États-Unis qu’un hôpital ait perdu l’os crânien d’un patient. J’sais pas ce qu’ils ont fait... surement un truc en métal. Hum... Bonjour monsieur, voici votre déjeuner. En passant, nous avons égaré votre crâne.

Première étape réussie : ils me trouvent plus intéressant qu’une analyse de phrase.

PMT : À ce qu’il parait, y a un doc au neuro qui ne veut vraiment pas que ça arrive à ses patients, alors, il les ouvre ailleurs et met l’os dans la personne. Ensuite, il recoud le patient jusqu’à ce qu’il ait besoin de l’os. Le corps conserve l’os et y a pas de risque de le perdre... Presque pas. C’est surement préférable de ne pas aller se baigner...

Seconde phase atteinte : ils se demandent d’où je sors ses conneries. Pour ça, il faut avoir une activité cérébrale!

PMT : Vous savez ce que c’est un neurochirurgien? Non? Personne? Un chirurgien, alors, vous savez ce que c’est?

Ils le savent.

PMT : Super salissant comme job. Surtout l’orthopédie. Ils doivent couper les os et le sang pisse partout. Ils utilisent des espèces de scie électrique et des perceuses. Méchante boucherie! Mais les neurochirurgiens, eux, ils opèrent au cerveau. Les patients sont même souvent conscients lors des chirurgies. Assez funky, merci. Mais un cerveau, tant qu’on ne l’échappe pas par terre, ce n’est pas trop salissant... Ça doit être glissant.

Troisième niveau : ils ne savent même pas pourquoi je suis là, mais on parle de sang et de morceau de cerveau par terre. Je suis l'un des leurs. La confiance est acquise.

PMT : Sans blague, pour opérer au cerveau, on est tous d’accord qu’il faut vraiment connaître ça, hein? Les neurochirurgiens opèrent aussi la colonne vertébrale. Neuro, comme dans nerf, comme dans nerveux, comme dans système nerveux... Vous savez ce qu’elle a fait ma blonde la semaine dernière? Elle a passé une journée entière à vacciner les neurochirurgiens et d’autres médecins de l’hôpital neurologique.

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PMT : Si le vaccin est si dangereux que ça, est-ce qu’une des meilleures équipes de neurochirurgie au monde se le serait fait injecter?








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05 novembre 2009

Pas de gardienne : épilogue

J’arrive de la Place des Arts.

C’est fascinant le pouvoir de la musique. Dès les premiers accords de l’ouverture, les ados du secondaire, lâchés lousse par on ne sait qui, se mirent à déconner en un concert de «Schhhhhh». Assez pathétique si vous voulez mon avis, mais dès que la fugue a commencé, la musique s’est imposée d’elle-même et les p’tits cons se la sont fermée.

Désolé les jeunes, mais même si vous êtes votre propre public, vos niaiseries ne font pas le poids contre Mozart.

Ébahie, cette bande d’incultes a applaudi dès le premier silence et comme pour les narguer, la fugue est repartie de plus belle, leur remettant leur ignorance en pleine face à grands coups de (contre) poing. Que quelqu’un fasse de la discipline dans une salle de concert deux cents ans après sa mort, ça me les scie.

Peu importe, allez-y. Juste pour Papageno, ça vaut le «coût». Il est hilarant. Karina Gauvin est géniale en Pamina. Ça m’énerve quand on chante Mozart comme du Verdi. Karina Gauvin a tellement fait de musique baroque que ça ne risquait pas d’arriver. Je l’ai adoré. Les autres chanteurs n’avaient rien d’extraordinaire. C’était même assez ordinaire par moment et j’ai trouvé la direction d’orchestre plutôt lourde pour du Mozart. Mais bon... un tromboniste...

Pourtant, l’esprit y était. Serait-ce le public plus hétéroclite et surtout plus bruyant ou simplement la présence d’enfants? Peu importe..., c’était ça. C’est ça la Flûte, avec ses bouts drôles, ses longueurs (ne nous le cachons pas) et son humanisme déchirant (oui, ça peut faire ça, l’humanisme!). On s’en fout que la Reine «choke» à quelques endroits dans le deuxième air et que la justesse ne soit pas toujours au rendez-vous dans les trios des trois dames et qu’ils n’aient pas été foutus de dénicher trois enfants pour chanter les trois enfants... L’esprit y était.

Trop souvent à l’Opéra de Montréal, les décors et la prouesse vocale volent le show. Le public est habitué à ça maintenant et ça coûte cher pour rien. Ce n’est pas ça l’opéra.

L’opéra, c’est comme aller à la messe. Une question de foi.

Amen



J’oubliais... Vous savez, quand Papageno joue de ses clochettes pour échapper à Monostatos et ses gardes et qu’ils se mettent à chanter et à danser?

Le rire de mon fil de quatre ans...

C’est ça l’esprit.




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Pas de gardienne : the happy ending

Bon... Ma blonde a décidé de sécher son cours ce soir. Je vais donc pouvoir assister à la générale de la Flûte. Comme il se porte bien, j'amène même fiston.

Tout est bien qui fini bien et réflexion faite, j'la trouve sexy Karina Gauvin.







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04 novembre 2009

Pas de gardienne, mais je joue de la guitare

Bon... voici la version avec guitare. Ça sonne sale, mais on s'en balance, c'est une maquette. J'trouverai le moyen de masteriser ça un de ces quatres.








Je trouve que ça aide un peu le côté post-apocalyptique et c'est très facile à jouer.

Maintenant... faut que je trouve un gardienne, bordel!





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03 novembre 2009

Pas de gardienne, the remix

Bon... J'ai bien hâte de balancer un peu de guitares là-dedans, question de cimenter le tout.

Demain, je commence en musique avec mes sixièmes du projet... J’crois qu’on va plutôt bosser sur les paroles. Ça va dépendre de la nuit que mes enfants vont m’accorder...

Ben voilà, ça sonne comme ça pour l’instant. Y a deux parties faciles et deux moyennes qui sont presque identiques. La job de percussion peut se faire facilement à deux.







J’sais pas... y est tard et j’m’inquiète pour mon p’tit gars qui a mal à la tête et qui commence à faire de la fièvre. Y a un enfant de son groupe à la garderie qui a choppé la grippe A et mon infirmière de blonde qui a passé une journée à vacciner des neurochirurgiens et qui est très bien documentée sur le sujet trouve que ça ressemble à ça.

Ouch...



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Pas de gardienne? À l'attaque!

C'n'est pas bon de s'apitoyer sur son sort...

À l'attaque!

La cible : le deuxième air de la Reine de la Nuit.






Effectif : Quatre claviers (joués par des enfants débutants sans connaissances musicales), deux ou trois percussionnistes, une guitare électrique (c’est moi, ça!).

Contrainte : Ça devra être chanté par le choeur (on changera les paroles) et facile à jouer à la guitare parce que ça ne me tente pas de pratiquer et je dois diriger les musiciens en jouant.

Estétique : Super-héros dans un futur post-apocalyptique, mais rapproché.

Plan de match :

1- Conserver la première phrase que je vais répéter et ramener à la fin pour obtenir une forme AABA.

2- Les quatre claviers seront une imitation de basse électrique, une section de cordes, une section de cuivres et un pad de synthé pour faire de l’ambiance post-apocalyptique.

3- La guitare aura un son comme dans les vieux épisodes de Batman

4- Je veux garder les célèbres vocalises, mais on y mettra des mots. Comme ce n’est pas un choeur de soprano colorature, je vais changer la tonalité de cette partie. L’air est en ré mineur, ça, on le garde. En suite, il y a une modulation en fa majeur. Ça, on le jette et on passe directement à la section des vocalises, mais on reste en ré. Par contre, ça sera en majeur. Ensuite, je me démerde pour ramener la première phrase et pour la fin, je vais arranger ce que Mozart a fait pour que ça soit jouable. On aura AABA!

5- Voilà, c’est ça ma job (en partie).

Bon... ma guitare électrique est à l’école, donc je ne vais pas pouvoir l’enregistrer ce soir, mais un peu plus tard, je vous balance la maquette sans guitare. J’ai commencé ce matin... alors, ça ne devrait pas être trop long. J’vous préviens, c’est programmé en midi. Une maquette, c'est pour se faire un idée.

Cheers



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Pas de gardienne

Jeudi soir, je pourrais aller voir la générale de la flûte avec les élèves, mais je n’ai pas de gardienne.

Visite du machin, rencontre avec truc, atelier sur les bidules; j’ai l’habitude de manquer plein d’évènements dans le projet. Ben quoi? Il faut que j’enseigne aux autres groupes. C’est la game quand t’es juste spécialiste.

Ils sont même déjà allés à l’opéra sans moi.

Mais là, c’est le soir et c’est la flûte. J’n’enseigne pas le soir.

S’il y a un opéra écrit pour la masse, jeunes ou vieux, pauvres ou riches, c’est la flûte et je rate l’occasion d’y aller avec des enfants et leurs parents issus de toutes sortes de milieux : les élèves du projet et leurs parents.

Même si on bosse là-dessus depuis le début de l’année, ça ne devrait pas me faire mal comme ça... Pourquoi je me sentirais mal?

De toute façon, ça va être poche. C’est toujours décevant quand ils montent du Mozart. Qu’est-ce que j’en ai à foutre d’une Pamina obèse et d’un Papageno qui va faire attention pour ne pas se salir? Le type qui chante Tamino est bon, mais il chante Tamino... Pfff. Encore une production axée seulement sur la voix où les décors vont encore voler le show au reste. Chez moi, au moins, je ne serai pas déçu de la mise en scène et je suis certain que la bibitte est plus cool dans ma tête que sur leur scène.

Quand même... Quelle merde!




J'accepte quand même les billets pour les autres soirs...





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01 novembre 2009

J'me rétracte!

C'est effectivement une question d'appellation. C'est étrange que personne n'ait pu me répondre ça quand j'suis allé voter.

À force de scandales, on finit par en imaginer... C'est scandaleux!



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SCANDALEUX!

Désolé, je ne parle ni d’école ni de musique aujourd’hui. J’suis en congé.

J’arrive de voter et j’suis scandalisé.

Bon... pour le maire de Montréal, c’est assez simple. On vote pour le gars ou la fille qu’on a choisi et on connait son nom. C’est ensuite que ça se corse.

Il nous reste quatre petits papiers à mettre dans la boîte. Je pense que comme moi, la plupart des électeurs choisiront d’appuyer un parti en bloc. On a donc le choix entre Truc Montréal, Machin Montréal, Bidule Montréal ou Cossin Montréal. Ça finit par se ressembler, mais bon, nous sommes tous des gens instruits qui peuvent s’y retrouver sans problème. Tous?

Bof... Y a quand même deux énormes noms : Harel et Tremblay, un presque qu’aussi gros : Bergeron et aussi O’Sullivan. Donc, si on décide d’appuyer un de ses quatre candidats, on devrait s’y retrouver facilement.

Pas si simple.

Voici un exemple fictif de ce que j’avais devant moi une fois aux urnes.

GINO CAMARO
ÉQUIPE TREMBLAY - UNION MONTRÉAL

GINA LA CAMERA
ÉQUIPE HAREL - VISION MONTRÉAL

JEAN-PAUL CHOSE
PROJET MONTRÉAL

ABDULAH ALA HALUDBA

SLOUVA KISANTSA ZIKI
ÉQUIPE O’SULLIVAN - PARTI MONTRÉAL-VILLA-MARIE

Il manque quelque chose, hein? C’était comme ça sur tous les bulletins de vote. Le nom de Bergeron comme dans «ÉQUIPE BERGERON» n’apparait pas.

J’ai posé des questions, j’ai gueulé modérément. Personne n’avait rien vu...

Pourquoi?

J’vous laisse répondre.

Personnellement, j’ai eu une démarche qui ne me ressemble pas du tout. J’ai considéré tous les partis et le seul qui ne présentait pas d’Italiens dans mon arrondissement a eu mes cinq votes.

C’est tout de même scandaleux.




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30 octobre 2009

28 octobre 2009

Survivre à un perfectionnement 101

Ce matin, j’étais en perfectionnement. Le sujet n’est pas si important; encore un truc que des gens de la commission scolaire veulent nous faire avaler pour justifier ses effectifs dans les bureaux et tenir les conseillers pédagogiques sur les dents. La routine, quoi.

Y a deux choses qui m’énervent au plus haut point dans ce genre de rencontre :

1- qu’on nous lise le texte qu’on a en pleine face.

2- qu’on organise une activité dans laquelle on va se creuser la tête en équipe pendant une trentaine de minutes pour ensuite se faire imposer une réponse préconçue.

Mais aujourd’hui, c’était spécial! On avait des nouveaux copains : l’autre école du quartier. C’est chouette de prendre la parole sans que la moitié de l’assemblée ne pousse un soupir d’exaspération.

Un public tout frais pour mes conneries.

Comme tâche à accomplir, il fallait faire un organigramme à partir d’un tas de trucs plus abstraits les uns que les autres : plan stratégique du MELS, cibles institutionnelles, cibles par établissements, convention de partenariat, convention de gestion et réussite éducative, cible nationales, évaluation, plan de réussite, analyse de situation, projet éducatif, plan réussir, etc., et dans le désordre en plus!

Ouf... T’as la colonne de mots et arrange-toi avec tes troubles. De toute façon, tu sais qu’ils ont déjà leur réponse toute faite. Assez futile comme exercice. Aussi bien s’amuser un peu... Mais comment faire? Facile! Tu prends le grand carton, fais semblant d’écouter les autres et fais à ta tête (c'est-à-dire n’importe quoi). Ensuite, lorsqu’on demande si quelqu’un veut présenter ce que son équipe a fait, tu te pointes devant et tu déconnes juste assez pour que le doute sur tes intentions subsiste...

Bof.. Y avait quoi? Quatre-vingts personnes dont la moitié, sont déjà immunisés contre mes conneries. Surtout le patron. Disons qu'après une dizaine d'années, il en a vu d’autres...

J’ai commencé comme ça :

«Bonjour. Je tiens d’abord à vous prévenir que ce que vous allez entendre ne reflète aucunement les vues de mon supérieur immédiat, monsieur *****»

J’ai quand même deux enfants à nourrir.

Voici l’organigramme:


J'l'ai photographié juste pour vous, bande de petits veinards. Allez, cliquez, c'est gratos.

J’ai expliqué que l’univers de l’éducation est issu d’un big bang causé par le renouveau pédagogique avec en son centre le MELS. Même si y a plein de missiles à ogives nucléaires pointés sur le gouvernement, j’ai pédalé assez pour faire croire que je venais en paix et que ce ne sont que des fusées d’explorations qui expriment le besoin de toujours se remettre en question: analyser les situations et évaluer. Et celà, à tous les niveaux. Pfff... Trois missiles sur quatre visent le centre.

D’ailleurs, la spirale exprime deux idées maîtresses : la carapace de l’escargot (lenteur administrative) et l’éternel recommencement, une constante dans l’univers de l’enseignement. De réforme en réforme, de big bang en big bang.

En haut, à droite, comme personne ne savait ce que c’était, y a «convention de gestion et réussite éducative». Nous supposons que c’est une entité extraterrestre, mais ses intentions sont encore indéfinies.

Bordel... Ils m’ont pris au sérieux et ont trouvé ça très bien.

«Tu devrais devenir conseiller pédagogique...»

«Vous fournissez les missiles?






...

25 octobre 2009

Seb

On m’a amené Sébastien il y a sept ans. La semaine précédente, il avait frappé le formateur des décors. On a donc jugé qu’il serait peut-être mieux en musique. Après tout, quand on la reçoit sans préavis, une baguette de xylo, c’est moins trash qu’une perceuse à pression. C’était à l’époque où il y avait encore un orchestre de xylo dans le projet. Une grosse limite pour les arrangements, mais un bon endroit pour envoyer les mal-aimés et les dysfonctionnels.

Quand on rencontrait Seb pour la première fois, on comprenait tout de suite qu’on ne comprendrait pas. À 11 ans, on n’a pas ce regard combatif quand on fixe le vide. Une violence dirigée au hasard, sans but précis. Un symptôme.

Ce soir, c’était les retrouvailles d’une classe qui a fait le projet, jadis, à l’époque où il y avait encore un orchestre de xylo.

Comme j’étais invité, j’me suis pointé. Les plus difficiles à reconnaître après toutes ses années, ce sont les gars.

Pas Seb. Même regard, même hargne contre l’humanité entière. Ça n’a pas changé d’un poil. Quand je lui ai offert un verre de bière, il a accepté de la même façon qu’il a accepté la partie de batterie que tout le monde voulait dans la toune hip-hop sept ans plus tôt.

Le néant.

Puis, quand j’ai levé les pattes, c’est lui qui m’a fait signe pour me saluer, et j'me suis dis que tout ça n’était peut-être pas si vain.









...

23 octobre 2009

Moi, coquet? Pfff...

Ce soir

19 h 45

Mon premier direct...

Ma plus grande préoccupation? Quoi porter.

Pfff...





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21 octobre 2009

Bill 104 VS H1N1, the Virus

Dans le coin gauche, ne pesant plus très lourd dans la balance, Bill 104!!! (en anglais s’il vous plait)

Et dans le coin droit, le champion en titre : H1N1, the Virus!!!


Ding!

La loi 104, c’est cette loi qui empêche les gens d’inscrire leur enfant au privé en anglais pendant un an et ensuite de les envoyer au public en anglais sur notre dos. Eh oui, le bon vieux truc ne fonctionne plus... pour l’instant. Ça serait contre la charte canadienne des droits et libertés...

Pfff.

H1N1, c’est ce virus qui nous menace (non, ce n’est pas un complot international de l’industrie pharmaceutique) et les gens ont peur de ce vaccin qui rend autiste ou paraplégique ou whatever.

C’est quoi le rapport entre les deux?

Les individualistes (ça, c’est le terme poli pour désigner les gens qui n’ont pas de conscience sociale) sont démasqués.

École anglaise :

Qui n’a jamais entendu ce discours : «moi, je veux envoyer mon enfant à l’école anglaise pour qu’il soit bilingue. De toute façon, tous ses amis du quartier iront à l’école française...»?

Hum... si tout le monde pense comme toi, ça ne marchera pas.

Vaccin :

Discours officiel : ce vaccin est dangereux et c’est un complot des multinationales. Et là, ils parlent du SRAS et de la grippe aviaire...

Discours intérieur: si tous les autres sont vaccinés, mon petit chou est protégé. Pourquoi lui faire courir le risque?

Hum... si tout le monde pense comme toi, ça ne marchera pas.

Dans les écoles, on est immunisé contre cette attitude par rapport aux vaccins (hépatite, méningite, etc.), mais pour celui de la grippe, c’est contagieux.

Personnellement, je me ferai vacciner et j’enverrai mes enfants à l’école en français. J’n’ai peur ni de la H1N1, ni des Anglais. C’est une question de conscience sociale.

J’n’ai pas envie d’être un vecteur pour ce virus, même si je ne pense pas qu'il me tuerait.

J’n’ai pas envie de creuser la tombe de ma culture.


De toute façon, j’suis certain que ce vaccin est moins dangereux que le plafond recouvert d’amiante de ma classe et y a même pas d’adjuvant dans la peinture.

Maudite gang d’individualistes! Vous me donnez le gout de m’enfermer tout seul pour le reste de mes jours!






"""

13 octobre 2009

Pour faire comme tout le monde

Y a beaucoup d’encre qui coule au sujet du financement des écoles privées...

Voici ce que j’en pense.

Peu importe le taux de financement des écoles privées, la plupart des jeunes qui les fréquentent ont des revenus ou des richesses accumulées supérieurs à la moyenne. Par contre, c’est tout le monde (payeurs d’impôt) qui met un peu de sa poche pour leur permettre d’accéder à ces écoles.

Ne me servez pas que les gens friqués payent plus d’impôt. Ils devraient en principe, mais on connaît tous la situation: tout passe sur la compagnie. J’connais une fille dont le conjoint (et père de ses enfants) possède un bateau d’environ 400 000 $.

Elle avait droit à la prestation spéciale d’allaitement!

C’est clair que quand ton chum est millionnaire et que t’as un secondaire 5, t’es pas pour travailler dans un bar ou un resto. Ça serait mauvais pour l’image.

Oui, ils habitent ensemble. D’après ce que je comprends, ils ne déclaraient pas ou presque pas de salaire à ce moment. Le bateau, l’appartement de luxe, les voitures, etc., tout passe sur la compagnie.

Maintenant, ils envoient leurs enfants dans une école primaire privée dans une ville où les écoles publiques n’ont rien à voir avec Pointe-Saint-Charles ou Centre-Sud.

Qui finance leur école? Nous.

Un cas isolé? Pfff.

De toute façon, tant que les libéraux ou les péquistes seront au pouvoir, ils protégeront cette façon de faire. C'est ce monde-là qui créent des jobs. Eille! Ils ne s'en iront pas... Et non, j’suis pas adéquiste. Quand même... J'garde un peu de dignité.

En résumé, j'suis tanné d'entendre les gens dire qu'ils ne veulent plus payer pour les pauvres. Bordel! C'est les riches qui nous coûtent cher!

Come on Amir! T’es capable!




...

Hey! Ça marche!

Je l’ai fait!


Comme je suis une nouille en lecture au clavier (bordel, j’suis guitariste), j’étais bien embêté de lire dans la réduction pour piano un petit extrait de la Flûte enchantée qu’il faut que je pratique...

Je me suis donc tourné vers le logiciel d’édition musicale que j’utilise à la job, mais la fonction d’entrée de notes en midi ne fonctionnait pas (Snow Leopard?) et comme la vie est trop courte pour tout entrer à la mitaine, j’ai fait une petite recherche sur internet. J’ai facilement trouvé le bout de partition que je cherchais, mais c’était en fa et l’original est en sol.

Bon... Ça serait facile de transposer à vue, même pour moi, mais c’était l’occasion de faire LE test.

Bordel!

J’ai scanné la partition, le logiciel l’a reconnue, j’lui est dit de transposer tout ça en sol et je l’ai imprimé. Je peux maintenant pratiquer le truc sans m’arracher les cheveux.

C’était une partition TRÈS simple, mais ça marche.


***

Pourquoi j’suis pas capable de jouer du piano sans regarder le clavier?

Quelqu’un?

Stevie?

Ray?


***

En passant, toute la journée, j’me suis dit que Mozart est pervers (j’ne me résous pas à parler de lui au passé). C’est Monostatos, le Maure qui veut violer Pamina... Ses airs sont tellement enlevants. On dirait qu’il y croit vraiment.

Mais ensuite, on écoute tout le reste et c’est toujours aussi... vrai?

Pfff... Y est pas pervers, juste schizo sur les bords.






air de Monostatos
Il chante ça en reluquant Pamina dans son sommeil.

Alles fühlt der Liebe Freuden

Tout le monde éprouve les joies de l’amour,
Bécote, caresse, chérit, embrasse,
Et moi, je devrais me détourner de l’amour
Parce qu’un Noir est haïssable!
Aucun cœur ne m’est donc donné,
Ne suis pas fait de chair et de sang?
Toujours vivre sans une petite femme,
Ce serait vraiment le feu de l’enfer.
Ainsi je veux, parce que je vis
Bécoter, embrasser, être tendre!
Chère et bonne lune, pardonne
Je me suis épris d’une blanche!
Blanc c’est beau, je dois la baiser.
Lune, cache-toi donc!
Si cela doit te scandaliser,
Alors ferme donc les yeux.

Y es quand même pas trop hardcore. Tiens... On devrait lui présenter Othello. J’suis certain qu’ils s’entendraient.





...

09 octobre 2009

Couille shot

Comme j'suis célibataire, pas d'enfant pour les 24 prochaines heures, je peux glander à souhait. La preuve : couille-shot. Une oeuvre troublante réalisée par un élève de la classe de l'EnSaignant pendant une période d'écriture.

Couille-shot ne reflète en rien mes visions personnelles de l'opéra de Mozart. Nous étions en train de discuter de notre adaptation du premier acte quand cet élève dont je tairai l'identité insistait pour me décrire comment il imaginait la fin. Comme je sais me montrer magnanime (lorsque je suis observé), j'lui ai d'abord dit de fermer sa gueule (c'est vrai... mais bon, on se connaît depuis toujours et j'ai été très clair avec les autres élèves sur le sort réservé aux délateurs) et ensuite, j'lui ai proposé de m'écrire tout ça sur un bout de papier.

N'écoutant que sa paresse, l'élève m'a plutôt dessiné son interprétation personnelle de la finale de notre adaptation de la Flûte enchantée de Mozart:


Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir et oui, je détiens les droits d'auteur. Je l'ai acheté 25 cents.

C'est en effet l'ultime lutte entre les forces du mal (côté cour) dirigées par la Reine de la Nuit qui affrontent l'armée de Sarastro (côté jardin). Au lointain, on peut voir derrière des collines LE BIEN avec ce qui semble être une arme à feu et qui vise LE MAL. Ce dernier ne se gène pas pour répliquer en visant la tête (Head Shot). Les danseurs sont tous dans le même paquet côté jardin et la chorale (le choeur) est côté cour. Des flèches nous indiquent qu'il y aura confrontation au centre. D'ailleurs, l'indication "fight" et les deux épées ne laissent aucun doute sur les intentions belliqueuses des deux parties.

À l'avant-scène, deux personnages s'affrontent dans une lutte sans merci. Si vous êtes très attentif, vous verrez que celui de droite semble s'exclamer "HA!" en guise de victoire tandis que son adversaire (à gauche) s’est recroquevillé en déclarant tout bonnement : "shit". L'indication en dessous ne laisse aucun doute.

Couille Shot.


Ça ne pardonne pas.

Mais qui sont les mystérieux combattants à l'avant-scène? Monostatos donnant un coup dans les parties de Tamino?

Fascinant.

Vous croyez que Mozart y avait pensé?



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Seul, vous dites?

Vous n'avez rien vu encore.

PMT : C't'une fois un do, un mi bémol et un sol qui rentrent dans un bar.

Classe : ...

PMT : Le barman dit : Eille! On ne sert pas les mineurs icitte!

Classe : Le mi bémol est parti.

Un élève (y en a qui manque vraiment d'amour ou qui sont tellement wannabe...) : Hahaha...





Seul.


Heureusement qu'il y a "couille-shot".

À suivre.









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07 octobre 2009

Seul

Parfois, au primaire, entouré d'enfants, on se sent bien seul.

Un élève : Eille PMT! T'écoutes-tu South Park des fois?

PMT : Vas-tu le dire à tes parents si j'te dis que oui?

L'élève : Non.

PMT : À mon boss?

L'élève : C'est qui ça?

PMT : Le directeur...

L'élève : Non.

PMT : Alors, oui, j'écoute South Park. Mais c'est comme la bière, je peux l'écouter parce que je suis un adulte.

L'élève : Ben moé, je l'écoute quand même.

PMT : Et tu sais c'est quoi la meilleur bière à boire en écoutant South Park?

L'élève : Huh?

PMT (tout fier de lui): La Kilkenny!

L'élève : ...

PMT : Ben oui... La Kilnenny. Comme dans "Oh no! They kill Kenny... Those bastards"

L'élève : Hein? J'parle pas anglais.



Seul, vous dites?




Parlant bière, j'donne le bain, raconte une l'histoire, négocie un traité de paix provisoire pour la nuit et je me pointe au Yulblog.

Pas vrai. J'ne négocie pas avec les terroristes.






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03 octobre 2009

Deux kids qui déconnent avec la flûte

Non... pas la flûte à bec en plastique cheap. J'suis allergique.





Le pianiste se nomme Lewis Warren Jr. et le chanteur est son frère, Darren. Lewis compose depuis qu'il est très petit. Pour ceux qui ne connaissent pas bien cet opéra (bande d'incultes...), c'est un arrangement qu'ils interprètent. Au début, ce qu'on entend, c'est un extrait de l'ouverture et ensuite, un ramassis de trucs du deuxième air de la Reine de la Nuit.










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02 octobre 2009

Impromptu

C’est sorti tout seul, comme ça...


PMT : Moi, elle m’énerve cette réforme-là. J’ai hâte à la prochaine.




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26 septembre 2009

Amalgame

Bach aimait bien faire des transcriptions. Je connais même une de ses fugues qu’il a transcrite lui-même pour orgue, pour violon et pour luth. Laquelle est l’originale? C’que vous pouvez être casse-pieds.

De plus, comme il n’y avait pas vraiment de droit d’auteur à cette époque, il n’allait pas se gèner avec les oeuvres de ses contemporains.

Voici un mouvement de concerto pour violon de Vivaldi transcrit par Bach pour orgue et interprété par Alexandre Tharaud au piano.








Ça donne presque du Schubert...



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25 septembre 2009

Change le fusil d'épaule

Dire que je me suis battu pour ça. J’ai fait des pieds et des mains pour pouvoir utiliser le site YouTube en classe. Oui, ce site qu'il fallait banir parce que... ben... vous savez... ou plutôt vous ne savez pas... sur quoi vous allez tomber?

Pfff...

On dirait que la commission scolaire est moins frileuse maintenant. Allez voir les vidéos.






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24 septembre 2009

Drogue?

Drogue : Les écoles ont perdu le contrôle
Sébastien Ménard, Journal de Montréal





Bordel! On avait le contrôle de la dope pis j'ai même pas demandé ma cote...







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22 septembre 2009

Futur (pas si) simple (que ça)

...ou quand le français perd ses plumes.


Hier, un élève de sixième année chantonnait :

Alouette, gentille alouette.
Alouette, je vais te plumer.

Alouette, gentille alouette.
Alouette, je vais te plumer.

Je vais te plumer la tête...

Etc.





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21 septembre 2009

Amiante vs H1N1

À mon école, on ne déconne pas avec la santé et la sécurité au travail. J’ai reçu deux directives dans le même document cette semaine. En voici deux extraits:

Dossier de l’amiante : nous vous demandons de ne plus faire de ménage.

Dossier H1N1 : installer une routine de lavage quotidien des surfaces de travail dans les classes.

Si je comprends bien, je peux choisir si je veux une mort lente ou rapide.




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18 septembre 2009

Moi, dogmatique? Pfff...

J’en ai marre de la réforme. J’ai parfois pris sa défense, car je trouve qu’on tapait dessus pour un oui ou pour un non et qu’on l’accusait d’être coupable de tous les maux de notre système d’éducation. Ce genre d’attitude m’énerve, mais ça n’a jamais fait de moi un partisan. C’est seulement mon côté preux chevalier qui refait surface de temps en temps.

Ni pour, ni contre, je donne des cours de musique dans des conditions difficiles et j’essaie de faire mon possible. C’est réforme, ça?

Voilà!

La première fois qu’on m’a parlé du renouveau pédagogique, c’était dans une grande salle et on devait être une trentaine d’adultes.

J’me suis dit : pourquoi pas?

J’étais jeune et naïf?

La dernière fois que j’ai essayé le renouveau pédagogique, c’était dans une petite salle et on devait être une trentaine d’enfants.

J’me suis dit : ça ne marche pas!

Ils étaient jeunes et naïfs?

Nah... Juste nombreux, faibles et en milieu défavorisé. Trois facteurs qui font que ça ne marche pas. De toute façon, quand t’es pas nombreux, t’es fort et t’es en milieu aisé, n’importe quelle connerie va fonctionner.

Ça, c’était mon premier point. Voici le deuxième:

Lorsqu’un enseignant qui travaille sur le terrain (ça, c’est un prof avec des élèves dans une classe) amène un point négatif à la réforme, il se fait immanquablement répondre : c’est que tu ne comprends pas.

Eille! S’il faut adapter notre enseignement aux enfants, vous ne pourriez pas adapter votre réforme aux pauvres imbéciles que nous sommes pour qu’on puisse comprendre?

Quoi? Je ne comprends pas?

Et le troisième point.

C’est plutôt une intuition. Vous savez, toutes les personnes que je connais qui ont quitté le terrain pour devenir conseiller pédagogique, directeur, ou quelque chose d’innommable au ministère ont quelque chose en commun : ils ne retourneraient pas en arrière.

Donc, si on disait aux gens qui gagnent leur vie sur le dos de l’implantation de la réforme: OK gang! On n’a plus besoin de vous. On laisse tomber la réforme. Vous pouvez retourner enseigner dans de vraies classes à de vraies élèves et tant qu’à faire, enseignez-leur les vraies affaires!

Oups...

Avant la réforme, ce n’est pas trop clair pour moi ce que faisaient les conseillers pédagogique et inutile de me le dire, j’n’en ai absolument rien à cirer, mais depuis le début de cette épopée sans fin, ils essaient de nous la vendre, de nous l’expliquer en nous expliquant qu’on ne comprend pas.

Mais bon, l’important c’est qu’ils me foutent la paix.





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17 septembre 2009

Trois p'tits gars et une pompe

Parfois, les enfants accrochent sur un truc et de décrochent pas. De vrais p’tits pitbulls...

Cet après-midi, j’étais dans une des classes avec lesquelles on adapte La flûte enchantée de Mozart. On était sur le cas des trois garçons. Vous savez, les trois p’tits gars qui se baladent en machine volante et donnent des conseils gratos à qui veut bien les écouter. Il faut qu’on trouve quelque chose d’original, de théâtral pour rendre les rôles un peu plus intéressants.

Ce ne sont pas mes élèves. C’est seulement la deuxième fois que je les rencontre.

PMT : Hey toi, là-bas, avec les craquelins et le fromage artificiel.

L’élève : Huh? Moé?

PMT : Ouais! Tu termines ta bouchée et tu ranges ça. On ne bouffe pas pendant qu’on fait l’écriture.

L’élève : Pourquoi?

PMT : Ça m’énerve et je peux devenir agressif quand je m’énerve.

L’élève : OK!

Quand même sympathique...

Un autre : On n’a pas le droit de manger?

PMT : J’ai dit ça?

L’autre : Oui.

PMT : OK... pas le droit de manger.

Une autre : Mais les pompes, est-ce qu’on a le droit?

PMT : Huh?

L’autre autre : Les pompes pour l’asthme.

PMT : Ah! Bien sûr que tu as le droit. C’est interdit de mourir, alors, pas le choix de tolérer les pompes. Moi-même, j’ai la mienne.

Je leur montre. Eh oui, je suis asthmatique...

PMT (à l’élève précédent) : Tu es asthmatique, toi aussi?

L’élève (offusquée): Moi? Non!

PMT : Mais tu me demandes si tu as le droit de prendre une pompe.

L’élève : Oui.

PMT : ...

L’élève : Je voulais savoir.

PMT : OK. Bon... Alors, qu’est-ce qu’on fait avec les trois p'tits gars. En passant, ça peut être des filles.

Une main se lève.

La main : J’ai une idée! Un idiot, un intelligent et un normal.

PMT : C’est un départ. J’aimerais quand même plus que seulement des traits de caractère. Quelque chose de théâtral, comme par exemple, s’ils parlaient toujours en même temps, mais pas ça, ça m’énerve. Et le normal... C’est un peu ordinaire comme personnage, non?

La main : Ben... Il pourrait avoir une pompe.

PMT : Une pompe pour l’asthme?

Beaucoup d’élèves dans la classe : Ouais! Une pompe! Cool!

PMT : J’vois pas c’qu’il y a de cool à manquer d’air. Quelqu’un voudrait essayer pour que je comprenne?

Ils ne me connaissent pas encore... Ça va venir.

PMT : Sans blague, on ne se moque pas des gens malades... En tout cas, pas dans le projet.

L’élève (tentant de se racheter) : Il pourrait être juste asthmatique, pas de pompe.

PMT : Tu veux dire mort? Malheureusement, c’est tout le temps que nous avions. On passe au prochain appel...

Une autre élève : Ils pourraient être les enfants des trois dames!

PMT : Intéressant, mais on ne fait pas leurs arbres généalogiques. On veut savoir comment ils agissent, leur caractère...

La même : Oh! Ils pourraient être quatre!

Un autre : Ouais! Pourquoi ils sont juste trois?

PMT : Y’en a un qui n’avait pas sa pompe. Il est mort!

Élève au hasard : Heille!

PMT : Sans blague, je crois qu’ils sont trois à cause des voix d’enfants. Les gens de l’opéra vous avaient parlé des types de voix? Des registres ou des tessitures?

Classe : ...

PMT : Il me semble qu’on en avait parlé. La voix la plus aiguë, c’est so...?

Classe : ...

PMT : So...?

Classe : ...

PMT : Soprano. Ensuite y a?

Classe : ...

PMT : Mezzo. C’est la voix moyenne pour les femmes et les enfants. Mezzo. Moyen, au milieu. Et la voix la plus grave?

Classe : ...

PMT : Ça commence par A!

Trois élèves à l’unisson : Asthmatique!






...

10 septembre 2009

On va mettre ça au clair!

Peu importe ce que vous allez lire sur internet, que ce soit Wikipedia ou le site d’une importante maison d’opéra, Sarastro n’est pas le père de Pamina.

C’n’est pas son père, ni adoptif, ni biologique. Vous avez bien compris. Il n’est même pas cocu. Il pourrait se l’envoyer autant qu’il veut et on s’en balance... quoiqu’une basse qui s’envoie une soprano, c’est toujours un peu tordu.

La Reine de la Nuit étant la mère de Pamina, si Sarastro était son père, le genre de bitcheries que raconte madame sur monsieur serait digne de ce que les mamans racontent au sujet des papas dans certaines familles éclatées qu’on connait... C'est certain qu'on aimerait ça et que ce serait très d'actualité, mais c'est pas ça pantoute.

Hein? Il l’appelle «ma fille» et elle lui répond «père»? Ouais pis? Vous n’êtes jamais allez au couvent, hein? Bordel, ils sont dans une putain de secte. Une super secte, mais une secte quand même.

Aujourd’hui, j’essayais d’expliquer ça à des érudits. Vous savez ce qu’ils m’ont répondu? Que c’est la Reine de la Nuit et qu’elle ment sûrement à sa fille... Elle ment toujours d'ailleurs. hey! J'la trouve sexy, moi. Que voulez-vous? J’suis juste un petit prof au primaire.

COME ON!!!

Voici le dialogue parlé qui précède le deuxième air de la Reine de la Nuit.

Acte deux, scène huit.

Sous le tonnerre, la Reine sort de la trappe du milieu,
de telle façon qu’elle se tient exactement devant Pamina.

LA REINE DE LA NUIT
Arrière !

PAMINA(se réveille)
O dieux !

MONOSTATOS(recule d’un saut)
O malheur ! si je ne me trompe pas, c’est la déesse de la
nuit. (Reste complètement silencieux.)

PAMINA
Mère ! Mère ! Ma mère ! (Elle lui tombe dans les bras.)

MONOSTATOS
Mère ? Hm ! il faut observer ça de loin.
(Il se glisse dehors.)

LA REINE DE LA NUIT
Remercie la violence avec laquelle on t’a enlevée à moi,
de pouvoir encore me nommer ta mère. Où est le jeune
homme que je t’ai envoyé?

PAMINA
Ah mère, il a été enlevé pour toujours du monde et de
l’humanité. Il s’est dédié aux initiés.

LA REINE DE LA NUIT
Aux initiés ? Malheureuse fille, à présent tu m’es arrachée
pour toujours.

PAMINA
Arrachée? O fuyons, chère mère! Sous ta protection, je
défie tous les dangers.

LA REINE DE LA NUIT
Pr o t e c t i o n? Chère enfant, ta mère ne peut plus te pro-
téger. Avec la mort de ton père, mon pouvoir a été enterré.

PAMINA
Mon père...

LA REINE DE LA NUIT
A transmis délibérément le cercle solaire aux sept auré-
oles; ce puissant cercle solaire, Sarastro le porte sur la
poitrine. Quand j’en ai parlé avec ton père, il m’a dit en
plissant le front :“Femme! ma dernière heure est là, tous
les trésors qui furent miens sont à toi et à ta fille.” “Le
cercle solaire qui embrase tout”, l’interrompis-je brus-
quement, “est destiné aux initiés”, répondit-il : “Sarastro
l’administrera en homme, comme je l’ai fait jusque-là. Et
maintenant pas un mot de plus ; ne recherche pas des
éléments qui sont inaccessibles aux esprits féminins. Ton
devoir est de te laisser guider, avec ta fille, par des
hommes sages.”

PAMINA
Chère mère, il est à conclure de tout cela, sans doute, que
le jeune homme est perdu pour moi, pour toujours.

LA REINE DE LA NUIT
Perdu si, avant que le soleil ne colore la terre, tu ne le per-
suades de fuir par ces voûtes souterraines. La première
lueur du jour décidera s’il est donné à toi ou aux initiés.

PAMINA
Chère mère, ne pourrais-je pas aimer ce jeune homme,
même initié, aussi tendrement que je l’aime à présent ?
Mon père lui-même était allié à ces hommes sages; à
chaque instant il parlait d’eux avec enthousiasme, louait
leur bonté, leur intelligence, leur vertu. Sarastro n’est pas
moins vertueux.

LA REINE DE LA NUIT
Q u’ e n t e n d s- j e? Toi, ma fille, tu pourrais partager les
principes honteux de ces barbares? Aimer un tel homme,
qui pactisant avec mes ennemis mortels, préparerait ma
chute à tout instant ? Vois-tu cette lame? Elle est aigui-
sée pour Sarastro. Tu vas le tuer et me remettre le puis-
sant cercle solaire.

PAMINA
Mais très chère mère !

LA REINE DE LA NUIT
Tais-toi !

Il me semble que c'est assez évident. Et comme je vous aime bien, même les sceptiques, voici le deuxième air, quand elle pogne les nerfs.







C'est la version de Gardiner
Cyndia Sieden, soprano-colorature

No14. Air

L’enfer de la vengeance bouillonne dans mon cœur,
Mort et désespoir, mort et désespoir
M’entourent de leurs flammes!
Si par toi Sarastro n’éprouve pas les souffrances de la mort,
Alors, tu ne seras plus jamais ma fille,
Tu ne seras plus, non, plus jamais ma fille.
Que soient rejetés pour toujours,
Que soient abandonnés pour toujours,
Que soient détruits pour toujours,
Tous les liens de la nature,
Rejetés, abandonnés et détruits,
Tous les liens de la nature,
Si, par ta main, Sarastro n’est pas éliminé!
Ecoute, écoute, écoute, vengeance des dieux!
Ecoute le serment de la mère.
(Elle disparaît.)


R.I.P.





...

08 septembre 2009

Ma gang

C’est quand même rigolo un blogue. Au début, c’est qui se passait en classe ou tout simplement dans ma tête qui se retrouvait sur le blogue. J’imagine que c’est la façon de faire habituelle...

Aujourd’hui, c’est le phénomène contraire qui s’est produit avec mes élèves de quatrième année.

Une élève : Ma petite soeur est en première année.

PMT : Oui? Je l’ai sûrement rencontrée. C’est quoi son nom?

L’élève : Ophélie.

Vous devinez la suite... Normalement, je n’ai pas les chants d’Ophélie sur mon disque dur portable, mais comme c’était sur le blogue, pourquoi pas? Je ne croyais vraiment pas que je raconterais un jour Hamlet à une classe de quatrième. Ils ont dévoré. Après tout, c’est un prince qui se fait faire une vacherie par un oncle méchant et y a un fantôme et une amoureuse qui est triste. C’est d’ailleurs surtout d’elle dont on a parlé et du thème de la folie.

Puis ils ont écouté le début de chaque lied et on a parlé d'Ainsi parla Zarathoustra, puis de Shakespeare, de Roméo et Juliette et des personnages qui meurent dans la vraie version, mais qui vivent heureux avec des mioches plein les bras dans la version pour enfants.

Et eux, ils écoutent, ils ressentent... C’est contagieux. Depuis qu’ils sont petits, on peut s’envoyer des mouvements de symphonie au complet ou des airs d’opéra. Mais quand vient le temps de chanter Lean on Me, ça sonne comme I Love Rock N’ Roll de Joan Jet.

L'an passé, on avait écouté le premier mouvement de la cinquième symphonie de Beethoven au complet. Je leur avais expliqué que ce n'était que la première partie. Après l'audition, ils m'ont naîvement demandé : "c'est quoi le reste? ça sonne comment?".

J'suis même capable de distinguer les jumelles identiques. 0% d'erreur depuis la rentrée!


Désolé pour les autres, c'est eux ma gang.

En passant, méchant billet tèteux. J'le referai plus.


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07 septembre 2009

Ophélie

La saga se poursuit : je balance mes disques dans l’ordinateur. Passionnant, hein?

J’en suis à la section classée par interprète, plus particulièrement les disques de Glenn Gould. Disons qu’à une certaine époque, j’étais un fan fini. Maintenant, je trouve que ça manque un peu d’érotisme, quoique dans Bach et Schoenberg, en général, on peut s’en passer.

J’viens de tomber sur un enregistrement que j’avais complètement oublié. Glenn Gould au piano et Elisabeth Schwarzkopf qui s’envoient des lieder de Strauss. C’était assez improbable comme association.

Schwarzkopf, qui est d'ailleurs une des grandes interprètes de Strauss, est plutôt du genre à faire comme c’est écrit sur la partition. Pfff... Faut dire qu’elle a été formée sous l’Allemagne nazie; valait peut-être mieux ne pas trop déconner.

Gould, pour sa part, est du genre à s’approprier la partition. Demandez à Jacques Hétu. Quand Gould a enregistré ses Variations pour piano, on peut dire qu’il a foutu le bordel assez solide bien qu’on pourrait aussi dire qu’il a réorganisé la chose. Peu importe, legato devient staccato et forte devient piano. Jacques Hétu nous en parlait comme du négatif de la photo.

Fascinant, mais quoique sobre, je m’égare.

Donc, Gould et Schwarzkopf ont enregistré sept lieder de Strauss. Le disque que je possède en contient trois, car au moment de sa sortie, Elizabeth refusait qu’on diffuse les quatre autres. J'imagine que ça a dû brasser assez solide dans les répétitions et dans le studio... Maintenant, elle est morte, elle aussi. Je me demande si elle a apporté les enregistrements dans sa tombe.

J’sais pas vous, mais moi, entre deux romans, quand j’n’ai rien à lire, je relis du théâtre et plus souvent qu’autrement, c’est Shakespeare. Curieusement, j’n’en ai pas lu tant que ça. Peut-être une dizaine? Toujours les mêmes... Surtout Macbeth et Hamlet.

Hamlet est la plus fascinante des deux. Le doute persiste toujours : est-il vraiment cinglé ou feint-il pour arriver à ses fins?

Et Ophélie... accident ou suicide?

Y a plein de gens qui vont vous dire qu’Hamlet fait semblant et qu’Ophélie s’est suicidée, mais relisez... C’n’est pas si clair.

Perdu?

Bon... Ophélie, c’est un peu la blonde d’Hamlet, mais elle a peur de lui offrir sa candeur de jeune fille et de se faire planter là après. Faut dire qu’Hamlet lui envoie ce genre de message. Ben quoi... Le roi, son père, est mort de façon tout ce qu’il y a de plus louche, il y a quelques semaines et sa maman a déjà épousé son oncle, le frère de son père.

Besoin d’une pause, Hamlet?

Hamlet ne l’a pas tellement facile. Le spectre de son père lui apparait régulièrement et lui balance sans arrêt qu’il s’est fait empoisonner et qu’Hamlet doit le venger. C’est là qu’on n’est jamais certain si Hamlet a pété un plomb solide ou si c’est une ruse pour que les gens ne se méfient pas de lui. Hamlet se met à agir vraiment bizarrement et sa principale victime est... Ophélie.

Par contre, la maman d’Hamlet, comme elle ne voit pas le spectre et comme elle croit que fiston est un peu disjoncté, elle préfère garder un copain derrière le rideau, question d’être en sécurité.

Comme le type qui se planque n’est pas assez discret et qu’Hamlet est un peu nerveux ses jours-ci, notre héros donne un gros coup d’épée dedans, juste comme ça, au cas où il y aurait un rat.

Ça a fait un drôle de bruit... Comme quelqu’un qui meurt en disant : je me meurs! On se croirait au théâtre.

Huh? Le roi? Son oncle? C’est ce qu’Hamlet se disait aussi : quelle merveilleuse occasion d’empaler beau-papa à l’horizontale et de dire que ce n’est pas sa faute et de devenir roi et de marier maman! Mais comme dans ce temps-là, le gars des vues n’était pas encore né et ne pouvait pas donc pas arranger ça, c’est Polonius qui est tombé drette mort derrière le rideau.

C’est qui ça, Polonius?

Bof... Un personnage secondaire.

Oups...

C’est le papa d’Ophélie!

«Bordel!» de s’exclamer Hamlet.

Vous savez, à cette époque, c’était plus normal qu’aujourd’hui de mourir. Oui, oui. Ceux qui disent que non, c’est qu’ils n’ont jamais lu Shakespeare. C’est quoi le taux de survie dans Macbeth, hein? 10%? Ça tombait comme des mouches!

Alors, comme c’est normal de mourir, pourquoi Ophélie capote comme ça? Bordel, y a pas fait exprès Hamlet!

Bof... Elle est allée prendre un bain dans un ruisseau pas très loin de là, question de se détendre un peu...

J’déconne, mais c’est un freakin chef-d’oeuvre. Y a tellement de ligne d’une simplicité, mais d’une puissance... J’vais le chercher et j’vous en trouve une tout de suite et lâchez-moi le «être ou ne pas être».

Tiens! Juste avant de tuer Polonius, en entretien avec sa mère:

Acte III, Scène IV

Hamlet. -- Me voici, mère! De quoi s’agit-il?

La Reine. -- Hamlet, tu as gravement offensé ton père.

Hamlet. -- Mère, vous avez gravement offensé mon père.

La Reine. -- Allons, allons! votre réponse est le langage d’un extravagant.

Hamlet. -- Tenez, tenez! votre question est le langage d’une coupable.

Etc.

En passant, pour ceux qui ne l’ont pas pogné, quand elle dit «ton père», elle parle de l’oncle d’Hamlet. Ouch! Ça doit fesser...


Y a des choses que la musique peut dire au-delà des mots, alors, pas de traductions aujourd’hui. Le personnage, sa beauté, son drame, la folie.

Les chants d’Ophélie, Richard Strauss

Op.67/1







Op.67/2







Op.67/3













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05 septembre 2009

Enfin, Wolf!

Je classe mes disques compacts en cinq sections : par compositeurs, par interprète, le pop, le jazz et l’ethnique. Je garde espoir de tout balancer ça sur ordinateur un jour et pour y arriver, j’ai commencé par la tablette du haut et je descends.

Hier, j’ai terminé la section des compositeurs (1/3 de mes disques?). Le dernier? Hugo Wolf. Ben non... J’n’ai pas de Xenakis. Shame on me.

À l’époque où Mahler et Strauss utilisent des orchestres de plus en plus gros pour leurs lieder, Hugo Wolf écrivait encore pour voix et piano sans toutefois être à contre-courant.

Prenez pas ça pour du cash, c’est moi qui l’affirme après l,avoir surement entendu il y a une vingtaine d’années dans un de mes rares moments de lucidité. Mes sources? Pfff. La vie est trop courte pour que j’aille vérifier. J’voulais juste profiter d’un moment de sobriété pour pousser un truc qui pourrait passer pour intelligent. Désolé, je ne le referai plus.

Donc, Hugo Wolf, son truc, c’est le lied.


Hugo Wolf
Die ihr schwebet um diese Palmen
Elly Ameling, soprano
Rudolf Jansen, piano






Berceuse sacrée

Vous qui virevoltez
autour des palmiers
Dans la nuit et le vent
Anges du paradis
faites cesser le bruissement des cîmes
Mon enfant dort.

Vous palmiers de Bethléem
dans le vent furieux
Pourquoi vous agitez ainsi ?

Ne bruissez pas ainsi,
courbez vous,
Soyez doux et souples
O cîmes calmez-vous, calmez-vous !
Mon enfant dort:

Le Fils de Dieu
si lourd chargé
de la misère
du monde.
Maintenant qu'il s'endort,
Ses tourments s'apaisent.

O cîmes calmez-vous, calmez-vous !
Mon enfant dort

Et un froid de loup
tombe sur lui
Et je n'ai rien
pour couvrir mon enfant !
O vous, anges du paradis
Qui virevoltez
au vent:
faites cesser le bruissement des cîmes.
Mon enfant dort.


J’ai piqué la traduction ici : http://www.recmusic.org/lieder/get_text.html?TextId=49721






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04 septembre 2009

Moi, profanateur.

Ça fait maintenant six ans qu’on adapte des opéras avec les enfants. Le principe est assez simple. On commence par faire découvrir un opéra à quatre classes d’écoles différentes du troisième cycle du primaire. Ensuite, avec eux, je réécris l’histoire pour en faire une pièce de théâtre dans laquelle il y aura beaucoup de musique, de chant et de danse.

En gros, on s’arrange pour qu’il y ait 16 personnages qui auront un temps de scène assez semblable et on enlève le côté souvent trop trash dans le genre «j’aime la femme de mon meilleur ami, donc je dois le tuer pour me rendre compte que c’est en réalité ma mère, mais je la marie quand même ». Mais attention, il ne faut pas trop s’éloigner de l’opéra. Ça, c’est un bout difficile, parce que les élèves (et certains profs) oublient assez vite le livret original. En bref, j’suis le gros méchant qui explique pourquoi on ne peut pas prendre toutes les idées et pourquoi Roméo et Juliette, il faut qu’ils s’aiment sinon ils ne seront plus Roméo et Juliette.

On essaie aussi de tendre vers huit rôles féminins et huit rôles masculins et de ne pas faire un casting trop serré car il y aura deux distributions. En effet, on donne six représentations en deux jours devant environ 3000 personnes? J’suis jamais certain des chiffres, mais c’est exigeant pour les enfants. Deux distributions pour les comédiens et les danseurs. Par contre, le choeur et les musiciens se tapent tous les spectacles.

Yep... C’est moi qui écris l’histoire avec les kids. En passant, j’ai les qualifications légales pour enseigner l’art dramatique (pour ce que ça vaut). Par contre, y a un metteur en scène, un formateur en chant, un chorégraphe, des formateurs pour les décors et accessoires. Moi, après l’écriture (et pendant...), je fais les arrangements, je forme les musiciens et je suis le chef d’orchestre.

Jusque-là, ça va. C’est certain qu’on ne peut pas faire plaisir à tout le monde, mais disons que je commence à être habitué à la critique qui de toute façon, a souvent raison. Les conditions de création et les contraintes étant ce qu’elles sont, j’essaie de ne pas tout prendre personnel.

Ah oui! Avant qu’on intègre l’opéra, on faisait le même genre de spectacle. J’en suis à ma neuvième saison, déjà.

Mais je pense que le plus compliqué, c’est les putains d’arrangements. La moitié de la musique du spectacle vient de mélodies composées par mes charmants élèves. Je fais les arrangements, mais j’essaie de les consulter le plus possible. Comme ça, ils ne chialent pas que ce n’est pas bon après. Pfff. L’autre moitié, ce sont des extraits de l’opéra que j’adapte pour les besoins et les capacités du spectacle : une poignée de musiciens débutants de 10 à 12 ans. À l’exception des quatre de mon école, ils n’ont jamais suivi de cours de musique. Ils joueront sur des claviers Yamaha bas de gamme et des percussions. On commence à la mi-janvier et les représentations sont en mai. Une répétition par semaine...

En général, les tounes des élèves sont faciles à monter. Les trucs de l’opéra par contre... ouch!

Et là... c’est Mozart. Bordel! Quand c’est Purcell, Verdi, Bizet, Haydn, whatever, y a toujours moyen d’enlever une note par-ci par-là, de changer le rythme, d’ajouter des percussions. J’ai déjà mis quelques extraits de ces arrangements sur le blogue. Ce n’est pas génial, mais ça marche. Ça sert le spectacle et surtout, c’est faisable. Mais là... Mozart. Tu enlèves une mesure (qui en plus sur papier à l’air d’être en trop) et y a un trou. Le seul moyen de le reboucher, c’est de remettre ce que tu as pris. Bordel! Une note de moins et ça devient poche. J'ai même essayé ma botte secrète qui fonctionne comme un charme avec plein de compositeur : enlève des notes et grimpe le tempo. Pfff. Peu importe ce que je fais, c’est toujours un gâchis, même la version Teletubbies sur l'acide ou je ne change presque rien dans ce que je laisse. Vous voulez l'entendre? C'est d'une connerie. Même pas un arrangement, une connerie j'vous dis. Un geste désespéré. Des notes garrochées dans un logiciel en espérant un miracle. J'crois pas vraiment aux miracles, vous? Nah... Je me sens comme un profanateur. Je suis un profanateur! Je n'aurais jamais dû toucher à SA musique, car je suis indigne de Lui.

Je sais... Y a des gens qui jouent le rondo à la turque en bip bop et c’est bon. Y a plein d’exemples. Mais rendre les choses plus difficiles, ce n’est pas une option dans ma situation et je ne peux pas puiser partout dans Son répertoire. Il faut que ce soit dans La flûte enchantée. J’ai bossé comme un con sur l’ouverture aujourd’hui et il faut que je me rende à l’évidence : j’n’arrive pas à simplifier cette putain de musique sans la ridiculiser, la profaner.

Bordel... Je sais que c’est dans ma tête, mais j’ai sincèrement le sentiment d’être indigne de Lui. Même ma fille qui vient d’avoir un an le sent. J’lui balance n’importe quelle connerie écrite par Lui et elle est transfigurée. Mais le pire, c’est qu’elle sait : Papa n’est qu’une merde comparativement à Lui. Yep... Une merde. Maintenant qu'elle se tape les concertos pour piano en bouffant ses céréales, j'ne peux même plus l'endormir en lui chantant du Cohen à la guitare. Ça ne marche plus...

Pfff... Au moins, avec Fiston, c’est simple. Il n’aime pas Mozart. Il me l’a dit: "je n'aime pas cette musique là, Papa". Voilà une phrase complète et un message clair. C’est un bon fils, lui. Il aime les Variations Goldberg dans la version pour trio à cordes et Metallica. Ah oui... Il aime aussi «Sur la grève en feu» dans Les pêcheurs de perles de Bizet.

Un brave petit.






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02 septembre 2009

Le festival de l'amiante. Deuxième édition

N'oubliez pas que tous nos produits à base d'amiante sont garantis à vie!



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Le festival de l'amiante

Vous savez, l’amiante dans les écoles, ce n’est pas vraiment dangereux. C’est juste de la poussière. Ce n’est pas dans l’air. Tant qu’on n’y touche pas, y a pas de danger. Ce sont les gens qui ont été exposés à de fortes concentrations comme les mineurs et les travailleurs de la construction qui ont des problèmes de santé, pas les professeurs.

Pfff...

Deux fois par année, je passe l’aspiro dans mon local et dans chaque instrument. Ça prend presque trois heures et je le fais avec un aspirateur que j’apporte de la maison. J’suis asthmatique et allergique à la poussière (seulement depuis deux ans... étrange). Donc, j’époussette régulièrement mon local et je passe souvent la vadrouille, car les gens de l’entretien sont pathétiques. Si c’est propre, ils ne viennent pas salir. Une guenille, ça se lave et une vadrouille, ça se secoue. Je doute que le concierge se lave et c'est inutile de lui demander de se secouer un peu.

En passant, j'ai toujours fait ça sans masque... Vous en auriez mis un?

Alors pourquoi les gens de l’amiante portaient-ils des combinaisons, des gants et des masques lorsqu’ils sont venus nettoyer mon local à fond?

En passant, ils ont foutu le bordel solide et ils ont dû recommencer le lendemain, car c’était plus sale qu’avant. Ils ont touché au plafond qui est recouvert d’amiante pulvérisé, les cons. Tu ne touches pas à ce truc. C’était la première fois que j’en voyais sur les surfaces de travail et les instruments. J’ai même trouvé des éclats de vitre... Vraiment, c’était assez ordinaire, surtout que j’avais passé déjà trop de temps à préparer le local pour la rentrée (voir plus haut).

Et quand on s’interroge, voici ce qu’on nous répond: «Mais voyons, si c’était dangereux, on ne vous laisserait pas travailler là-dedans.»

Solution : laisser le local poussiéreux, porter un masque et s’envoyer quatre doses de Bricanyl par jour.






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31 août 2009

Classe combinée 101

Premièrement, il faut mettre un truc au clair : les classes combinées du premier cycle du primaire (première et deuxième années), c’est une question de fric.

Yep... C’est comme ça.

Je ne connais pas et ne peut pas imaginer une école qui choisirait de faire une combinée 1/2 pour des raisons pédagogiques. On a ce genre de classe quand il n’y a pas assez d’élèves pour faire deux classes de chaque niveau. Par exemple, si on a 28 élèves en première et 26 en deuxième. On se retrouve donc avec une classe de première (18 élèves), une de deuxième (19 élèves) et une combinée (17 élèves). Eh oui, il y a dépassement de ratio. Ne jouez pas les vierges offusquées, c’est la game.

Une décision administrative et non pas pédagogique. Un classique.

Vous doutez encore? La conseillère pédagogique de votre école vous a convaincu? Alors, si c’est si merveilleux les classes cycles, pourquoi on n’en ferait pas trois?

Donc, y a des combinées et c’est comme ça. Vous n’avez pas le choix d’accepter cette triste réalité.

Mais, y en a toujours pour qui, ce n’est pas juste. Eille chose! La vie, c’est pas juste! T’as jamais remarqué?

Bordel...

Y a plein de parents qui montent aux barricades lorsqu’ils apprennent que leur pauvre petit est dans la dite classe : la combinée!

Bon, on se calme!

Vous savez comment on fait les groupes, mais qu’on n’ose pas le dire tout haut? Bande de p’tits veinards, je vais vous le dire.

Premièrement, on forme la combinée. Le reste ira dans les classes niveau. Le reste...

Prenez les élèves les plus autonomes et les plus forts en académique et balancez-moi ça dans la combinée. Ensuite, prenez deux ou trois élèves moyens, mais très dociles. Ajoutez-y un élève à risque au niveau du comportement, mais il doit être super brillant. Voilà votre classe!

Oups... Ça a l’air louche. Tous les forts y sont. OK. On prend deux forts de chaque niveau et on les retourne dans les classes «normales». Hum... Voyons voir. Et si on prenait le cas de comportement le plus lourd et qu’on le mettait dans la combinée? Il risque de finir l’année en classe spéciale de toute façon... Si ses parents signent... Trop risqué. On ne touche pas à ça. Voilà nos trois groupes. La combinée... et le reste.

J’imagine le boss : Mais voyons! C’n’est pas comme ça qu’on forme les groupes!

Désolé patron, mais c’n’est pas vous qui les faites, les classes.

Vous voyez le portrait?

Jusque-là, y a rien de trop surprenant. C’est quand le téléphone se met à sonner au secrétariat que la situation devient absurde.

Il existe une sorte de parent assez problématique dans une école : le parent exigeant inculte.

Habituellement, le parent exigeant inculte est un de ces nouveaux riches qui se sont installés dans un quartier défavorisé. La maison est patrimoine historique, mais tellement moins chère que sur le Plateau ou à Outremont... La prostituée qui fait le trottoir au coin est sûrement aussi plus économique qu’à Westmount, mais comme le parent exigeant inculte agit habituellement en mal baisé, il n’en a rien à cirer de toute façon.

J’m’égare...

Parfois, le parent exigeant inculte n’est pas riche, car il a étudié en histoire de l’art ou qu’il est tout simplement détenteur d’un demi-bac en psycho de l’université de Trois-Rivières. Ça ne l’empêche pas d’être un parent exigeant inculte.

Quand t’as un demi-bac en psycho, peu importe l’université, ferme ta gueule. On ne veut pas le savoir.

La progéniture de l’exigeant inculte est souvent plus stimulée à la maison que le p’tit gars du quartier qui a le ventre vide pendant que sa mère fait le trottoir. Elle se retrouve donc habituellement dans la classe combinée (pas la pute, la progéniture). Le parent exigeant inculte nous demande donc de changer son enfant de classe parce que la combinée, il n’y croit pas. Malheureusement, on ne fait pas ça.

Le parent exigeant inculte insiste presque autant que lorsqu’il voulait qu’on fasse deux classes de maternelle : une pour les pauvres et une pour la marmaille des parents exigeants incultes. Oui, vous avez bien compris : le parents exigeant inculte est adéquiste.

Nous sommes inflexibles. Votre enfant est dans la combinée et il va y rester. Et vous savez quoi? La combinée, c’est la meilleure des deux classes. La plus mieux. L’autre classe, c’est l’Apocalypse au cube, mais on n’a pas le droit de vous le dire.

Pas convaincu? Le fils d’la pute au coin de la rue est dans la classe à côté: la pas-combinée.



Vos gueules!



J’vous rappelle que ce blogue est une oeuvre de fiction. Pfff... Entre deux crises de l’amiante, ça défoule.



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29 août 2009

Moi, kétaine? Pfff...

J’apprends plein de trucs futiles en faisant mon boulot. Hier, je lisais un truc sur La flûte enchantée et on y prétendait que Mozart n’aimait pas beaucoup la flûte. Personnellement, je trouve ça assez normal. Oui, même traversière, ça nous les casse.

Comme je connaissais déjà trop le concerto pour flûte et harpe, j’me suis rabattu sur le quatuor avec flûte KV285, question de voir si ça paraissait que ça lui tombait sur le système à lui aussi.

Oh surprise! Y a le thème et variations qu’il a repiqué de la grande partita! C’est assez rafraichissant de l’entendre dans cette version. La grande partita est une sérénade pour 13 instruments à vent alors que là, ils ne sont que quatre.

Et ensuite, y a ça.

Adagio du quatuor avec flûte KV285 de Mozart.








Un beau moment à passer avec une petite fille d’un an blottie au creux de l’épaule.



Vous voyez? Moi aussi j’suis kétaine.






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28 août 2009

Chose dite, chose due? Pfff!

Une autre tempête dans un verre d’eau?

On dirait bien que les ti-namis en surplus qui devaient nous quitter resteront parmi nous.

Alors, on recommence.

La ministre nous avait promis une baisse de ratio au deuxième cycle du primaire en milieu défavorisé.

On l’a, mais ce n’est pas respecté.

La ministre nous a aussi dit (c’était une promesse?) que les ratios seraient respectés.

On l’a? Voir plus haut...

En quatrième année, le ratio moyen est maintenant de 22 et le maximum de 24 par classe pour notre école. Sans même compter les cotes...

On l'a! ...et ça nous donne quoi au juste? J’pense qu’ils sont 27 dans la classe sans compter les cotes.

Une fois de plus, on a fait de la politique sur le dos des enfants, mais sur le terrain, rien n’a changé.

De toute façon, c’était cruel d’exiler des enfants du quartier. La solution coutait trop cher à court terme : trois classes de 18 élèves. Avec les cotes, ça donnerait autour de 21 élèves par classe. Le ratio moyen est de 22... Trop cher?

Pfff... Demandez-moi si je feel cheap d’aller passer le week-end à la Baie-James sur le bras de votre société d’État préférée...






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