28 juin 2007

Offre d'emploi

Ce n’est pas facile tous les jours d’être directeur d’école. Imaginez que vous commencez une année scolaire sans avoir tous les enseignants nécessaires. Pire encore: vous connaissez l’enseignant idéal pour combler le poste, mais vous ne pouvez pas l’engager pour toutes sortes de raisons: syndicat, ancienneté, diplômes, etc..

Mais la fin justifie les moyens. Voici d'ailleurs une vieille technique sioux pour passer au travers de la liste prioritaire sans trouver preneur pour le contrat. Vous pouvez ensuite offrir la job au génial prof que vous avez rencontré en lisant son blogue...

Écoutez ça... un pur délice.











Excellent hein? Héhéhé... Si un jour je rencontre ce type, j'lui paye la bière!

En passant, je suis d’accord avec ce genre de procédure. Certains postes ne conviennent pas à n'importe quel enseignant. La plupart des beaux projets des écoles publiques dépendent trop souvent des gens qui les supportent par leur talent, leur compétence, leur efficacité... leur passion bordel! J'n'aime pas parler de passion quand tout le monde est sobre et garde ses fringues, mais je ferai exception pour ce point.

De toute façon, vous avez compris : ce sont rarement les conventions collectives, les réformes et les petites guéguerres qui engendrent les grandes réalisations de nos petites écoles.



Le pire, c'est que ce boulot n'est sûrement pas aussi cinglé qu'il en à l'air. Il y a du temps de prévu à l’horaire pour faire tout ça. Mais le hic, c’est que ce n’est que pour six mois. Un grand investissement pour une aventure bien éphémère. Un «one night» pédagogique.

Un beau défi quand même tentant... Mais j’en ai déjà une job de fou. Maudite fidélité...






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test













Ça fonctionne... on va bien rigoler!!!

26 juin 2007

Amitié 101

Mon nouvel ami.


Il s’appelle Patrice. Je ne le connais presque pas, mais je lui dois une bière.

Ce matin, c’est l’affichage. Oui oui... Ce moment de l’année où les profs à statut précaire essaient de se dénicher du boulot pour l’an prochain. J’avoue que c’est un peu moins sauvage qu’il y a quelques années. Comme c’est un travail de plus en plus difficile, les têtes tombent et avec neuf ans d’ancienneté, je suis déjà un «old timer».

J’ai tellement gravi les échelons de la chaîne alimentaire que cette année, je suis en position de choisir un poste menant à la permanence. Quoi? Pourquoi je ne saute pas de joie? Pfff. La permanence en musique, ça ne veut pas dire que tu vas garder ta job. Ça veut seulement dire que tu vas garder une job. Quelle job? Ça, l’histoire ne le dit pas.

Si l’école où tu te fends en quatre décide qu’elle n’en a plus rien à cirer de ta musique (ou de toi...), te voilà mis en disponibilité et là, tu n’as pas le choix d’aller où on veut bien de toi et où il y a de la place. C’est comme ça et avec notre syndicat actuel qui utilise les spécialistes comme chair à canon, ça risque de rester comme ça. Mais dans ma situation, je n’ai rien devant moi. Donc, rien à perdre. ***rire diabolique?***

Il y a sept postes menant à la permanence, dont un qui me plait. Zut! C’est toujours difficile quand on ne connait pas les écoles. Oui oui... les écoles. Un poste, deux écoles. Faut pas rêver quand même. Présentement, je fais quatre écoles par semaine, mais j’aime bien le changement et je bosse sur un projet génial.

Par contre, ce qui me plait dans ce poste qui mène à la permanence, c’est que les élèves jouent de la guitare au troisième cycle et comme je me débrouille pas trop mal sur l’instrument et que je l’ai enseigné à tous les niveaux (même à l’université), je suis tenté... grrrrr.... M'énerve!

Mais le projet... Mes élèves... La job pas trop loin de l’appartement (j’habite entre les quatre écoles!!!)... Et surtout : pas de flûte à bec!

Mais la sécurité d’emploi... Un milieu plus facile... La guitare...


ARGH!!!

Peu importe ce que je choisirai, je vivrai dans le doute... Je suis maudit. Pas dans le sens de Prof Maudit. Non... quelque chose d'un peu plus rive gauche...

Mais Patrice, au péril de sa vie, veille sur la veuve et l’orphelin et c’est à ce moment qu’il entre en scène. Il doit choisir avant moi... juste avant moi. Il s’élance et, faisant fi de tout danger, ...bang! En plein dans la gueule! Il prend le poste! Dans le mille. Y a pas photo, c’est un pro ce Patrice...

Est-ce que je le voulais ce poste? Pas vraiment... J’avais décidé de rester où je suis. Pourquoi? Ben voyons... Par lâcheté. Vous n’aviez jamais remarqué? Je suis un couillon... C’est les copains de Claudine qui le disent et ils sont tellement perspicaces que je dois me rendre à l’évidence : je suis un lâche. Merci les amis.

Mais revenons à Patrice, car lui, c’est un fonceur!

Yes!!! Mon héros! J’avais choisi de demeurer où je suis présentement et voilà que Patrice fout en l’air mon dilemme. J’ai beau me demander si j’ai fait le bon choix, une seule question me revient sans cesse : mais quel choix? Grâce à Patrice, j’ai l’esprit tranquille, j’écoute les suites anglaises et c’est le pied.

Manque que le scotch et des manifestants en vélo... à poil...







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23 juin 2007

Harmonium

Ben non... je ne vous parle pas du groupe Harmonium parce que c'est la Saint-Jean.

L’an prochain, les enfants du projet vont devoir bosser sur des trucs d'opéra, entre autres de Rossini. Je l'aime bien moi ce Rossini. Un peu trop de récitatifs, mais ça fait la job. Et en plus, on ne se plaint pas, car on va se taper «Le Barbier de Séville». Disons qu’il y a pire dans la vie.

Curieusement, lorsqu’on amène les enfants à l’opéra, ce n’est pas lors des récitatifs qu’ils s’emmerdent le plus. C’est sans doute parce que c'est le seul moment où les chanteurs bougent. Les initiés savent de quoi je parle... C’est plutôt dans la reprise d’un aria da capo que l’ennui se fait sentir. Mais heureusement, Rossini l'avait remarqué lui aussi. Eux qui trouvent que je radote... Pfff. Ils n’ont rien vu encore! Pourtant, le hip-hop qu’ils engloutissent chaque jour est bourré d’ostinatos et ça ne semble pas les déranger outre mesure. Steve Reich with an attitude.

Mais bon... on parlait de Gioachino. Il n’a pas écrit seulement des opéras le type. Il a même écrit pour l’harmonium. Yep... L’harmonium fut aux salons européens du 19e siècle ce que l’orgue électrique fut au sous-sol en stucco du 20e. C’est ça... Full kétaine! Ça me rappelle une «tannante de chance» et le beau Daniel Hétu. Que de merveilleux souvenirs...

Mais, il y a quand même des beaux trucs avec de l’harmonium.







Kyrie eleison

Extrait de la Petite Messe Solennelle de Rossini pour voix, piano et harmonium.

Chorus Musicus Köln
Direction : Christoph Spering

21 juin 2007

Alex

J’ai croisé Alex près de l’école hier soir. La dernière fois que je l’avais vu, il pleurait. Quand à douze ans, ton père se fait opéré au coeur, c’est correct de pleurer. C’était il y a un an et il était en sixième année.


Moi : Hey Alex! Salut! Ça fait un an que je ne t’ai pas vu et une question me brûle les lèvres: est-ce que ton père est mort?


Oups... Ça ne s’est pas passé exactement comme ça. J’ai un minimum de délicatesse envers les orphelins potentiels.


Moi : Hey Alex!

Alex : Yo PMT.

Moi : Puis le secondaire... tu ne brises pas trop de coeur?

Alex : Non... ça va.

Moi : Qu’est-ce que tu fais de bon cet été?

Alex : Rien.

Moi : Tu vas travailler?

Alex : J’n’ai rien trouvé encore. Y a toujours McDo, mais je n’ai pas vraiment d’expérience en cuisine.

Si seulement il savait...

Moi : C’est vrai que ce n’est pas évident à Montréal. Moi, à ton âge, je cueillais des fraises et je me tapais d’autres jobs en agriculture.

Alex : T’aimais ça?

Moi : Pas vraiment. Je fais des allergies et je suis daltonien...

Alex : Ouain... Ça ne devait pas être facile. Ma soeur travaille pour aider ma mère à nous nourrir.

Merde... c’est pas bon signe.

Alex se tourne vers la patinoire (hockey cosom en été).

Alex : C’est poche. Les adultes ont réservé la patinoire les mercredis et les dimanches. Il faut avoir 18 ans pour y aller.

Moi : Ben voyons... c’est facho!

Alex : Mon père a appelé la ville, mais il ne peut rien faire.

Chouette, il a survécu à l’opération.

Alex : Sur le coup, il était en beau calvaire, mais en fin de compte, il vient jouer au hockey sur la patinoire tous les mercredis et dimanches.




Ce n’est pas tout de survivre, il faut aussi vivre un peu.




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20 juin 2007

Pauvreté 101

Comme vous la savez déjà, j’enseigne dans le quartier défavorisé. Par contre, il y a des jours où j’aurais envie de dire que j’enseigne dans le quartier des favorisés. Vous allez comprendre. Mais attention, je ne tombe pas dans le panneau (pas celui-là en tout cas...).

Mais qu’est-ce qu’il raconte encore le prof?

N’importe quoi... Comme d’habitude.


À mon école, sur près de 300 élèves, je dirais qu’au moins 275 dînent à l’école. Avec l’augmentation du coût de la vie, les parents travaillent de plus en plus et ne peuvent pas accueillir leur progéniture pour les repas du midi. Et croyez-moi, ils en payent le prix : 10$ par mois.

Hein? Pfffff... 10$ par mois. Oui oui... un gros dix piastres pour que votre marmaille puisse se repaître de plats qui, quoiqu’un peu fades, les maintiendront en vie assez longtemps pour que j’apprenne leurs noms complets par coeur.

10$, ça représente environ 75 cents le repas. Méchant bon deal. Même si chaque week-end, on roule en VUS jusqu’au chalet, on ne peut refuser une telle offre!

Par contre, cette semaine, c’est la panique totale: le service de repas n’est pas disponible. Les parents des élèves qui mangent à l’école doivent donc leur préparer un lunch. Ouch!

La maman: Hein? Un lunch?

La prof: Ben oui Madame.

La maman : Ben là... Comment ça qu’y a pas de dîner?

La prof : Je ne sais pas Madame. Ce n’est pas ma décision.

La maman : Ben là...

La prof : Donc, vous allez lui préparer un lunch?

La maman : On peut pas laisser d’l’argent?

La prof: ...

La maman : Ben sacrament! Y va manger à maison d’abord. À son enfant. Viens-t-en ciboire!

La prof : ...


J’exagère? HA-HA-HA...


Je ne vous parlerai pas des cas d’élèves qui ont été abandonnés à l’école sans boîte à lunch... Je vais plutôt faire dans la spéculation "pseudostatistique".

Sur nos 275 élèves qui mangent à l’école, environ 50 se sont pointés avec un lunch. Les autres ont mangé à la maison. J’en conclus qu’au moins 225 pourraient manger dans le calme de leur foyer, mais pour des raisons financières (ou par manque d’intérêt de leurs parents) ils se tapent le chaos de la cafétéria, suivi d’une cour de récréation tout aussi anarchique. Que voulez-vous? Il faut bien que les profs mangent, fassent des photocopies, assistent à une rencontre, préparent des cours ou se reposent un peu... Disons que les surveillants des dîners n’ont pas l’autorité que nous confère certains pouvoirs liés à la profession *** insérez un rire diabolique ici***.

En résumé, pour un élève, manger à l’école, c’est décoiffant. Mais... 10$ par mois, c’est un méchant bon deal!

En après-midi, les enfants qui ont mangé à la maison me semblent plus disponibles que la plupart des autres. C'est subjectif? Oui.

Je comprends que si les parents n’ont pas le choix, ce n’est pas si dramatique. Par contre, si ceux qui ont le choix décidaient de garder leurs affreux le midi, on diminuerait le nombre d’élèves à la cafétéria et par le fait même, on augmenterait la qualité de vie des enfants qui ont vraiment besoin des mesures d’aide alimentaire.



Comment les convaincre? 10$, c’est un super bon deal! Ouais... À bien y penser, j’vais en prendre une caisse...


C’est ça être pauvre...

Pauvre dans le quartier des favorisés.







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15 juin 2007

Le bal

Ce soir, je fais acte de présence au bal des finissants de mes affreux. Une fête pour la fin du primaire...

Mon image favorite (un grand classique!) :

Imaginez une jeune fille de douze ans, en robe de soirée. Elle est maquillée et bien coiffée. Par contre, elle titube en essayant de ne pas renverser son verre de punch...

Décadence prépubère? N’ayez crainte. Ce n’est pas l’alcool, mais plutôt les talons aiguilles qui nuisent à sa démarche. Je n’ai jamais essayé de me balader avec ces trucs, mais ça n’a pas l’air très évident.

Bon. Il faut que j’aille me raser. Ils m’ont enduré pendant huit ans. Je leur dois bien ça.








Maurice Ravel : La valse

OSM, Dutoit.

Ils étaient bons dans la musique française...








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13 juin 2007

Défense de nourrir les trolls

Même s'ils disent des conneries, même s'ils menacent (mais ça, c'est plutôt par courriel), même s'ils sont trop nombreux et que l'on n'en peut plus...

Je n'ai pas envie de modérer, d'éditer ou de supprimer les commentaires. Ce blogue est imparfait et je lui souhaite un futur simple. (On croirait entendre Zed!)

Je reconnais mes torts et si quelque chose blesse quelqu'un personnellement, qu'on m'écrive et je vais retirer l'épine. Certes, la blessure restera ouverte... comme la mienne.

Si on me traite de lâche, souvenez-vous de la règle numéro un : défense de nourrir les trolls.

Si on me traite de chien fini, souvenez-vous de la règle numéro deux : qu'on paye à boire à Chroniques Blondes bordel!

En attendant, je lisais sur le blogue de Zviane qu'elle a joué la fantaisie en fa mineur de Schubert dernièrement. Vous connaissez?

C'est un truc pour piano à quatre mains. Ce cher Franz était sans doute amoureux de son élève, la comtesse Esterhazy. Comme il était trop fauché pour des roses et du chocolat, il lui a dédié l'oeuvre, en sachant très bien qu'il allait la jouer avec elle... C'est une technique de drague qui a fait ses preuves avec les comtesses du 19e siècle.








Franz Schubert : Fantaisie en fa mineur

Paul Badura-Skoda et Jörg Demus, piano (pas de "s")

Une sublime interprétation.





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12 juin 2007

12 juin

J'ai toujours revendiqué le droit au suicide. Je ne parle pas pour les autres. Je parle pour moi.

Il y a deux ans, j'ai perdu ce droit. Ma blonde était enceinte de notre fils et comme je suis quelqu'un de responsable, le suicide n'était plus une option dans l'éventualité d'une maladie grave. Je dirais même plus qu'une maladie grave n'était plus une option... Responsabilités parentales obligent.

Comme je ne crois pas au hasard et que je ne pouvais plus crever quand bon me semblais, il n’y avait qu'un choix devant moi: écraser.

J'avais commencé à 14 ans et j'en avais 36. Ma dépendance au tabac à durer près du 2/3 de ma vie.

Cold turkey. Deux ans. Je n'ai jamais rien fait d'aussi difficile de ma vie. Ma blonde qui m'a enduré non plus...

Je t'aime mon amour... et toi aussi Fiston.











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11 juin 2007

Impossible de résister

Ça fait quelques fois que je lis son blogue. Hi-la-rant!!! Ben quoi? Vaut mieux en rire...


Vous avez lu tout Ionesco et vous vous êtes tapé les Monty Python déjà trop souvent pour votre conjoint?

N’ayez crainte, car votre quête de l'absurde arrive à sa fin!

Lisez ce blogue. C'est succulent. Je suis certain qu'elle fait semblant. Y a quand même des limites à être...

Elle est tellement géniale que même votre serviteur mord régulièrement à l'hameçon et lui laisse des commentaires. Malheureusement, comme ses modérateurs sont jaloux de moi et ne veulent pas qu'elle devienne mon amie, ils me censurent... sni-fe, sni-i-i-fe.





Mais ici...





Y a pas de censure!







Chère Claudine,


Je vous cite dans votre réponse à Wiipod:

«Vous auriez du écrire:

Pourquoi ne suis-pas surpris de voir Madame Potvin défendre...etc?

Donc, pour les leçons, vous repasserez svp.»

Bien entendu, vous corrigez certaines de vos erreurs dans les commentaires suivants. Certaines... Je ne parle pas de l’absence de l’accent circonflexe sur le «u» ni du «je» qui découle manifestement d’un manque de concentration ou de maîtrise du clavier. Mon approche holistique m’empêche de vous en vouloir pour ça, mais saviez-vous que l’abréviation de «s’il vous plaît» est «s.v.p.»? Eh bien oui! Il faut mettre des points. Comme d’ailleurs après «etc.»...

Pour terminer, «madame» ne prend pas de majuscule dans ce cas. Je vous épargne tout de même la règle.

Voici ce que vous auriez pu répondre à ce cher Wiipod:

«Vous auriez dû écrire:

Pourquoi ne suis-je pas surpris de voir madame Potvin défendre... etc.?

Donc, pour les leçons, vous repasserez s.v.p., espèce de chien fini.»


J’espère que vous corrigiez vos élèves avec un peu plus de rigueur que vos lecteurs. Quoique j’ignore où et dans quelle matière vous avez enseigné (pitié, de nous dites pas que c’est le français), je suis bien heureux que vous fassiez maintenant carrière comme agitateur de masse sur le Web et dans le Journal de Montréal. Vous ne faites donc plus partie des statistiques qui pointent du doigt (à vous de choisir lequel) le faible niveau de maîtrise du français des enseignants québécois. Alléluia!

Heureusement, les élèves montréalais sont, en principe, immunisés contre les cancres grâce à l’épreuve du Céfran. Vous connaissez?

Je vous souhaite sincèrement bonne chance dans votre nouvelle carrière et je pense que vous avez trouvé votre place: à l’extérieur des écoles.

Une dernière chose : j’espère que vous ne partez pas en croisade lorsque l’enseignant d’un de vos enfants fait une faute d’orthographe en vous griffonnant un message à la fin d’une journée de travail.


Prof Malgré Tout




Bordel... c'était plus fort que moi.








C'est Chroniques Blondes qui, la première, m'a traité de chien fini. J'étais tellement ému qu'elle daigne me répondre. Vous voyez ce que je suis réduit à lire maintenant qu'elle ne blogue plus? Claudine est mon seul espoir...



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10 juin 2007

Une vraie pédago

Demain, je suis en pédago. Mis à part, celles du début de l'année, avant l'entrée des élèves, ça sera ma deuxième de l'année où je ne travaillerai pas avec des élèves. Une vraie pédago où je vais pouvoir faire du matériel et préparer des cours... Ô joie!

Maintenant, dites-moi qu'on n’est pas en réunion tout l'avant-midi...


Ces temps-ci, je n’écrie pas beaucoup sur ce blogue. Je joue de la guitare. Je m'amuse sur GarageBand avec la guitare électrique et je massacre du Villa-Lobos avec la guitare classique. Comme je suis vraiment rouillé, je me tiens loin des études et c'est le cinquième prélude qui paye pour mes années sans pratiquer. Désolé Hector.

Musique brésilienne, nostalgique, mais toujours rythmique. Les rythmes africains qui se marient au lyrisme italien supportés pas une architecture allemande. Une mozaïque culturelle mise en musique. Une plainte d'exilés sur laquelle on danse.

Pourtant... 90% de la musique brésilienne me les casse... C'est sûrement mon côté facho qui veut ça.

Vous ne croyez tout de même pas que je vais vous faire entendre Villa-Lobos. Come on... Je suis un être beaucoup plus complexe que ça. Voici un truc qu'il aurait peut-être aimé... pfff. Spéculation.


Samba em preludio







Paroles: Vinicius de Moraes
Musique : Baden Powell (pas le scout, le guitariste...)
Interprètes : Vinicius de Moraes, Maria Creuza et le génial guitariste, Toquinho



Traduction:

Moi sans toi, je n'ai plus de raison d'être,
car sans toi, je ne peux même plus pleurer.
Je suis une flamme sans lumière, un jardin sans clair de lune,
un clair de lune sans amour,un amour qui ne se donne pas

Moi sans toi, je suis seulement désamour,
un bateau sans la mer, un champ sans les fleurs.
Tristesse qui va,Tristesse qui vient,
sans toi mon amour je ne suis personne.

Et là, c'est Maria qui embarque!

Ah, quelle nostalgie! Quelle envie de voir renaître nos vies.
Reviens chérie, mes bras ont besoin des tiens,
Tes caresses ont besoin des miennes, je suis si seul.
J'ai les yeux fatigués de regarder vers l'au-delà, viens voir la vie,
Car sans toi mon amour je ne suis personne.



J'ai piqué la traduction sur : www.lespoemes.com




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07 juin 2007

Héroïne du jour


L'honorable Michelle Courchesne, ministre de l'Éducation (entre autres)

Héroïne du jour ou héroïne d'un jour? Seul le temps nous le dira.


Pour en savoir plus, lisez cet excellent billet de mon collègue, le Prof Masqué.







J'ai piqué la photo sur le site du gouvernement.





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Ratio







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04 juin 2007

Critique d'opéra

Qu’on compose une sonate pour basson et orgue Hammond, qu’on prépare un vins et fromages, qu’on consomme le fruit défendu avec qui c’est permis ou qu’on mette en scène un opéra, il y a un principe de base à respecter : garder l’intérêt des pauvres bougres qui ont payé un billet jusqu’à la fin.

Hein? On ne devrait pas payer pour le fruit défendu? D'accord. Mais vous comprenez le principe? Excellent!

Oui. Je vous parle de Don Giovanni et mes pires craintes se sont confirmées. Pour l’humour, rien à redire sauf bravo et encore bravo. Vous êtes génial monsieur Cyr. Par contre, pour ce qui est de la statue, vous n’avez rien compris!

Votre premier acte était charmant. La direction des chanteurs ferait l’envie de plusieurs comédiens et je me suis amusé comme un petit fou. Le décor et les éclairages étaient superbes et la mise en scène, juste assez dynamique pour ne pas «outstager» la géniale musique de Mozart. Bien sûr, il n'y avait pas de statue. Et comme Leporello le dit si bien : "pas de statue, pas de problème".

Au deuxième acte, on cherche le décor, mais on se dit qu’il va arriver plus tard. On se doute que vous gardez du jus pour la scène dans le cimetière avec la désormais célébrissime statue.

Le rideau se ferme. Donna Elvira entame son air devant le rideau. On en a pour au moins 5 minutes. De quoi nous servir un cimetière digne de Stephen King. Je n’en peu plus... Je languis. Vais-je reconnaître la statue? Il y en aura peut-être plusieurs et nous devrons trouver la bonne. Chouette! Un jeu!

Le rideau s’ouvre.

Niet. Nada.

Bordel... Vous en avez profité pour enlever le peu de décors qui restait! Hein? Minimalisme? Concept? De quessé?

Heille! Où est ma statue? Y a rien sur la scène à l’exception d’une énorme colonne de briques qui malheureusement, ne s’effondrera pas sur ce pauvre Don Giovanni et quelques lumières au sol... des citrouilles? J'ai peur. La colonne... Il ne faut pas que ça soit la statue. Ça va faire les concepts.

Et voilà que le «commandeur» se pointe côté jardin, traverse la scène au lointain et va se stationner côté cour. Oui, vous avez bien compris. Le «commandeur». Je sais... il est devrait être mort dans le premier acte et revenir en statue, mais comme il marche et porte les même habits que lorsqu’il était vivant, ça serait blasphème que de le qualifier de statue. Après ce qui est arrivé à Don Giovanni, je ne déconne plus avec les statues. Faut pas les chercher. Sont susceptibles de nos jours...

Donc, pas de cimetière, pas de statue. Je sais que l’Opéra de Montréal est en redressement budgétaire, mais quand même... OÙ EST MA STATUE?!?

Plus tard, ça frappe à la porte de chez Don Giovanni (je le sais seulement parce que c’est dans le livret, y a rien sur la scène...). C’est le «commandeur» (ce n’est pas la statue, il est encore habillé de la même manière, le salaud) qui vient souper. Il restera planté au même endroit tout le long de la scène. Don Giovanni et Leporello ne bougeront pas vraiment non plus. Il me semble que ce n’est pas compliqué. La statue peut bouger maintenant. C’est dans le cimetière (quel cimetière?) qu’elle devait essayer de rester immobile pour qu’on se bidonne un peu. Mais là, elle vient pour faire la peau à Don Giovanni. Hein? Elle a des super pouvoirs et peut faire tout ça sans bouger?

C’est quoi l’affaire? Vous n’avez pas eu le temps de finir la mise en scène? Concept? Come on... On a vu Don Giovanni quitter la scène en marchant. Ça ne vous tentait pas d’utiliser le choeur, de leur balancer des capes ou n’importe quoi d’un peu lugubre et qu’ils entraînent Don Giovanni? Mozart a pris la peine de moduler quand Don Giovanni prend la main de la statue. On a affaire à un effet monstre, une sorte transfiguration musicale? N’importe quoi... Quoi? Vous ne lisez pas la musique, monsieur le metteur en scène? Ça ne vous tentait pas d’acheter le disque? Ah... trop de versions disponibles. Incapable de choisir... Je comprends. Désolé.

Et les éclairages? Bordel! Le type se fait payer un billet aller simple pour l’enfer. Ça ne vous tentait pas de faire flasher un peu les projecteurs? Y avait pas de gobos un peu spooky qui trainaient par-là? Y avait pas un sac de farine qui traîne quelque part qu'on le vide sur le commandeur pour qu'il ait un peu l'air d'une statue?

Faites quelque chose quelqu'un... JE VEUX MA STATUE!!!!

Pour une fois que ce n'est pas l'histoire d'un ténor qui veut se faire une soprano et y a une basse qui ne veut pas. C'est l'histoire d'un baryton qui veut se faire tout ce qui bouge, mais y a une statue qui veut pas!!! Hein? La statue est basse? Y en avait pas de statue bordel!!!


Je tape fort? Pfff... Au prix qu’ils sont payés, ils sont capables d’en prendre.


Héhéhé. Imaginez si j’avais gagné les billets de Voir.ca. J’aurais écrit ça comme critique. On aurait bien rigolé hein?



Je vous rebalance ce chef-d’oeuvre : le trio Statue-Don Giovanni-Leporello. Dans ce billet pour la traduction.








Cheers!






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03 juin 2007

Magnum .357

Ce matin au parc avec Fiston, deux petites filles se pointent. La plus grande est le portrait craché de sa soeur qui participait au projet il y a deux ans.

Moi: Salut... Tu ne serais pas la soeur de Christina par hasard?

La grande : Oui! C’est toi hein *insérez le nom du projet ici*?

Moi : On peut dire ça (voir billet précédent).

La grande : Je t’ai vu au théâtre et à l’école. J’ai vu le spectacle cette année.

Elle m’en chante un bout. Elle m’enchante un bout.

Blablabla...


Un peu plus tard.

La grande : De quel pays tu viens?

Moi : Du Québec.

La grande : Moi aussi... mais mon autre pays c’est la Jamaïque et la Barbade.

Moi : Jamaïca? Reggae man!

La petite : Moi aussi, mais on a pas le même père.

La grande : Son père aussi il chante des chansons.

Moi : Un musicien! Il habite avec vous?

La petite : Non, il est parti. Mais il va faire un disque.

Moi : De reggae?

La grande: Non. Il fait du rap.

Moi : Sympa. Ça s’appelle comment son truc?

La petite : Ça s’appelle Magnum .357.

Moi : Magnum .357... Tu sais ce que c’est?

La petite : Un gun.

Moi : Et de quoi ça parle ses chansons?

La petite : De ma mère et de moi... et de d'autres affaires.

La grande (en parlant de la petite) : Il dit son nom dans une chanson.

Moi : Et qu’est-ce qu’il raconte sur ta mère?

La grande: Des choses pas bien...



À ce qu’il parait, le type qui vit avec elles présentement est «un bon père». Après avoir passé une heure au parc avec elles, je pense que c’est vrai.








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01 juin 2007

À propos du projet

All you know you're just an... other brick in the wall.


Ouais... Vous vous demandez sûrement qu’est ce que le prof de musique de votre école attend pour faire un gros spectacle à grand déploiement dans une grande salle et le tout, à gros budget. Non, mais... comment ça se fait que personne ne fait de reportage sur les projets de votre école? Quoi? Vos élèves ne passent même pas à la télé cette année? Mais c’est ri-di-cu-le! On en connait nous un prof de musique qui fait plein de trucs lui!

Ben justement, non. On n’en connait pas.

Avez-vous déjà remarqué que lorsque je parle de ce projet, je ne dis jamais MON projet? Eh oui. Ce n’est pas MON projet. C’est UN projet avec plein de monde. À la limite, on pourrait dire : LE projet, car après tout, c’est un truc hors du commun.

Voici un aperçu de l’équipe :

-Producteur : Il organise tout pour que les formateurs puissent se concentrer sur l'aspect artistique du spectacle. C’est grâce à lui que je ne vous demande pas de m’acheter du chocolat (et que je peux m’en acheter!).

-Formateurs en décors et accessoires : Deux cinglés qui laissent les enfants utiliser des scies électriques. Génial!

-Metteurs en scène : Elles sont deux et ce n’est pas trop... Hein? De quessé? Molle hier? La plupart de nos élèves partent (et viennent, milieu multi-ethnique oblige) de loin... très loin.

-Chorégraphe : Elle organise le chaos et les enfants tripent.

-Formateur en chant : Vous trouviez que mes élèves chantent bien? C’est elle la coupable!

-Les titulaires des classes qui participent au projet (cinq profs de quatre écoles) : C’est grâce à eux qu’on ne se suicide pas avant la fin. Et en plus, j’aime bien quand ils mettent leur grain de sel dans l’histoire.

-Et moi : Recherche, écriture et musique (tout ça avec les enfants bien entendu) et quelques petits trucs autour.


Ça fait qu’allez-y mollo donc avec le prof de musique de votre enfant...













... sauf s’il doit pratiquer la flûte à bec à la maison!











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