27 février 2009

Semaine de relâche 101

J’ai déjà traité de ce sujet, mais comme je suis prof, c’est dans ma nature de répéter. D’ailleurs, il se peut que je vous aie déjà parlé de ce que vous êtes sur le point de lire.

Chaque année, j’entends la même question : «c’est quand la semaine de relâche cette année?».

La réponse est pourtant simple : la première de mars et l’an prochain, ce sera la même chose.

Vous savez pourquoi?

Humanisme. Le chèque de B.S. rentre le premier du mois. Donc, les élèves qui dépendent de ce morceau de papier pour manger ne crèveront pas de faim durant la relâche. Parfois, ces mêmes élèves ne mangent qu’un repas et une collation par jour vers la fin du mois. C’est ce que les programmes alimentaires offrent à l’école. À la fin du mois, pas d’école, pas de bouffe.

Vous voulez vraiment savoir ce que je pense des gens qui revendiquent la dernière de février, car il y a plus de neige pour skier et qui pensent que les B.S. devraient faire un budget et mieux s'organiser?

J'peux pas vous le dire, parce que je ne sacre pas sur mon blogue.

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D’un tout autre ordre d’idée. Demain, 7 h à l’Impérial. Je sais que je ne devrais pas, mais j’ai la chienne. Les vrais fachos n’ont pas peur, eux.





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25 février 2009

Moi, facho? Pfff...

Je cite la reporter culturelle :

Y a un professeur qui lui dit à un moment donné : «si t’es pas assez fort pour jouer de la batterie, je le donne à quelqu’un d’autre!» et on se dit: «ohhh... devant tout le monde comme ça, c’est p’t’être pas la meilleure idée.

Et derrière, on entend l’animateur qui par un quasi-gémissement partage la douleur de ce pauvre enfant.

Pfff...

Si l’enfant à la batterie se plante, y a deux distributions de 16 danseurs, un choeur d’environ une quinzaine de jeunes, des chanteurs solistes et d’autres musiciens qui sont dans la chnoute. Ça prend quelqu’un de fragile et instable ou quelqu'un de fort et constant?


Quand un comédien manque une réplique, on s’en fout. Une fausse note par-ci par-là ou une petite collision entre deux danseurs, on va survivre. Mais la job de batterie, c’est le squelette. Si lui se plante, tout s’écrase. Cinq mois de répétition en l’air.

T’as pas les couilles pour la job? C’est peut-être mieux pour tout le monde et surtout pour toi qu’on le sache maintenant. Minouche-minouche et psycho-machin, des fois, ça ne marche pas. Faut se dire les vraies affaires... quand c’est approprié et là, ce l’était. On est tous dans le même bateau.

Oui mais, devant les autres? Eh oui! Au théâtre, il va y en avoir des autres. Je pense que l’an dernier, on en a vu passer plus de 4500 en 6 représentations. Seul avec moi, y en a pas de problème, mais c’est justement devant les autres qui nous interresse aujourd’hui. J’en ai fait des interventions qui fessent; de vraies prises de conscience et vous ne les verrez pas dans le film, parce qu’en privé, c’est se faire dire les vraies affaires en pleine face, mais en public ou filmé, ça devient une séance d’humiliation et devinez quoi... je suis contre ça.


Mais bon... Ils ne peuvent pas savoir. La game est très différente à Outremont.





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24 février 2009

Kessé ça?

On s’interroge sur la pertinence d’une subvention du ministère de l’Éducation pour un site pédagogique ayant comme sujet l’histoire de Canadiens de Montréal et la semaine suivante, on reçoit ce machin en plastique dans notre pigeonnier.




Je crois que c’est pour mettre une carte de crédit...

Le respect, ça va de soi!

Pfff...

Je me demande si ça inclut le respect de l’environnement et de l'argent de nos taxes ou même de notre intelligence.

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Y a pas quelqu’un qui me prêterait un peu de temps? Entre la vie familiale, un accident d’automobile et les tounes de Jason Mraz en version acoustique à repiquer, j’n’ai pas le temps d’écrire sur mon blogue... mais je prends des notes!


En passant, j'n'ai rien contre le site sur les Canadiens de Montréal. Je crois qu'il y a d'autres enveloppes de 150000$ de moins bien dépensées.

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16 février 2009

Rien.

Jenny est en deuxième année et comme elle a de la difficulté à suivre des consignes très simples, je l’ai gardée un peu en retenue après l’école.

J’suis quand même pas trop rancunier, alors, après 15 minutes de piquet dans mon local...

PMT : C’était quoi la consigne que j’ai donnée?

Jenny : En silence...

PMT : Et qu’est-ce que tu as fait?

Jenny : J’ai parlé...

PMT : Et qu’est-ce que j’avais dit que je ferais avec ceux qui parleraient?

Jenny : Tu les garderais en retenue...

PMT : Et qu’est-ce que j’ai fait?

Jenny : Tu m’as gardée en retenue...

PMT : Au moins, c’était clair. Des questions?

Jenny : Non.

PMT : Des fois, même souvent, je ne comprends pas pourquoi tu fais des trucs qui te mettent dans le trouble...

Jenny : ...

PMT : Qu’est-ce que tu aimerais le plus être : une princesse ou une superhéroïne?

Jenny : Hein?

PMT : Qu’est-ce que tu aimerais le plus être : une princesse ou une superhéroïne?

Jenny : Rien.

PMT : Rien?

Jenny : Rien.









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09 février 2009

P'tit Blond

À l’école, en deuxième année, y a un p’tit blond avec le toupet trop long. Juste assez bum, il est trop futé pour s’embarquer dans les emmerdes majeures. Le genre de kid que j’aime bien.

Lui, il donne l’impression qu’il n’en a rien à cirer du cours de musique. Pourtant...

Aujourd’hui, à la fin du cours, je leur propose (pfff... je leur impose) l’audition d’une musique calme, question de méditer sur leur triste sort en tant qu’espèce menacée d’extinction et de se calmer le pompon.

Comme je suis un implacable boute-en-train et qu’une n’attend pas l’autre, je leur fais jouer un bout de ça.







J’aime écouter cette musique en pelletant l’entrée. La job est un peu butchée, mais ça ne prend pas beaucoup de temps.


Ensuite, je leur balance ça. Sous la menace, bien entendu. On ne déconne pas pendant l’Ave Verum.








Après environ deux minutes:

P’tit Blond (l’air désemparé) : PMT...

PMT (sur le point d’éclater... on ne parle pas pendant l’Ave Verum!): Quoi?!?

P’tit Blond : Je pleure...

PMT (on ne se moque pas de l’Ave Verum!): Comment ça, tu pleures?

P’tit Blond : Je ne sais pas... Je pleure, c’est tout.

PMT (sceptique): Hum... T’as mal quelque part?

P’tit Blond : Non.

PMT : T’es triste?

P’tit Blond : Même pas...

Son voisin : Heille... Y pleure pour vrai.

PMT (ne sous-estimons pas l’Ave Verum!): Ça doit être la musique.

P’tit Blond : Non! Elle est même pas triste la musique.

PMT : Tu es peut-être plus sensible que tu le penses.

P’tit Blond : J’suis pas sensible, Je joue au football!

PMT : J'veux pas dire sensible dans le sens d’avoir toujours mal. Je veux dire que tu peux peut-être ressentir des choses auxquelles d’autres n’ont pas accès.

P’tit Blond : Hein?

PMT : Par exemple, quand quelqu’un raconte une blague, y en a qui la trouvent drôle, y en a qui la trouvent plate et y en a qui ne la comprennent pas.

P'tit Blond : ...


DRINGGGGGG!!!

PMT : OK. Allez prendre votre rang!



Don’t mess with Ave Verum Corpus!



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05 février 2009

Une petite histoire, juste comme ça...

C’est le coordonnateur du projet qui nous a raconté ça ce matin.

Y a un de nos jeunes, qui comme bien d’autres p'tit gars de son âge, idolâtre les Canadiens de Montréal. C’est un enfant assez pucké (d’où peut-être sa passion pour le hockey?), mais tout de même attachant. Un junky de l’attention. Si on lui donne la bonne dose, ça va. Sinon, trop c’est comme pas assez.

J’vous en parle parce que dimanche c’était son anniversaire et que, devinez quoi, sa mère avait trois billets pour aller voir le match contre les Bruins! Ils sont justement trois dans la famille : papa ours, maman ours et bébé ours.

Chouette, hein?

Elle a décidé d’y aller avec le père et une tante.

Vous avez bien compris. Un billet pour maman, un pour papa et un pour... matante!

Ils ont tout de même laissé du fric à l’enfant pour qu’il aille regarder le match à la Cage aux Sports avec son cousin. On ne laisse pas un enfant seul à la maison...

...Surtout le soir de son anniversaire.


Je me demande s’ils avaient une pancarte «Bonne Fête Fiston!» pour l’éventualité où la caméra se braquerait sur eux... Il aurait pu les voir à la télé.

Je me demande si les employés lui ont chanté "Bonne Fête"...







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03 février 2009

Sérieusement...

Votre enfant a appris à lire en maternelle?

À quatre ans, il envisageait l’infiniment grand?

Maintenant qu’il est en première année, il en a déduit l’infiniment petit et par le fait même, les décimales?

Lorsqu’il ne réussit pas parfaitement, c’est parce qu’il a peur de ne pas réussir parfaitement?

Il a peur parce qu’il est perfectionniste?

Il est perfectionniste... heu... parce qu’il... heu... est un génie?


Bien entendu, vous ne lui avez jamais enseigné à lire.

Contrairement à Mozart, qui lui avait son papa pour lui enseigner, votre enfant apprend par lui-même. Mozart, lui, n’était qu’un chien savant qui reproduisait ce qu’on lui avait montré. Votre enfant, lui, a appris à lire tout seul.

Par contre, dans la classe, il y a plusieurs élèves qui réussissent habituellement mieux que lui les tâches qui ne demandent pas de connaissances préétablies comme la lecture.

Hum... Ça doit être parce qu’il est trop nerveux. C’est normal pour un génie.



HEILLE!!!!!!

La dernière personne que vous devriez essayer de convaincre que votre enfant est un génie, c’est son prof.

La première personne que vous devriez essayer de convaincre qu’il n’est peut-être pas un génie, c’est vous.

Ça va faire la pression...

Et non, je ne connais pas d’écoles spéciales pour les enfants comme le vôtre. Par contre, au lieu de lui montrer la même chose qu'il apprendra à l'école la semaine prochaine, vous pourriez faire des crêpes avec lui.

Les enfants adorent cuisiner!


J'ai trop eu cette conversation avec des parents cette année.







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01 février 2009

À l'impossible, nul n'est tenu

Dernièrement, j’ai commis un billet intitulé «Deux mondes, une même compétence». J’ai eu peur de foutre le bordel avec ce billet...

Bon, d’accord. J’admets que je n’ai pas eu peur... Je voulais foutre le bordel avec ce billet, mais ça n’a pas marché. C’est le contraire qui s’est produit et c’est vraiment stimulant.

Restez calme, je ne parle pas de ce genre de stimulation...

Je me rends compte qu’il y a des profs de musique avec qui j’ai des atomes crochus.

Bordel... J’fais quoi? Je sors de mon trou?

En attendant, voici un article paru dans la revue de la FAMEQ (fédération des musiciens éducateurs du Québec) au printemps 2008. En passant, il y a des gens qui bossent très dur pour «la cause» à la FAMEQ. Si vous êtes prof de musique ou sensibilisé à l’importance de l’éducation musicale dans nos écoles, je vous invite à vous abonner à la revue. Vous trouverez le formulaire sur le site de la FAMEQ. Même moi j’suis abonné... C’est un incontournable.

L’auteure, Hélène Laliberté, est prof de musique et s’interroge sur la pertinence de certaines compétences prescrites par le programme du ministère en musique.


À l'impossible, nul n'est tenu


Bonne lecture.



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