30 janvier 2008

Bab

Ce matin, comme le troisième cycle était en sortie, j’avais un trou dans mon horaire. C’était l’occasion rêvée de sauver la vie de dizaine d’élèves innocents.

Je sais... Je ne suis pas ténor, mais bordel, ce n’est pas une raison pour ne pas être héroïque à mes heures.

Hier, j’suis rentré un peu fort dans un élève qui le méritait..

Comme je le soupçonne d’avoir des tendances... psychopathes? What ever. Il était en TC l’an dernier et pour moi en TC, il y a les bums et les freaks. Il fait partie de la deuxième gang.

Donc, comme je pense qu’un gars dans son genre, refermé sur lui-même, qui n’a pas vraiment d’ami, qui est raciste, sexiste et qui serait antisémite s’il savait ce qu’est la circoncision (manque flagrant de culture, ce jeune), mais qui pense quand même qu’un «gun» c’est cool, ça peut être dangereux quand c’est frustré. Je lui ai proposé de venir faire un tour dans mon local pour jouer du synthé pendant la récré et essayer de tâter ses états d’âme, question de le désamorcer et de sauver la vie de dizaines d’innocents.

OK. Je l’avoue. Je feelais cheap de lui être rentré dedans la veille.

De toute façon, à la récré, il se pointe dans mon local et m’annonce qu’il suit des cours de guitare, mais qu’il n’a pas encore de guitare.

Pourquoi pas?

Il me montre les deux accords qu’il peut faire. Je le place un peu et le fait pratiquer et tant qu’à y être, essaie de lui faire gober quelques savoirs essentiels, comme par exemple, le nom des accords qu’il connait.

J’ai dit qu’il n’avait aucune culture?

PMT (plein d'espoir): Celui là, c’est mi mineur.

Bab : Huh?

PMT (patient): Mi-mi-neur. Tu sais? J’en parle en classe. Accords majeurs et accords mineurs. Joyeux, triste. Ti-moineaux qui chantent, gros monsieur fâché.

Bab : Mon pic est plus dur que le tient.

PMT (pédagogue): Ouais pis?

Bab : Huh?

PMT (déterminé): OK. L’autre accord, c’est un la mineur.

Bab : Ça va mieux un pic dur.

PMT (ferme): Non.

Bab : Quoi?

PMT (convainquant): Je te dis que ça ne va pas mieux un pic dur!

Bab : Huh?

PMT (zen): Bon... Donc, ça c’est le mi mineur et celui-là c’est?

Bab : Huh?

PMT (moins zen): Le nom de l’accord...

Bab : Je l’sais.

PMT (ça veut dire quoi au juste zen?): Bordel! Je te le demande!!!

Bab : L’ami mineur.

PMT (désespéré): L’ami mineur?

Bab : Ouais.

PMT (devinez...): Et toi, t’es l’ami mineur d’un monsieur?

Bab : Huh?

PMT (le gun sur la tempe): Laisse faire... La récré est terminée.



Le pire dans tout ça, c’est qu’il a du potentiel.






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28 janvier 2008

Des nouilles!

Comme il faut bien commencer quelque part, à 11 ans, le petit Wolfgang compose son premier concerto en s’inspirant d’une sonate pour clavier d’un illustre inconnu.

Wolfgang Amadeus Mozart

Concerto pour piano No.1 en Fa, KV 37
Premier Mouvement : Allegro






Ingrid Haebler, pianoforte
Eduard Melkus, direction
Capella Academica Wien




11 ans, man... C’est un élève de sixième année.









Des nouilles... voilà ce que nous sommes!
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27 janvier 2008

Bonne fête Monsieur Mozart

Aujourd’hui, comme chaque année à la même date, c’est l’anniversaire de naissance de Mozart. Ce matin, à Espace Musique, machin qui m’énerve faisait entendre un de ses concertos. Je ne sais pas lequel parce qu’après une demi-phrase de ce type, j’éteins systématiquement la radio. Je pense que ce geste est contrôlé par mon cerveau reptilien tellement il est spontané et inconscient. Un mécanisme de défense...

Nous sommes tout de même chanceux que Mozart ait composé. S’il avait fabriqué des armes, on serait surement tous morts.

Ce type me scie les jambes... Comment peut-il être à la fois l’exemple le plus typique du classicisme en musique, et à la fois, si facile à reconnaître? Sans blague, on ne nous refile pas du Haydn pour du Mozart... encore moins du Clementi ou du Boccherini.

Et Rossini dans tout ça?

Chaque fois que je me tape du Rossini, j’ai toujours la même réflexion : Mozart aurait aimé ça.

Rossini, Ouverture du Barbier de Séville.








En passant, si vous êtes plus friqués que moi, les représentations commencent le 2 février à l’Opéra de Montréal.

Dire qu’on devait y aller avec les élèves...







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Trip à trois

Trop osé en ce beau dimanche matin?

Vous vous souvenez? Vous êtes cocus! Tous cocus! J'ai un autre blogue que je tiens pour les élèves du projet. Mais comme je vous aime bien, voici un billet qui vient de là-bas.



***


Vous le savez surement: je partage mon nom de famille avec le prof de l’école Saint-Machin, l’honorable Yves «Malgré Tout» (qui ne serait pas honoré d’avoir le même nom que moi?). Et puisque vous êtes curieux de nature, chaque année, vous débarquez comme un cheveu sur la soupe avec la même question sur vos lèvres et elle finit toujours par les franchir pour venir me casser les pieds...

«Heille PMT... Toi et monsieur «Malgré Tout», êtes-vous des frères?»

Comme mes réponses restent toujours évasives, le doute nait dans l’orifice qui vous sert de tête et les rumeurs commencent. J’ai entendu toutes sortes d’histoires... certaines même à vous faire dresser les cheveux sur la tête.

Mais comme je suis juste et bon. Je vais donc vous dire la vérité, toute la vérité. Mais soyez prévenus: c’est une histoire sordide. Vous ne serez plus jamais les mêmes après l’avoir lu. J’avoue que ça vous semblera un peu tiré par les cheveux, mais cette histoire est vraie.

Comme nous avons le même âge, moi et monsieur «Malgré Tout», si nous sommes frères, ne pouvons qu’être jumeaux. Mais pourquoi tant de secrets? La vérité est tellement dure.

(musique de suspense)

Nous sommes en réalité des frères siamois séparés à la naissance!

Oui!

Quand nous sommes nés, nous étions soudés ensemble par le cuir chevelu. Vous comprenez qu’on nous a séparés alors que nous étions encore très jeunes. Depuis ce moment, un sentiment de solitude, de déchirement et d’abandon même, pèse sur nous. Nous partagions tout dans le ventre de notre mère...

Comme vous pouvez le constater, la délicate opération chirurgicale ayant pour but de nous séparer a assez bien réussi. Un seul vrai problème se posait : qui gardera le cuir chevelu? Comme nos parents étaient des athlètes d’élite, ils organisèrent un tournoi de roche-papier-ciseau. Ce fut une lutte difficile. Il est venu à un cheveu de gagner, mais je sortis vainqueur de cette joute sans merci.

C’est triste, hein? Parfois, on vous cache des trucs seulement pour vous protéger de la peine. Après avoir lu ce texte, ce sera normal pour vous d’être un peu dépressif et de ne pas vouloir ranger votre chambre ou faire vos devoirs. Et bien, nous ne tolèrerons aucune baisse de productivité! C’est clair?

Parfois, lorsque j’utilise le crâne de monsieur «Malgré Tout» comme miroir pour me replacer le toupet, il m’arrive de rêver de notre enfance. Je revis les jours nous étions heureux, toujours unis, sans savoir que cela ne tenait qu’à un cheveu.



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23 janvier 2008

Blanc comme neige

En rang avec une classe de première année.

PMT : Vous avez bien travaillé aujourd'hui. Je pense que comme récompense, vous méritez de connaître la vérité.

Un élève : Hein?

Petite Française : Allez PMT! Dis-nous la vérité. Tu sais, moi, je veux parfois qu'on me dise la vérité, mais parfois, c'est préférable de mentir, car on peut me faire du chagrin et alors, je deviens triste et les gens me regardent, car je pleure et je n'aime pas ça... C'est pourquoi je cache parfois mon visage... Tu sais... derrière mes cheveux... ma mamie, elle dit que ce n'est pas...

PMT (l'interrompant) : D'accord! Alors, voilà... Écoutez bien ce que je vais vous dire et surtout, pas de panique.

Petite Française : Oh non. J’ai peur...

PMT : On vous a toujours menti sur votre âge. Vous n'avez pas six ou sept ans. En réalité, vous avez entre 25 et 35 ans et vous êtes des nains!

Je me retourne vers l'un d'eux et sursaute.

PMT : Ah! Un nain!!!

Un élève : Hein?

Petite Française : Ce n'est pas vrai. Tu racontes encore n'importe quoi.

PMT : Je comprends que tu ne me crois pas. On vous a tellement bien caché la vérité...

Petite Française : Non... Nous ne sommes pas des nains!

PMT : Oui! Tous des nains! HAHAHAHA! (rire diabolique) Et moi, je suis Blanche-Neige!

Un élève : Hein?

Petite Française : Mais non... Tu ne peux pas être Blanche-Neige, PMT. Tu es un garçon. Blanche-Neige, c’est une fille...

PMT : Alors, je suis Blanc-Neige et vous êtes les sept nains!

Petite Française : C'est impossible : nous sommes trop nombreux!

Victoire! Elle reconnaît qu'ils sont des nains!

PMT : Je voulais justement vous en parler... Vous n'êtes que sept dans la classe. Les autres sont imaginaires.

Petite Française : Comme Roger?

Un élève : Hein? Où ça Roger?

Petite Française : Dans la tête de PMT et nous, nous sommes ses nains.

PMT : Exactement.

Ce qu'on rigole...






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20 janvier 2008

Coup de pied au cul

Vous vous souvenez de ce pauvre élève mis en cage par son enseignante sanguinaire?

La vilaine tortionnaire n’a pas dit son dernier mot. Le Professeur Masqué vous en parle. Lisez donc son excellent billet avant de lire mes conneries.










...






Vous avez lu?





Excellent.







Je n’ai qu’une chose à déclarer : vengeance!

Oui... Vengeance, bordel. Nous ne sommes pas des punching bag.

Une petite tranche de vie.

Il y a quelques années, un de mes élèves de première année obtient la côte D dans son bulletin. Le jeune a des problèmes de motricité (rythmiques...), des problèmes d’attentions et est suivi en orthopédagogie. Ce n'est pas un diagnostique sérieux, en passant. Peu importe car, en musique, pour la compétence «interpréter des oeuvres musicales», comme il joue rarement la bonne note, rarement au bon moment et rarement avec la bonne technique, je lui refile un D. Même en trichant un peu et en évaluant les savoirs essentiels (et non seulement le développement de la compétence), il aurait quand même obtenu D.

Ah oui... D voulait dire que l’enfant développe sa compétence de façon insatisfaisante.

Nous sommes en février. La mère parle à son enseignante et veut que je la rappelle. Au téléphone, elle m’informe que j’ai donné un coup de pied au derrière de son fils durant le cours de musique et que maintenant, il a peur de la musique et il fait des crises lorsqu’il y a de la musique à la maison. En plus, il a mal au coccyx au point qu’ils ont dû consulté un médecin.

Vous avez bien compris : un coup de pied au cul, et devant toute la classe en plus.

Comme c’est un tissu de connerie, je reste calme et lui demande quand ça serait arrivé. Qui sait? Peut-être qu’un suppléant a vraiment donné un coup de pied au cul de l’enfant.

"En septembre."

Elle me dit que c’est arrivé en septembre... Je suis perplexe, mais je suis surtout en février. Je lui demande quand son enfant lui en a parlé pour la première fois.

La semaine dernière.

La semaine dernière? Bordel... Là, je commence à m’énerver, mais elle aussi. J’apprends qu’elle mène sa petite enquête sur moi. En interrogeant les parents au service de garde, elle répand la rumeur: je botte le cul des enfants.

Quelques jours plus tard, des élèves de sixième connaissent l’histoire. Je suis leur prof de musique depuis qu’ils ont quatre ou cinq ans. Pour plusieurs, je suis l’adulte masculin le plus constant de leur vie. Ils veulent savoir. Pas savoir si c’est vrai. Il veulent le nom de l’enfant qui raconte ça. Ils veulent faire la fête à la dame...

Vengeance!



C’était trop tentant.



J’ai quand même résisté à la tentation, mais ça ne m’a pas délivré du mal. Pas trop déçu? Moi, ça m’arrive parfois.

J’ai passé dans le bureau du patron et je lui ai expliqué ma version des faits. Il n’était même pas au courant de l’histoire. La situation était devenue ridicule: certains petits de première, pour se rendre intéressants, prétendaient même se rappeler du coup de pied.

Bordel... On a fait un jeu de lecture de note et il y avait un pied de dessiné au tableau.

Je n’avais qu’une possibilité. J’ai menacé la dame de poursuite judiciaire pour atteinte à ma réputation. J’ai été ferme, méchant et j’ai parlé comme celui qui n’a rien à perdre, mais qui en plus, avait envie de gagner autre chose. Disons que je n’avais pas l’air très conciliant.

La poussière est tombée sur le non-événement. Je ne l’ai jamais donné ce coup de pied au cul.

Imaginez si l’histoire était tombée entre les griffes de «Celle-dont-on-ne-peut-prononcer-le-nom-sous-peine-d’être-trainé-en-justice»!


Avec du recul, c’est tellement simple. Si en septembre, alors que les parents sont encore très vigilants, un prof balance un coup de pied au cul d’un enfant en pleine classe, que croyez-vous qu’il va se produire?

Exactement. Le lendemain, il y aura une vingtaine de parents devant l’école pour le lyncher.


Une dernière chose concernant l’histoire du petit mis en isolation dans sa classe et des parents qui ont réclamé la tête du prof et de la direction de l’école. Rappelez-vous qu’il reste toujours de la place sur le banc des accusés.







Chers détracteurs chéris,

Oui, vous. Vous qui aimez bien me menacer de poursuite judiciaire, sachez que lorsque je déconne en réclamant "Vengeance!", je fais allusion à un spectacle que j'ai monté avec quelques personnes qui lisent parfois ce blogue. C'est une "inside", une blague, un joyeux calembour. J'ai lu Monte-Cristo assez jeune et même si le milieu littéraire est convaincu que Dumas n'arrive pas à la cheville de Hugo, il est la chose la plus proche d'un père que je n'ai jamais eu et je respecte encore son enseignement. Je ne suis pas vengeur, même si j'ai encore cet enfant en pleine face une fois semaine et qu'il est toujours aussi nul en musique et aussi insignifiant comme individu. Sa classe reçoit le cours le plus banal de la semaine, sauf lorsqu'il est absent. Quand il est là, je marche sur des oeufs et je garde mon énergie pour le cours suivant. Des blagues, je n'en fais pas. Quand je l'ai devant moi, j'enseigne. Je fais mon travail et je le fais du mieux que je peux. Je réponds à ses questions, écoute froidement ses commentaires et ne me gène surtout pas pour le ramener à l'ordre quand il dérape. Trop de prof garde le profil bas après un histoire du genre. Je n'aime pas cet enfant et je n'ai pas envie de faire des efforts en ce sens. Je lui donne son cours, pour le reste, qu'il trouve ailleurs. S'il a un problème avec ça, qu'il le raconte à sa maman.


Êtes-vous en train de vous dire : "mais voyons, ce n'est qu'un enfant..."?

Imaginez quelqu'un qu'on enterre vivant et qui se fait dire : "mais voyons, ce n'est qu'une pelletée de sable".

Donc, je l'avoue: les jeunes qui me font des vacheries, je ne leur pardonne pas. Ce n'est pas dans ma définition de tâche.

Par contre, je ne me venge pas, ce n'est pas dans ma définition de tâche.

Mais si quelqu'un me traînait en cours, je ne pense pas que je tendrais l'autre joue.

Oups... attendez... Tendre l'autre joue, ce n'est pas dans ma définition de tâche, ça?




...

Fin du premier acte

Changement de décor. Un bois sacré. Trois temples. Au milieu, le «Temple de la Sagesse», à droite le «Temple de la Raison», à gauche le «Temple de la Nature».

Les trois garçons conduisent Tamino aux temples.

(tiré du livret original)

L’histoire ne raconte pas comment Tamino s’est retrouvé avec trois mineurs en plein milieu du bois, qu’il soit sacré ou non. Mais comme il n’est pas prof, il ne devrait pas se faire accuser d’abus par les parents.

TAMINO
Aimables garçons, dites-moi si je pourrai sauver Pamina?

LES TROIS GARÇONS
Ce n’est pas à nous de te le révéler:
sois persévérant, patient et silencieux!
Penses-y: bref, sois un homme,
alors, jouvenceau, tu vaincras en homme.


Pfff. Si Tamino était baryton, croyez-vous qu’il se serait laissé parler comme ça? Étant moi-même baryton à mes heures, je leur aurais chauffé leurs fesses d’enfants-rois. Surtout que c’est une histoire et qu’il n’y a pas de témoins...

Mais comme Tamino est ténor, il se contente de les trouver «cutes » et essaie d’entrer dans les temples. Ce n’est que dans le temple du centre, celui de la Sagesse qu’on lui permettra d’entrer.

Or, il s’avère que le «Temple de la Sagesse» est la piaule de Sarastro. Tamino, qui est tout aussi mal élevé que la marmaille qu’il n’a su mater précédemment, se met à gueuler qu’il exige qu’on libère Pamina sur-le-champ.

Quel con...

Comme c’est le «Temple de la Sagesse», on (le choeur) lui répond de se calmer le ponpon et que Pamina se porte bien.

Et là, comble d’idiotie, notre «héros» se met à jouer de la Flûte enchantée. Pourquoi comble d’idiotie? Bordel... ça va alerter tout le monde!

Papageno et Pamina se pointent, mais ils sont poursuivis pas Monostatos, le nain de service et sa horde d’esclaves en manque de sensations fortes. Papageno dégaine son glockenspiel. Il entame une toune de Mozart (comme par hasard) et le nain et les esclaves se mettent à danser et à chanter... Eh oui, c’est ça le pouvoir du glockenspiel magique.

J’en profite pour vous raconter une anecdote.

Mozart, lorsqu’il dirigeait la Flûte, aimait bien se payer la gueule de Papageno, qui n’était nul autre que Schikaneder, le gars qui a écrit le livret. Ça se déroulait toujours un peu de la même façon : Mozart insistait pour jouer le glockenspiel lui-même (il en avait un qui se jouait comme un piano) et lorsque son copain devait jouer sur la scène, il s’abstenait. Lorsque le pauvre Papageno, humilié, se tournait vers lui pour l’engueuler, Mozart jouait et l’autre n’avait pas d’autre choix que de continuer le spectacle, car il fallait bien qu’il bouffe et les fins de mois étaient plutôt difficiles.

Fin de l’anecdote

Donc, au moment où nos deux gaillards (Papageno et Pamina... Tamino n’est pas un gaillard) se croyaient sauvé, voilà que Sarastro lui-même entre en scène. Comme c’est un nain (lui aussi!) et qu’il craint qu’on ne le prenne pas au sérieux...

Sarastro fait son entrée sur un char triomphal tiré par six lions.

(livret original)

Vous devinez que la situation se complique. Tamino et Pamina sont dans les bras l’un de l’autre, le nain dominant est fâché, celui de service, frustré. Papageno s’enverrait bien un petit coup de rouge et les esclaves... ben... vous les connaissez : ils sont insatiables.

Pour calmer la foule en délire, Sarastro condamne Monostatos à recevoir soixante-dix-sept coups de fouet, en guise de récompense...? Ce dernier ne semble pas trop déçu.

Qui suis-je pour juger des us et coutumes des petites personnes? Peu importe... Sous les ordres de Sarastro, Papageno et Tamino sont emmenés dans le Temple des Épreuves.

Rideau.

Voici la toute fin du premier acte.







Pamina et Tamino se rencontrent pour la première fois, Monostatos apprend qu’il recevra des coups de fouet pour avoir dragué Pamina, le choeur acclame Sarastro... la routine quoi.

17 janvier 2008

Le pourfendeur

Image piquée sur whatscookingamerica.net

Une petite parenthèse avant de revenir sur «La Flûte enchantée».

Sur l’étage où j’enseigne, la situation ressemble étrangement à ça. Y a une gang de filles noires et comme elles sont au top de la chaîne alimentaire, elles font la loi. Je n’ai pas encore déterminé si les garçons sont du règne végétal ou minéral, mais disons que côté séduction, c’est plutôt le calme plat qui règne.

Mais êtes-vous vraiment prêts pour ce qui suit? Je vous préviens : c’est bourré de préjugés basés sur n’importe quoi. C’est raciste, sexiste et même homophobe par moment. Par contre, les «petites personnes» ne seront pas ridiculisées aujourd’hui, car c’est congé.

Voici donc...

Ma théorie sur les possibilités d’échange de fluide interracial.

1-Un Noir peut séduire une Noire, une Blanche ou une Asiatique.

2-Un Blanc peut séduire une Blanche ou une Asiatique.

3-Un Asiatique peut séduire une Asiatique, un Blanc ou un Noir.


Désolé, mais c’est comme ça. Si t’as les yeux bridés, t’as qu’à être l’exception.

Pas d’accord? Personnellement, je n’en connais pas de couple où le mec est Asiatique et la fille est Noire... Par contre, j’en connais un tas où le mec est Asiatique et l’autre mec est Noir...

C’est un gros méchant préjugé comme vous les aimez bien et c’est moi qui me mouille pour vous. Vous n’avez qu’à effacer l’historique de votre navigateur Web et vous aurez la conscience tranquille.

Donc...

Ce matin, j’ai rencontré la moitié de mon «band» de cette année. Ce sont des élèves qui seront musiciens pour le projet de comédie musicale. Des élèves issus d’autres écoles. Parmi eux, Johnny, l’exception.

Johnny est asiatique. Un chinois «yo». Les oreilles percées (deux bijoux différents), les cheveux savamment coiffés et des fringues dignes d’un vidéo de «gangsta rap». C’est un sportif, un «break dancer» et il est juste assez bum pour que même les profs trouvent ça cool. Le tout est assumé avec désinvolture. C’est Johnny, quoi.

D’accord, j’avoue qu’être son prof toute la semaine ne doit pas être toujours rigolo, mais une fois semaine, c’est charmant.

Dans la gang de sixièmes de mon école, il n’y a qu’un gars noir. Malheureusement pour ma théorie, le poisson rouge du prof est plus populaire que lui et comme elles n’aiment pas le sushi, les filles de sa classe n’ont vraiment rien à se mettre sous la dent...


Sauf que maintenant, y a Johnny, le pourfendeur de préjugés.







...

15 janvier 2008

Monogamie 101

Changement de décor. Une pièce magnifique dans le palais de Sarastro.

Monostatos arrive. Pamina est introduite par des esclaves.

(Je sais, c’est un peu dur comme entrée en la matière, mais c’est tiré du livret original)

Bon... On va attendre que les esclaves se retirent...


...





...






...




Bordel... Ils tiennent le coup les salauds...




...





...





...






!!!




Ah! Voilà... c’n'était pas trop tôt.

Vous vous souvenez de Pamina? C’est la fille de cette charmante dominatrice qui chante des contre-fa pour un tout ou un rien. Pour les besoins de la cause, on va se l’imaginer pas trop moche, mais rien de trop canon. Les yeux bleus, les cheveux bruns, mais contrairement à son portrait, elle aura des bras et des jambes. Ceux qui n'aiment pas cette joyeuse plaisanterie, plaignez-vous à monsieur Schikaneder.

Par contre, Monostatos, lui, n’est pas coincé du tout. Comme c’est un nain, il a un petit je-ne-sais-quoi et il est baryton, donc je l’aime bien. J'espère que vous n’êtes pas raciste, car c’est un Black.

Bon... ce qui vient est un peu délicat.

Monostatos attache la princesse et elle le supplie... Je ne me souviens plus très bien si elle le supplie d’arrêter ou d’être plus vigoureux. Et vous? Que feriez-vous à sa place? J’vous ai dit qu’il a un petit je-ne-sais-quoi ce Monostatos?

Sauf que malheureusement pour nos deux tourtereaux, Papageno se pointe. Curieusement, il n’est pas avec Tamino...

Papageno n’a jamais vu de Blacks et c’est la première fois que Monostatos rencontre un homme oiseau. C'est le choc des cultures. Comme notre ami Schikaneder a voulu que cet opéra reste «grand public», c’est Monostatos qui prendra ses jambes à son cou.

Non.

Rien à cirer qu'on soit à l'opéra.

J’ai dit NON!

Pas de ça ici.

Pamina, c’est la blonde du prince et Papageno, c’est le copain du prince, alors NON! Solidarité, man.

Papageno détache donc Pamina et lui raconte tout : la reine, le prince et blablabla. Avouez que vous êtes déçus. Mais vous allez survivre, car c’est à ce moment que nous serons témoins d’un des moments les plus absurdes de toutes l’histoire de la musique : un non-couple chante en duo l’éloge de la monogamie.

Duo de Pamina et Papageno
"Bei Männern, welche Liebe fühlen"
(Aux hommes qui sentent l'appel de l'amour)









Ça doit encore être un de ces machins franc-maçonniques...


À suivre.

Dans le prochain billet, ce sera la finale du premier acte. Déjà.

...

14 janvier 2008

Cadenas, flûte et glockenspiel.

Tamino a hérité d’une mission : libérer la princesse Pamina des griffes du sanguinaire Sarastro (j’exige qu’il soit nain).

Papageno, de son côté, ne peut parler, car les trois gonzesses lui ont foutu un cadenas sur la bouche.

Mozart a alors écrit un quintette vraiment trop génial. C’est mon passage préféré de l’opéra!

Ça va ainsi :







PAPAGENO
(s’approchant de Tamino et lui montrant tristement le cadenas sur sa bouche)
Hm, hm, hm, hm, hm, hm, hm, hm!

TAMINO
Le pauvre, quelle punition, il ne peut plus parler.

PAPAGENO
Hm, hm, hm, hm, hm, hm, hm, hm!

TAMINO
Je ne peux rien faire d’autre que te plaindre, je n’ai pas le pouvoir de t’aider.

PAPAGENO
Hm, hm, hm, hm, hm, hm, hm, hm!

(Les trois Dames apparaissent.)

Elles libèrent Papageno et ça devient un quintette.

... C’est à la fois d’une simplicité et d’un génie... ça m’enlève le goût de déconner.

TOUS
Si tous les menteurs étaient punis
par un cadenas de ce genre,
au lieu de la haine, de la calomnie et du venin
régneraient amour et fraternité.

Bordel... Faire passer un truc aussi naïf sans que j’aie envie de vomir. C'est tellement simple que ça en est obscène. Mozart...

Je l’aaaaaiiiiiimmmmme!

Bach pour te faire aimer Dieu.
Beethoven pour ton prochain.
Pour le reste, y a Mozart.

OK, on continue, car c’est l’heure de développer les cadeaux, gracieuseté de la Reine de la nuit.

Tamino reçoit une flûte enchantée et Papageno, un glockenspiel.

Hein? Non, mais bordel! Ils sont censés faire quoi au juste avec ça? De l’éveil musical? C’est n’importe quoi! J’aurais refilé un traitement hormonal pour Tamino, question de le faire muer un peu et un single malt pour Papageno, parce que je l’aime bien. À la limite, la reine aurait dû leur offrir son doberman comme fidèle compagnon. À ce qu’il paraîtrait, cette race excelle à la chasse aux nains.








...

Königin der Nacht

Nous nous sommes laissés alors que les trois gonzesses débarquaient. Comme elles n’aiment pas les menteurs, elles mettent un énorme cadenas sur la bouche de Papageno. Le pauvre ne peut plus s’exprimer que par des sons étouffés.

Le prince Tamino apprend alors la vérité : ce n’est pas Papageno qui a tué le dragon, mais bien nos trois amazonnes... grrrr. En bonus, ces dernières lui refilent le portrait d’une certaine Pamina. En principe, elle n’est pas trop moche, mais ça dépend toujours des distributions. À l’opéra, la voix passe souvent avant le look. Comme il est ténor, Tamino s’en fout et comme je suis juste et bon, je vous épargne l’air où il s’extasie devant le portrait...

Au fait, cette Pamina, elle a du sang bleu! Eh oui, vous avez deviné : c’est une princesse qu’il devra délivrer. Original, vous dites? Mais qui dit princesse, dit reine! Sa maman n’est nulle autre que la Reine de la nuit. Yep, ze Königin der Nacht, man.

Premier air de la Reine de la nuit.







Changement de décor. Les montagnes s’ouvrent en deux. Une salle magnifique. La Reine de la nuit est assise sur un trône orné d’étoiles. (tiré du livret original)

Elle est vêtue de latex noir et porte un fouet à la taille. À ses pieds dort un énorme doberman. Deux Nubiens (nus bien) musclés et couverts d’huile sont enchaînés au trône et s’empressent à lui fournir une légère brise avec des plumes d’autruches, ce qui a pour résultat de garder ses mamelons bien visibles malgré leurs enclos de cuir. Il n’y a pas de nains, car c’est congé aujourd’hui. (tiré d’un rêve éveillé lors de la dernière assemblée générale au salon du personnel)



Dans cet air, elle s’adresse à Tamino pour qu’il délivre sa fille des griffes du nain cruel qui l’a enlevée. C’est toujours le ténor qui pogne ce genre de contrat...



Elle se pousse avec les trois gonzesses.

À suivre.

N’oubliez pas que Papageno a toujours un cadenas sur la bouche... VOUS VOULEZ LA SUITE.










...

13 janvier 2008

Un homme, un vrai

Der Vogelfänger bin ich ja (c'est moi l'oiseleur), air de Papageno







Tamino revient à lui. La pauvre bibitte est là à ses côtés, morte. Sni-fe, sni-fe. Il voit quelqu’un venir, alors, sans même prendre le temps de changer de couche, il se planque.

Papageno se pointe. Il est couvert de plume et transporte une cage. C’est un être simple et équilibré qui ne pense qu’aux femmes et à la bouffe. Il est baryton, alors que Tamino, vous l’aurez deviné, est ténor.

Tamino : Mais qui es-tu?

Papageno : Un homme! Quelle question idiote.

Voilà! J’ai toujours pensé que les ténors étaient des sous-hommes. Richard Strauss, pour sa part, croyait que c’était comme une infirmité... Et vous?

Papageno, lui, est d’accord avec ma théorie. Donc, comme il est un homme, un vrai, Papageno aimerait bien avoir toutes les filles. C’est normal. C’est dans sa nature (surtout après un bon coup de rouge...). Mais attention: ce n’est pas ce que vous croyez. Voici ce que raconte le dernier couplet :

Si toutes les filles étaient à moi,
je les échangerais contre du sucre:
à celle qui serait ma préférée
je donnerais volontiers tout mon sucre.
Elle m’embrasserait alors tendrement,
serait ma femme et moi son mari.
Elle s’endormirait près de moi,
Je la bercerais comme un enfant.

Vous voyez? Ce n’est pas parce qu’un type picole un peu et sait apprécier la gent féminine qu’il est un salaud de première. C’est plutôt une question de registre.

Tamino : Mais de quoi vis-tu?

Papageno : De nourriture et de boisson! Comme tout le monde.

Exactement!

...

Tamino : Alors, c’est toi qui m’as sauvé des griffes de la bibitte?

Papageno : La bibitte?

Tamino : Oui, pour l’amour du Ciel, amis! Dis-moi! Comment as-tu vaincu ce monstre? Tu n’as même pas d’armes!


Mais bon, personne n’est parfait... Papageno joue de la flûte de pan, le pauvre, et est un peu vantard. Il raconte que c’est lui qui a terrassé la bibitte. Tamino, ce grand naïf, est quand même impressionné.

Juste au moment où ça devient rigolo, les trois gonzesses débarquent.

Bordel, j’entends Fiston qui se réveille.

À suivre.




...

On change de disque

Désolé, mais on change de version. Ceux qui me connaissent savent jusqu’à quel point je suis pogneux de nerfs.

Y a juste trop de trucs avec lesquels je ne suis pas d’accord : tempos trop lents, pas assez de relief à l’orchestre, manque de précision rythmique des chanteurs, etc.. Bordel. J’écoutais l’air de Papageno et je me disais : c’est donc ben plate c’t’affaire là. On va mettre ça sur le dos des années 80...

Donc, bye bye Sir Colin Davis. John Eliot Gardiner, come on down! You’re the next contestant on «The tempo is right».

Non, mais...






...

12 janvier 2008

La bibitte, le prince et les gonzesses.

Acte un (y en a que deux)

Zu Hilfe, Zu Hilfe!










Un type se pointe sur la scène. Ça ne va pas bien pour lui. Pourquoi?

Premièrement, il s’appelle Tamino. Quelle horreur! Ça sonne comme le nom du p’tit gars dans Tintin et le temple du soleil. Il traîne sûrement un passé lourd...

Ensuite, y a une grosse bibitte qui le poursuit. Ça peut être un lion, un serpent, un dragon... L’important, c’est que ça soit avant tout bien gros, poilu et ridicule. Il faut bien que les enfants rigolent un peu. Le genre d’animal à qui on veut faire un câlin.

Troisièmement, Tamino est un couillon de première. Il a peur de la grosse bibitte. Il se pointe d'ailleurs sur scène en chantant : «Zu Hilfe, Zu Hilfe». On ne peut s’y méprendre.

Quatrièmement, c’est un wannabe. Il aimerait bien être prince charmant. Il a pourtant tout le kit : l’habit, l’épée et la coupe de cheveux. Il ne manque que le cheval et un nom respectable. Tamino... pffff. Mais qui voudrait d’une pareille couille morte?

Donc, le pauvre type se pointe en gueulant bien fort « Zu Hilfe, Zu Hilfe!» dans le sens de «au secours, au secours!». La bibitte s’approche de lui. Notre «héros» fait dans son froc, puis s’évanouit.

L’histoire de dit pas si la bibitte est scatophage et a l’intention de le manger, car trois gonzesses débarquent armées jusqu’aux dents. La chose ne fait pas le poids et se retrouve au bas de la chaîne alimentaire. Pauvre bibitte... je l’aimais bien moi. Par contre, l’histoire ne dit pas non plus si les trois gonzesses ont faim. Peut-être sont-elles végétariennes. Je sais, l’histoire ne dit pas grand-chose...

Je vous ai raconté que les trois petites dames travaillent pour une reine? Et bien, c’est fait.

Les trois «chicks» s’approchent de Pamino qui gît là, inerte et comble d’absurdité, elles le trouvent mignon. Faut dire que Tamino porte toujours une couche, juste au cas. Donc, elles ne savent pas pour «vous savez quoi». Faut croire que l’amour rend sinusité. Ou peut-être que ça ne les dérange pas...

Les trois amazones vont s’engueuler un peu pour savoir laquelle d’entre elles pourra rester avec le prince, pendant que les deux autres iront prévenir la reine. Comme elles ne peuvent décider qui pourra assouvir leurs fantasmes nécroscatophiles (évanoui, c’est comme mort...) en paix avec le prince pendant que les autres bossent, elles abandonnent toutes trois ce pathétique Tamino et vont prévenir la reine.





À suivre.

11 janvier 2008

Tous cocus!

Eh oui. Vous êtes tous cocus!

Mais chérie... ce n’est pas ce que tu penses...

Je vous trompe avec un autre blogue. Un truc que j’écris pour les élèves du projet de comédie musicale. Rien de très pédagogique. C’est plutôt un endroit où on peut rigoler tout en s’informant des derniers développements et potins du projet. Je vais aussi y balancer la musique, les paroles des chansons, des photos, etc.. Un genre de comité social virtuel pour élèves.

Mais je ne vous laisse pas tomber pour autant.

En parlant de tomber, je viens justement de tomber sur une version de «La Flûte enchantée » de Mozart que je n’ai jamais vraiment pris le temps d’écouter (un truc de seconde main...). C’est la version de Sir Colin Davis (1984) et elle traîne là depuis un bout. Ça vous dirait de vous la taper avec moi? Si jamais on accroche sur un chanteur, on regardera c’est qui en temps et lieu. Pour l’instant, on laisse le show à Mozart.

C’est parti!

Le rideau est fermé. Circulez, y a rien à voir... pour l’instant.

Ouverture













À suivre demain






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08 janvier 2008

Limite?

Élève : Hey PMT, c’est peut-être une femme qui va être présidente des États-Unis.

PMT : Non.

Élève : Oui, je l’ai vu.

PMT : Non.

Élève : Comment ça, non?

PMT : Aux États-Unis, il y a deux partis. La femme que tu as vue, elle essaie de devenir chef de son parti pour pouvoir ensuite participer aux élections.

Élève : C’est ça que je dis.

PMT : Ce n’est pas elle qui mène pour diriger son parti. C’est Obama.

Élève : C’est qui ça?

PMT : Un Noir.

Élève : Un Noir président des États-Unis?

PMT : Justement... Que ça soit la femme ou le Noir qui devient chef du parti, le parti ne pourra jamais gagner.

Élève : Comment ça.

PMT : Les Américains sont trop cons pour accepter d’avoir une femme ou un Noir comme chef. Ils ne seront pas président, ni l'un ni l'autre.

Élève : Pour vrai?

PMT : Pour vrai.



Vous trouvez que c’est limite? Que j'ai du "guts" de dire des trucs pareils?

J'ai trouvé ça dans un livre de Fiston.





Ça c'est risqué.







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04 janvier 2008

The pros and cons of «martyrizsiziszme»

La veille de Noël, je fus touché du doigt de Dieu. Oui, oui... Et croyez-moi, ça fait mal. C’est cette douleur qui explique ce silence virtuel dont vous avez sûrement bien profité. De toute façon, qu’est-ce qu’un prof aurait à raconter lorsqu’il est en vacances? Ce n’est pas compliqué... Il s’agit de partir en congé avec plein d’arrangements à faire et vous aurez des trucs à dire. Je dis arrangement, dans le sens de mettre des accords sur des mélodies et écrire des accompagnements, faire des partitions, des bandes sonores, etc.. Parfois, quand je dis que j’ai des arrangements à faire, les gens pensent que je dois prendre un rendez-vous chez le dentiste ou me réserver un trou au cimetière. Tous des barbares!

Bon. Avant de vous raconter mes «vacances», il faut que je vous explique une chose à mon sujet: je suis rejet. Quelques fois, ce sont les autres qui me rejettent, mais habituellement, je me rejette moi-même. Autonome vous dites?

Je ne vous donne qu’un exemple. L’autre midi, avec des collègues, on est allé se goinfrer de poutine. Je ne me suis pas assis avec eux. Vous comprenez le principe? Excellent. Comme le dit si bien Jean-Paul : l’enfer, c’est les autres.

Donc, le 24, Dieu veut m’empaler sur son énorme doigt... Mais qu’est-ce que je raconte?

On recommence...

Donc, le 24, Dieu, qui me trouve pathétique, veut me toucher de son doigt. J’imagine qu’il espère ainsi me donner un quelconque talent comme preuve de son existence. Ensuite, il fera de moi son avatar sur terre, parmi vous, simples mortels, et je n’aurai qu’à attendre ses instructions. Peu importe, je pense qu’il a commencé à fêter de bonne heure cette année et il a manqué son coup. Alors, comme ça, out of nowhere, la douleur est apparue. Oubliez vos salades sur le nerf sciatique et les spasmes post-vous-savez-quoi. Cette névralgie sciatico lombairesque est en réalité un acte divin. Yep.

Alors, je me retrouve incapable de marcher ou d’être assis. Même couché, je souffre, mais au moins, c’est endurable.

The pros and cons of «martyrizsiziszme»

Les avantages :

- Je ne suis pas allé dans ma famille (ma blonde y a amené Fiston le 25)
- Je ne suis pas allé dans la famille de ma blonde à Québec (2 jours seul!!!)
- Je ne suis allé nulle part... yeah!

Juste pour vous dire, à l’exception de ma blonde et de Fiston, la seule personne que j’ai vue de toutes les vacances est un collègue avec qui j’ai bossé sur le texte hier soir. Et comme on bossait, on n’était plus en vacances. Donc, ça ne compte pas. Un jour, on fera notre «coming out», mais pas celui que vous pensez.

Ah oui, y a aussi l'ostéopathe. He's da man!

Les désavantages :

La chose que je n’ai pas dans la vie, c’est de l’intimité pour faire de la musique. J’habite un petit 4 et demi... Normalement, si ma blonde et Fiston se poussent quelques jours, c’est l’orgie totale. Ça va de John Dowland à Metallica en passant par des créations sur ordinateur. Y a des guitares qui trainent partout dans l’appartement et y a plein de câbles entre la carte son, l’ordinateur, le piano numérique et la guitare électrique et surtout, Ô jouissance suprême, je joue sans écouteurs!

Hum... Je vous ai dit que je ne pouvais pas être debout ou assis? Bordel... Je me suis quand même tapé un peu d’électrique couché sur le dos, mais ce n’est pas le Pérou. Pas de musique, pas d’ordinateur et la télé, ce n’est pas vraiment mon truc ... Hein? Désolé, le club vidéo ne livre pas.

Le plus chien dans tout ça :

J’ai plein d’arrangements à faire pour le projet. La semaine prochaine, il faut que je débarque avec la musique pour les choristes et les danseurs. Il faut que la metteur en scène (quelqu’un sait comment on dit ça au féminin?) ait les musiques qui accompagnent certaines scènes et il faut que j’envoie des partitions à la formatrice en chant...

L’évidence même :

Je fais de la fuite en écrivant ce billet. Ma blonde est au travail et Fiston au CPE. Je DOIS être productif pendant que j’en ai la chance. L’inspiration n’est plus un luxe que je peux me payer.

Conclusion :

La prochaine fois, il peut bien se le mettre ou je pense son doigt. Mais curieusement, en plus de dix ans de vie commune, j’ai dit pour la première fois à ma copine un truc tout simple.

Je suis heureux.

Peut-être qu’il n’est pas si nul, le type là-haut...


Voeu :

Bonne année.

Moi, je me souhaite une piaule avec un coin pour faire de la musique, en paix.


W.A. Mozart

Gloria de la messe en Do mineur. K.427









Oui, je sais... c'est en majeur, mais la messe est en mineur. Deal with it.






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