30 août 2007

Un trois dans deux

Un deux dans trois?

Nope...


Un trois dans deux.

On avait trois classes au deuxième cycle régulier (3e et 4e années). Une troisième, une quatrième et une classe cycle. L’idéal pour un milieu défavorisé comme le nôtre: de belles classes, bien réparties, pas trop nombreuses...


Quoi?

Pas trop nombreuse?

Zut... On l’a dit trop fort. Ils ont fait un trois dans deux. Une classe de 30 élèves en troisième année et une classe de 32 élèves en quatrième.

Oui Madame (la ministre?)! Ils ont fermé la classe cycle.

Le plus pathétique : les parents ne se plaignent pas. Ils n’aiment pas ça les classes combinées. Réveillez bordel! Ce sont les meilleures classes.

Moi personnellement, ça me fait un trou dans mon horaire pour faire de la préparation. Je suis content? Non! Je trouve ça dégueulasse pour les enfants. Heille! 32 élèves de quatrième dans un minuscule local. Ils vont être dépeignés...





N.B. : Je tiens à me féliciter personnellement pour ne pas avoir agrémenté ce billet de mots ayant pour fonction première la description de symboles ou d’événements religieux... bordel.





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29 août 2007

Sacs à dos et société

Une petite observation à partager avec vous.

Un battement entre deux cours et une rangée de sacs d’école au mur de la classe voisine.

Tous neufs sauf deux.

Les propriétaires? Les deux plus friqués de la classe.

Logique.

Rien à prouver.

Un rien approuvé.









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22 août 2007

La vérité, toute la vérité

Des chiffres ou des lettres?

Voici la vraie affaire. Tadam?

Avez-vous déjà essayé de mesurer une distance en utilisant une unité de poids? Ça ne va pas bien hein? On peut dire que le parc est à trois cents mètres de chez soi, ou même, à 2 minutes de marche, mais une phrase du genre : «J’habite à 150 kilogrammes de chez ma soeur», ça sonne faux.

Par contre, des fanatiques de l’entrainement pourraient dire qu’ils habitent à 400 calories du travail. Des fanatiques...

Pourquoi je vous raconte tout ça?

C’est quoi déjà qu’on essaye de mesurer chez l’enfant? Si on répond à cette question, on sait si on veut des chiffres, des lettres ou des personnages de Pokemon dans le bulletin.

Non.

Pas de compétence... Pas de savoir... Ça, c’est un autre débat.

Alors, peuple québécois, voici la vraie question:

Êtes-vous prêts?

Oups. On nous l’a déjà posée celle-là... avec les résultats que nous connaissons tous.

Donc, la question :

Formatif ou sommatif?

Ben oui... c’est juste ça la question. Hein? De keussé?

En gros, formatif, c’est une évaluation holistique de l’enfant. Une appréciation globale. Mais attention, ça ne veut pas dire générale. Je vous dis ce qu’est le sommatif et vous allez comprendre.

Le sommatif, c’est la moyenne de la somme des résultats de l’enfant. Il faut que j’explique ça? OK...

Je vais donner un exemple grossier.

Semaine 1 : 2+2= 3 ...............0 sur 10

Semaine 2 : 2+2= 5 ...............0 sur 10

Semaine 3 : 2+2= Feuille déchirée... ........0 sur 10

Semaine 4: 2+2 = 4 ..............10 sur 10!!!

Semaine 5 : 2+2 = 4!!! ..........10 sur 10... Ouais! T’as compris! C’était pas un coup de chance la semaine dernière!!! Bravo!!!

Faut croire que ça lui a fait du bien de déchirer sa feuille...

Dans du sommatif, l’élève obtiendrais 20 sur 50. 40%. 4 sur 10... whatever. Il sait que 2 + 2 = 4, mais comme ça lui a pris un bout de temps pour l’apprendre.... Maladie? Plus jeune que les autres? Problèmes familiaux? Ça, c’est une autre histoire. Par contre, la seule façon de noter du sommatif, c’est les chiffres, et les chiffres, ils se foutent pas mal que son chien soit mort la veille. Le kid sait que 2 + 2 = 4, mais il se tape un 40%. Cool hein?

Par contre, ça donne l’impression d’être précis. Sans sommatif, la différence entre 76 et 77 est totalement subjective.

Vous savez ce que ça veut dire 76 en français écrit de quatrième année? Moi, je n’en ai aucune idée...

Dans un contexte formatif, je ne peux pas donner un chiffre à cet élève. Je lui mettrais un C qui voudrait dire (et ça serait expliqué dans le bulletin) qu’il répond aux exigences, mais qu’il a de la difficulté. Il a besoin de plus d’aide que la moyenne pour atteindre les objectifs... mais il les atteint. Il n’est donc pas en échec. S’il ne les atteint pas, c’est D. Échec.

Vous savez c’est quoi les exigences en français écrit pour la quatrième année? Moi, je n’en ai aucune idée...

Maintenant, il faut voter. Si vous êtes pour le sommatif, gueuler bien fort pour avoir des chiffres et voter donc ADQ tant qu’à y être...

Vous voulez du formatif? Arrêtez de chialer parce que le bulletin est en lettres et dealez avec le fait qu’on ne le vous dira pas si votre enfant est meilleur que le p’tit voisin qui lui aussi, a obtenu un A en religion.

Du formatif chiffré? NOOOooooooooOOOOON!!! On pourrait à la limite transformer des chiffres en lettres (ce qui équivaudrait à arrondir), mais on ne peut pas transformer les lettres en chiffres (à moins qu’il n’y ait que quatre ou cinq chiffres...).

Hein? Vous voulez les deux? Sortez votre fric d’abord parce que les bulletins vont être pas mal plus longs à faire. Dans la vie, il faut faire des choix...



C’est moi qui dit ça? Bordel... j'vieillis!






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21 août 2007

Quand revient septembre...

Ce qui est bien avec la musique, surtout écrite, c’est que nous sommes en général assez à l’abri du n’importe quoi. C’est vrai! Si mon comptable se lève demain matin et décide d’écrire une symphonie autobiographique, il risque tout au plus de gaspiller un peu d’encre et d’avoir fait abattre un arbre centenaire pour rien. Ses élucubrations sonores risquent peu d’atteindre nos oreilles et c’est sûrement pour le mieux. Nous sommes donc passablement protégés des aspirants compositeurs de tout acabit. On ne peut tout simplement pas remplir des portées pour ensuite déclarer allégrement : «Voici un concerto, bordel!». Ça fait au moins une vingtaine d’années que ça ne se fait plus.


Malheureusement, il n’en est pas de tel pour la poésie. N’importe quel primate supérieur s’étant approprié les rudiments de l’écriture peut coucher ses états d’âme sur papier et ensuite tenter de nous les faire subir.

Vous vous croyez en sécurité? Vous ne lisez pas ce genre de truc?

Personne n’est à l’abri.


Personne.




Comme vous le savez peut-être, c’est une tradition pour les directions d’écoles d’écrire aux enseignants afin de les sortir de leur torpeur estivale et leur rappeler que toute bonne chose a une fin. Un prof que je connais, mais dont je tairai l’identité m’a fait parvenir ceci. Voici donc le poème qui accompagnait la lettre que la direction lui a fait parvenir.



***


Quand revient septembre...

Douceur du soleil qui se fane
pour ensevelir des ors dans l’éternité d’une feuille.

Traînée d’oiseaux sur l’autoroute des départs dans le champ heureux du ciel.

Musique des bruits d’école des jeux de billes
et de ballon enchâssés entre livres et leçons.

Le temps sait-il qu’il recommence à neuf dans les yeux d’un enfant?

Entre son rêve et le mien je dessine les mains tendues de la complicité.

J’ouvre la fenêtre des jours au plaisir encore jeune d’apprendre ensemble.

Le coeur me tremble en peu comme une fête où le passé et
l’avenir se donne rendez-vous.

Quand revient septembre le soleil se met au chaud dans ma classe et règne sur toutes
nos découvertes.

***

Succulent, n'est ce pas? J’ai gardé la mise en page et la quasi-absence de ponctuation pour faire "plus vrai"...

En passant, rassurez-vous; ce n’est pas la direction de l’école qui a écrit ce «poème». Je ne vous dirai pas qui en est l’auteur, mais par contre, si vous avez aimé le style, je vous invite à lire «Le jour des vidanges» de Zhom. Il y a quatre choses et demie qui me font rire en ce bas monde et son blogue en est une des deux (ben quoi? Moi aussi j'ai le droit!).

Personnellement, je pense que c’est sûrement une blague ou bien à la limite, l'oeuvre d'un génie de l’absurde. Par contre, ma blonde m'a déconseillé d'aborder le sujet si je venais à rencontrer l'auteur en question.

Pfff... Mais qu'est-ce qu'elle connaît à l'art?





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17 août 2007

Police! À l'aide!

J'ai besoin d'aide pour une police...






Quelqu'un connaît cette police?

J'arrête de demander ensuite...

13 août 2007

Sam à la plage

Come on! On sait tous que Sam ne va pas à la plage. C’est l’évidence même: c’est loin, il faut payer et il n’y a personne pour l’emmener.

Donc, cet été, à la pataugeuse, j’ai croisé Sam. Il est assez facile à repérer cet enfant. Il est noir comme la nuit, quoique dans mon quartier, ça passe assez inaperçu. Ce qui le distingue, c’est son aura. Tout est dans la posture, la façon de bouger, le regard. Vous en connaissez beaucoup vous des enfants de 6 ou 7 ans qui ont l’air d’un héroïnomane? Moi, je connais Sam et il est toujours en manque.

En manque de quoi au juste? D’une vraie maman ou tout simplement d’un repas de plus par jour?

C’est moi qui l’aperçois le premier... du moins, je le pense. Il me regarde le regard vide. Sam.

Moi : Hey Sam! Salut!

Lui: ...

Moi : Tu me reconnais?

Lui: ...

Moi : C’est moi, PMT, ton prof de musique.

Sam : Je sais.

Moi : Alors, tu pourrais me dire bonjour.

Sam : Bonjour.

Et il se pousse un peu plus loin.

Wow... comme je suis significatif pour mes élèves!

Je vous avais dit que Sam est passé en classe TC en cour d’année? Même dans une classe pour graves troubles de comportement, c’était un des cas les plus lourds!

Ah... tiens donc. Il s’approche à nouveau.

Moi (en pointant mon fils qui patauge un peu plus loin): Regarde, c’est mon enfant.

Sam : Je sais.

Moi : Il me ressemble tant que ça?

Sam : Y a des photos dans ton classe. (il est anglophone le pauvre)

Il se tire encore une fois et approche une femme rousse et ses deux filles. Elle lui sourit. Il les suit vers le vestiaire. J’ai espoir. Une nouvelle famille d’accueil? C’était vraiment n’importe quoi celle de cette année...
Ceux-là ont l’air bien. Par contre, même si je suis daltonien, je sais que cette rouquine n’a pas engendré Sam. La théorie de la génération spontanée a quand bien même ses limites... J’opte donc pour la famille d’accueil.


Il se pointe à nouveau.

Moi : C’est qui la dame avec qui tu étais?

Sam : Hein?

Moi : Tu étais avec une dame et deux petites filles. Tu les connais?

Sam : Hein?

Moi : ...

Je remarque une plaie sur sa main. Soyons honnêtes. Ce n’est pas une plaie, c’est un trou.

Moi : Ouch! Comment tu t’es fait ce truc?

Sam : Ah... pas grave.

Il gratte un peu son... bobo? Je pose trop de questions. Il préfère donc se pousser à nouveau pour rejoindre une famille asiatique. Ils ont l’air de bien le connaître. Je suis perplexe.

Un peu plus tard.

Moi (à la dame asiatique) : Vous connaissez Sam?

Elle : Yes, yes! Sam!

Moi : I am one of his teacher. You know if he is with that lady over there. (Je pointe la rouquine).

Elle : No, no. He not wit them. He alone again...

Moi : He seems to know many people...

Elle : Yes, yes. Chulch!

Moi : Huh?

Elle : Yes, yes! Chulch! Evely sunday molning chulch! Him comes!

Moi : Ah...

Comme je suis naïf. Sam était seul. Il y a des gens qui naissent seuls et qui risquent de mourir tout aussi seuls. Il ne faut donc pas trop se surprendre de les voir faire la traversée en solo. Il risque d’en avoir besoin dans la vie de «chulch».

Quelle merde...








Prélude de la suite en Ré mineur pour violoncelle seul de Bach
Anner Bylsma, violoncelle







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11 août 2007

Pour qui la bière?

À l'aide!

Il faut que je lise ce fichier.

C'est le livret avec traduction française d'un obscur opéra de Verdi : Le Bal Masqué. Malheureusement, je n'arrive pas à l'ouvrir correctement. Si quelqu'un peut me le convertir en .pdf, je paye la bière!

Quoi? Vous ne buvez pas de bière? Pas de problème, car voici ma blague favorite de Verdi:

Un homme entre chez sa disquaire préférée à la recherche d'un enregistrement rare de l'opéra "Il Trovatore" de Verdi.

L'homme : Bonjour ma chère! Avez-vous «Le Trouvère»?

La disquaire : Non, je n'ai pas Verdi.


***

Charmant hein? Sans blague, j'ai vraiment besoin de ce livret...

En attendant, un peu de Verdi








Sempre libera (toujours libre) extrait de "La Traviata"



C'est elle qui chante. Anna Nebrebko. Selon la légende, elle aurait commencé comme femme de ménage à l'opéra de Saint-Pétersbourg... un truc dans le genre. Avis aux intéressés : toujours libre qu'elle dit. Pfff... Violetta.






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09 août 2007

Hey! Quoi ne neuf?

Eh oui... Je sors tranquillement de ma torpeur estivale. J’ai failli rechuter il y a deux semaines lorsque j’ai croisé Sam à la pataugeuse. J’ai commencé un billet, mais je ne l’ai pas posté.

En attendant la rentrée, je vais mettre en ligne les extraits musicaux de l’an dernier. Pourquoi je fais ça? De la fuite pure et dure. Ben quoi... Il faut vraiment que je recommence à bosser sur le projet de comédie musicale et demandez-moi si ça me tente...

Bien sûr que ça me tente, bordel! Mais pas pendant mon congé.

Les extraits seront donc dans les billets. N'est-ce pas merveilleux tout ça?

Alors, si vous voulez déjà commencer à bénéficier de mon manque de motivation, allez lire et écouter ceci. J’ai posté ce truc bien avant que je ne décide de mettre des extraits sur ce blogue. Il ne manquait que la musique.

À bientôt et gare à toi Claudine Potvin!

Cette subtile plaisanterie était dédiée à La Marâtre et au Prof Masqué. Mais bon, on ne sait jamais...


En passant, si vous êtes un prof qui blogue (pas «un autre prof qui blogue») et que vous aimeriez être dans mes liens, écrivez-moi et ça me fera plaisir.

Oups! C'est déjà l'heure du scotch et de la Kilkenny.









Cheers


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