31 octobre 2007

Théologie 102

Haut-de-forme, perruque blonde, lunette extravagante.

Sous le veston de tuxedo, on devine une chemise espagnole. Le noir s’impose, je suis daltonien.

Ça donne un mélange de Willy Wonka et de Luc Plamondon... En réalité, c’est n’importe quoi, car je n’avais pas vraiment le temps d’être «concept».


J’ai souvent enseigné à l’Halloween, mais c’est la première fois que ça tombe sur une classe TC... Devant moi, une horde de zombies et de vampires. Il y a bien ce clown, mais il a l’air plus diabolique que le Satan de service à ses côtés.

Je sais... J’aurais dû faire quelque chose de différent, une «activité»... Mais dans mon minuscule local, il y a des instruments partout. Ce n’est donc pas évident de faire autre chose que de la musique. De toute façon, je suis prof de musique. Je ne fais pas ça moi des «activités». Je fais de la musique.

Zombie : Heille PMT! En qu'est-ce que t’es déguisé?

PMT : Tu ne me reconnais pas?

Zombie : Huh?

PMT : Le soir, quand tu te mets à genou sur le bord de ton lit et que tu fais ta prière, c’est à moi que tu parles.

Zombie : Huh?

PMT : Je suis Dieu!

Un vampire : T’es même pas Dieu!

PMT : Je le sais... c’est un déguisement.

Zombie : Cool!

PMT : N’est-ce pas?

Le vampire : Oui, mais Dieu y est pas blond.

PMT : Ah non?

Le vampire : Ben non regarde...

Il pointe une affiche au mur.

Zombie : Ben non épais, c’est le Doc Mailloux.














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29 octobre 2007

Le Ritalin : la vérité enfin dévoilée!

Punché comme titre hein?

Je voulais juste vous dire que je me suis renseigné et tout confirme ce que vous pensiez : je suis une nouille et j’écris des conneries.

Si un enfant prend du Ritalin, il n'a pas nécessairement une cote. Dans le fond, c'est logique. Surtout si l'enfant a un déficit d'attention sans hyperactivité. Par contre, s’il est hyperactif (oh! le vilain mot...), en tant qu’enseignant, j’aime bien le savoir afin de mettre en place des moyens qui lui permettront de fonctionner sans s’attirer l’ire du prof, en occurrence moi...

Donc, si l’enfant n’est pas coté, c’est entre les mains des parents...

Je m'excuse de vous avoir enduit d'erreurs. Y a des mouchoirs sur le bureau là-bas...



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28 octobre 2007

ADISQ

Je reçois parfois des courriels où on me demande des trucs. Les gens veulent savoir le titre d’une musique classique dans une pub, quoi écouter d’abord pour s’initier à l’opéra ou même ce que l’organiste devrait jouer à leur mariage...

Ce soir, c’est moi qui cherche des réponses, car je suis en train de me taper le gala de l’ADISQ et je me sens totalement inculte.

Première question :

Est-ce que le groupe Les 3 accords contribue à l’abrutissement généralisé du Québécois moyen ou on est déjà assez cave pour gober leurs textes et acheter leurs disques?

Deuxième question :

Pourquoi tout le monde dit que Patrick Normand est un guitariste génial?

Troisième question :

Y a-t-il un lien entre ces deux questions?

Je suis vraiment sincère en vous posant ces questions. Je joue du pop, mais je n’y connais pas grand-chose... J’ai écouté le gala seulement parce que j’ai le même coiffeur que Louis-José Houde et que j’ai un copain dans Mes Aïeux. Éclairez-moi quelqu'un, je ne comprends pas trop la game...






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27 octobre 2007

Plogue


La fille qui tourne un reportage sur les élèves du projet sur lequel je bosse a sorti un film dernièrement. Comme je suis un bon gars et elle, une humaniste, je suis allé le voir.

Sans blague, je crois que j’y serais allé de toute façon. Vous en avez peut-être entendu parler, le titre c’est Le Ring.

En gros, c’est l’histoire d’un flo issue d’une famille dysfonctionnelle d’Hochelaga-Maisonneuve qui tripe sur la lutte. Le kid fait son possible, mais quand t’as le ventre creux et le coeur brisé, c’est pas facile la vie.

Les acteurs sont super bien dirigés et les images racontent d’elles-mêmes ce que Montréal veut cacher au reste du monde: ses rides, ses cicatrices et ses plaies. C’est un film dur, car on n’a pas d’autre choix que de se dire qu’on est tous un peu coupables. Sans être nécessairement responsable, on est coupable de fermer les yeux. Peu importe, allez-y. Si vous regrettez ensuite, rapportez-moi votre billet au Yulblog et je vous offre un verre. Vous allez voir que je suis vraiment casse-pied en personne...

La question qui revient toujours sur ce blogue : pourquoi je vous raconte tout ça?

Premièrement, comme tout blogueur qui se respecte, je suis imbu de moi-même et j’aime bien ploguer le fait que des cinéastes s’intéressent aux élèves à qui j’enseigne. J’ai bien le droit de triper par procuration, car après tout, le seul show de télé qui voudrait de moi, c’est Transformation extrême.

Deuxièmement, il y a un prof dans le film. Et là, ça n’a pas passé tout de suite dans ma petite tête. L’enfant se pointe à l’école et la prof l’oblige à faire un exposé oral, malgré que le jeune n’est jamais là, ne prend pas sa médication et que ça risque de virer en quelque chose d’humiliant pour lui. L’intervention de la prof est absurde pour quiconque enseigne en milieu défavorisé. C’est venu me chercher.

Y a des profs comme ça? Ouais! Y a des cons partout. Mais ce qui me dérange, c’est que le public aime bien taper sur les profs et vous connaissez la suite...

Par contre, je comprends. Les gens qui font un film ont une histoire à raconter et c’est parfois nécessaire de twister la réalité pour passer le message. Dans ce cas, laissez-moi vous dire que le message passe et pas à peu près. C’est donc correct que la prof du jeune soit une nouille de première.

Quelques petites choses à mettre au clair pour les non-initiés au merveilleux monde de l’éducation.

Le ritalin doit être prescrit par un pédiatre ou un psychiatre. Les histoires de prescriptions présignées dans le bureau de l’infirmière ou dans les poches du directeur, ce sont des légendes urbaines. Quoi? Vous connaissez quelqu’un que le fils de sa voisine et blablabla... Écrivez-moi avec le nom de l’école et de la personne (directeur ou infirmière) qui a fourni la prescription et je vous promets un belle grosse vague. Mais c’est pratiquement impossible... Beaucoup de gens sont tout simplement mal à l’aise de dire que leur enfant a réellement été diagnostiqué. C’est humain, c'est un choix, mais ce ne devrait pas être une raison pour taper sur l’école.

Donc, si un enfant prend du Ritalin, il a nécessairement une côte 12. Il n’est pas obligé d’être dans une classe TC, mais il doit avoir un suivi en psychoéducation. C’est la loi. Quoi? Vous connaissez quelqu’un que le fils de la voisine et blablabla? Effectivement, les parents peuvent signer un refus de service... ça arrive.

Alors, le p’tit prend du Ritalin et est suivi en psychoéducation. Il a donc un PIA: plan d’intervention adapté (anciennement PIP : plan d’intervention personnalisé... héhéhé). Si ça fait deux semaines que maman s’est poussée et que le jeune ne mange pas, si l’hygiène est déficiente et que l’enfant s’absente toujours de l’école, il y aura automatiquement un signalement à la DPJ et les travailleurs sociaux entrent dans le décor.

En passant, on a pas besoin d'une signature des parents pour faire un signalement à la DPJ.

Pourquoi je vous raconte tout ça? Parce que dans le film, on ne le dit pas, on ne le fait pas. C’est correct parce que c’est plate et de toute façon, le système ne fait pas de miracle.

J’en ai vu passer des jeunes comme le héros de ce film et lorsqu’on veut agir, on se rend compte qu’ils ne font que passer. Pas parce qu'on ne fait rien; ils déménagent avant qu'on ait le temps.

J’en ai vu aussi quelque-uns qui s’en sortent. Pourquoi? Parce que l’alarme a retenti assez vite et assez fort.

C’est pour ça que c’est important les films comme Le Ring.


Merci Anaïs.


Pis les autres, grouillez-vous à aller le voir. Ça fait drôle de dire ça d’un film, mais ce coup-là, c’est important!


Et en plus, la musique est très belle quand il se promène en vélo la nuit.









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22 octobre 2007

Anatomie 101

Cet après-midi en quatrième année, on a parlé registre : soprano, alto, ténor, basse et blablabla. Comme exemple, je leur balance toujours le même truc.

Extrait du Requiem de Mozart
Tuba mirum








C’est bien parce qu’il y a du trombone...


Mais non... C’est bien parce que c’est d’abord la basse qui chante, suivi du ténor, de l’alto et ensuite de la soprano. On ne se rend jamais à la fin de l’extrait, car je les sens venir :

«On joue-tu là? C’est pas censé être un cours de musique?»

«Et toi, t’es pas censé être soumis et bien sage si tu ne veux pas couler ton année?»

«On veut jouer!»

Quand même, ça ne sert à rien de les provoquer et en plus, je ne suis pas vacciné contre la rage. Alors, on ne prend aucune chance et on coupe l’extrait après ce qui nous intéresse.

Ensuite, comme je suis juste et bon, on s’est aussi tapé un contre-ténor, une contre-alto et enfin, une soprano colorature. Quand je dis taper, je ne parle pas d’échange de fluide; je veux tout simplement dire qu’on a écouté des extraits musicaux. Avouez que vous êtes déçus...

«On jouera pas aujourd’hui hein? Tu vas juste parler...»

«T’en fais pas, je vais te laisser de l’eau et un peu de bouffe...»

«Hein?»

«C’est long une retenue de quatre heures.»

J’ai toujours rêvé d’être soprano colorature. Et vous?

Le deuxième air de la reine de la nuit
La flûte enchantée, Mozart









Ça, on l’a écouté au complet. C’est quand même moi le boss.

Bon. Ce que je veux vous raconter aujourd’hui, c’est à propos de Babette (c’est un nom fictif, tout comme «Prof Malgré Tout» qui n’est pas mon vrai nom...). Babette est d’origine africaine et issue d’une famille très religieuse. Si je «fake» les noms de ses frères et soeurs, ça donne un truc du genre : Prière, Cantique, DieuTruc et MachinDieu.

Moi qui prévoyais sacrifier un bouc sur l’autel de la musique afin d’assouvir Apollon... À ne jamais faire devant Babette. On fait quoi d’abord? Facile. On parle de couilles.

Couille!

«Vous savez, il y a quelques centaines d’années, les femmes ne pouvaient pas chanter dans les églises en Europe. Qu’est-ce qu’on faisait alors pour les voix de soprano et d’alto?»

«On prenait des enfants?»

«C’était une possibilité. Mais si on voulait plus de puissance ou même pour tenir un rôle à l’opéra?»

« ... »

J’explique alors comment la voix des garçons mue à la puberté. Je parle aussi de poil.

«Alors, qu’est-ce qu’on fait quand on veut une voix aiguë et puissante, mais qu’on ne peut pas prendre une femme?»

«...»

«On prend un petit garçon et on le castre.»

«...»

Pas de réaction.

«Qui a un chat ici?»

Un tas de mains se lèvent.

«Ils sont castrés vos chats?»

Peu de mains se lèvent. La castration n’est pas à la portée de toutes les bourses... et vice-versa.

«Vous savez ce qu’on leur a fait à vos chats chez le vétérinaire?»

«...»

On dirait qu’ils ne sont pas curieux...

«Jadis, il y a longtemps, maintenant, on ne le fait plus, ça fait super longtemps, c’est interdit, n’aillez pas peur, ça ne vous arrivera pas, etc. »

«Quoi?»

«On coupait les testicules des garçons qui chantaient bien»

Je vous laisse imaginer la réaction... héhéhé!

Première question :

«Pourquoi?»

«Pour empêcher la voix de muer. Les hormones qui font ça sont produites dans les testicules.»

Deuxième question:

«PMT... Comment ils faisaient pour faire pipi?»

«Tu fais pipi par les testicules toi?»

Troisième question :

«Ça veut dire qu’ils ne pouvaient pas avoir d’enfants?»

«Effectivement. C’est triste hein? Mais c’est une bonne question.»

Quatrième question :

«Comment on faisait pour choisir les petits garçons?»

«Des auditions?»

Pas certain que ça aurait été un grand succès. Je leur ai fait jouer ce truc :

Cliquez ici

Cinquième question :

«Mais là... si ils ne pouvaient pas avoir d’enfants, pourquoi c’est un enfant qui chante?»

«... Je préfère ne pas répondre à ta question.»

«Pourquoi?»

«Par professionnalisme.»

Et enfin, la dernière question, gracieuseté de Babette:

«C’est quoi un testicule?»


Man... quatrième année...


«Si tes parents ne te l’ont pas appris, ce n’est pas moi qui vais te l’apprendre. Désolé.»

Et là, je sors mon regard qui ne pardonnera pas à celui qui ouvrira sa grande gueule.

«On peux-tu jouer là?»

«Mets-en! Prenez vos baguettes. Mais n’oubliez pas les gars : méfiez-vous des bourses d’études en chant.»

Si y a un élève qui l’a compris, ce n’est certainement pas Babette. Je rigolais seul...






20 octobre 2007

Des fleurs pour Frédéric

La légende raconte que depuis sa mort, il y aurait toujours des fleurs sur le tombeau de Chopin.

Je ne suis allé qu’une fois au Père-Lachaise et il y en avait.


Frédéric Chopin
Nocturne Opus 9 No.2 en Mib majeur








Tamás Vásáry, piano






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18 octobre 2007

Cadeau électoral




Vous savez ce que c’est que ce truc?

Un podomètre. Eh oui! Le machin qui compte le nombre de pas que vous faites.

Tous les profs de la CSDM en ont reçu un. On nous gâte hein?

Je tiens à remercier personnellement tous les contribuables qui par leurs taxes scolaires m’offrent ce charmant joujou. Merci, de tout coeur...


***

Le 4 novembre, il y aura élection scolaire et moi, je ne sais pas pour qui voter.

En début d’année scolaire, on avait 63 élèves au deuxième cycle. Trois classes de 21 élèves? Seulement la première semaine.

Maintenant, on a deux classes de 30 élèves et trois élèves se sont fait mettre à la porte. Ils doivent fréquenter une autre école. Maximum 30.

Le 4 novembre, il y aura élection scolaire et moi, je sais pour qui ne pas voter.

J’vous dirai c’est à combien de pas de chez moi...





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14 octobre 2007

Super bon pédagogue

En camping cet été, mon «ami» Martin a expliqué à Fiston que rouge, c’est jaune et qu’en réalité, jaune, c’est rouge.

Martin est tellement un bon pédagogue que depuis ce jour, Fiston confond les deux couleurs.



Attends de voir le cadeau d’anniversaire de ton fils... gnark, gnark, gnark.






***


Je sais... il y a aussi l'explication linguistique. Comme en français, l'accent tonique est toujours à la fin du mot ou de la phrase, les enfants apprennent d'abord la fin des mots.

Par exemple, un hélicoptère devient "coptère" et non pas "héli". Arachide se prononce "achide" et non pas "arach".

Il est donc facile de confondre "ouge" et "jaune" qui sont assez proches phonétiquement.

Autre exemple : Un "pitou" devient un "toutou" et non pas un "pipi".

Vous pouvez donc dire "beurre de cacahouète" sans vous soucier des dégâts collatéraux.



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13 octobre 2007

Autonomie 101

Ce matin, en revenant du parc avec fiston, je croise Sara : une belle grande Congolaise qui fait le projet.

PMT : Salut Sara!

Fiston : CAMION! CAMION! CAMIOOOOOOONNN!!!

Sara : Salut PMT! Ton fils?

PMT ( un doute dans le regard): Ouais...

Fiston : CAMION! TACTREUR! CAMION! TAC-TREEEEEEEEEEUR!

Sara : Il te ressemble...

Fiston : GROS!

PMT : Tu vas où comme ça? Y a pas de messe le samedi.

Fiston : GROS CAMIOOOOOONNN! ROUGE! JJJJJJJJJJAUNE!

Sara : Je vais à mon cours de baptême.


On prétend que les jeunes ne sont pas autonomes. Personnellement, ce sont mes parents qui ont préparé mon baptême. Et vous?

Mieux encore: elle était avec une copine!

Auto-socio-constructivisme religieux.

Conclusion : la réforme, ça marche en enseignement religieux.








J.S. Bach

Magnificat

Peter Schreier











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11 octobre 2007

Vous avez gagné!

La saga des bulletins chiffrés est terminée et vous avez gagné. Ha-ha-ha...

Imaginez la ministre...

«Eh oui, chers parents. Comme vous savez ce qui est bon pour vos enfants et que leur réussite vous tient à coeur, voici donc des bulletins chiffrés.»

En français, pour la compétence «lire des textes variés», les parents comprennent donc mieux la note 75 % que la côte C. D’accord, mais ne rêvez pas en couleur. On ne vous balancera pas un 78.3% pour cette compétence. Ça serait malhonnête. À moins d’un changement majeur, votre petit chéri aura encore 75% à la prochaine étape (si on évalue encore cette compétence). S’il semble s’améliorer, il aura 85%. C’est plus difficile maintenant que les textes sont plus longs? 65%.Vous comprenez? Y a 65%, 75% et 85%. Castor, nuage et godemichet. Ou si vous préférez : C, B et A.

Mais vous voulez une moyenne? Avec des chiffres, on va vous balancer la moyenne de la classe. Avec les mots, on pourrait dire que le castor est dans les nuages quand il pense à son godemichet. Avec des lettres, on vous donne mieux. On vous donne la normale provinciale. C'est à dire C. C'est mieux qu'un moyenne de classe ça...

Revenons à nos moutons. Nous, on a reçu les directives en réunion et je ne me rase plus depuis pour pouvoir bien en rire dans ma barbe...

Mouton, raser, laine, dos, prof, auto-dérision, barbe, Fidel Castro. Concept hein?

Donc, le peuple veut des chiffres?

On lui explique que le développement d’une compétence, ça ne se mesure pas en chiffre.

Pas grave, le peuple veut des chiffres quand même.

On lui explique que le sommatif, c’est dépassé.

S’en fout! On veut des chiffres!

Oui mais, soyons raisonnables...

NON! On veut des chiffres. C’est-tu assez clair? Des chiffres ou on vote pour le p’tit Dumont!

Les nerfs... Vous voulez des chiffres? Alors, en voilà :

A = 90
B = 80
C = 70
D = 60
E = 50

C’est la directive qu’on a reçue.

Maintenant que vous les avez vos chiffres, on peut parler des vraies affaires?









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Décrochage précoce

À propos du décrochage précoce


Dans les médias, on parle des jeunes qui décrochent psychologiquement de l’école dès la maternelle.

Est-ce qu’il y a quelqu’un qui enseigne au primaire et qui ne le savait pas?

Come on... Pourquoi on en parle maintenant? D'après vous?







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09 octobre 2007

Déficit d’attention

Le papa de Saïb :

«Je pense que je souffre d’un déficit d’attention, mais que je ne m’en suis jamais rendu compte...»









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07 octobre 2007

Badineries pour basson solo

Engouement.

Depuis quelques jours, je tombe sans arrêt sur des concertos pour basson. Espace Musique, 93.5 ou Radio-Classique, le même soudain engouement pour l’instrument. Étrange...

C’est quand même sympa le basson. Lors du bac en enseignement, on devait se taper le cours d’initiation aux bois (si notre instrument principal n’en était pas un). Pendant la session, on devait essayer deux instruments. Alors, comme je suis maso, j’ai d’abord choisi le basson.

Échange de fluide.

Comme j’avais déjà terminé tous mes cours de solfège, analyse, harmonie, histoire et instrument principal, mis à part le stage au primaire, c’était une session plutôt tranquille. Je me suis donc mis au basson de façon assez intensive. Je suis comme ça...

Après deux semaines, je commençais vraiment à plafonner. Je n’avais d’autre choix que de repérer la bassoniste la plus cute du département et de l’approcher pour lui demander quelques conseils. La première chose qu’elle m’a demandée, c’est la sorte d’anche que j’utilisais. Je lui montre alors le machin industriel que j’avais acheté chez Archambault. Ça n’allait pas du tout. Les bassonistes n’utilisent pas ces trucs. Ils font eux-mêmes leurs anches. La fabrication et le gossage d’anches représentent environ 50% du temps accordé à la maîtrise de l’instrument! C’est un art en soi.

La charmante bassoniste m’a donc demandé de sortir mon basson (poupée, tu veux voir mon basson?) et pendant que je l’assemblais, elle s’est mis l’anche dans la bouche pour bien l’humecter. Elle me tend alors la chose et me dit : «Prend moi salaud!».

Ben quoi, pas le droit de rêver un peu?

Elle me tend alors le truc et me dit : «Essais ça, elle sonne bien dans l’aigu.».

Eh oui... ce fut notre premier échange de fluide. Mais pas le dernier... J’ai pu essayer une anche qui était géniale pour les basses et une pour les détachés... un truc comme ça. Après quelque temps, je crois qu’elle me trouvait un peu «gossant» (notez la subtilité dans le choix du vocabulaire...). Elle m’a donc recommandé un grand barbu qui supposément gossait de super bonnes anches.

On n’aura jamais si bien dit.

Y a des jours, où on n’a pas le goût de pratiquer. Certains appellent ça le syndrome de l’étui. Une fois l’instrument entre les mains, on est parti pour quelques heures. Parfois aussi, on fait de la fuite. On se trouve autre chose à faire. Alors, il faut se parler. J’imagine un bassoniste :

«Bon... là, il faut que j’arrête de gosser et que je pratique.»

Le rituel

Comme je l’ai mentionné plus haut, dans la même session, je faisais mon stage au primaire. J’ai donc amené le basson dans mes stages pour présenter l’instrument aux élèves. Je sortais une pièce à la fois et j’assemblais l’instrument sans parler. Au début, les enfants ne comprenaient même pas que c’était un instrument de musique. Certains croyaient que c’était un télescope ou même une arme. J’avoue que ça peut faire penser au tireur d’élite qui assemble son équipement. Mais il faudrait être vraiment con pour amener une arme dans son stage. Je ne critique pas la méthode, mais je crois personnellement qu’il est préférable d’attendre d’avoir sa permanence avant d’utiliser ce genre d’outil de gestion de classe.



Formulaire d’auto-évaluation des stagiaires.

Considérez-vous que vous avez une bonne gestion de classe?

«Excellente»

Utilisez-vous le non verbal?

«Beaucoup»

Haussez-vous le ton?

«Pas besoin»

Utilisez-vous la technologie?

«Disons que je suis bien équipé...»

Utilisez-vous la menace?

«Jamais! Mais pour qui me prenez-vous?»


Un peu de musique, bordel










Antonio Vivaldi

Concerto pour basson No.26 (il en a écrit 39!!!) en Do.
Premier mouvement: Allegro

Daniel Smith, basson
English Chamber Orchestra, sous la direction de Philip Ledger

Le mec s’envoie aussi le continuo au clavecin en dirigeant... Et ma blonde qui dit que les hommes ne sont pas "multi-tâches"... Pfff...


Petite coda

L'autre jour à la radio, l'animateur expliquait que vers 1650, le basson fut très en vogue et que beaucoup de compositeurs lui dédièrent des concertos. Il se demandait pourquoi Vivaldi a attendu beaucoup plus tard pour en écrire.

Réponse : Parce qu'il n'était pas encore né.

Ensuite, il se disait qu'au nombre de concerto que Vivaldi a consacré à l'instrument, il devait avoir un bon ami qui en jouait.

Réponse : Il était responsable d'un d'orphelinat pour jeunes filles. Elles étaient cloîtrées et recevaient une éducation musicale poussée. Le basson était un des instruments enseignés. Il fallait renouveler le répertoire.

Peuvent pas engager des musicologues à la place de wannabe du star system?





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05 octobre 2007

Petit déjeuner non compris

C’est important d’avoir des choix musicaux conséquents dans la vie. Par exemple, un samedi matin, pour ingurgiter des montagnes de croissants au beurre, pourquoi ne pas écouter Im Gegenwärtigen Vergongenes de Schubert (le passé envahit le présent... un truc du genre)?

Par Die Singphoniker







Succulent.


Petit déjeuner non compris...


Et comme je vous aime bien, j'en balance un a capella comme extrait du moment.








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A nigh at the opera (part II)

Je vous ai parlé plusieurs fois de Fille Probophobique. Ici, ici et ici.

Ce soir, à l’opéra, elle était a mes côtés. Dans le premier acte, il y a une petite pause de 2 minutes.

Fille Probophobique : PMT?

Moi : Oui Fille Probophobique?

Croyez-vous vraiment que je l’appelle comme ça? Vous seriez surpris...

Fille Probophobique : Je trouve ça vraiment beau... trop beau!

Je me dis qu’elle en met un peu...

Fille Probophobique : Surtout quand Gustave parlait d’Amelia...

«tu es mon étoile, la seule que ne détient pas le ciel.»



En plein dans les dents de Prof Malgré Tout!

Je viens de me faire une amie.


***

Il est tard... passé minuit. J’ai reconduit le dernier élève (Wannabe) à 23h53... ouch.

Moi : Héhéhé... elle est sympa Fille Probophobique. Je trouve qu’elle a changé.

Wannabe : Ouais! Est comme pas pareil comme avant tsé...

Moi : C’est exactement ça que je voulais dire... Elle est moins peureuse. Tu te souviens quand je vous faisais entendre le Roi des Aulnes de Schubert?

Wannabe : Hein?

Moi : Ben oui... le truc avec le gars à cheval.

Wannabe : On n’a pas écouté ça...

Moi : Vraiment? Tu devais être absent. Il faut absolument qu’on se tape ça au prochain cours! À la fin, c’est génial... l’enfant est mort!

Wannabe : Ah!!! Ça! L’espèce de Bonhomme Sept Heures!

Moi : Oui!

Wannabe : Ayoye... J’ai été tout croche pendant quatre semaines après avoir entendu ça.

Moi : Come on... Fille Probophobique peut-être, mais pas toi...

Wannabe : Heille! On était en maternelle.

Moi : Impossible, vous étiez en quatrième année.

Wannabe : En première!

Moi : Impossible.

Wannabe : Maternelle ou première... je te le dis. J'ai vraiment eu la chienne.

Moi (dans le doute): T’es sérieux?

Wannabe : Non.



Petit salaud... Tu m’as bien eu.




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04 octobre 2007

A night at the opera

Ce soir, je retourne à l’opéra. Mais attention, pas avec ma blonde, ni avec la vôtre. J’y vais en compagnie de certains de mes charmants élèves. Yep...

On ne parle pas ici d’une matinée symphonique ou d’une répétition générale devant public. On parle de la vraie affaire. Une soirée à l’opéra avec les messieurs en smoking et les madames en belles robes de princesse. Hum... j’devrais peut-être me raser.

J’ai déjà mentionné un documentaire sur les trucs qu’on fait avec les jeunes. Les réalisateurs ont sélectionné des élèves qu’ils suivront plus particulièrement tout au long de l’année. Comme cet année dans le projet, on adapte l’opéra «Un bal masqué» de Verdi et que cet opéra est présenté ce soir, pourquoi ne pas amener les gamins le voir et filmer leur réaction? C’est quand même pertinent.

En passant, tous les enfants du projet (une centaine) assisteront à un opéra cet année Par contre, pour toute sorte de raisons, pas celui-ci. Nous irons voir «Le Barbier de Séville». C’est quand même mieux que de faire venir un clown avec des ballons...

Pourquoi je vous raconte tout ça? Le nombril, man...

Je me regarde le nombril. C'est ça un blogue. Tu regardes ton nombril et t'en parle. J'assume.

De la dizaine d’enfants sélectionnés, deux ont dit qu’ils n’étaient pas intéressés. Pas de problème les boys. On est même content que vous nous le disiez maintenant. C’est mieux pour tout le monde, surtout pour la soprano avec quelques livres en trop...

Ce qui me trouble, c’est que plusieurs enfants sont super motivés à venir, mais leurs parents refusent. Je sais... ça va finir tard. On les ramène à la porte devant chez eux après le spectacle et de toute façon, ce sont des jeunes qui se couchent déjà plus tard que la majorité de leurs profs.

Ils ont quand même bien digéré le refus de leurs parents. L’habitude.

C’est triste, mais c’est comme ça. Problème de confiance.

J’ai enseigné à la grande soeur et je connais votre enfant de 6e année depuis la maternelle. Je ne serai pas seul. Avec moi, y a le directeur du service de garde qui est coordonnateur du projet et deux autres profs. Nous sommes pères de famille et en couple. Les mêmes jobs, les mêmes blondes, les mêmes enfants depuis pas mal d’années. Pas de casier judiciaire et si j’ai le temps de me raser, pas de barbe ni moustache.

En plus, il y a une équipe de tournage avec nous. Si on fait une connerie, vous l’aurez sur film!

Mais... nous sommes des étrangers.

C’est vrai! C’est quoi notre problème de vouloir amener des jeunes à l’opéra? C’est louche quand même. On prend notre pied en les cultivant? Méchante gang de pervers...

Plus ça approche, moins d’élèves peuvent venir. Les parents changent d’avis... Ils ne sont pas sûrs. On essaie de les remplacer à la dernière minute, mais ce n’est pas si évident que ça.

Et vous, laisseriez-vous votre enfant aller voir un opéra avec des profs? En passant, on a des billets au parterre. C’est environ 85$ le billet... Ce sera même possible de voir un acte des coulisses. On a des plugs... Je n’ai jamais fait ça avant. Vous?

Je vis sur une autre planète, hein?


Mise à jour : Je viens d'apprendre quels élèves m'accompagneront. Parmi eux, nul autre que Fille Probophobique!!! Yeah!

Dis-moi Fille Probophobique, es-tu nerveuse pour les chanteurs?

Le pire, c'est que depuis le début de l'année, je l'aime de plus en plus... Mais elle est de moins en moins probophobique.

Mais... on ne sort pas la probophobie de la fille en un été!




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03 octobre 2007

Pour une nouvelle loi

Entre le CPE et le boulot, j’aime bien arrêter au dépanneur en vitesse pour prendre un deuxième café. La qualité de mon enseignement passe entre autres par là.


Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’aimerais bien si... que dis-je j’aimerais bien si? J’EXIGE une nouvelle loi!

Ouais!

On n’a pas le droit d’acheter de la bière après 23h00? Alors, pas le droit d’acheter des gratteux et autres billets de loterie avant 9h00.

Ça m’énerve... Ils en veulent toujours un de plus... Ça ne finit pas. Y a des gens qui travaillent, bordel.

On ne peut pas faire ça? Alors, qu'on les laisse acheter de la bière toute la nuit et ils ne nous les casseront pas le matin.





Aucune personne bénéficiant de l’assistance sociale n’a été blessée avant, pendant ou après l’écriture de ce billet.






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01 octobre 2007

Il ira loin

À la fin du cours, même si ton équipe n’a pas gagné le collant, tout n’est pas encore perdu.

Blondinet : Hey PMT, t’as quel âge?

Moi : 39 ans.

Blondinet : Wow! T’es jeune.

Moi : Tiens, un collant pour toi.



Il devrait faire de la politique.





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