05 octobre 2007

A nigh at the opera (part II)

Je vous ai parlé plusieurs fois de Fille Probophobique. Ici, ici et ici.

Ce soir, à l’opéra, elle était a mes côtés. Dans le premier acte, il y a une petite pause de 2 minutes.

Fille Probophobique : PMT?

Moi : Oui Fille Probophobique?

Croyez-vous vraiment que je l’appelle comme ça? Vous seriez surpris...

Fille Probophobique : Je trouve ça vraiment beau... trop beau!

Je me dis qu’elle en met un peu...

Fille Probophobique : Surtout quand Gustave parlait d’Amelia...

«tu es mon étoile, la seule que ne détient pas le ciel.»



En plein dans les dents de Prof Malgré Tout!

Je viens de me faire une amie.


***

Il est tard... passé minuit. J’ai reconduit le dernier élève (Wannabe) à 23h53... ouch.

Moi : Héhéhé... elle est sympa Fille Probophobique. Je trouve qu’elle a changé.

Wannabe : Ouais! Est comme pas pareil comme avant tsé...

Moi : C’est exactement ça que je voulais dire... Elle est moins peureuse. Tu te souviens quand je vous faisais entendre le Roi des Aulnes de Schubert?

Wannabe : Hein?

Moi : Ben oui... le truc avec le gars à cheval.

Wannabe : On n’a pas écouté ça...

Moi : Vraiment? Tu devais être absent. Il faut absolument qu’on se tape ça au prochain cours! À la fin, c’est génial... l’enfant est mort!

Wannabe : Ah!!! Ça! L’espèce de Bonhomme Sept Heures!

Moi : Oui!

Wannabe : Ayoye... J’ai été tout croche pendant quatre semaines après avoir entendu ça.

Moi : Come on... Fille Probophobique peut-être, mais pas toi...

Wannabe : Heille! On était en maternelle.

Moi : Impossible, vous étiez en quatrième année.

Wannabe : En première!

Moi : Impossible.

Wannabe : Maternelle ou première... je te le dis. J'ai vraiment eu la chienne.

Moi (dans le doute): T’es sérieux?

Wannabe : Non.



Petit salaud... Tu m’as bien eu.




...

8 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai lu tous les post précédents concernant cette jeune fille et je me permets de vous raconter une anecdote qui prouve qu'il y a aussi des parents (et même des enfants) cultivés et des profs tarés.

Il faut dire que la scène s'est passée en France, il y a 15 ans, lors d'une de ces après-midi où les parents peuvent rencontrer individuellement chaque prof de leur enfant. Il y a toujours plein de parents qui attendent devant la salle où se trouve le prof de maths et le prof de Français et jamais personne qui va voir le prof de dessin ou celui de musique. Moi, justement, j'allais voir le prof de musique.

Moi : Ma fille m'a dit que vous leur faisiez chanter "Cécile, ma fille" de Claude Nougaro.
Prof (un jeune roux avec un teint de roux) : Oui, c'est une très belle mélodie, un très beau rythme.
Moi : Ma fille connaissait bien cette chanson. Elle m'a montré la photocopie du texte et elle me dit que vous avez fait exprès de tronquer deux couplets et d'en faire un seul avec les deux. Je ne comprends pas : le texte ne veut plus rien dire.
Prof : Oui mais non, mais c'est parce que certaines choses pouvaient les choquer.
Moi : hein !
Prof : Oui.
Moi (sortant la photocopie et me chantant mentalement le texte) : Vous avez changé bouche par joue mais ça ne rime plus, "un baiser sur ta bouche", c'est choquant un père qui embrasse son bébé de 6 mois sur la bouche ! A oui et puis quand il évoque les futurs amours de sa fille vous avez mis deux vers qui n'avaient aucun rapport pour "Des mots doux sur tes hauts et des mains sur tes bas".
Prof (rouge écarlate, je vous avais bien dit qu'il avait un teint de roux) : Oui, vous comprenez ça pouvait les choquer.

Je ne l'ai pas traité de "puceau", c'était absolument inutile. J'ai essayé de lui expliquer que ce qui avait choqué ma fille, c'est qu'elle avait essayé de comprendre ce qu'il pouvait y avoir de choquant dans ces vers, mais peine perdue. En revanche, je crois qu'il a été impressionné par ma grande sortie sur le droit moral de l'auteur (ici Nougaro) et le fait que ce qu'il avait fait était contraire à la loi !
On se venge comme on peut de la bêtise humaine.

La Marsouine a dit…

J'ai à pensé à vous hier soir, PMT. Il y a quelques semaine, ma maman m'a appelé pour me demander si l'Élu et moi voulions acheter des billets pour aller avec elle et ma grand-mère voir Gilles Vigneault et les Charbonniers de l'enfer au Grand Théâtre. À 60$ le billet, ça ne fitait pas dans notre budget, à notre grand regret.


Toutefois, le hasard faisant bien les choses, mon employeur a reçu quelques paires de billets de courtoisie, qu'il a fait tirer parmi les employés. Devinez qui a gagné?

Bref, nous étions au grands théâtre devant ce monument, ce monstre de talent, cette montagne d'histoire qu'est Gilles Vigneault. J'avais presque envie de pleurer tellement ses textes me ramène à un folklore qui persiste à l'occasion dans mon île natale. Mais à la fin, quand il a entonné Gens du pays, que j'ai pensé à René (Lévesque) et aux autres qui, la peine dans le coeur, l'ont chanté après avoir perdu le référendum.... j'avais un gros motton.

Cet homme fait partie de notre patrimoine, peu importe notre allégeance politique. C'est l'histoire qui vit, c'est du talent brut, c'est, pour paraphraser Richard Boisvert (Soleil), un rappel de ce que nous sommes en tant que peuple et ça nous redonne envie d'en être fiers.

Tout ça pour dire que j'ai pensé à vous et à votre amour de l'Opéra et je me suis dit que Vigneault et les Charbonniers de l'enfer, c'en est l'équivalent québécois, tant par la voix que par l'émotion.

Prof Malgré Tout a dit…

Ce n'est pas fort effectivement.

J'ai déjà fait "le petit roi" de Ferland avec les enfants. J'ai changé "je ne fais plus l'amour de la même manière" par "je ne vois plus l'amour de la même manière".

Dans "le vieux dans le bas du fleuve" de Mandeville, je change "un beau matin y a dit calvaire" par "un beau matin y a dit joualvert" (juron québécois)

Quand on fait "le déserteur" de Vian, on fait la version soft.

J'informe toujours les élèves des changement et ce n'est jamais arrivé qu'un élève chante la version originale. Il faut dire que j'enseigne au troisème étage... Y a pas de chance à prendre. Faut pas me chercher...

La seule connerie qu'ils me chantaient, c'est dans "La vie en rose" de Valliquette (pas du tout la même que Piaf). À la place de "un peu plus de musique, un peu moins de plastique", ils disaient "un peu plus de musique, un peu moins d'arts plastiques". Et je les engueulais assez solide, parce que si y a des profs cons, ce n'est certainement pas notre prof d'art qui est excellent. Je pense qu'ils tripaient plus sur le jeu de mot que sur la signification et qu'ils voulaient se faire du capital politique auprès de moi....

Ils n'ont rien compris.

Prof Malgré Tout a dit…

La Marsouine : Vigneault n'a rien a envier à l'opéra.

Prof Malgré Tout a dit…

Hérisson : Ce n’est effectivement pas de Fille Probophobique. Elle l’a lu sur l’écran en version surtitrée. Mais elle l'a quand même retenu... J’ai le livret en français et ce n’est pas si bien traduit.

En italien :

Ma la mia stella è questa,
che il ciel non ha!

À l’opéra de Montréal, je trouve toujours la traduction française plus poétique et fidèle au livret que celle en anglais.

Yeah!

Prof Malgré Tout a dit…

Anonyme : Je viens de vous relire et je me bidonne...

"Des mots doux sur tes hauts et des mains sur tes bas"

C'est quoi ça? Tu dis à la fille qu'elle a un beau décolleté en lui tripotant le popotin?

Anonyme a dit…

Prof Malgré Tout`

Je viens de lire ton commentaire, en haut du mien et je me tords de rire. Si tu entends la sirène, c'est que les voisins ont appelé la police.

Zed :-)

Pacha a dit…

Je l'aime bien , ce petit garçon...