14 décembre 2011

Conjoints de fait

PMT : Alors, c'est quoi une note conjointe?

ÉLÈVE : C'est comme que a vit avec l'autre, mais y sont pas mariées.

PMT : ...

ÉLÈVE : ...

PMT : Tu me niaises, hein?

ÉLÈVE : D'après toi?

PMT : Oui?

ÉLÈVE : Non, j'étais sérieux!

PMT : Come on...

ÉLÈVE : OK, je te niaisais.

PMT : Merci... j'ai eu peur.

ÉLÈVE : C'est correct.

Donc, si je comprends bien, un élève me niaise en pleine face et moi, je le remercie. En fin de compte, j'suis peut-être un peu moins d'accord avec la création d'un ordre professionnel.




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05 décembre 2011

Canon

Non, je ne parle pas d’une collègue.

Pour le projet, je fais écrire composer des mélodies aux enfants. Y en a un qui, sans le vouloir, m’a fabriqué un presque canon. Je n’ai eu qu’à changer une note.




Je lui annonce la nouvelle en lui expliquant que je n’ai changé qu’une note pour que ça fonctionne. Y a un bout en train qui se pointe.

BOUT EN TRAIN : T’as gardé ma mélodie?

MOI : Non.

BOUT EN TRAIN : Pas grave. Je lui ai donné une note pour sa mélodie.

MOI : Un do?

BOUT EN TRAIN : Oui! C’est ça!

MOI : C’est la note que j’ai changée pour un ré...

On s’aime bien quand même.





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04 décembre 2011

Lâche tes boules!

J'avais oublié celle-là :

PMT : Lâche tes boules!

À une grande de sixième en plus. Et non, je ne parlais pas de Noël.

Vous savez, les boules au bout des mailloches de xylophone? Ça m'énerve quand ils jouent avec.

Parfois, faut que ça sorte. Au moins, je feelais plus cheap qu'elle après.





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02 décembre 2011

Mozart, sa soeur et les cordes

On parle de la famille des cordes :

MOI : Dans la famille des cordes, plus c’est gros, plus c’est grave.

ÉLÈVE : Dans ma famille, c’est pas grave d’être gros.

Sur le même sujet :

MOI : Et celui qui joue du violon, c’est?

ÉLÈVE : Un violeur.

Le portrait de Mozart en main, je fais la gaffe de dire qu’il avait une soeur. Un élève est vraiment mêlé, alors...

ÉLÈVE : Mozart et sa soeur?

MOI (brandissant le portrait) : Tu vois combien de personnes, toi?

ÉLÈVE : Deux.

MOI : Deux? Comment ça, deux?

ÉLÈVE : Oui, toi et Mozart.

Si je les inventais, il y en aurait plus.

Bon week-end.







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26 novembre 2011

La musique au primaire

MOI : Hey Fiston! Tu avais musique aujourd’hui?

FISTON : Heu... oui.

MOI : Et qu’est-ce que vous avez fait?

FISTON : J’m’en rappelle plus!

Classique.

MOI : Eille...

FISTON : Heu... Ah oui, je m’en rappelle... j’avais oublié.

MOI (à part) : Bullshit.

FISTON : On a dessiné.

MOI : Dessiné? Des notes? Des clés de sol?

FISTON : Non... un sapin.

Et après ça, on nous demande de défendre la place de la musique dans les écoles. Ça sacre en mautadine dans ma tête. Le pire, c’est que j’ai l’impression que Fiston est très mal à l’aise de me dire que son cours de musique est super poche, étant donnée ma profession.


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23 novembre 2011

Rougeole?

« Pour les personnes qui refusent la vaccination, parce que la vaccination n'est pas obligatoire, on leur demanderait de s'exclure de l'école, c'est-à-dire pour toute la période - qui peut être de deux semaines - pour ne pas qu'ils retransmettent l'infection. Et ça vaut autant pour le personnel que les enfants », a ajouté le Dr Richard Lessard.

Source : http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2011/11/22/008-rougeole-epidemie-campagne-vaccination.shtml

C'est étrange, mais j'ai l'impression que certains membres du personnel seront encore plus convaincus que la vaccination est dangereuse...




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17 novembre 2011

Rencontre de parents

LUI : Bonjour.

MOI : Bonjour.

Poignée de main

ELLE : Bonjour.

Poignée de main.

MOI : Vous êtes les parents de...?

LUI : Rodrigo.

MOI : Ah oui. En deuxième année.

ELLE : C’est ça.

MOI : Vous avez des questions?

LUI : Il a eu 75%.

MOI : Oui.

LUI : Et heu...

MOI : Vous aimeriez savoir comment on fait pour avoir plus?

LUI : Oui.

MOI : Avant de commencer, croyez-vous qu’il comprend bien tout ce qu’on lui dit en français?

ELLE : Oui.

MOI : D’accord. C’est que parfois, il semble ailleurs. En passant, vous avez eu le mot dans l’agenda?

ELLE : Le coup de poing sur l’oeil?

MOI : Coup de poing sur l’oeil? Non, ce n’est pas arrivé ici. C’était à propos de la morsure.

LUI : Morsure?

MOI : Oui, votre fils a mordu un autre enfant durant un cours.

EUX : ...

MOI : C’était dans son agenda. Mais rassurez-vous, il ne l’a pas blessé. Je pense qu’il voulait seulement exprimer quelque chose... peut-être de l’engouement. Je ne suis pas certain. C’est assez rare qu’un enfant en morde un autre en musique, alors j’ai du mal à expliquer le phénomène.

Faut bien les déstabiliser un peu pour préparer le terrain pour le punch final.

Moi : Mais tout ça n’a rien à voir avec les résultats. En fait, votre fils est en deuxième année et j’ai certaines exigences sur la production des sons et bla bla bla...

Je vous évite les détails.

ELLE : Ça m’étonne qu’il ne réussisse pas mieux. Son père est musicien.

MOI : Ah! Vous êtes musicien! De quel instrument jouez-vous?

LUI : Du piano.

MOI : Classique, jazz, pop?

LUI : Un peu de tout.

MOI : Et votre fils, vous faites de la musique avec lui?

LUI : Non, ça ne l’intéresse pas.

MOI : Vous savez, j’ai un fils en première année. Il préfère le sport et l’ordinateur.

Voilà! J’ai droit à un sourire.

LUI : Ah! C’est comme nous. L’ordinateur...

MOI : Mais pour jouer à l’ordinateur, il doit faire au moins 15 minutes de piano...

LUI : Oh...

Fin du sourire.

MOI : Mais vous savez quoi?

EUX : ?

MOI : Il a eu la même note que le vôtre en musique.

LUI : Vraiment?

J’aurais aimé prendre sa photo à ce moment. Une sorte de triomphe perplexe... fascinant.

MOI : Oui. Je n’ai pas rencontré le prof, mais j’imagine qu’il ne l’a pas bien évalué. Mais ce n’est pas très grave. Mon fils n’a pas besoin de connaitre sa note en musique et l’important, c’est qu’il continue à aimer l’ordinateur. Comme ça, il va continuer à travailler le piano...

Étrangement, ils sont sortis de mon local, plutôt satisfaits.

MOI : Muhahaha! ***tonnerre, éclair et accord de septième diminuée (à l’orgue, si possible)***











Je tiens à remercier Dieu ou tout autre être responsable de la venue de ce charmant couple à la rencontre des parents.

Sérieusement, j'adore rencontrer les parents des élèves, répondre à leurs questions et leur montrer ce que je fais en classe. Dommage qu'on doive évaluer. Ça gâche tout.




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11 novembre 2011

Cordonnier mal chaussé.

Bienvenue sur le blogue de PMT : Père Malgré Tout. Je sais; je croule sous l'originalité.

J'ai la chance d'avoir un p'tit garçon qui est très fort en académique. Je viens de recevoir son premier bulletin et c'est confirmé... sauf avec les spécialistes.

Ah! Les maudits spécialistes.

Bon... en anglais, je peux comprendre. Nous sommes dans un milieu assez bilingue et l'anglais avec les enfants, contrairement au Québécois moyen, c'est en bas de ma liste de priorité. On va travailler là-dessus.

Puis, y a la gym. Étonnament, il a obtenu beaucoup plus qu'espéré.

En art plastique, c'est son truc. Pas très bon dans le figuratif, mais la forme, les textures, l’originalité, tout le reste est là.

Et puis en musique...

Fiston joue du piano depuis mars dernier. Ce n'est pas un génie, certes, mais il a un métronome dans le derrière. La pulsation, c'est son truc. Même très lent. De plus, il est hyper original pour trouver de nouvelles articulations. Trop de Glenn Gould au berceau. Il n'a pas une voix d'ange, mais il adore chanter. Beaucoup plus que la moyenne des garçons. C'est un bon petit musicien.

J'vous ai dit qu'il joue du piano?

Il peut reconnaitre pas mal d'instruments à l'audition, connait beaucoup de répertoire pour son âge, a l'esprit autant ouvert face à l'opéra qu'à Métallica, mais il ne lève pas le nez sur À la claire fontaine.

Dans ma classe, après quelques cours pour s'ajuster, il pourrait suivre assez facilement  les troisième ou les quatrième année.

Le piano, c'est important pour moi.

Ce ne sont pas les p'tites bolles qui jouent du piano ou du violon. Ce sont les enfants qui jouent du piano ou du violon qui deviennent des petites bolles. Je ne veux vraiment pas en faire une bête de cirque ou assouvir mes passions personnelles à travers lui. J'veux juste le développer au max. J'vous l'dit : ça fait des bolles! Vous n'avez qu'à demander à votre médecin. Il vous répondra qu'il n'en a aucune idée, mais qu'il a fait quinze ans de piano...

Pourquoi je vous raconte ça? Ça va de soi, non? La matière la plus faible de fiston à l'école, c'est la musique, et de beaucoup. Il est nettement en dessous de la moyenne...

Comment je prends ça?

Gnark gnark gnark! Mon plan fonctionne à merveille! Il a obtenu la plus haute note possible en mathématique et en français!

Muhahahaha!

Tu veux jouer à l'ordi? Alors, pratique ton piano! ***tonnerre, éclairs et accord de 7e diminuée à l'orgue*** Muhahaha!



Mais vous me connaissez... dans le fond, je me dis... Allez, ne soyez pas timide, qu'est-ce que je me dis?



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03 novembre 2011

Test...

Étrange, on ne peut lire qu'un message sur la page d'accueil du blogue ce mois-ci.


Serait-ce un signe?







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Almaviva

Cette année, on adapte Les noces de Figaro.

Ouch... Je ne le savais pas encore quand j'ai écrit le billet sur la sexualité des barytons.

Peu importe, dans notre adaptation, Almaviva sera ferme avec les hommes et mou avec les femmes!

Ou serait-ce le contraire?





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Les taches de vin

Parfois, quand un accord résonne encore à la fin d'une chanson, ou dans un pause entre deux couplets, on tend la main maladroitement vers la coupe.

Elle sont déjà loin les taches de café sur les suites de Bach et les valses de Barrios. Je doute même qu'un jour, j'y repose mon regard.

Je me contente de textes qui racontent toujours la même histoire sur des accords qui malgré leurs parures, sont de vieilles connaissances.

Je me contente de rouge.

Je suis faible, usé.

Cette musique est la putain que je me paye, car je n'ai plus la force de m'investir. Pourtant, dans ses bras, c'est le même souffle qui m'anime.

La même soif.

Au réveil, elle est souillée de rouge...

Ultime dithyrambe.





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Argh...?

À suivre.






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Vocabulaire disciplinaire

En première année, les élèves apprennent plein de nouveaux mots : croche, noire, blanche, crescendo, etc..

Hier, les trois mots étaient ligne, espace et portée. Donc, tout au long du cours, je les inonde de lignes, d'espaces et de portées. À la fin du cours, je vérifie si ça colle.

PMT : Alors, les cinq lignes où l'on place les notes, c'est la...?

UN ÉLÈVE : Bordel?




Bordel, c'est masculin.




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Moi, je cherche le trouble?

Voyons donc...

Mais voici le bout que je ne montrerais pas aux élèves.






Et une version softcore






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Netrebko, encore.

Que voulez-vous? Je l'aime.

Bon... Ça à l'air que même si je dois faire adapter Les noces de Figaro aux élèves cette année, je suis indigne d'y assister. Y'avait pas de billets pour moi. Donc, à défaut de m'effondrer dans un coin à sucer mon pouce en position fœtale, je me tape des dvds de la chose.

Par "la chose", je veux dire l'opéra de Mozart et non pas le film des années 80 qu'ils viennent de reprendre... Même moi, parfois, je doute.

Et je suis tombé sur la version d'Harnoncourt en 2006 à Salzbourg.



Ce n'est pas Anna qui chante cet air, mais l'idée du double de Chérubin en Cupidon...

Et l'avantage, c'est le fast foward sur les récitatifs. Ça a tellement mal vieilli et on peut quand même lire les sous-titres.

Délicieux ce pouce...




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Parlons Barberine

On définie toujours les personnages avant d'aller plus à fond. Je suis justement en train d'écrire aux profs du projet.

"Et y a aussi Barberine qui est encore toute vierge... On se la  fait comment?"



Devinez d'où lui vient son nom...

Bah... J'ai changé le courriel.






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26 septembre 2011

Vraiment pas rapport

Hier, je soir zappais allègrement pour éviter les pubs durant "Tout le monde en parle". Je n'aime pas vraiment cette émission, mais j'avais envie d'entendre Duchesneau.

Donc, j'suis là à zapper comme un con et je tombe sur "Occupation double"!

Ce que je trouve bien avec "Occupation double", versus "Tout le monde en parle" c'est que c'est du divertissement qui s'assume tandis que l'émission de Guy A. Lepage est devenu  un genre de messe du dimanche soir. Je trouve regrettable que le public dénigre les hérétiques qui refusent de s'y présenter. Voilà, c’est dit.

Donc, ravissement suprême, je tombe sur "Occupation double". C'est toujours assez drôle, non?  Et là. y a un jingle de l’émission. Voici les paroles : "Dies irae, dies illa".

Bordel... Vous croyez qu'il y a des participants qui parlent latin?

Pour ceux qui n'ont pas fait de chorale : "Jour de colère que ce jour-là".

Bon... Ils voulaient faire tragique. Y a même un thème musicale issue du moyen-âge qui vient avec ça, mais ils se sont garder une petite gêne... une petite géhenne?
C'est à 3:37 dans le cinquième mouvement de cette version de la Symphonie fantastique de Berlioz, mais y a plein d’autres compositeurs qui l’utilisent à toutes les sauces.

Songe d'une nuit de Sabbat (fan d'Ozzy, prosternez-vous!)




Pfff... Dire que j'écoutais ça dans le sous-sol de chez mes parents avec mon chum Desranleau. On n'était vraiment pas proche de se faire des blondes...

Et puis tant qu'à y être, dans le contexte requiem, mais sans le thème de plain-chant, y a toujours Mozart. Désolé, je n'ai plus ma bonne vieille version sur vinyle.



J’vous épargne le Verdi. Trop heavy. Ça ferait fuir nos blondes.




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25 septembre 2011

Rengaine




Un billet...

Pour tout ce que je fais pour la cause, c'était si peu demandé.






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09 septembre 2011

Tellement inévitable.

Ainsi, je passe avec transport du désir à la jouissance, et, dans la jouissance, je regrette le désir.


                                                                                                                                         Faust









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05 septembre 2011

La sexualité des barytons : un paradoxe spatiotemporel.

Vous savez, on déconne souvent qu’un opéra, c’est un ténor qui veut se taper une soprano, mais y a une basse qui ne veut pas.

C’est tellement vrai. Aujourd’hui, pour des raisons strictement professionnelles — c’est tellement mon genre... — je relisais le propos des Noces de Figaro et ça m’a frappé en pleine face : Almaviva est devenu baryton!

N’aillez crainte, chers non-initiés, on n'est pas snob et on va tout vous expliquer. L’opéra Les noces de Figaro de Mozart, ainsi que Le barbier de Séville de Rossini sont tous deux inspirés d’une trilogie de Beaumarchais. Lui, c'est du théâtre qu'il fait.

Le tout se déroule à Séville. Pourquoi Séville? Pour ne pas se mettre dans le trouble. La noblesse n’aime être le sujet de leur sujet. Remarquez, ça aurait très bien pu être Le barbier de Bruxelles

Donc, à Séville, y a ce type, le comte Almaviva et un serviteur très futé qui s'appelle Figaro. Dans le premier volet de la trilogie (Le barbier de Séville), le comte est un bon gars qui veut se faire Rosine, une mezzo. Figaro, lui, est baryton. Il aidera Almaviva à conquérir le coeur de Rosine. C'est joué à l'opéra en 1816 : Il barbier di Sivigia de Rossini. Un délice.

40 ans plus tôt, Mozart composait Les noces de Figaro qui est en réalité la deuxième partie. Et oui, comme dans Star Wars. Sauf que Mozart, aussi génial soit-il, ne peut deviner qu'un autre compositeur portera à l'opéra la première partie. Alors, il regarde son monde et décide: Almaviva sera baryton. Vous vous dites sûrement : «oui , mais il veut coucher avec tout le monde… Il devrait être ténor, non?». Et bien, non. Le ténor est trop naïf. Il a quelque chose d'héroïque… le pauvre. Si tu veux te faire tout ce qui bouge, faut que tu sois baryton. Mais attention : il n'est pas totalement méchant, sinon il serait basse comme Don Giovanni. Malheureusement, la théorie de l’alcool et de la cigarette ne peut être retenue.

Vous êtes toujours là?

Rosine, devenue entre-temps la comtesse Almaviva, a retrouvé sa candeur de jeune fille! Elle est passée de mezzo à soprano. Incroyable, hein? Que voulez-vous? Le comte la délaisse et les choses sont un peu à rebours dans le contexte.

Vous voyez? Tout ça, c'est super logique!

Ah oui… Y a aussi Chérubin qui n’était pas du barbier, mais qui débarque dans les noces. C'est un mec qui veut s'envoyer lui aussi tout ce qui bouge, incluant sa tante la comtesse et femme d’Almaviva. Héhéhé... Mais comme c'est plus un ado qu'un homme, Mozart a décidé que le rôle serait tenu par une mezzo-soprano. Pas de castra… J'vous ai dit qu'il court tout ce qui porte un jupon? Il n’a pas vraiment le casting de l’eunuque. Le plus sympa, c'est qu'à un moment, il doit se déguiser en fille pour arriver à ses fins. On a donc une chanteuse qui joue le rôle d'un gars qui doit se déguiser en fille. Avouez que ça vous excite. Mais c'est tout de même un romantique: quand sa voix muera, il sera ténor… jusqu'à ce qu'il soit blasé, lui aussi.

J’arrête ça là sinon ma blonde va me faire faire des vocalises, question de vérifier quelque chose...

Voici un extrait du barbier. Almaviva se déguise en soldat et fait semblant d'être saoul. Il demande l'asile chez Bartolo, le tuteur de Rosine qui est aussi amoureux d'elle.

Il barbier di Siviglia de Gioacchino Rossini, extrait du premier acte.




Mozart aurait aimé ça.

Ça va toujours pour les tirets?




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04 septembre 2011

Shostakovich, le tofu et les tirets.

Ce midi, en bouffant du maïs et —horreur suprême! — des hot dogs au tofu, on écoutait les préludes et fugues de Shostakovich. Si on avait mangé de vrais hot dogs, on aurait écouté ceux de Bach, mais comme on ne décide pas de tout dans la vie...

Celui en ré majeur est charmant.



C’est Keith Jarret qui joue...

En passant, comment aurais-je dû ponctuer «et horreur suprême, des hot dogs» ? Ça va comme je l’ai fait?

Et je ne vous embête pas avec hot dog, hot-dog ou hotdog...



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03 septembre 2011

Schubert, les oeufs et la modernité

Ne cherchez pas de vrai lien, j'suis en congé aujourd'hui.

Ce matin, en bouffant nos oeufs à la bénédictine, on s’est tapé le trio en mi bémol de Schubert.

Le deuxième mouvement est tellement moderne.




Par le trio Beaux Arts.


Ça pourrait être la bande original d’un film français... ou belge... qu’est-ce que j’en ai à foutre?  Quelqu’un sait comment on accorde «bénédictine» après oeuf? Bénédictine? Bénédictines? Bénédictins?

Ou encore, à la bénédictine?


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30 août 2011

Ils sont parmi nous.

J'ai retrouvé mon ampli et mon livre... au fond du dépôt de l'école dont seulement quelques personnes ont la clé. Il y est d’ailleurs toujours.

Première hypothèse : je suis amnésique et je ne me souviens plus de l'avoir mis là. Pour se faire, j’ai dû demander à quelqu’un (la secrétaire?) de m’ouvrir ledit dépôt, de déposer l’ampli tout au fond où je l’ai retrouvé et ensuite replacer plein de trucs par-dessus. Rien n’est impossible, mais je n’ai aucun souvenir de la chose. C’est possible d’oublier qu’on est amnésique? Si c’est le cas, on devrait nous mettre un petit bracelet ou quelque chose...

Seconde hypothèse : dans la pagaille (j’ai dû quitter l’école très rapidement sans préavis), j’ai laissé l’ampli et le livre dans le couloir et une âme charitable a déposé le tout dans le dépôt. Le hic avec cette hypothèse, c’est que les personnes qui ont la clé du dépôt ont été mises au courant de la disparition de l’ampli et n’ont pas allumé. C'est contagieux l’amnésie?

Troisième hypothèse : «ils» sont parmi nous. Mais qui sont ces foutus «ils»? D’où viennent-ils et bordel, qu’est-ce qu’ils nous veulent? En tout cas, ils n’en n'ont rien à foutre de mon ampli et du «Complete Scores» des Beatles... De toute façon, s’ils sont parmi nous, ils sont capables de repiquer ça tout seuls.

Quatrième hypothèse : je suis cinglé. Mais je pencherais plus pour la troisième hypothèse. Faut pas déconner : je travaille avec des enfants.

Allez, viens Roger, j'ai un truc à te montrer...




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Dédoublement de personalité.

"Un duo, c'est une personne qui joue à deux."


                                                                                      Une élève de troisième






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26 août 2011

Moi, bénévole? Pfff...

C’est tellement le bordel dans mon local... Quand j’suis rentré mercredi, tout était empilé, pèle-mêle. Vraiment... Le *insérer un blasphème de votre choix* de bordel. D’ailleurs, au moment où j’écris ce billet, c’est encore le bordel.

Donc, mercredi matin, resto sur invitation de la patronne. C’est une tradition que je ne comprends pas, mais comme il y a plein de concepts qui restent totalement abstraits pour ma petite tête, je passe à un autre appel.

Ensuite, j’ai environ 90 minutes pour placer mon local et faire du ménage et surtout, constater que je me suis fait voler un ampli et «le» livre des Beatles : The Complete Scores. Bordel... C’est quelque chose comme cent balles chez Archambault, ce livre. Tout y est : si Ringo lâche un «fuck» parce qu’il a échappé une baguette, on saura sur quel temps et sur quelle note! Faut avoir les yeux bridés pour avoir fait ce boulot de repiquage.

Vous vous demandez sûrement ce que ça foutait à l’école durant l’été. En fin d’année, on nous a mis à la porte avant l’heure prévue et nous devions quitter sans nous retourner au risque d’être transformer en statue de sel. J’avais trop de choses à ramener sur trois étages en un seul voyage, alors... vous connaissez la suite.

Quelle merde.

Ensuite, toujours mercredi, en PM, réunion et ensuite une autre petite heure à placer le local. J’suis rester environ une heure de plus que prévu. Je considère que j’ai fait mon bout.

Le lendemain? Et aujourd’hui? Comme le projet n’est pas encore décollé, je ne travaille pas le jeudi et le vendredi. Lundi, c’est la rentrée des élèves.

Pfff.

Étant donné la nature de mon local, je crois que j’étais le seul à ne pas avoir terminé le set up de base en une journée (moins le déjeuner d’accueil et la réunion). Bien entendu, on m’a dit que je pouvais venir le lendemain... bénévolement. Ou alors, on pourrait me remettre mon temps lors d’une journée pédagogique. Et ce que j’aurai à faire lors de cette journée pédagogique? Je le ferai bénévolement de la maison?

 Certes, j’ai plein de défauts, mais je ne suis pas envieux. Mais je l’avoue, je trouvais ça frustrant de voir tout le monde se balader dans l’école, de prendre le temps de jaser, de partir tôt. J’suis pas le genre de prof qui compte ses heures, mais quand la solution c’est de venir travailler bénévolement pendant que tous les autres sont payés, de courir comme un con pour être prêt alors qu’un tas de gens font du social...

Je sais... Tout le monde a rushé comme des cons. C’est un problème de perception. Je me victimise. Mais j’aurais tout de même aimé rusher comme un con avec eux hier et aujourd'hui et surtout, être payé pour le faire.

Sérieusement, je n’ai même pas mon horaire.

Bon, je vous quitte, j’ai une réunion pour le projet. Sur les six personnes présentes, il n’y en aura qu’une qui ne sera pas rémunérée. Devinez qui.

Ça prend vraiment des élèves pour donner un sens à cet job de fou.

Vivement lundi.





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18 août 2011

PMT magasine

Ce matin, je me disais qu’aujourd’hui, je fermais ce blogue une fois pour toutes. Mais bon, avant de faire ça, j’avais quelques courses à faire. Et oui, PMT, c’est aussi Père Malgré Tout et aujourd’hui, c’était même Parent Malgré Tout.

Un père, c’est un type qui deal avec son enfant. Un parent, ça deal avec l’école.

Non, mais c’est quoi l’affaire?

Je cite rigoureusement :

3 Petits cahiers à l’encre, interlignés. (grandeur 18cm x 23cm) (facturé à l’élève)

D’accord, je comprends ce qu’ils veulent. Le format est assez précis pour ne laisser aucun doute, mais qu’est-ce que ça veut dire «facturé à l’élève»? Il en va de même pour les duotangs, qui en passant, sont un vrai casse-tête pour le daltonien que je suis :

Je cite (tout aussi rigoureusement) :

13 Duotang ( 2 rouge, 2 jaune, 2 orange, 2 noir avec pochette, 1 vert, 1 bleu pâle, 1 bleu foncé, 1 gris, 1 blanc ) (facturé à l’élève)

Oui je sais... Il y a certaines règles de base qui ont pris le bord.

Comme j’étais avec mes deux enfants et que l’exorcisme de la plus jeune a échoué, je suis revenu à la maison un peu plus tôt que prévu, sans les noirs avec pochettes et le gris. Vous n’avez pas idée comme ça peut être frustrant pour un daltonien de se retrouver devant un arc-en-ciel de duotangs avec une enfant possédée à ses côtés. Et le plus vieux qui la trouve tout de même assez divertissante...Sale traitre!

Seul, vous dites? Quand elle s’éloignait, je m’écriais intérieurement : «FREEEEEEEDOM!». Mais ma fille à un p’tit quelque chose d’Australien : elle saute partout et revient toujours lorsqu’on la lance au loin pour s’en débarrasser.

Des trucs, quelqu’un?

Sérieusement, je suis sur le conseil d’établissement de l’école où j’enseigne et chaque année, nous approuvons les listes de matériel scolaire. Même un débile profond s’y retrouverait facilement; à condition bien sûr de ne pas être daltonien et accompagné de la stroumpfette sur l’acide.

L’an dernier, j’ai montré les listes de mon école à ma blonde.

Je n’aurais peut-être pas dû.

C’est la même chose pour vous?





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04 août 2011

C'est quoi donc, déjà... ça?

J'écoutais des sonates de Beethoven en faisant le souper (oui Martin, c'est vrai, je te le jure!) et j'ai pensé à vous... oui, vous.

C't'affaire-là, c'est le deuxième mouvement de la sonate No.8 opus 13 qu'on appelle "pathétique".



Yep... Midnight blue, bordel!



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03 août 2011

Flashback

Héhé... Ça fait tellement longtemps l'histoire de la cage et de Celle-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Bloguer-Le-Nom-Pour-Ne-Pas-Nuire-À-Sa-Business.

Le Prof masqué nous donne des nouvelles

Ça brassait sur les blogues dans ce temps-là.





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06 juillet 2011

Adieu la spontanéité.

Je hais lorsque je veux laisser un message sur un blogue de Blogger en tant que Prof Malgré Tout, mais que je suis déjà connecté avec mon compte personnel de gmail.

Normalement, j'efface et je recommence, mais si le blogueur préfère tout lire avant de laisser paraître un commentaire, je ne peux pas et ça m'énerve.

Le plus frustrant, c'est que pour les messages suivants, je vais voir que je suis déjà connecté... C'est seulement pour le premier que je laisse que je me fais prendre. Grrr...

Je comprends que certains blogueurs veulent garder le contrôle sur ce qui est publié sur leur blogue, mais j'décroche. Adieu la spontanéité? Mais j'suis un gars spontané, moi. Alors, adieu.


Faut juste que je me rappelle qui fait ça...




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03 juillet 2011

Moi, facho? Pfff...

MOI : Fiston, j'vais te faire une offre que tu ne pourras pas refuser.

FISTON : C'est quoi ça?

MOI : On laisse tomber la sieste, mais tu pratiques ton piano.

FISTON (il se croit malin...) : Je préfère la sieste.

MOI : Alors, on pratiquera le piano après le dodo.

FISTON : ...






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30 juin 2011

Si ça peut vous rassurer...

J'suis prof au primaire, hein?

Mon fils vient de terminer sa maternelle et j'ai dû appeler à l'école, car nous ne comprenions pas son bulletin. Disons que la secrétaire a pété un plomb à l'autre bout du fil et que j'ai dû la désamorcer par l'humour. Fin d'année pour elle aussi.

Pourtant, c'était tout simple : ils avaient oublié de nous transmettre la légende, mais elle ne savait pas où en trouver une. Elle craignait que j'aille raconter des histoires de légende aux autres parents... ou quelque chose comme ça.

Tout de même, si un prof ne comprend pas et doit négocier un traité de paix avec l'école pour pouvoir obtenir quelques informations, pour monsieur et madame tout le monde, ça doit être drôlement frustrant par moment.

Mais contrairement aux autres parents que j'ai côtoyé, j'ai adoré la prof de mon fils. Entre fachos, faut bien être solidaire.

Bonnes vacances à tous les profs et bon retour au travail aux mères au foyer.

Oups... J'suis mère au foyer cet été...






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28 juin 2011

24 juin 2011

Sans titre : la suite

Je voudrais tout de même apporter un bémol au billet précédent :




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23 juin 2011

Sans titre

Tâchons de terminer l’année scolaire sur une note positive!







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20 juin 2011

Moi, inquiet? Pfff...

J’ai eu une fin d’année plutôt chargée, mais disons que ça fait partie de la tâche :

2 et 3 juin : Prégénérales. Hyper exigeant d'un point de vue cognitif. Je n’ai jamais vu la mise en scène et il n’y a ni décor, ni accessoires... Pourtant, il faut rentrer la musique aux bons endroits, mais surtout en rajouter où il y a des trous. On ajuste le tout en soirée à la maison et avec les élèves pendant le diner et les pauses.

5 juin : Un dimanche. Montage. On prend les instruments, les costumes, les décors, etc., et direction salle de spectacle. On installe le tout. Ça fait une dizaine d’années que je fais ça et ce fut la fois la plus relaxe.

6 et 7 juin : Générales. On voit si ce qu’on a placé en prégénérales tient la route. Assez exigeant aussi. On ajuste le tout en soirée à la maison et avec les élèves pendant le diner et les pauses.

8 et 9 juin : On récolte. On est en spectacle, trois représentations par jour : 10h, 13h15 et 19h30. Environ 4500 ou 5000 spectateurs. Peut-être un peu moins... On essaie de faire dans la qualité plus que dans la quantité. Oui, oui. Y a même des gens bien qui viennent nous voir.

10 juin : Congé, mais je dois aller à la job pour faire pratiquer des classes pour ce qui suit et terminer mes bulletins. Congé?

13 juin : C’est un lundi et j’enseigne. Une journée normale.

14 juin. Trois groupes en avant-midi. Sur l’heure du dîner, j’suis allé chercher les instruments à l’endroit où on répétait. Pas de quai d’embarquement (fermé pour travaux), pas de chariot avec un fond pour transporter l’équipement : 6 claviers, 4 supports de clavier, un kit de batterie assez basic, un gros moniteur (pas une personne... un haut-parleur), deux caisses de lait pleines de gogosses et un sac à dos plein de câbles. C’est étonnant tout ce qui entre dans une vieille Elantra GT! J’n’ai même pas eu à enlever les deux sièges pour enfant...

Toujours le 14 juin : En PM, répétition, puis présentation du gala devant les classes. Je ne participe qu’à trois numéros, mais mes élèves de 5e qui font une version semi-reggae, semi-Orff de Eight days a week torchent vraiment.

Encore le 14 juin : En soirée, gala. J’vous ai dit que mes 5e année sont super bons?

15 juin : J’anime une course de boîte à savon tout l’avant-midi. Je me trouve très drôle au micro, au plus grand désarroi du public, d'ailleurs. En PM, la routine: je suis un simple prof.

16 juin : Congé. Mon contrat du projet est terminé. Je le ferme quand ce projet? Ah oui! Pendant mon diner, le 14. Où avais-je la tête?

17 juin : Remplaçant en art dramatique. Mais que diable allais-je faire dans cette galère? Sans blague, j’adore ça, mais j’ai un chat qui se nomme Scapin. Il fallait que je la plogue.

18 juin : Samedi. J’vous ai dit que la belle-mère est débarquée la veille? Je m’évade dans les travaux sur le terrain et les escapades sportives avec Fiston.

19 juin : Dimanche. Mon premier rôle dans un court métrage de fiction. Petit rôle, mais avec des réalisateurs extraordinaires. J’y joue le chef d’un orchestre de jeune.  Pour ceux qui connaissent le jargon de UDA, c’est un troisième rôle, alors on se calme. Expérience tout de même fascinante. Un journée avec des adolescentes violonistes. Des anges super sympas. À des années lumières de ce que je vis avec ma clientèle. J’en reparlerai un jour. Au moins, la belle-mère était partie quand j’suis revenu à la maison.

En passant, pour ceux qui trouvent qu’on répète sans arrêt dans une classe, allez faire un tour sur un plateau de tournage.

20 juin : J’ai un bouton sur le nez.



C’est le fric. Je sais, il ne faut pas stresser pour ça, mais quand même...

Y a la directrice d’une des écoles du projet qui se charge des budgets et qui n’est pas pressée de me payer. Ils me doivent encore entre autres des journées en septembre 2010... Nous avons une entente claire et ma directrice est au courant et lorsque je me questionnais, elle savait me réconforter :

«Ne t’inquiète pas. J’étais là, avec toi, dans le bureau. Tu vas être payé.»

Je m'inquiète quand même (j'suis rebelle!) et elle me confirme que nous avons bien la même entente. Je lâche donc prise et on recommence le tout un mois plus tard parce que je n'ai pas reçu un rond des montants de l'entente.

Je réécris alors à la directrice concernée et j'ai même parfois une réponse!

Sauf que lorsque j’ai une réponse (c’est environ à tout les cinq courriels que j’envoie), on demeure très évasif et on parle de me payer deux jours en septembre et une journée et demi en juin.

Bordel... Ils me doivent autour de 3000 balles. Ça veut dire deux jours en septembre et tous les putain de vendredis PM depuis septembre. Eh oui, la vieille Elantra GT qui traine encore dans le stationnement les vendredis soirs une heure après la sortie des élèves, c’est la mienne.

Désolé pour cette tranche de vie, mais en enseignement, on ne devrait pas avoir à harceler nos supérieurs pour être payé. C’est souvent le lot des spécialistes et des profs qui sortent des sentiers battus. Alors, avant de chialer que le prof de votre marmaille ne fait pas assez de projet, demandez-vous donc c’est quand la dernière fois que vous avez fait du bénévolat à votre travail ou tout simplement avez été obligé de quêter votre paye ou de faire des menaces pour l’obtenir.

En passant, il se fait certainement mieux que ce que je vis en gestion des ressources humaines.

Donc...

20 juin : Ils me doivent 3000 balles et il ne faut pas que je m’inquiète.

... et j’ai un bouton sur le nez.


... mais faut pas que je m’inquiète.


... il va partir.



D’accord. J’ai confiance en l’humanité... Mais est-ce que je vais être payé?

Pour vous remercier de votre patience, voici un extrait d’un spectacle qu’on a monté il y a cinq ou six ans. On faisait l’adaptation de La clémence de Titus de Mozart. L’action se déroule dans une école et la directrice, madame DuBonSupplice est impitoyable.




Excusez la qualité de l’enregistrement et du mixte. C’était il y a quelques années et je suis un work in progress sur deux pattes.




Épilogue


23 juin : Affichage de poste pour les profs de musique sur la liste prioritaire.




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16 juin 2011

La conscience tranquille

Dès le primaire, certains élèves doivent commencer à être orientés. Ils devront choisir une école secondaire, se préparer pour des tests d’admission, avoir un plan B, considérer un DEP ou même la reprise de la sixième année. Peu importe, le choix est habituellement fait pour le bien du jeune concerné.

Ça, c’est le prof de sixième qui se le tape et ce n’est pas rien. C’est hyper important et les parents ne sont pas toujours d’accord avec ce qu’ils voient quand on leur ouvre grand les yeux. Il y a des déceptions, des annonces déchirantes et des espoirs qui meurent.

Le tout sur un fond d’anxiété...

Mais moi, j’suis spécialiste.

Yeah!

J’n’ai pas à penser à ça, hein?

1 + 1 = ?

Y a un type en sixième, il est beau comme tout. Les filles, surtout celle des autres écoles, craquent littéralement pour lui. Il est plutôt cool avec ça. Il ne crée jamais de faux espoir, mais demeure gentil. Ce type, c’est mon méritas en musique cette année. Il a 12 ans et il est auteur-compositeur-interprète.

Sans blague, c’est vrai. Tu lui donnes le choix entre jouer sur une console de jeux vidéo, glander avec trois ou quatre des plus belles pré-ados du quartier ou repiquer des trucs au piano, gratter le ukulélé ou chanter la guitare au cou, il choisit la musique.

Je le sais, car il était musicien dans le projet... Un excellent percussioniste, mais qui ne peux pas pratiquer quand les autres jouent. Alors, dès qu’il ne jouait pas, il était sur son satané iPod touch. Il l’a lâché seulement au moment où j’lui ai amené mon ukulélé. Depuis, je ne l’ai plus jamais revu avec un iPod touch...

Lui, c’est 1.

Puis, y a le timing, le destin. Le truc qui fait que Lennon et McCartney se sont rencontrés ados.

On va appeler ça +.

Ensuite vient ce grand black au regard doux. Ne vous en faites pas, il a son lot de filles à ses trousses, mais c’est un timide. Ça doit faire trois ou quatre ans qu’il parle français. Il a donc passé par les classes d’accueil quand il est arrivé de New York. J’suis pas certain s’il est né en Afrique, mais il est noir comme la nuit. Tout ça pour dire qu’il est un peu plus vieux que les autres. Sa voix est complètement muée et quand il a chaud, il sent l’homme.

Lui, ce n’est pas mon méritas en musique. Pas pantoute. D’ailleurs, si j’étais aussi facho que je le prétends, j’l’aurais coulé.

Oh... C’est un artiste. C’était lui Rodolphe dans notre adaptation de La Bohème. D'ailleurs, même si ce n’est pas son rôle, vous avez entendu sa voix dans un billet précédent. Je le voulais sur le disque. Très jolie voix...

Lui, c’est 1, mais l’autre 1.

1 : J’ai déjà entendu le premier me jouer et me chanter des trucs.

+ : Les deux gars sont dans la même classe et sont copains.

1 : Le deuxième chante bien. Je l’ai même enregistré.

= : Avant la semaine de spectacle, j’apprends qu’ils font des trucs ensemble. C’est à la fin du cours de musique et j'en ai plein mon casque parce que ce groupe, en gang, ils sont vraiment, mais vraiment mongols et déplaisants. Ça me fait donc très plaisir d’aller m’asseoir dans le fond de la classe et de les laisser à l’avant avec pour mission de nous divertir.


Bordel...

Sérieusement, bordel.

(1+1) > 2

Ouaip... On (ça, c’est moi et l’EnSaignant) décide donc de les faire jouer à la soirée gala des méritas. Les p’tits gars ont été géniaux!

Le lendemain, je devais animer une course de boite à savon. Eh oui, y a ça à mon école. Jaloux?

En passant, j’suis redoutable avec un micro.

Normalement, ma classe de sixième année joue des djembés et autres cossins pour divertir la foule entre les courses, mais cette année, disons qu’on a pris une pause de djembé. J’vous ai dit qu’ils sont mongols?

Mais non madame, pas votre fille. Ni votre fils monsieur... Non, je parle des autres. Écoutez, ça ne serait pas professionnel de donner des noms. Merci, vous êtes compréhensifs.

Alors, on se dirige vers le lieu des dites courses et je vois (1+1)>2 devant moi.

«Eille les gars, si je vous branche la guitare dans la console et qu’on amène des micros, êtes-vous game de faire une couple de tounes?»

Ils en ont fait au moins huit. La fille de la maison des jeunes était là un peu par hasard. Elle fait un projet d’enregistrement et de vidéo-clips avec des plus vieux qui ne sont pas vraiment à leur affaire.

Elle les entend.

Elle les voit.

Elle les veut.

En moins de quatre, elle était sur leur cas. Vous devinez la suite.

En fin d’avant midi, le grand black vient me voir :

LUI : «Salut PMT. Tu avais dit que tu allais nous enregistrer et graver ça sur un CD. Est-ce qu’on va le faire?»

PMT : «Tu as parlé avec la fille de la maison des jeunes?»

LUI : «Oui»

Il me montre les feuilles d’inscription.

PMT : «Tu sais ce qu’elle veut faire avec vous?»

LUI (le sourire fendu jusqu’aux oreilles): «Ouais.»

PMT : «Ben c’est ça. Tu n’as plus besoin de moi et de mon p’tit micro cheap. T’es en studio d’enregistrement cet été, mon homme. Ciao, bye.»

Et il part, l’air ahuri.

Pourquoi je vous raconte tout ça?

Ce n’est pas moi qui vais dire à un jeune que réparer des ascenseurs, c’est payant et que pour aller en architecture, il devra quand même réussir bio humaine 2 au cégep (ça prenait ça dans le temps). Quand ils sont bons en musique, je le sais, ils le savent, les parents le savent.

Mais un truc comme (1+1)>2, ça peut nous passer devant la face et quand on s’en rend compte, on comprend tout ce qu’on aurait pu faire pour eux... trop tard.

Elle était loin la foutue guitare, j’étais dans le jus, crevé par la semaine de spectacle, le gala de la veille et la bière qui a suivi. Je pense que je le faisais parce que c’est devenu une seconde nature de se faire suer pour des élèves trop souvent ingrats. J’ai aussi amené un amplificateur, au cas ou... Eux, ils se trainaient les pieds derrière, transportant une baguette de drum, un cable 1/4, un pied de micro.

Mais voilà. J’ai la conscience tranquille.




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13 juin 2011

Un nouveau sommet

Cette semaine, un nouveau sommet a été atteint à notre école. Pour les raisons que vous savez, je ne vous montre que le contenant et non le contenu.



Quoi? Vous n'aimez pas les chats et les papillons?






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10 juin 2011

Le mot de Cambronne

Salut,

Je croyais que j'avais déjà fait le tour de la question, mais on n'arrête pas le progrès!


"Que la merde soit avec toi!"

"Et avec votre esprit..."








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07 juin 2011

Note à moi même :

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Merde!












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05 juin 2011

C'est arrivé près de chez vous.

Aujourd’hui, on était en montage en prévision de la semaine de spectacles. C’est en quelque sorte des retrouvailles, car la plupart des techniciens sont avec nous depuis plusieurs années. L’éclairagiste arrivait de Serbie où elle a travaillé sur le Gypy Roma Urban Balkan Beats (GRUBB).

Je l’ai entendu raconter le cas de cette jeune fille dont la mère ne pouvait pas assister au spectacle suite à une bagarre avec son mari le matin même. La dame était trop amochée pour se présenter au théâtre ou n’en avait tout simplement pas envie. Imaginez la petite qui vient d’assister à la scène et qui doit donner deux représentations la même journée...

MOI : Ouch... Ils l’ont tough les Roms en Serbie.

ELLE : Je parlais d’une de vos anciennes élèves.





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04 juin 2011

La coupe

Petit garçon, je ne fantasmais pas sur la coupe Stanley. Pourtant, j’ai abandonné mes cours de piano pour jouer plus au hockey. Faut dire que la vieille madame qui m’enseignait sans plaisir et l’interdiction de jouer du piano lorsque quelqu’un écoutait la télé ont pesé dans la balance.

Sur la patinoire, et même sur le banc, j’avais la paix. Se faire dire d’aller plus vite, plus fort, plus n’importe quoi, c’est quand même mieux que se faire dire d’arrêter parce que quelqu’un veut écouter la télé.

Même pour un p’tit gars au bord de l’obésité.

Oh, je ne faisais pas pitié. J’étais très bien nourri et on ne me battait pas. Au contraire, c’était l’anarchie.... Sauf quand quelqu’un voulait écouter la télé, bien entendu.

Mais je ne peux pas reprocher à mes parents d’êtres des barbares. Mon grand-père que je n’ai pas connu était violoniste. Pourtant, mon père que je n’ai pas tellement plus connu ne possédait même pas un seul disque. Trouvez l’erreur, moi je ne cherche plus depuis un bon bout.

Donc, je vieillis, je maigris et je joue de la guitare et je ne fantasme toujours pas sur la coupe Stanley. J’apprends seul des sonatines de Kuhlau, quand le piano est disponible et que ça ne dérange personne. Le reste du répertoire ne m’est pas accessible. Je me pète la gueule sur la sonate pathétique. Bof... J’essaie de jouer les suites pour le luth de Bach sur ma vieille Jazzmaster jaune laide sans savoir que c’est une 1963. J’écoute la Symphonie fantastique de Berlioz.

À l’école, je suis une bolle, au plus grand désarroi du directeur et de ma travailleuse sociale. Ça me fait encore sourire d’y penser. Héhéhé...

Et voilà le moment de s’inscrire au cégep et le choix le plus logique pour moi serait la musique : je m’inscris donc en science administrative.

J’veux pas être pauvre. Je veux une piaule avec un piano plus tard et en musique, pour les nouilles comme moi, il n’y a que la faim.

Non. J’vais devenir actuaire et si c’est trop plate, je ferai des mathématiques pures : la seule chose qui me branchait en dehors des arts. Les études en musique, ça sera pour une autre vie. J’avais trop de potentiel.

Entre temps, la situation se détériore à la maison et la journée de mon dix-huitième anniversaire, je lève les pattes et me pousse en appartement avec des copains, à mes frais bien entendu. Ce que j’ai fait pour arriver, très peu de gens le savent et c’est peut-être mieux ainsi. Disons que je n’aurais pas pu me présenter aux dernières élections, même pour le NPD.

À la fin de mon DEC, je jase avec mon prof de math 203 et pour la première fois, on parle de musique. Il jouait de l’orgue, mais avait décidé d’étudier les mathématiques. Ce n’était pas un prof extraordinaire ; correct, sans plus. Mais pour la première fois, il me parlait avec passion. J’lui ai fait part de mon intérêt pour les maths pures.

«Tu sais, il y a beaucoup de mathématiques dans la musique, mais très peu de musique dans les mathématiques.»

Salopard.

J’ai donc fait mon DEC en guitare classique, puis mon bac, puis ma maîtrise et ensuite, comme j’avais besoin de fric pour le loyer, je me suis inscrit au bac en enseignement de la musique pour avoir accès aux prêts et bourses. Mon récital de fin maîtrise tombait le 28 aout, si ma mémoire est bonne. À peine une semaine plus tard, je commençais l’autre bac.

Donc, j’ai choisi d’étudier en musique?

Pantoute. Avec mon talent médiocre et l’âge auquel j’ai commencé à m’investir, je savais qu’il n’y avait rien pour moi au bout. Ce n’était pas un choix. On ne choisit pas quelque chose d’aussi difficile et d’aussi exigeant quand il n’y a rien au bout.

J’avais seulement besoin de combler ce vide en moi. D’où venait ce gouffre? Cette craque par laquelle la lumière veut passer, mais qu’il faudrait élargir un peu plus, toujours plus. Cette maudite fissure dans l’âme.

Peut-être devais-je remplir la coupe de mon alcoolique de père qui n’a pas eu le père qu’il n’aura pas été, mais que j’essaie d’être?

J’vous avoue que je n’en ai plus grand-chose à cirer. Je veux seulement briser la roue.

Toutes les raisons sont bonnes pour faire faire de la musique aux enfants : discipline, développement neurologique, culture, snobisme... Moi, je voudrais seulement qu’il ait le choix plus tard. Qu’il puisse devenir poseur de gypse rock l’esprit en paix.

Tiens-toé ben mon p’tit gars, j’vais la remplir ta coupe... qu’elle soit Stanley ou pas.

En attendant, voici une sonatine de Kuhlau.








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02 juin 2011

Moi, tiger dad? Pfff...

Vous avez tous déjà vu sur internet une vidéo montrant un enfant chinois jouant d’un instrument d’une façon exceptionnelle pour son âge. Avez-vous lu les commentaires?

«C’est clair qu’il n’est pas heureux!»

«Comment peut-on faire ça à un enfant?»

«Bof, il joue comme un robot.»

«Pauvre petit... On devrait mettre ses parents en prison!»

Et mon préféré :

«Il n’a pas l’air d’avoir du plaisir en jouant...»

Premièrement, très peu d’interprètes ont l’air d’avoir du plaisir lorsqu’ils se tapent des passages difficiles. Observez le visage d’un enfant qui court désespérément vers le ballon pour marquer un but. Il ne se bidonne pas vraiment. Pourtant, il adore jouer au soccer.

Les Occidentaux en général ont un problème avec l’effort. L’effort de l’enfant, mais l’effort de l’adulte aussi. J’enseigne en milieu défavorisé. Il y a des élèves performants comme partout ailleurs, mais parfois, on peut voir des classes performantes. Par rapport à quoi? Par rapport à elles-mêmes, bordel! Et quand ça arrive, c’est que les élèves font des efforts, mais que le clown devant en fait aussi. Ça respire le bonheur, là-dedans. Weird, hein?

Vous avez vu la petite fille de 5 ans qui joue la gigue de Bach et qui en a plein les doigts?  Et puis zut. Je ne voulais pas mettre de lien, mais en voici un :




Derrière ça, ou devrais-je dire à ses côtés, il y a un adulte. Peut-être deux, même. Ça demande du temps et de la constance.

Long, plate et répétitif. C’est pas mal plus difficile que d’ouvrir la télé, je sais.

Qui a dit que c’était plate? Ça sort d’où cette idée que de pratiquer un instrument, c’est plate?

Pfff...

Est-ce qu’on a trop poussé dans la petite fille? Peut-être. Personnellement, j’ai l’impression que oui, mais je ne la connais pas. Ni elle, ni ses parents. Par contre, quand j’entends un peuple, qui à une forte tendance à ne pas en faire assez, trouver que certaines personnes en font trop, je décroche.

Ça fait deux mois et demi que Fiston joue du piano. J’en avais plein le dos de l’ordinateur. J’aime les jeux vidéo et il est comme moi. L’attraction est forte. Alors, je m’suis dit : s’il est comme moi, pourquoi pas? Et voilà.  Tu veux passer un peu de temps sur l’ordinateur, Fiston? 20 minutes de piano minimum et tu peux jouer un peu. Gnark ganrk gnark! Bon d’accord... Quand je m’y mets avec lui, ça peut durer un peu plus. C’est sympa Lego Star War en père et fils.

Vous me trouvez facho? Vous n’avez rien vu encore.

Tu as un jaune dans ton agenda? Pas d’ordi. Habituellement, il fait son piano quand même. Tiens, tiens...

Et les larmes dans tout ça? C’est arrivé. La première fois, ça m’a un peu traumatisé. Mon p’tit gars pleure devant le piano... Ouch. Puis, j’ai compris. Du moins, je crois. Il pleure parce qu’il ne réussit pas et non pas parce qu’il voudrait faire autre chose. Il pleure parce que justement, il n’arrive pas à faire ce qu'il voudrait.

Bon, on se calme avant d’appeler la DPJ. Ce n’est arrivé que trois ou quatre fois. J’ai ajusté ma pédagogie. On fera des gammes plus tard!

Ben voilà! J’suis pas un facho et ce que je voulais dire, ce n’est pas qu’on n’est pas assez exigeants envers nos enfants. Au contraire, on exige beaucoup d’eux... parfois trop, même. Ce qui me désole, c’est que les parents québécois et nord-américains en général, n’exigent pas assez d’eux-mêmes en tant que parent.

J’vous laisse sur un dernier truc : arrêtez de dire aux musiciens qu’ils sont chanceux. La chance n’a pas grand-chose à voir là-dedans. La plupart ont travaillé très fort pour atteindre un bon niveau.

Ça ne veut pas dire que c’était plate. Ce n’est pas plate pantoute si c’est bien fait. C’est bon pour la tête. C'est bon pour l’âme. C’est bon pour les enfants.

Amen.







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Suzuki versus MELS

J'vous ai dit que j'enseignais le piano à mon fils de  cinq ans? Je reviendrai la-dessus un autre jour. Que voulez-vous... j'suis fauché et je ne peux pas lui payer un prof de qualité.

Donc, en parent consciencieux, j'ai fait un peu le tour des méthodes, mais j'ai surtout fait à ma tête. Curieusement, ce que je fais rejoint en plusieurs points la méthode Suzuki.

Curieusement, le programme de formation du MELS ne rejoint pas tellement la méthode Suzuki.

Bof... si y en a qui veulent explorer l'univers sonore en grattant, frottant, brassant, léchant, tètant, etc... ils peuvent bien continuer de le faire. En attendant, nous on joue des notes et ça donne de la musique.






À suivre

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31 mai 2011

Rien n'est parfait.

Aujourd'hui, j'ai pris congé pour pouvoir bosser tranquillement sur les derniers correctifs aux interventions musicales des spectacles à venir. Malheureusement, je n'ai pas la partition de La Bohème et la bibliothèque de la ville qui l'a est assez loin de la maison.

Bon... ce n'est pas trop difficile de repiquer les grandes lignes et les accords de o soave fanciulla, mais quand même, étant une nouille notable, je suis tellement insécure que j'aime bien voir la partition... surtout après la première partie quand ça se met à moduler sérieusement. En fait, ce n'est même pas proche d'être facile, bordel. Mais avec la réduction vocale, j'écris les accords au-dessus de la ligne du chanteur et je peux "feaker" la chose sans trop pratiquer. C'est ça le plan de match, quand j'ai la partition...

Et là, j'allume. Ça fait un bout qu'il est mort Giacomo. En tout cas, plus de 50 ans!!!

Ta-dam!

En plus, c'est comme filet de sauvetage, alors je risque de ne même pas le jouer... J'viens de sauver au moins une heure sans produire de gaz à effet de serre. Yeah!

Par contre, il est un peu tôt pour un scotch.

Vous connaissez cet air?





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28 mai 2011

Le CD du projet.

Hier soir, j’suis sorti de la job vers 16h45. C’est tranquille une école une heure trente après sa fermeture un vendredi soir. Disons que t’as pas le choix d’être productif, sinon c’est d’un ennui...

Donc, je sors de là avec en main le CD du projet. Ça faisait plusieurs soirs qu’avec quelques élèves, on restait pour enregistrer les choeurs, mais hier, j’étais seul. Fallait faire avec la musique ce que le gars des vues fait avec les films.

Et me voilà dans la voiture, me disant que le CD du projet est presque terminé.

C’est là que j’allume. Faire un CD, c’est un projet en soi et là, j’suis là à écouter le CD... du projet.

Ouch... y’est rendu gros notre projet.

Pour ça, on travaille avec toutes sortes de monde : des profs, des artistes, des administrateurs et on doit ce plier à toutes sortes de contraintes : le fric, la politique, la pédagogie, la morale...

Pourtant, chaque année, on recommence. Et je dis «on», parce que ce n’est pas «mon» projet. Ce n’est pas non plus «un» projet. C’est «le» projet!

J’m’en fais accroire? Oui, et puis? N’est-ce pas un prérequis pour accomplir de grande chose? La foi, bordel.

Donc, pour les p’tits nouveaux, ce qu’on fait, ça se résume à la réécriture d’un opéra pour qu’il soit joué, construit, chanté, dansé par des enfants du primaire.

Ça donne quoi? Vous n’avez qu’à me bummer des billets et vous le saurez.

Cette année, on bosse sur La Bohème de Puccini, une oeuvre qui selon moi est d’un ennui mortel, mais c’est qu’en bon facho, j’suis plus wagnérien que pucciniste. C’est sans doute un chef-d’oeuvre qui n’est pas à ma portée.

Donc, y a Musetta, l’agace-pissette qui chante Quando m'en vo’. C’est l’air le plus connu quoiqu’il soit régulièrement massacré par des chanteuses qui veulent plus montrer leur voix que leur corps, ce qui démontre une incompréhension totale du personnage.

J’vous ai dit qu’j’étais facho?

Bon, ça donne ça :




Je l'aime...

Et par les enfants, ça donne ça :






Je les aime


Et cette année, pour bien faire le lien entre les deux, on aura droir à une surprise...




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25 mai 2011

Monsieur Malgré Tout

En assemblée du personnel aujourd’hui, nous devons voter sur certaines précisions concernant les règles de l’école. Comme vous allez le constater, je ne suis pas facho pour rien. La démocratie, c’est une drôle de bibitte dans cette école.

Ça ressemblait à ceci :

- Je me déplace calmement dans l’école.

ou

- Je me déplace calmement et en silence dans l’école.

Résultat :

Calmement : 14

Calmement et en silence : 12

Abstention : trop

Et là, y a un prof plein de bon sens qui lance : «ça veut dire que je vais encore voir le travail de mes élèves interrompu plusieurs fois par jour par des élèves qui vont ou reviennent de la récréation.»

Oups... Y a plein de gens qui n’avait pas pensé à ça, mais... pas question de voter une autre fois. Il fallait y penser avant.

PMT (qui se trouve très spirituel): Bof... Ce ne peut pas être pire qu’un gouvernement conservateur majoritaire!

Bzzzzzzz... J’n'ai pas plus de succès avec les profs qu’avec mes élèves. Pfff... Reste mes chats.


PMT (tente une sortie de zone) : Au moins, ce n’est pas un mandat de quatre ans.

Vous voyez, j’suis sexy, mais d’un ennui... J’ne vous dis pas.


Ensuite, on vote pour des affirmations, mais il n’y a qu’un choix. Ça ressemble à ça :

- Lorsque la cloche sonne, j’arrête de jouer et je prends mon rang avec mon groupe.

Si tout le monde avait écouté, on aurait peut-être eu l’unanimité!

Jusqu’à maintenant, c’est assez risible, mais plutôt inoffensif. On réchauffait la salle avant le vrai show:

- Je m’adresse aux adultes de l’école en utilisant monsieur ou madame.

ou

- Je vouvoie les adultes de l’école en utilisant monsieur ou madame.

PMT : Heu... Y a pas un autre choix?

Bzzzzzzzzzzz...

PMT : Dans le genre statu quo. Les élèves nous tutoient et utilisent notre prénom.

Et là, la gang de TC (trouble de comportement) s’en mêle.

 Judie : Ouais tabarnak! De kessé?

UN autre : Arrête de me r’garder toé, ostie de grosse folle!

Un autre : Hé hé hé... allez chi-er, mon-si-eur!

Oups...

Pas les élèves de TC, je voulais dire les intervenants! Désolé pour les écarts de langage, on est en quartier défavorisé. Donc, la gang de TC s’en mêle.

Une orthopédagogue : Nos élèves ont besoin d’une relation pour fonctionner.

Une éducatrice spécialisée : Et ils seront bien capables de nous envoyer promener à la deuxième personne du pluriel. (voir plus haut)

Une prof : J’ai toujours exigé que les élèves utilisent mon prénom et j’adore cette proximité. Ça ne cause pas de problème, au contraire.

Une autre ortho : Moi, je me fais appeler madame, mais je suis très près de mes élèves.

C’est vrai... Nous avons chacun notre vérité. N’est-ce pas merveilleux?

Mais, la boss nous ramène à l’ordre assez vite :

- Je m’adresse aux adultes de l’école en utilisant monsieur ou madame.

ou

- Je vouvoie les adultes de l’école en utilisant monsieur ou madame.

PMT : Mais bordel, tutoyer quelqu’un qu’on appelle monsieur, ce n’est pas un peu ridicule? On peut vouvoyer quelqu’un en utilisant son prénom, mais le contraire... Êtes-vous certain au moins que c’est acceptable en français?

Bzzzzzzzzz (je traduis : farme ta yeule, monsieur PMT!)

PMT  (à la patronne) : Si je comprends bien, il n’y a que deux choix.

ELLE : C’est ça.

PMT : Et ç’est imposé par le comité responsable du code de vie?

ELLE : Oui.

PMT : D’accord.

Et là, je la mets en sourdine, car que je suis sur le comité responsable du code de vie et on avait dit qu’on pourrait discuter. Je savais que le comité ne proposerait que ces deux choix étant donné les gens qui le forment, mais j’m’étais dit qu’en en discutant avec les autres membres du personnel, le statu quo deviendrait une option légitime. Que voulez-vous? J’ai espoir en l’humanité!

Des résultats avec ça?

- Je m’adresse aux adultes de l’école en utilisant monsieur ou madame : 11 votes

- Je vouvoie les adultes de l’école en utilisant monsieur ou madame: 10 votes

-Abstention : Je préfère de pas y penser...

Au moins, on aura des perles pour Facebook et les blogues. Ça me rappelle d’ailleurs mon stage au secondaire :

«Eille, monsieur! Avez-vous-tu l’heure?»

Mais vous savez quoi? Mon nom de famille peut aussi être un prénom, alors j’vais exiger le vouvoiement et je vais leur faire croire que mon patronyme est mon prénom.

Bordel... c’est simple dans le fond.







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24 mai 2011

Objet encombrant

Ce matin, un élève m'a demandé pourquoi j'avais des écouteurs sur mon iPod Touch.

Et oui, ça sert aussi à écouter de la musique. Génial, hein?







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16 mai 2011

Ridicule

C'est étrange... je ne l'avais jamais sortie celle-là.

Après l'école, on enregistre les choeurs pour un disque.

PMT : Faut pas avoir peur du ridicule... j'suis pas dangereux.

Même si je leur donne un suçon chacune après chaque séance.





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13 mai 2011

L'obéissance

Chers confrères,

Ça vous est déjà arrivé qu’un élève n’obtempère pas à une demande? Que faites-vous alors? On peut toujours lui expliquer que c’est pour le bon déroulement du cours, qu’il en bénéficiera et qu’il peut y avoir des conséquences négatives s’il n’écoute pas.

Blablabla...

Ouais... Vous n’êtes pas un peu fatigué de cet éternel recommencement?

Et si on le regardait dans le blanc des yeux et en haussant un peu le ton, on lui disait d’un air sévère : obéis!

C’est gratuit, ça ne prend pas beaucoup de temps et en plus, on économise beaucoup de salive. Même que parfois... ça marche!

Je sais. C’est le côté obscur de la force et vous avez peur d’aimer ça, hein?

Même pas?

Quoi? Ça ne passerait pas avec les parents?

«Aujourd’hui, je veux que tu obéisses bien à ton professeur. Bonne journée, mon p’tit chéri d’amour.»

Ben quoi? Y a un malaise? De quoi avez-vous peur? Que le prof demande à l’enfant de baisser son pantalon?

Qu’il ait trop d’autorité?

...

Je suis sur le comité code de vie de mon école. J’ai essayé de faire passer l’énoncé suivant : «J’obéis aux adultes de l’école».

J’ai eu droit à mon lot de roulement de yeux. On s’en est tiré avec «Je m'exécute lorsqu'un adulte de l'école me donne une consigne.»

Je m'imagine gueulant à mes élèves : Eille, le peloton! Exécutez-vous!





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11 mai 2011

Les stages de Kassandra

J'ai déniché ça en passant par chez le Prof masqué.

Les stages de Kassandra

Si je n'avais pas donné quelques présentations à des étudiants au bac en enseignement dernièrement, je dirais qu'on nage en pleine science fiction.

Si...





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02 mai 2011

Quelques années plus tard

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http://profmalgretout.blogspot.com/2007/06/magnum-357.html



On ne s'est jamais perdu de vue depuis et en aout, elle avait vraiment peur de ne pas être dans la classe qui fait le projet.

Demain matin, elle sera à la télé. On cherchait une élève qui n'a pas la langue sa poche. Pas besoin d'être une bolle pour ça.










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29 avril 2011

Plus le choix

Je me suis toujours trouvé idéaliste en disant à des enfants de 6 ans que toute musique commence par un silence et se termine par un silence. Pas de silence? Pas de musique!

Puis, je tombe sur ça :

"Une p'tite conférence de Luce" par l'incontournable Zviane


Chaque soir, en quittant la job entre 16h00 ou 16h30, je passe devant le local du premier cycle au service de garde. La musique est à fond de train et ça me fait mal de voir que les enfants sont si dépeignés. Il y en a qui sont à l'école depuis 7h00 le matin... Parfois, l'éducatrice, qui contrairement aux enfants, fait des heures coupées, baisse le volume, les engueule parce qu'ils crient (parle assez fort pour s'entendre à travers la musique?), puis repart le chick-à-boum.

Maintenant que j'en ai parlé ici, je n'ai plus vraiment le choix d'en parler aux autorités concernées!

Dans le fond, c'est peut-être à ça que ça sert un blogue.




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20 avril 2011

Le type en maternelle

Ces temps-ci, à la job, on a un gars qui enseigne en maternelle. 

Comme j'suis quand même ouvert d'esprit, je lui donne un lift jusqu'au métro et on jase.

PMT : Il risque d'y avoir de la job à l'école l'an prochain si tu aimerais revenir.

(Wow.. je fais dans la gestion des ressources humaines!)

LUI : Oui, mais il n'y aura rien au préscolaire.

PMT (surpris): Tu veux retourner au préscolaire?

LUI : Vraiment. J'ai découvert que c'était là ma place.

PMT : ...

LUI : Je me suis rendu compte que je préférais l'éducation au scolaire.

PMT : J'avoue que c'est ça le présco...

LUI : Et la création, l'exploration, la découverte... Moi, je préfère les feuilles blanches aux feuilles lignées!

PMT : !


"Je préfère les feuilles blanches aux feuilles lignées!"

Amen.



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Monsieurs Legault, à l'aide!

Voici à quoi ressemble le journal de la semaine destiné aux enseignants de mon école. J'ai changé le nom et j'ai enlevé le contenu.


On est loin de la barbe des séries, hein?

Donc, vous parliez d'attirer plus d'hommes pour enseigner au primaire...










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07 avril 2011

Slut!

Je déteste quand je tape trop vite et que j'effleure la lettre a sur le clavier, mais pas assez... surtout quand j'écris à ma patronne.

"Slut,

J'ai signé le contrat, voilà.

PMT"








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04 avril 2011

Faut que je me calme...

Je viens de remplir un sondage sur le programme de musique. Mon commentaire final se termine par : "...Être flûtiste ne devrait pas être une excuse. Non, je ne suis pas pianiste, mais j'en joue, parce que je suis prof de musique!".

Bordel...

Y a des profs qui joue des sonates de Scriabine et qui ont besoin d'une partition pour accompagner Au clair de la lune.




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29 mars 2011

La flûte enchantée

Cette semaine, je présente La flûte enchantée aux élèves du premier et deuxième cycle. Pourquoi je fais ça? J'aimerais un jour vivre dans un monde meilleur, alors, faut bien commencer quelque part.

En première année.

PMT : Et voilà. Monostatos est parti du bien pour se tourner vers le mal, alors que Tamino et Papageno on fait le chemin inverse.

L'ÉLÈVE : La flûte enchantée, elle calme vraiment les animaux sauvages?

PMT : Ouais!

L'ÉLÈVE : Alors si Tamino l'avait eu au début, il aurait calmé le monstre!

PMT : ...

Une chance qu'il ne l'avait pas.








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Salomé

Ce soir, j’suis allé voir Salomé de Strauss. Rien de moins.

J’vais faire un p’tit résumé pour ceux qui ne font pas trop dans le biblique. Salomé, c’est la belle-fille d’Hérode. Pas le roi des Juifs qui a callé la shot pour le massacre des Innocents, mais plutôt l’autre après: celui qui a jugé Jésus!

Donc, y a Salomé qui est jeune et belle. Les hormones dans le tapis, elle est fascinée par Jean-Baptiste. Mais on comprendra vite qu’elle n’est pas son genre, le con.

Jusque-là, ça va. Mais après une soirée bien arrosée, Hérode, ce vieux pervers, demande à Salomé de danser pour lui. Comme elle fait la farouche, il lui promet tout ce qu’elle voudra si elle accepte. La belle s’exécute, mais comme vous vous en doutiez, ce ne sera pas une danse à dix. Pour sa prestation, Salomé réclamera la tête du prophète. Après maintes négociations, le beau-père abdique et fait trancher le cou de Johnny.

C’est là que ça devient vraiment chouette. Salomé développe un «love-hate relationship» avec la tête et ça se termine par un gros french bien mouillé. C’est tellement sympa de la voir se balader avec sa tête... Il manquait juste un peu plus de sang.

Y a quand même quelques trucs qui me chicotent.

Premièrement, j’aimerais savoir pourquoi le bourreau a coupé les cheveux de Jean avant de le décapiter? Est-ce un oubli du perruquier ou tout simplement pour avoir un meilleur accès au cou?

Deuxième question. À l’opéra, il y a des substituts au cas où on aurait une extinction de voix ou tout autre empêchement. Bordel... Si le gars qui «sub» Jean-Baptiste ne ressemble pas à l’original, ont-ils prévu une autre tête?

Dernièrement, j’vais lâcher un peu la tête et parler de bourrelets. À l’opéra, j’suis prêt à accepter que la prêtresse dont la beauté damne l’âme de tous les hommes soit obèse, j’peux gober que le chevalier qui a vaincu le dragon soit un p’tit gros qui a peur de se faire mal en rengainant son épée en bois, qu’Iseult soit Chinoise et Tristan, Congolais. J’vous jure : j’peux vivre avec ça, mais bordel, Jean-Baptiste... faut qu’il soit maigre.

Ce n’est pas une question de canon de beauté, de mode, de culture ou de n’importe quoi qui fait que nous, les Québécois, ayons toujours peur de passer pour des racistes ou même des antisémites, c’est juste historique et le gros bon sens : Jean le Baptiste, il vit sur le bord du Jourdain et il ne bouffe pas grand-chose. C’est le genre de gars qui se nourrit de rosée du matin, de larves et de criquets séchés au soleil.

Pfff... Le type a un cousin qui multiplie les pains et qui transforme l’eau en vin. Bordel. Y a dû être décu quand il allumé que dieu n’existe pas. Il aurait pu boire et manger gratuitement et s’envoyer Salomé, mais y a rien fait, le pauvre. Il ne pouvait même pas négocier son entrée au paradis avec Saint-Pierre; il est mort trop tôt.

Maudite religion.

Ça fait que c’était bien génial et tout le kit, mais la prochaine fois, je prendrais mon Jean-Baptiste extra-maigre et tant qu’à y être, la tête plus saignante.

Mais c’était bon!!!



La finale :
Ah! Ich habe deinen Mund geküsst, Jochanaan (traduction libre :Ah! Je t'ai frenché la bouche, Jean!)







Le type qui gueule à la fin, c'est Hérode. Il prétend qu'elle est folle et ordonne qu'on la tue. Comme c'est lui le patron...




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23 mars 2011

Moi, sage? Pfff...

UN ÉLÈVE : Eille PMT! Qu’est-ce que t’as sur la main?

PMT : Huh?

L'ÉLÈVE : Là! Sur ta main!

PMT : Ah... ça? C’est une étampe...

L'ÉLÈVE : T’as eu une étampe le matin?

PMT : Non... hier soir...

Pourquoi ai-je répondu?

UNE AUTRE : Wow... T’as dû être sage pour avoir une étampe.

PMT : Sage? Quand un adulte à une étampe sur la main, c’est plutôt parce qu’il n’a pas été très sage la veille.

Bon... je récidive.

LA MÊME : Me semblait que t’étais pas sage.







Mais pour un show des Wonder-trois-quatre, ça vaut toujours les quelques heures de sommeil en moins. À voir absolument en spectacle!



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12 mars 2011

The pros and cons

Salut,

Y a un truc que j'aime vraiment à propos de mon travail : ce soir, j'vais à l'opéra sur le bras!

Yeah! Le Consul de Menotti. J'les connais ni un ni l'autre.

Pour survivre en enseignement, il faut être capable de voir les choses qu'on a et on en a plein! Surtout ceux qui ont leur permanence : mutation libre, désistement d'un poste en gardant la sécurité d'emploi, congé différé, son mot à dire sur les services offerts par l'école, fond de pension, choix des spécialistes (au primaire), CPEPE, travaille pas l'été, semaine de relâche en même temps que nos enfants, etc..

Pourtant, y a plein de profs qui pètent au frette. La game est vraiment tough.

J'n'ai peut-être pas ma permanence, mais au moins, j'vais à l'opéra gratos!



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24 février 2011

Je pogne les nerfs

Plus tôt à Radio-Canada, j'ai entendu une ânerie qu’on risque de se farcir beaucoup dans les prochains jours. Comme vous le savez sans doute déjà, notre charmant premier ministre a annoncé que d’ici cinq ans, la moitié de la sixième année du primaire se ferait en anglais ou un truc du genre. Une année bilingue... Whatever...

Quand j’entends des commentaires du genre : «Enfin! Il me semble que c’est évident; c’est tellement important l’anglais. On devrait même apprendre trois langues! L’espagnol ou le mandarin?», je pogne les nerfs.


AAAAAAARRRRRRGGGG!!!! (ça, c'est pour remplacer bordel)

Y a tellement d’enfants qui en bavent pour réussir leur sixième. Oui, même avec la réforme, l’école c’est difficile pour ceux qui ont des défis particuliers. Avant, ils travaillaient sur la ferme ou dans une shop; maintenant, on voudrait qu’ils soient fukin' bilingues. On va faire quoi pour eux? Des classes spéciales pour unilingues en difficulté d'apprentissage? On va les "intégrer"?

Sortez d’Outremont, bordel!




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16 février 2011

Nos écoles tombent en ruines?

En tout cas, voici une façon pas très subtile de le reconnaître :






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14 février 2011

Moi, romantique? Pfff...

PMT : Savez-vous c'est quoi la diférence entre la Saint-Valentin et Pâques à votre âge?

CLASSE : ...

PMT : La forme du chocolat.







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13 février 2011

Ah! Comme la neige a neigé!

Je la regarde tomber et je pense aux toits de l'école qui en sont recouvert. De mon local, j'ai une assez belle vue...

Je me remémore la panique de l'an dernier et je me dis : Pfff...






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12 février 2011

Moi, sexiste? Pfff...

Et si on faisait une école ou tous les profs et le directeur seraient des mecs?

On tolèrerait les professionnels (ortho, psycho-ed, etc...) féminins. Mais ceux qui jouent le rôle de mère à longueur de journée, ben ça serait des gars.

Imaginez... au lieu du bitchage, des pools de football à l'année.

Et vous savez quoi?

Pfff...






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10 février 2011

Dave

J’vous ai pas encore cassé les pieds avec Dave.

Ben voilà.

Lorsqu’on rencontre Dave, on se dit qu’il est déficient. Mais les tests disent le contraire. Pfff...

Quand j’ai fait la connaissance de Dave, je me baladais au centre d’achat avec Fiston qui devait avoir à peine un an.

Regardez qui est là. C’est Nick, un de mes élèves en TC avec sa maman et son petit frère de quatre ans, Dave. Alors que je me présente et échange quelques formalités. Dave approche de la poussette, regarde fiston et se met à lui taper sur la tête. Ce n’était pas une agression, ni un jeu. C’était plutôt une façon de comprendre la chose devant lui.

Freud n’a pas vraiment parlé de cette phase du développement. Ça vient tout juste après la phase orale. Comme on ne met plus les choses dans notre bouche, et bien, on les cogne.

Des questions?

Imaginez comme ça sera fascinant plus tard lorsque ça se manifestera dans sa sexualité.

Donc y a Dave qui tape sur Fiston et qui à l’air d’un débile profond et sa mère qui ne réagit pas, qui a l’air... d’un débile profond. J’ai quand même réussi à arrêter Dave sans me brûler professionnellement grâce à une vieille ruse sioux : la fuite.

Pauvre Nick... Il est en TC et en plus, son p’tit frère est totalement déficient. Et sa mère...

Pfff...

Trois ans plus tard, Dave est dans la classe TC premier cycle et son niveau de langage est environ celui d’un enfant de deux ans et demi. Au début, j’me disais que c’était parce qu’il est anglophone. Nope. C’est pire en anglais! En français, au moins, il est scolarisé. En anglais, il est carrément sous-développé.

Mais il n’est pas déficient.

Pour déclarer qu’un élève est déficient, je crois qu’il faut être capable de dire à quel niveau il va plafonner. Pour Dave, the sky is the limit.  D’ailleurs, il a un plan de carrière. Oui, oui. Il veut devenir soldat, comme son papa.

En classe, je joue une niaiserie au clavier. J’sais même plus quoi...

DAVE : Hey! Ce... c’est de musique... heu de K-k-k-Counter-Strike. Yes...

PMT : Quoi? Tu joues à Counter-Strike à ton âge?

L’ÉDUCATRICE : Oui... Sa mère travaille pour l’armée et son père... Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse? C,est dans leur culture à la maison, les armes et la guerre.

PMT : Ton père est soldat?

DAVE : Ma-mon... meuuu... mon dad, yes dad soldier...

PMT : Un soldat?

DAVE : Heu oui... avec heu... le.. heu shotgun. Yes! Shutgun!

PMT : ...

DAVE : Big heu... gu...gu... gros shotgun. Oui! To shoot people. Bang! Hehehe...

L’ÉDUCATRICE : Mais Dave, tu sais à quoi ça sert l’armée?

DAVE : K-k-kill people. Shoot with gun!

L’ÉDUCATRICE : Pas seulement cela. Ils protègent aussi. Dis à PMT que tu veux être soldat plus tard.

PMT : Et toi, Dave, tu veux être soldat?

DAVE : Y-y-YESSS! Je veux la shotgun!

PMT : Et tu vas protéger ou tuer?

DAVE : Me kill! Yes... With shotgun! Bang! Bang!

Ne vous en faites pas ; il est super affectueux. Mais parfois, j’aimerais que ce blogue soit un peu plus fictif.





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09 février 2011

Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour un sourire?

Hier, on s’est vraiment bien bidonné avec la classe de 3-4.

J’dis «on», mais y a une p’tite Africaine qui trouve que les niaiseries d’un monsieur de 42 ans, c’est anti-cool. Elle n’a pas tout à fait tort, mais je l’ai quand même mise au défi : tu rigoles d’ici la fin de la période ou...

«Ou quoi?»

«Heu... ou je me rase la barbe, mais pas la moustache!»

Ouain...

Ce matin, j’ai quand même eu droit à un beau sourire quand elle m’a aperçu...








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07 février 2011

Cheers

Aujourd'hui, malgré le remplacement d'urgence et tout le tralala, je pense que j'ai été un super bon prof.


En une douzaine d'années, les fois où je me suis dit ça en sortant de la job, je peux les compter sur mes doigts.

Alors, cheers!









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06 février 2011

Moi, raciste? Pfff...

Après mon désormais célèbre "c'est croche de penser que les Noirs aiment les Blanches bien rondes" en voici une autre :

Quel est le rythme préféré du Ku Klux Klan?











Mais celle-là, je ne la dis pas aux élèves. Peut-être qu'il faut avoir enseigner aux enfants pour la comprendre... 





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31 janvier 2011

Protestons sans violence!

Mais si je comprends bien, dans un sit-in, les protestataires protestent à terre?


Ton terrain est contaminé? Pour être certain, il faut qu'un pro teste ta terre.





Pfff...



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30 janvier 2011

Dilemme

Demain matin, toute l’école sort au théâtre. Jusque-là, ça me va. Mais le lundi matin, j’ai une période où je ne suis pas en présence élève. Sur mon 60% de tâche de prof de musique, j’ai trois périodes de travail de nature personnelle et celle du lundi matin est plus que bienvenue pour préparer quelques trucs. Celle du mardi est dédiée à une réunion pour le projet et celle du mercredi à paqueter mes p’tits, parce que le lendemain matin, je bosse sur ledit projet dans un aréna où il fait frette et y a pas d’imprimante, de barres d’alimentation, d’internet, d’adaptateur pour les écouteurs, de câbles 1/4 ou même de papier. Il faut tout prévoir ou ça n’arrive pas. Pfff.

La question : vais-je demander une compensation?

Je n’en suis pas encore certain. Vendredi, c’était pédagogique, mais j’étais en présence élève pour le projet et je crois que je n’ai pris que trois minutes de pause dans l’avant-midi pour aller acheter une collation avec mon fric à mes musiciens. Certes, c’était une situation exceptionnelle, mais un estomac de douze ans, ça n’en a rien à cirer des exceptions.

En après-midi, je me tapais des arrangements et me cassait la tête à essayer d’adapter du Puccini. J’n’ai pas réussi à mon goût et c’était plus frustrant que d’autre chose.

Vous feriez quoi, vous? J’m’en vais au théâtre et je vais être payé. Ce n’est pas dans ma nature de demander un surplus pour ça, mais je vais devoir rester après le travail pour compenser.

Mais je reste toujours après le travail pour compenser, de toute façon.

Tout cela m’amène à une réflexion. Parfois, quand une classe est en sortie en matinée et que les élèves ratent leur cours de musique, le prof me demande si j’accepterais de prendre les élèves en fin de journée pendant ma période de travail personnelle. En principe, ça me va, car j’ai eu ce temps le matin même. Par contre, on me sert comme argument qu’ainsi, les enfants ne manqueront pas leur cours de musique qui est si important pour eux. Rien à voir avec la période libre, hein? Pourtant, s’il était en sortie, ils ont manqué aussi autre chose. Français? Math? Mais bon... C’est tellement important la musique. De toute façon, comme ça ne change pas grand-chose dans ma vie, j’accepte sauf si ça m’est impossible.

Pourtant, j’ai l’impression que demain, si je demandais à un des titulaires de mes groupes de l’après-midi de garder ses élèves pour que les enfants ne manquent pas leur cours de français, j’ai l’impression que ça ne passerait pas.

Donc, si je veux un semblant d’équité, je dois demander une compensation? Ça ne me dérange pas de donner de mon temps, mais quand je suis le seul de la gang qui n’est pas payé, je commence à décrocher.

Pourtant, ça ne me ressemble tellement pas de demander une compensation parce que je vais m’asseoir dans un théâtre avec des élèves que j’aime bien.

Bordel... C’est mieux d’être bon, cette pièce de théâtre là.


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