29 août 2010

Où sont les gars?

C’est reparti dans les médias : pourquoi n’y a-t-il pas plus de profs masculins au primaire? On en parle en autre sur Cyberpresse. Ce qui me chicote, c’est qu’on ne parle jamais de fric. C’est un sujet tabou. L’enseignement, c’est un truc de bonnes soeurs, une vocation.

Non...

Je ne dis pas que les femmes ont la vocation et sont moins matérialistes que les hommes. Pas du tout. C’est juste que la majorité des gens sont hétérosexuels et que les enseignantes risquent de rencontrer des mecs qui toucheront des plus gros salaires qu’elles.

Huh? Le salaire des profs n’est pas si mal? Si tu habites en Gaspésie et qu’une maison avec trois chambres à coucher coute 150 000$, c’est vrai. Mais à Montréal, c’est presque 300 000$ et à ce prix-là, on ne se tire pas dans les murs. Je sais, y a la Rive-Sud, Laval et autres banlieues. Sans enfants, c’est une option. Une fois la marmaille arrivée, elle devra passer plus de 10 heures par jour en CPE sauf si on a du support de l’extérieur.

Oui? Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui a une belle-mère disponible pour ce genre de chose ou un beau-père qui tripe à rénover ta piaule. Et ce n’est pas tout le monde non plus qui peut acheter pas cher la maison des parents dans Villeray ou qui pourra donner un bon coup sur l’hypothèque quand l’héritage rentrera. Vraiment pas tout le monde...

Alors, quand tu es un mec et que tu es conscient de tout ça en sortant du cégep, vas-tu te taper un bac de quatre ans pour avoir la job avec un des plus hauts taux de burn out au Québec et qui ne paye pas plus qu’il faut? Tant qu’à jouer à la police, aussi bien devenir flic.

Quoi? Les gens avec un bac en histoire de l’art gagnent en moyenne moins qu’un prof? C’est vrai. C’est aussi vrai pour la plupart des bacs ou on n’apprend pas un métier, une profession. Le seul bac qui ressemble à l’enseignement en terme de stress, de responsabilité et de rémunération, c’est le bac en soins infirmiers. Curieusement, il s’agit de deux professions pratiquées majoritairement par des femmes. Lors des règlements sur l’équité salariale, on a considéré que le niveau de stress d’un enseignant au primaire était le même qu’un bibliothécaire. Je suis perplexe. On se plante quelque part...

Pourquoi je suis prof, malgré tout (fallait bien que je la place un jour)? C’est une longue histoire, mais je n’écris pas ce billet pour parler de moi. Je veux seulement répondre à une question.

Pourquoi y a pas plus de gars qui enseignent au primaire?

Parce que ce n’est pas assez payant. Sortez le cash et les boys vont venir.





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Rentrée

Tout l'été, mon instrument de prédilection fut le ukulélé. Défense de rire. Vous essaierez de laisser trainer une guitare sur la table de la cuisine plus d’une semaine. Y a des couples qui se divorcent pour moins que ça. Avec le ukulele, tout est possible!

Bordel, c’est gros une guitare. En plus, c’est lourd et y a 50% plus de cordes... Demain matin, j’ai ma première classe de l’année. Je m’demande si la toune qu’on monte sonne bien au uke.

Bonne rentrée à mes confrères. J’espère que vous aurez de beaux groupes. Pour ma part, c’est toujours les mêmes, alors, y a pas de stress. Gnark, gnark, gnark.



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28 août 2010

C'est quoi donc... tsé l'opéra là?

La plupart d’entre vous connaissent déjà cette oeuvre et une fois de plus se demanderont ce qui les ramène toujours ici. Un jour, on pourrait se rassembler tous les quatre devant une bière et en discuter.

***

Parfois, quand on jase d’opéra, quelqu’un s’insère dans la conversation et affirme : «Moi, mon opéra préféré, c’est Carmina Burana».

Silence.

C’est toujours un peu troublant et habituellement, par politesse, on détourne le sujet.

Mais, y a toujours un sale con, habituellement votre serviteur, pour rappeler que Carmina Burana, ce n’est pas un opéra. Malheureusement, un sale con en attire un autre: «Oui, c’est un opéra! Je l’ai vu».

Eille... On n’en a rien a ciré que Disney On Ice monte Carmina Burana pour l’Halloween, ce n’est pas un opéra.

Pourquoi?

Parce que ce n’est pas une histoire avec des personnages. Pour que ce soit un opéra, il faudrait par exemple un ténor qui voudrait s’envoyer une soprano et une basse qui n’approuverait pas. Sortez vos visons vénérables vieillards, ça c’est de l’opéra, du vrai. On s’en balance que ça puisse être mis en scène. C’est un détail futile.

C’est quoi alors Carmina Burana? Certains diront que c’est une cantate profane et pourquoi pas? C’est chanté, ce n’est pas un truc d’église et il y a plusieurs mouvements. Cantate profane!

Le bout le plus connu, c’est le premier et dernier mouvement, ce bon vieux O Fortuna.







Pus capable... Mais pour la cause, je vais continuer. Vous n’êtes vraiment pas obligé de l’écouter.

Voici ce que ça donne en français, l’original étant latin. Les traductions diffèrent les unes des autres, mais ça nous donne une assez bonne idée.

O Fortune
Comme la lune
Attitude variable
Toujours tu croîs
Ou tu décrois.
La vie détestable
Tantôt néglige
Et tantôt ménage
Par jeu notre esprit
La pauvreté
Et le pouvoir
Fondent comme la glace

Sort monstrueux
Et vide,
Toi la roue tourbillonnante,
Attitude maléfique,
Salut vain,
Toujours dissout,
Ombrée
Et voilée
Tu m'éclaires aussi.
Maintenant par jeu
Mon dos nu
Je l'offre à tes intentions criminelles

Le salut
Et le courage
Me sont maintenant contraires
Ils sont faits
Et défaits
Toujours dans l'esclavage.
A cette heure,
Sans retard
Touchez les battements du coeur;
Puisque le sort
Abat le fort
Avec moi, vous tous, pleurez!

Comme vous voyez, le fric, ce n’est pas bon pour vous. Faites d’une pierre deux coups en me maudissant tout en sauvant votre âme : donnez généreusement à la fondation Prof Malgré Tout.

J’déconne. Ç’est en fait une mise en garde contre le jeu pathologique. Étrangement, l’ordre des infirmière l’a utilisé dans une pub jadis. Le groupe d’humoriste RBO s’était d’ailleurs empressé d’en faire une parodie. Loto-Québec pourait récupérer l’idée, mais qui comprendra?

Nous.

Même si on n’est que quatre... Cinq?

Comme je vous aime bien, voici un autre extrait. Oui, le cygne rôti qui chante dans la poêle.


Jadis j'habitais le lac (Olim lacus coluearum)







Le Cygne rôti chante
Jadis j'habitais le lac
Jadis j'avais fière allure,
quand j'étais cygne.
Hélas! Hélas! maintenant noir
et solidement rôti je me fais !

Il tourne et tourne, le tourne broche;
à belles flammes , flambe mon bûcher:
maintenant s'approche le marmiton.

Hélas! Hélas! ...

Maintenant je gis sur le plat.
Je ne peux plus m'envoler,
je vois des dents grinçantes.

Hélas! Hélas !!!..



En passant, le compositeur, c'est Carl Orff, un nazi. Héhéhé...

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26 août 2010

Ménage

Aujourd'hui, dans la salle des profs, comme j'n'avais pas d'élève, j'ai lavé les deux fours micro-ondes, j’ai fait la vaisselle qui traînait et j'ai donné un traitement-choc à l’évier et aux comptoirs. Je me suis aussi tapé la distributrice de savon, les murs autour, les poignées des armoires et l'ancestral grille-pain.

Malheureusement, même si c’était vraiment dégueulasse et que je ne mange presque jamais dans la salle des profs, pas plus que je n’utilise les fours micro-onde, je ne l’ai pas fait pour rendre service.

Nope.

Je l’ai fait juste pour me faire pardonner d’être un sale con, une grande gueule et surtout, un être prétentieux.

Ah... Comme c’est bon de pouvoir enfin être soi-même.






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De l'anormalité à la normalité

Aujourd’hui, j’ai revu Mélodie, une ancienne élève de l’école. C’était plutôt sympathique comme retrouvailles... malgré le fait qu’elle venait pour la rentrée de sa fille. Étant donné le quartier, même si c’est une première pour moi, ce n’est pas si anormal que ça.

Ça fait à peine dix ans que je sévis dans cette école et j’suis déjà le doyen des enseignants. Disons que par moment, la «game» est raide, alors après quelques années, les gens ont l’impression qu’ils ont assez donné et c’est normal.

Ma première suppléance à vie, je l’ai fait dans cette école. Mélodie était dans le premier groupe du matin. Un mercredi, une classe combinée 5/6 qui ne faisait pas le «projet» et qui croyait que j’étais là parce qu’ils ne faisaient pas le «projet». Même si j’n’avais aucune idée de ce qu’était le «projet», c’était un peu vrai et ils ont essayé de me le faire payé. Normal comme réaction.

Plus tard dans la journée, j’ai confisqué un couteau à un élève plus jeune. Comme nous sommes en milieu défavorisé et que c’était ma première journée, je croyais que c’était tout aussi normal. À la fin de la journée, j’suis donc allé voir le directeur pour lui laisser le couteau comme on laisse une carte de visite. Il m’a regardé d’un drôle d’air... comme s’il trouvait ça anormal que je trouve ça normal.

Drôle de type, mais excellent bassiste. Une semaine après, il m’appelait pour un contrat et on avait un band avec d’autres profs : The Noisy Teachers.

Les semaines ont passé et j’n’ai plus revu de couteau et Mélodie aimait bien venir jouer des bongos dans mon local pendant les récréations. C’était relax, car il y avait toujours plein de monde qui venait faire leur p’tit tour. À ce qu’elle prétendait, elle n’aimait pas tant que ça la musique, mais les autres étaient tellement cons. Bof... Quand on fume de la dope et qu’on est active sexuellement, c’est un peu normal de trouver que jouer à la «tag», ce soit con

Depuis, j’ai travaillé dans quelques écoles, mais curieusement, aujourd’hui en revoyant les élèves, j’ai compris pourquoi j’suis encore là. Quand dans un groupe, y a plein d’ethnies, plein de religions, plein de classes sociales, plein de problématique, j’arrête d’être anormal. Ça ne fonctionne pas dans le couloir ou dans la salle des profs. Ce n’est vrai qu’avec les enfants, quand la porte se referme sur le monde extérieur et qu’il n’y a que nous et la musique.

Il n’y a que ça de vrai.








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24 août 2010

Scary

Avez-vous remarqué la recrudescence des capteurs de rêves accrochés aux rétroviseurs des voitures?

C’est pour ceux qui dorment au volant?


N'importe quoi pour ne pas parler de la rentrée...





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23 août 2010

C'est quoi donc déjà l'affaire du matin?

L'affaire du matin?Ah ouais, l'affaire du matin...

Il y a deux extraits du répertoire qui sont très fortement associés au matin. Le premier est d’Edvard Grieg. Y a seulement deux choses importantes à retenir de ce compositeur : il est Norvégien et il est né un 15 juin, comme moi et le fils de Daniel Rondeau. Faut le faire quand même... Il avait aussi un léger air de famille avec Einstein, mais ça, vous n’en avez rien à cirer.



Son oeuvre la plus connue est incontestablement Peer Gynt. À l’origine, c’était une musique pour le théâtre, mais un peu plus tard, c’est devenu deux suites pour orchestre qui sont jouées en concert sans support scénique (ça se dit, ça?).

C’est qui au juste ce Peer Gynt? C’est un pauvre type et contrairement à la plupart de ses confrères personnages principaux d’oeuvres célèbres, c’est un salaud. Un genre de Don Giovanni, mais beaucoup moins raffiné et plus poilu. C’est effectivement un montagnard barbu et sale comme on les aime. J’vous raconterai peut-être un jour plus précisément de quoi il est coupable, mais pour l’instant, on va plutôt s’attarder sur le premier mouvement de la première suite : Au matin.







Vous connaissiez ça, hein? J'aime imaginer ce cher Peer démêlant sa barbe et ses aisselles au son de cette jolie musique. Le plus rigolo, c’est qu’y a plein de profs dans les universités et les cégeps qui font jouer ça en classe en expliquant que la musique de Grieg transpire la Norgège et tout le tralala, alors que dans l’original, c’est l’ouverture du quatrième acte qui se déroule au Maroc. C’est plutôt les dunes du Sahara que les fjords norvégiens que le compositeur essayait d’évoquer. Faut donc pas croire tout ce qu’on entend et ce qu’on lit, surtout ici.


L’autre incontournable matin musical, c’est celui de Bugs Bunny. Si ma mémoire est bonne, c’est ce qu’on entend habituellement lorsqu’il s’éveille. C’est du Rossini, encore. C’est tiré de l’ouverture de son dernier opéra, Guillaume Tell. Et oui, Diane a un illustre ancêtre Suisse!

À ce qu’il paraît, le livret original est en français, mais comme ça dure cinq heures, ce n’est jamais monté et on ne joue que l’ouverture. On la joue habituellement en italien.

En passant, j’ne connais même pas un air de cet opéra dont l’ouverture (surtout la quatrième partie) est sans doute l’une des oeuvres les plus jouées. Comme ça fait dans les 12 minutes, vous pouvez couper dans le gras un peu et ne garder que les deux dernières parties en avançant le lecteur à la sixième minutes.







Je sais... la dernière partie est très appropriée au ti-galop.


Bande de pervers! Ce n’est pas de ça que je parlais.








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22 août 2010

Moi, chialeux? Pfff...

Je l’aime. C’est simple, c’est clair, c’est direct.

Je parle du bulletin unique qui a été rejeté par madame la ministre.

Le voici, le voilà, directement du ministère.

En passant, est-ce vraiment elle qui a pris cette décision? Peu importe, on nage en pleine démagogie quand on se fait dire que c'est pour nous permettre de nous adapter, de nous former qu'on reporte l'arrivée du nouveau bulletin d'une année. Depuis quand fait-on ce genre de chose en fonction des enseignants? Pourquoi ne pas tout simplement avouer qu'ils ne sont tout simplement pas prêts à nous l'imposer, à nous l'enfoncer dans le fond de la gorge comme ils le font habituellement. C'est correct; on est habitué qu'ils ne soient pas prêts. On parle du même gouvernement qui nous a balancé la loi 142 en pleine gueule alors qu'on exerçait notre droit de grève dans un cadre légal et prévu par les conventions collectives et la loi... avant qu'il ne la change. Le dossier est d'ailleurs aux Nations Unis. Faut le faire...

Mais bon, on parle de ce bulletin? Je l'aime bien!

Y a trois trucs qui me plaisent particulièrement. Le premier, c’est le principe des trois étapes qui vaudront respectivement 20%, 20% et 60% pour finir. C’est un excellent compromis entre l’évaluation sommative (moyenne de tous les résultats obtenus) et l’évaluation formative (plus holistique). Même si personnellement, je crois plus en la seconde, je reconnais que le sommatif peut motiver certains élèves à fournir un effort plus constant tout au long de l’année. Rien ne sert de courir; il faut partir à point. Par contre, avec cette proportion, l’élève qui se révèle plus tardivement ne sera pas trop désavantagé. C’est une idée simple que j’aurais aimé avoir. Cheers!

La deuxième chose, c’est qu’on parle d’apprentissage au lieu de parler de compétences et de connaissances. Ce débat commençait à être vraiment stérile. On ne veut pas savoir si être capable d’écrire un texte découle d’une compétence, d’un savoir ou d’une compétence qui met en oeuvre des savoirs. Bordel... On veut juste que l’élève écrive son putain de texte de façon intelligible tout en respectant les exigences de son niveau. Que ce soit une compétence, une connaissance, un don ou un coup de luck, on n’en a rien à cirer.

D’accord, le coup de luck n’est pas très kasher.

Autre truc intéressant : le nombre de notes par matière. C’était un peu ridicule d’évaluer le même nombre de compétences pour une matière qui était enseignée 1o heures semaine versus une matière enseignée 55 minutes. Y a seulement anglais qui garde trois machins à noter et qui n’est enseigné qu’une heure semaine.

Une petite parenthèse avant de terminer: même si on voit musique et arts plastiques sur l’exemple fourni par le MELS (ça sonne tellement comme un bar de Laval... Je ne m’y ferai jamais!), ça pourrait très bien être danse et arts dramatiques. Deux disciplines artistiques doivent être enseignées à chaque année dont une tout au long du primaire. Est-ce que l’école de vos enfants respecte la loi?










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20 août 2010

C'est quoi donc ça déjà? Figaro...

L’air de Figaro. Le connu qui fait Fi-Ga-Ro! Figaro, Figaro, Figaro et qui va TRÈS vite à la fin.

C’est un peu normal de penser que cet air est tiré de l’opéra Les Noces de Figaro de Mozart. Surtout si on ne connaît pas la musique de Mozart. Y a pas de mal, j’suis certain que Mozart aurait aimé...

Mais ce n’est pas ça. Nope... C’est le même Figaro, mais ce n’est pas le même compositeur, ni le même livret. Il s’agit de l’air de Figaro tiré de l’opéra de Rossini, Le Barbier de Séville. En fait, Figaro est un personnage du théâtre de Beaumarchais tiré de la Trilogie de Figaro : Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro et la pièce que je n’ai jamais lue, L’Autre Tartuffe.

En passant, la pièce de Beaumarchais, c'est "le mariage" et l'opéra de Mozart, c'est "les noces". Les joies de la traduction.

Mêlés? Mozart a d’abord écrit Les Noces de Figaro dont le livret est une adaptation de la deuxième partie de la trilogie. Plus tard, Rossini adaptera la première partie, Le Barbier de Séville. Donc, si on vous demande qui a composé l’air de Figaro, vous n’avez qu’à répondre «lequel?» et vous devriez vous en tirer sans trop de casse.

«C’est qui donc déjà qui a composer l’air de Figaro?»

«Lequel?»

«Celui de Rossini.»

«Ah! Celui-là! C’est Rossini!»

Vous voyez? Même moi j’y arrive.

Sauf qu’y a plein d’autres compositeurs qui ont écrit des opéras à partir des pièces de Beaumarchais. Oups...

Mais le vrai, celui qui fait : Fi-ga-ro! Figaro, Figaro, Fi..., c’est celui de Rossini. Voilà.

En passant, les airs d’opéra ont généralement comme titre les premières paroles. Voici donc Largo al factotum.







Texte original
Traduction en français

Largo al factotum della città, largo !
Presto a bottega che l'alba è già, presto !

Ah, che bel vivere, che bel piacere
che bel piacere, per un barbiere di qualità, di qualità !

Ah, bravo Figaro!
Bravo, bravissimo! Bravo !
Fortunatissimo per verità, Bravo !

Fortunatissimo per verità !
Fortunatissimo per verità !

Pronto a far tutto,
la notte e il giorno
sempre d'intorno in giro sta.
Miglior cuccagna per un barbiere,
vita più nobile, no, non si da.

Rasori e pettini
lancette e forbici,
al mio comando
tutto qui sta.
x2

V'è la risorsa,
poi, de mestiere
colla donnetta... col cavaliere...
colla donnetta... col cavaliere...

Ah, che bel vivere, che bel piacere
che bel piacere, per un barbiere di qualità, di qualità

Tutti mi chiedono, tutti mi vogliono,
donne, ragazzi, vecchi, fanciulle:
Qua la parrucca... Presto la barba...
Qua la sanguigna...
Presto il biglietto...
Qua la parrucca, presto la barba,
Presto il biglietto, ehi!

Figaro! Figaro! Figaro!, ecc.
Ahimè, che furia!
Ahimè, che folla!
Uno alla volta, per carità!

Figaro! Son qua.
Ehi, Figaro! Son qua.
Figaro qua, Figaro là,
Figaro su, Figaro giù,

Pronto prontissimo son come il fulmine:
sono il factotum della città.
Ah, bravo Figaro! Bravo, bravissimo;
a te fortuna non mancherà.

Faites place au factotum de la cité.
Se précipitant dans son échoppe dès l'aube.

Ah, quelle belle vie, quelle vie plaisante
pour un barbier de talent !

Ah, bien joué Figaro !
Bien joué, vraiment bien joué !
Le plus chanceux du monde, en vérité !

Le plus chanceux du monde, en vérité !
Le plus chanceux du monde, en vérité !

Prêt à tout faire,
nuit et jour,
toujours occupé, toujours à courir.
Pour un barbier, une meilleure vie,
une vie plus noble n'est pas possible.

Rasoirs et peignes
lancettes et ciseaux,
sous mon commandement,
tous à portée de main.
x2

Tels sont les outils
de mon commerce
avec les dames... avec les hommes...
avec les dames... avec les hommes...

Ah, quelle belle vie, quelle vie plaisante
pour un barbier de talent !

Tous me demandent, tous me veulent,
Les femmes, les jeunes hommes, les vieillards, les demoiselles :
et pour la perruque... un rasage rapide...
une saignée...
vite, la note...
et pour la perruque... un rasage rapide,
allons, la note, dépêche-toi !

Figaro ! Figaro ! Figaro ! etc.
Bon sang, quelle folie !
Bon sang, que de monde !
Un par un, je vous en prie !

Figaro ! Je suis là.
Viens Figaro ! Je suis là.
Figaro, ici, Figaro, là,
Figaro, en haut, Figaro, en bas,

De plus en plus vite, je cours comme l'éclair,
Je suis le factotum de la cité.
Ah, bien joué Figaro ! Bien joué, vraiment bien joué,
La chance sera toujours avec toi.




Il fait vraiment avoir une diction de l’apocalypse pour la fin. Ouf!

Figaro, c’est un baryton. Ce n’est donc pas lui qui veut coucher avec la soprano. C’est plutôt le comte, qui lui est ténor. Un peu de rigueur quand même!

Voici un autre méga hit tiré de cet opéra : l’ouverture.








Le petit thème turc vers le milieu (1:55) est trop accrocheur. J’l’ai déjà adapté avec des élèves.

En passant, je dis turc, mais ça peu bien être n'importe quoi. J'n'ai pas le profil d'un ethnomusicologue.

Donc, l'opéra, c'est Le Barbier de Séville (Il barbiere di Siviglia) de Gioachino Rossini. À ce qu'il parait, il avait un super cave à vin. C'est notre ami!





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19 août 2010

C'est quoi donc déjà, ça?

C’est une question qu’on me pose parfois en entendant une pub, dans un film ou n'importe quelle occasion qu’on a trouvée pour recycler de la musique dite classique.

J’n’ai pas la prétention d’être une sommité en la matière, mais comme je connais pas mal le répertoire, j’vais vous balancer quelques greatest hits. Ceux d'entre vous qui sont musiciens ou ont déjà une connaissance de base en littérature musicale risquent de s’ennuyer. De toute façon, ce blogue est de plus en plus ennuyant, alors on se calme.

Commençons par cette vieille pub du parfum Égoiste de Chanel. On y voyait de superbes créatures totalement frustrées claquant leurs volets en gueulant «Égoïste!».

Peut-être ont-ils tourné la pub à Vérone, car il s’agit d’un extrait de Roméo et Juliette, le ballet de Prokofiev.



Égoïste.
Où es-tu?
Montre-toi misérable!
Prends garde à mon courroux, je serai implacable.
Ô rage!
Ô désespoir!
Ô mon amour trahi?
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie?
Montre-toi égoïste!
Égoïste, égoïste, égoïste, égoïste, égoïste, égoïste, égoïste, égoïste!

Ça torche, hein?


C’est tiré de la Danse des chevaliers, Acte I, scène XIII








Je n'ai jamais assisté à ce ballet, mais la musique est fabuleuse. Pour vous convaincre, écoutez l'introduction :







À suivre...





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18 août 2010

Willkommen

Comme j’étais dans un petit coin reculé pour quelques jours, j’ai complètement loupé le remaniement ministériel...

He’s back, yeah! J’ignore pourquoi, mais je l’aime bien.

Et Line Beauchamp à l’éducation? Il me semble qu’elle faisait bien la job à l’environnement, non? Ce n’est pas elle que les gros méchants ont fait pleurer à l’Assemblée nationale il y a quelques années? De toute façon, c’est quoi l’espérance de vie d’un ministre de l’éducation? Deux ans? Ça vous embête que toutes les phrases de ce paragraphe soient des questions?

Je ne sais pas quel est son plan de match, mais j’ai lu quelque part qu’elle veut consolider le concept des commissions scolaires et des commissaires élus. Personnellement, je trouve ça navrant. Ça ne serait pas possible d’avoir des commissions scolaires (car il en faut) dirigées par des fonctionnaires, comme les hôpitaux, les corps policiers, les sociétés d’État, etc., et on se débarrasserait des commissaires élus par une infime partie de la population.

Moi, quand un individu d’à peine trente ans, sans enfants, qui n’a pas étudié dans un domaine connexe à l’éducation veut devenir commissaire, je m’interroge. Comme c’est certain que personne ne le fait pour le fric, alors il reste quoi? Le tremplin politique?

Attention. Je ne pense pas que ces candidats soient mal intentionnés. C’est effectivement une bonne façon de prendre de l’expérience en politique. C’est juste qu’on le fait sur le dos des enfants... et des profs. Hey, c’est moi, ça!

Par contre, quand il y a des candidats en fin de carrière qui le font par désir de rendre service à la société (oui, ça existe!), c’est admirable.

Je me demande ce que Line Beauchamp en pense... Elle a quand même l’air sympa. Je trouvais madame Courchesne trop démagogue dans ses messages aux parents. Ça risque d’être assez intéressant dans les négociations salariales. Malheureusement, le gag de la sacoche de la madame est brûlé.

Elle saura trouver autre chose...

J'veux pas être pessimiste, mais...

Willkommen und Abschied, Schubert d'après Goethe









Il battait fort, mon cœur, vite à cheval !
Vite, il y était en pensée.
Le soir berçait la terre,
Et la nuit pendait aux montagnes ;
Déjà le chêne avait enfilé son vêtement de brume,
Tour gigantesque, là, debout,
Dans la broussaille sombre,
Où cent yeux noirs me regardaient.

La lune du haut d’un nuage
Regardait langoureusement l’air,
Les vents sifflaient de leurs ailes légères,
Frôlant mes oreilles lugubrement.
La nuit façonnait mille monstres,
Mais je restais joyeux et gai :
Quel feu dans mes veines !
Quelle braise dans mon cœur !





Traduction de Catherine RÉAULT-CROSNIER



Ça prend ça pour enseigner?

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08 août 2010

Quintette

Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas décider qu’on ne doit pas avoir d’idée. Par contre, quand on décide, c’est bien d’en avoir. Je me lance quand même.

Et pourquoi pas les cinq opéras?

Cinq personnages centraux :

Élizabeth 1er, Reine d’Angleterre
Rigoletto, bouffon
Werther, jeune homme suicidaire
Salomé, danseuse
Rudolfo, artiste fauché

Ils sont au purgatoire. Saint-Pierre et Satan les interrogent.

Oups... ça ne passerait pas.

On recommence :

Ils sont chez le psy dans une thérapie de groupe. Pourquoi? Sentiment de culpabilité d’avoir causé la mort de ceux qu’ils aimaient.

Mais Werther? Jamais entendu parlé de l’effet Werther? Et c’est un romantique ce type. Il saura quoi dire au psy.

À travers des saynètes, on raconte leurs histoires respectives et on trouve un truc chouette pour fermer la boucle. En réalité, le punch c’est que Rudolfo n’est pas vraiment cinglé comme les autres parce que lui, il a été aimé en retour.

Ce qui rend fou, ce n’est pas de ne pas aimer, mais plutôt de ne pas être aimé.

Whatever...

Par contre, la musique serait décousue et pas toujours pertinente, car elle doit être jouée par des enfants qui débutent. C’est le genre de truc pour lequel tu engages de vrais musiciens et de vrais chanteurs, tant qu’à y être.

Mais bon, entre vous écrire ça et faire les bagages. Eh oui, je pars pour quelques jours. Loin du pit!

Quelques jours... J’aurais aimé écrire pour quelque temps, mais on fait avec ce qu’on a, hein?








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04 août 2010

Méningite

D'après mon infirmière de blonde et sa chum ex-infirmière d'urgence qui bosse maintenant en contrôle des infections, je me tape une méningite virale.

Est-ce celle qui tue?

Nope... d'après elles, je serais déjà mort. Mais bon, comme ça fait très mal et que ça me les casse depuis jeudi dernier, on va faire comme si j'avais l'autre, là... celle qui tue.







Johannes Brahms
Ein deutsches Requiem op.45 1854-1868 Un requiem allemand
1. Selig sind, die da Leid Tragen, I. Bienheureux ceux qui souffrent car
denn sie sollen getröstet werden. ils seront consolés

(MATTHIEU, V, 4)
Die mit Tränen säen, Ceux qui sèment dans les larmes
werden mit Freuden ernten. Sie gehen moissonneront dans la joie. Ils s'en
hin und weinen und tragen edlen vont en pleurant et emportent la noble
Samen, und kommen mit Freuden und semence. Ils s'en retournent dans la joie
bringen ihre Garben. et rapportent les gerbes de leur moisson.

(PSAUME CXXVI, 5, 6)



Traduction piquée ici.

J'ai dû pogner ça dans le pit...


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02 août 2010

Seul

Ça a l'air que je peux mettre mon cerveau à off côté opéra. Les profs se sont réunnis en juin et ont décidé que ce serait les enfants qui choisiraient sur quel opéra nous allons bosser.

Je viens de l'apprendre.

J'me sens tellement cave de m'être creusé la tête pendant mes vacances à sortir des extraits adaptables de l'opéra qui selon moi convenait le mieux au projet.

Donc, les enfants, qu'est-ce qu'on mange? La salade d'épinard ou la poutine?













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