20 août 2010

C'est quoi donc ça déjà? Figaro...

L’air de Figaro. Le connu qui fait Fi-Ga-Ro! Figaro, Figaro, Figaro et qui va TRÈS vite à la fin.

C’est un peu normal de penser que cet air est tiré de l’opéra Les Noces de Figaro de Mozart. Surtout si on ne connaît pas la musique de Mozart. Y a pas de mal, j’suis certain que Mozart aurait aimé...

Mais ce n’est pas ça. Nope... C’est le même Figaro, mais ce n’est pas le même compositeur, ni le même livret. Il s’agit de l’air de Figaro tiré de l’opéra de Rossini, Le Barbier de Séville. En fait, Figaro est un personnage du théâtre de Beaumarchais tiré de la Trilogie de Figaro : Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro et la pièce que je n’ai jamais lue, L’Autre Tartuffe.

En passant, la pièce de Beaumarchais, c'est "le mariage" et l'opéra de Mozart, c'est "les noces". Les joies de la traduction.

Mêlés? Mozart a d’abord écrit Les Noces de Figaro dont le livret est une adaptation de la deuxième partie de la trilogie. Plus tard, Rossini adaptera la première partie, Le Barbier de Séville. Donc, si on vous demande qui a composé l’air de Figaro, vous n’avez qu’à répondre «lequel?» et vous devriez vous en tirer sans trop de casse.

«C’est qui donc déjà qui a composer l’air de Figaro?»

«Lequel?»

«Celui de Rossini.»

«Ah! Celui-là! C’est Rossini!»

Vous voyez? Même moi j’y arrive.

Sauf qu’y a plein d’autres compositeurs qui ont écrit des opéras à partir des pièces de Beaumarchais. Oups...

Mais le vrai, celui qui fait : Fi-ga-ro! Figaro, Figaro, Fi..., c’est celui de Rossini. Voilà.

En passant, les airs d’opéra ont généralement comme titre les premières paroles. Voici donc Largo al factotum.







Texte original
Traduction en français

Largo al factotum della città, largo !
Presto a bottega che l'alba è già, presto !

Ah, che bel vivere, che bel piacere
che bel piacere, per un barbiere di qualità, di qualità !

Ah, bravo Figaro!
Bravo, bravissimo! Bravo !
Fortunatissimo per verità, Bravo !

Fortunatissimo per verità !
Fortunatissimo per verità !

Pronto a far tutto,
la notte e il giorno
sempre d'intorno in giro sta.
Miglior cuccagna per un barbiere,
vita più nobile, no, non si da.

Rasori e pettini
lancette e forbici,
al mio comando
tutto qui sta.
x2

V'è la risorsa,
poi, de mestiere
colla donnetta... col cavaliere...
colla donnetta... col cavaliere...

Ah, che bel vivere, che bel piacere
che bel piacere, per un barbiere di qualità, di qualità

Tutti mi chiedono, tutti mi vogliono,
donne, ragazzi, vecchi, fanciulle:
Qua la parrucca... Presto la barba...
Qua la sanguigna...
Presto il biglietto...
Qua la parrucca, presto la barba,
Presto il biglietto, ehi!

Figaro! Figaro! Figaro!, ecc.
Ahimè, che furia!
Ahimè, che folla!
Uno alla volta, per carità!

Figaro! Son qua.
Ehi, Figaro! Son qua.
Figaro qua, Figaro là,
Figaro su, Figaro giù,

Pronto prontissimo son come il fulmine:
sono il factotum della città.
Ah, bravo Figaro! Bravo, bravissimo;
a te fortuna non mancherà.

Faites place au factotum de la cité.
Se précipitant dans son échoppe dès l'aube.

Ah, quelle belle vie, quelle vie plaisante
pour un barbier de talent !

Ah, bien joué Figaro !
Bien joué, vraiment bien joué !
Le plus chanceux du monde, en vérité !

Le plus chanceux du monde, en vérité !
Le plus chanceux du monde, en vérité !

Prêt à tout faire,
nuit et jour,
toujours occupé, toujours à courir.
Pour un barbier, une meilleure vie,
une vie plus noble n'est pas possible.

Rasoirs et peignes
lancettes et ciseaux,
sous mon commandement,
tous à portée de main.
x2

Tels sont les outils
de mon commerce
avec les dames... avec les hommes...
avec les dames... avec les hommes...

Ah, quelle belle vie, quelle vie plaisante
pour un barbier de talent !

Tous me demandent, tous me veulent,
Les femmes, les jeunes hommes, les vieillards, les demoiselles :
et pour la perruque... un rasage rapide...
une saignée...
vite, la note...
et pour la perruque... un rasage rapide,
allons, la note, dépêche-toi !

Figaro ! Figaro ! Figaro ! etc.
Bon sang, quelle folie !
Bon sang, que de monde !
Un par un, je vous en prie !

Figaro ! Je suis là.
Viens Figaro ! Je suis là.
Figaro, ici, Figaro, là,
Figaro, en haut, Figaro, en bas,

De plus en plus vite, je cours comme l'éclair,
Je suis le factotum de la cité.
Ah, bien joué Figaro ! Bien joué, vraiment bien joué,
La chance sera toujours avec toi.




Il fait vraiment avoir une diction de l’apocalypse pour la fin. Ouf!

Figaro, c’est un baryton. Ce n’est donc pas lui qui veut coucher avec la soprano. C’est plutôt le comte, qui lui est ténor. Un peu de rigueur quand même!

Voici un autre méga hit tiré de cet opéra : l’ouverture.








Le petit thème turc vers le milieu (1:55) est trop accrocheur. J’l’ai déjà adapté avec des élèves.

En passant, je dis turc, mais ça peu bien être n'importe quoi. J'n'ai pas le profil d'un ethnomusicologue.

Donc, l'opéra, c'est Le Barbier de Séville (Il barbiere di Siviglia) de Gioachino Rossini. À ce qu'il parait, il avait un super cave à vin. C'est notre ami!





...

2 commentaires:

Pimpette a dit…

J'ai pas le profil ethno non plus, mais ça sonne espagnol à mes oreilles (et je crois avoir entendu que ce l'était à une émission à FrCul - avec des vrais spécialistes), que c'était une "sévillane" rapport que l,action ça se passe à Séville.

Et c'est d'ailleurs l'astuce de l'époque. Critique des moeurs contemporaines en les plaçant en d'autres lieux et/ou d'autres temps.

Comme ça, le public peut dire "maudits Espagnols, 'garde ça comment sont nonos" plutôt que de se sentir visés.

Prof Malgré Tout a dit…

Ça tient la route. La musique espagnole est tellement influencée par les musiques orientales et du monde arabe. On pense seulement aux gitans et la période maure. Ça laisse des traces. Mais... après toute la musique espagnole que j'ai jouée, j'trouve que ça sonne turc (dans le sens de pas espagnol). J'déconne.