28 août 2010

C'est quoi donc... tsé l'opéra là?

La plupart d’entre vous connaissent déjà cette oeuvre et une fois de plus se demanderont ce qui les ramène toujours ici. Un jour, on pourrait se rassembler tous les quatre devant une bière et en discuter.

***

Parfois, quand on jase d’opéra, quelqu’un s’insère dans la conversation et affirme : «Moi, mon opéra préféré, c’est Carmina Burana».

Silence.

C’est toujours un peu troublant et habituellement, par politesse, on détourne le sujet.

Mais, y a toujours un sale con, habituellement votre serviteur, pour rappeler que Carmina Burana, ce n’est pas un opéra. Malheureusement, un sale con en attire un autre: «Oui, c’est un opéra! Je l’ai vu».

Eille... On n’en a rien a ciré que Disney On Ice monte Carmina Burana pour l’Halloween, ce n’est pas un opéra.

Pourquoi?

Parce que ce n’est pas une histoire avec des personnages. Pour que ce soit un opéra, il faudrait par exemple un ténor qui voudrait s’envoyer une soprano et une basse qui n’approuverait pas. Sortez vos visons vénérables vieillards, ça c’est de l’opéra, du vrai. On s’en balance que ça puisse être mis en scène. C’est un détail futile.

C’est quoi alors Carmina Burana? Certains diront que c’est une cantate profane et pourquoi pas? C’est chanté, ce n’est pas un truc d’église et il y a plusieurs mouvements. Cantate profane!

Le bout le plus connu, c’est le premier et dernier mouvement, ce bon vieux O Fortuna.







Pus capable... Mais pour la cause, je vais continuer. Vous n’êtes vraiment pas obligé de l’écouter.

Voici ce que ça donne en français, l’original étant latin. Les traductions diffèrent les unes des autres, mais ça nous donne une assez bonne idée.

O Fortune
Comme la lune
Attitude variable
Toujours tu croîs
Ou tu décrois.
La vie détestable
Tantôt néglige
Et tantôt ménage
Par jeu notre esprit
La pauvreté
Et le pouvoir
Fondent comme la glace

Sort monstrueux
Et vide,
Toi la roue tourbillonnante,
Attitude maléfique,
Salut vain,
Toujours dissout,
Ombrée
Et voilée
Tu m'éclaires aussi.
Maintenant par jeu
Mon dos nu
Je l'offre à tes intentions criminelles

Le salut
Et le courage
Me sont maintenant contraires
Ils sont faits
Et défaits
Toujours dans l'esclavage.
A cette heure,
Sans retard
Touchez les battements du coeur;
Puisque le sort
Abat le fort
Avec moi, vous tous, pleurez!

Comme vous voyez, le fric, ce n’est pas bon pour vous. Faites d’une pierre deux coups en me maudissant tout en sauvant votre âme : donnez généreusement à la fondation Prof Malgré Tout.

J’déconne. Ç’est en fait une mise en garde contre le jeu pathologique. Étrangement, l’ordre des infirmière l’a utilisé dans une pub jadis. Le groupe d’humoriste RBO s’était d’ailleurs empressé d’en faire une parodie. Loto-Québec pourait récupérer l’idée, mais qui comprendra?

Nous.

Même si on n’est que quatre... Cinq?

Comme je vous aime bien, voici un autre extrait. Oui, le cygne rôti qui chante dans la poêle.


Jadis j'habitais le lac (Olim lacus coluearum)







Le Cygne rôti chante
Jadis j'habitais le lac
Jadis j'avais fière allure,
quand j'étais cygne.
Hélas! Hélas! maintenant noir
et solidement rôti je me fais !

Il tourne et tourne, le tourne broche;
à belles flammes , flambe mon bûcher:
maintenant s'approche le marmiton.

Hélas! Hélas! ...

Maintenant je gis sur le plat.
Je ne peux plus m'envoler,
je vois des dents grinçantes.

Hélas! Hélas !!!..



En passant, le compositeur, c'est Carl Orff, un nazi. Héhéhé...

...

17 commentaires:

Le professeur masqué a dit…

Tu sous-estimes le nombre de tes lecteurs. : )

Prof Malgré Tout a dit…

On en parle devant un bière au Yul?

Le professeur masqué a dit…

Je peux amener mon lecteur imaginaire?

Prof Malgré Tout a dit…

Bien entendu. Il m'arrive toujours une connerie m'empêchant d'aller aux Yulblog ces derniers temps.

Le professeur masqué a dit…

Du genre?

Pimpette a dit…

Là, je peux pas ne pas réagir... vous tombez sur un sujet sensible (moi aussi, je suis celle qui ouvre sa grande gueule dans un groupe quand qqun se pâme sur l'affaire)

Hého! PMT, le compositeur, c'était Carl Orff, mais les paroles, ce sont des poèmes de taverne écrits par des étudiants universitaires en rupture de ban: les Goliards.

Ça rend d'autant plus drôle toute la grandiloquence de l'adaptation de Orff et tout le pathos qu'on colle à ces airs dans des pubs, films, etc.

Il existe des enregistrements des textes médiévaux
http://www.cduniverse.com/productinfo.asp?pid=7542974

Plus approprié à l'ambiance.

Bref, vous pouvez répondre "c'est pas un opéra, c'est euh, une grandiloquente chose faite sur des délires d'étudiants saoûls mêlant leur érudition à leur plaisirs avinés".

Prof Malgré Tout a dit…

Pimpette : Je l'sais. Je ne voulais juste pas étourdir mon mince lectorat. En rupture de ban? Ça veut dire des "drop out"?

Y a déjà quelqu'un qui m'a dit : Ils devraient le faire en opéra, ça pognerait!".

Pimpette a dit…

Oui, des drop-out. ou sur le bord, "fucksant" les cours assez souvent. Mais pour des raisons intellectuelles et religieuses, essentiellement. Ils étaient reconnus comme bagarreurs et vagabonds (ils se promenaient d'université en université).

J'ai fait travailler les étudiants de 1ère année de bacc en histoire dans un atelier sur le "In Taberna". Succès assuré ("quand nous sommes à la taverne, nous buvons tous sans mesures")

Prof Malgré Tout a dit…

In taberna! J'l'ai déjà mis sur le blogue. Ça va de soi.

Pimpette a dit…

oups, j'en avais raté un bout et si ça se trouve, j'avais déjà commenté et je radote. mille pardons!

Hélène a dit…

À Pimpette: Je crois que vous vouliez dire " foxant" les cours."Foxer" les cours = Ne pas assister au cours.

Prof Malgré Tout a dit…

Pimpette : Ça va pour cette fois :)

Hélène : Commençant à la connaître, je crois qu'elle a voulu dire "fucksant"...

Anonyme a dit…

Hey le cave qui te dit que son opéra favori c'est Carmina Burana... C'est moi ca!!!!!

Martin

Prof Malgré Tout a dit…

Mais non Martin! Tes opéras préférés sont le requiem de Mozart et la messe en si mineur de Bach.

L'Empotée a dit…

J'apprivoise tranquillement, mais alors là très tranquillement, l'opéra. Je m'extasie encore trop sur le "simple" instrumental des symphonies, des concertos et des sonates. Mais je crois que c'est aussi, parfois, une question de préférences personnelles. Par exemple, j'aime mon jazz sans voix, voire mon blues aussi (même si c'est quasiment une hérésie).

Je comprends le sentiment cela dit. C'est comme de discuter de littérature lorsque, à brûle-pourpoint, un plouc arrive pour dire "Ah ouais, moi, mon livre préféré, c'est L'Alchimiste!"

Prof Malgré Tout a dit…

Empotée : Héhé... L'Alchimiste. Faudrait quand même que je le lise un de ces quatre. Je classe ça dans la catégorie "livre pour ceux qui ne lisent pas". Mais... je ne l'ai pas lu.

La musique n'est pas vraiment plus complexe à l'opéra que dans une symphonie, au contraire.Je crois que le problème, c'est la voix. C'est souvent ridicule.

Anonyme a dit…

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