05 novembre 2009

Pas de gardienne : épilogue

J’arrive de la Place des Arts.

C’est fascinant le pouvoir de la musique. Dès les premiers accords de l’ouverture, les ados du secondaire, lâchés lousse par on ne sait qui, se mirent à déconner en un concert de «Schhhhhh». Assez pathétique si vous voulez mon avis, mais dès que la fugue a commencé, la musique s’est imposée d’elle-même et les p’tits cons se la sont fermée.

Désolé les jeunes, mais même si vous êtes votre propre public, vos niaiseries ne font pas le poids contre Mozart.

Ébahie, cette bande d’incultes a applaudi dès le premier silence et comme pour les narguer, la fugue est repartie de plus belle, leur remettant leur ignorance en pleine face à grands coups de (contre) poing. Que quelqu’un fasse de la discipline dans une salle de concert deux cents ans après sa mort, ça me les scie.

Peu importe, allez-y. Juste pour Papageno, ça vaut le «coût». Il est hilarant. Karina Gauvin est géniale en Pamina. Ça m’énerve quand on chante Mozart comme du Verdi. Karina Gauvin a tellement fait de musique baroque que ça ne risquait pas d’arriver. Je l’ai adoré. Les autres chanteurs n’avaient rien d’extraordinaire. C’était même assez ordinaire par moment et j’ai trouvé la direction d’orchestre plutôt lourde pour du Mozart. Mais bon... un tromboniste...

Pourtant, l’esprit y était. Serait-ce le public plus hétéroclite et surtout plus bruyant ou simplement la présence d’enfants? Peu importe..., c’était ça. C’est ça la Flûte, avec ses bouts drôles, ses longueurs (ne nous le cachons pas) et son humanisme déchirant (oui, ça peut faire ça, l’humanisme!). On s’en fout que la Reine «choke» à quelques endroits dans le deuxième air et que la justesse ne soit pas toujours au rendez-vous dans les trios des trois dames et qu’ils n’aient pas été foutus de dénicher trois enfants pour chanter les trois enfants... L’esprit y était.

Trop souvent à l’Opéra de Montréal, les décors et la prouesse vocale volent le show. Le public est habitué à ça maintenant et ça coûte cher pour rien. Ce n’est pas ça l’opéra.

L’opéra, c’est comme aller à la messe. Une question de foi.

Amen



J’oubliais... Vous savez, quand Papageno joue de ses clochettes pour échapper à Monostatos et ses gardes et qu’ils se mettent à chanter et à danser?

Le rire de mon fil de quatre ans...

C’est ça l’esprit.




...

5 commentaires:

Nadine a dit…

Merci!

Pimpette a dit…

Aaargh, du coup, je vais peut-être m'endetter un peu pour y aller...

bobbiwatson a dit…

Comme quoi il suffirait de mettre de la musique classique dans les haut-parleurs des écoles pour arriver à installer une discipline! La musique n'adoucit-elle pas les moeurs???????????

Prof Malgré Tout a dit…

Bobbi : Au métro Berri-UQAM, à la bouche Maisonneuve-Saint-Denis, ils faisaient jouer de l'opéra pour déplacer les jeunes mendiants. Ça fait une quinzaine d'année de ça...

Pimpette : J'n'irais pas jusqu'à l'endettement... Écris-moi s'il-te-plait.

Pimpette a dit…

Heu, endettement, c'était une façon de parler de carte de crédit. Je ne suis pas cassé à ce point.

Ceci dit, je crois que je vais survivre à ne pas voir la version de l'Opéra de Montréal, puisque j'assisterai à la version pour théâtre de marionnettes que mes filles sont à mettre en scène en ce moment même. La grande adapte le texte, la petite chante!
Avant-première ce soir et grande première demain!