Cet après-midi, je faisais de l’écriture dans une des classes du projet. On travaillait les paroles de la toune du sacrifice. Vous allez voir, c’est charmant. Les deux héros sont attachés sur la plage et lorsque la marée montera, les requins sacrés les dévoreront. En attendant, une joyeuse bande de primitifs implorent les dieux de les accepter en sacrifice. Un rein avec ça?
Voici la maquette de l’arrangement. Ça va lever plus avec des vrais musiciens à la place des machines, mais en attendant, ça fait la job.Le choeur entre environ à 28 secondes.
Lorsque la marée
Sur vous va monter
Les dieux seront apaisés
Priez! Priez!
Ce sera votre dernier jour
Le ciel étoilé
Sur vous va tomber
Et vous serez dévorés (pas certain de cette ligne, j’ai laissé le portable à la job ce soir)
Priez! Priez!
Joignez-vous au chant du tambour.
On cherchait la suite...
L’original est ici, dans un billet.
Le problème, c’est que ce que me proposaient les élèves aujourd’hui ne me plaisait pas. Comme ils méritent mieux que de se faire dire qu’ils sont une gang de pas bons et que leurs idées sont trop poches pour les autres classes, lorsqu’un élève n’avait pas rapport, je lui disais la seule chose logique en un moment pareil : «Tching Kawong».
Bien entendu, après un moment, je me suis rendu à l’évidence : j’avais affaire à des incultes, des non-initiés. Je me suis alors fait un devoir de leur raconter les origines et quelques anecdotes de ce qui est maintenant sur le point de devenir une mode.
Que dis-je une mode? Un phénomène de société qui nous marquera pour des générations!
Pfff... Ça se propage vite ce truc! Après la séance d’écriture, en mettant leurs manteaux avant la récréation, les «Tching Kawong» pleuvaient déjà sur tout l’étage. Plusieurs groupes d’élèves furent d’ailleurs infectés. J’ai même pu observer un p’tit de deuxième qui regardait un élève de maternelle mettre ses bottes sans succès (faut mettre les mitaines après les bottes, nono) lui lancer à la figure un «Tching Kawong» des plus convainquant. C’est de la spéculation, car en voyant les proportions de la chose, j’ai pris la poudre d’escampette, mais j’imagine très bien le petit de maternelle enlever ses mitaines et mettre ses bottes en vitesse, car «Tching Kawong» c’est clair et précis et cette école n’accueille pas de débiles profonds.
Reste à voir s’ils pardonnent, parce que là, ils sont pognés avec pour un bout. J’voulais juste pas bousiller les paroles de la toune.
...
9 commentaires:
Tendance lourde, même... aurait dit Mme Bazzo. C'est déjà entré dans ma maison sans qu'aucune de mes filles en connaissent l'origine...
Hélas, sur la plus jeune, ça ne marche pas du tout.
J'ai essayé une version bulgare, pas plus de succès...
Faut avoir la foi...
... si tu étais dans l'école où je pense que tu étais... et que le nono est un nono de ma connaissance... et qu'il me sort un tching kawong dans un moment où il ne le faut pas... pour le sacrifice tout sera prêt à ta prochaine visite!
Et c'est une maladie en maternelle, les mitaines. Ils ont tous la foutue manie de tout faire les mitaines déjà prêtes pour le sacrifice... euh... pour le manteau. Veulent les avoir mises d'avance pour pouvoir les avoir entrées dans leur manteau. Je te jure que jaaaaaaamais je n'habituerai mes enfants à mettre leurs mitaines avant le manteau, question d'être solidaire avec ses futurs profs qui seront fiers de ne pas avoir à attacher, pour la 15e fois de suite, une fermeture éclair.
J'ai la foi... il doit me manquer l'accent.
Mais pour les mitaines, merci les CPE (et tant pis pour Dr. Chicoine), ils sont meilleurs que des parents pour apprendre aux enfants la succession canonique salopettes de neige - bottes - chapeau - cache-col - manteau - mitaines.
Dobby : J'suis d'accord. Les mitaines avant le manteau, ce n'est pas rendre service au prof.
C'était effectivement dans cette école. Lance un "Tching Kawong" au prof de la classe qui fait le projet et regarde lui la face. J'parie qu'elle ne te trouve pas drôle.
Pimpette : Ça prend un gros accent québécois pas de classe et il faut le dire lentement en accentuant chacune des trois syllabes.
Ahah, c'est ça, j'allais trop vite (l'accent québécois se déduisait de la graphie)... Bon, je m'essaie demain... y'aura nécessairement une occasion!
Inspiré le choeur, ça donne envie de l'entendre sur vrais instruments!
PMT: J'oserais jamais lui faire le coup, j'aime trop aller dans sa classe me reposer un peu. Je te laisse être l'invité d'honneur de ses actes sacrificiels...
Pimpette: Et vive la tite chanson qui va avec la procédure!
Ah?? Y'a une chanson? J'ai vu les dessins, mais jamais la chanson ne fut rapportée chez nous par les gamines! C'est aussi galvanisant que le choeur de PMT??
Y a qu'à espérer que les enfants maîtrisent bien les trios laids...
Joie yeux No well!!!
Profdemézicmou et tout
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