20 janvier 2008

Coup de pied au cul

Vous vous souvenez de ce pauvre élève mis en cage par son enseignante sanguinaire?

La vilaine tortionnaire n’a pas dit son dernier mot. Le Professeur Masqué vous en parle. Lisez donc son excellent billet avant de lire mes conneries.










...






Vous avez lu?





Excellent.







Je n’ai qu’une chose à déclarer : vengeance!

Oui... Vengeance, bordel. Nous ne sommes pas des punching bag.

Une petite tranche de vie.

Il y a quelques années, un de mes élèves de première année obtient la côte D dans son bulletin. Le jeune a des problèmes de motricité (rythmiques...), des problèmes d’attentions et est suivi en orthopédagogie. Ce n'est pas un diagnostique sérieux, en passant. Peu importe car, en musique, pour la compétence «interpréter des oeuvres musicales», comme il joue rarement la bonne note, rarement au bon moment et rarement avec la bonne technique, je lui refile un D. Même en trichant un peu et en évaluant les savoirs essentiels (et non seulement le développement de la compétence), il aurait quand même obtenu D.

Ah oui... D voulait dire que l’enfant développe sa compétence de façon insatisfaisante.

Nous sommes en février. La mère parle à son enseignante et veut que je la rappelle. Au téléphone, elle m’informe que j’ai donné un coup de pied au derrière de son fils durant le cours de musique et que maintenant, il a peur de la musique et il fait des crises lorsqu’il y a de la musique à la maison. En plus, il a mal au coccyx au point qu’ils ont dû consulté un médecin.

Vous avez bien compris : un coup de pied au cul, et devant toute la classe en plus.

Comme c’est un tissu de connerie, je reste calme et lui demande quand ça serait arrivé. Qui sait? Peut-être qu’un suppléant a vraiment donné un coup de pied au cul de l’enfant.

"En septembre."

Elle me dit que c’est arrivé en septembre... Je suis perplexe, mais je suis surtout en février. Je lui demande quand son enfant lui en a parlé pour la première fois.

La semaine dernière.

La semaine dernière? Bordel... Là, je commence à m’énerver, mais elle aussi. J’apprends qu’elle mène sa petite enquête sur moi. En interrogeant les parents au service de garde, elle répand la rumeur: je botte le cul des enfants.

Quelques jours plus tard, des élèves de sixième connaissent l’histoire. Je suis leur prof de musique depuis qu’ils ont quatre ou cinq ans. Pour plusieurs, je suis l’adulte masculin le plus constant de leur vie. Ils veulent savoir. Pas savoir si c’est vrai. Il veulent le nom de l’enfant qui raconte ça. Ils veulent faire la fête à la dame...

Vengeance!



C’était trop tentant.



J’ai quand même résisté à la tentation, mais ça ne m’a pas délivré du mal. Pas trop déçu? Moi, ça m’arrive parfois.

J’ai passé dans le bureau du patron et je lui ai expliqué ma version des faits. Il n’était même pas au courant de l’histoire. La situation était devenue ridicule: certains petits de première, pour se rendre intéressants, prétendaient même se rappeler du coup de pied.

Bordel... On a fait un jeu de lecture de note et il y avait un pied de dessiné au tableau.

Je n’avais qu’une possibilité. J’ai menacé la dame de poursuite judiciaire pour atteinte à ma réputation. J’ai été ferme, méchant et j’ai parlé comme celui qui n’a rien à perdre, mais qui en plus, avait envie de gagner autre chose. Disons que je n’avais pas l’air très conciliant.

La poussière est tombée sur le non-événement. Je ne l’ai jamais donné ce coup de pied au cul.

Imaginez si l’histoire était tombée entre les griffes de «Celle-dont-on-ne-peut-prononcer-le-nom-sous-peine-d’être-trainé-en-justice»!


Avec du recul, c’est tellement simple. Si en septembre, alors que les parents sont encore très vigilants, un prof balance un coup de pied au cul d’un enfant en pleine classe, que croyez-vous qu’il va se produire?

Exactement. Le lendemain, il y aura une vingtaine de parents devant l’école pour le lyncher.


Une dernière chose concernant l’histoire du petit mis en isolation dans sa classe et des parents qui ont réclamé la tête du prof et de la direction de l’école. Rappelez-vous qu’il reste toujours de la place sur le banc des accusés.







Chers détracteurs chéris,

Oui, vous. Vous qui aimez bien me menacer de poursuite judiciaire, sachez que lorsque je déconne en réclamant "Vengeance!", je fais allusion à un spectacle que j'ai monté avec quelques personnes qui lisent parfois ce blogue. C'est une "inside", une blague, un joyeux calembour. J'ai lu Monte-Cristo assez jeune et même si le milieu littéraire est convaincu que Dumas n'arrive pas à la cheville de Hugo, il est la chose la plus proche d'un père que je n'ai jamais eu et je respecte encore son enseignement. Je ne suis pas vengeur, même si j'ai encore cet enfant en pleine face une fois semaine et qu'il est toujours aussi nul en musique et aussi insignifiant comme individu. Sa classe reçoit le cours le plus banal de la semaine, sauf lorsqu'il est absent. Quand il est là, je marche sur des oeufs et je garde mon énergie pour le cours suivant. Des blagues, je n'en fais pas. Quand je l'ai devant moi, j'enseigne. Je fais mon travail et je le fais du mieux que je peux. Je réponds à ses questions, écoute froidement ses commentaires et ne me gène surtout pas pour le ramener à l'ordre quand il dérape. Trop de prof garde le profil bas après un histoire du genre. Je n'aime pas cet enfant et je n'ai pas envie de faire des efforts en ce sens. Je lui donne son cours, pour le reste, qu'il trouve ailleurs. S'il a un problème avec ça, qu'il le raconte à sa maman.


Êtes-vous en train de vous dire : "mais voyons, ce n'est qu'un enfant..."?

Imaginez quelqu'un qu'on enterre vivant et qui se fait dire : "mais voyons, ce n'est qu'une pelletée de sable".

Donc, je l'avoue: les jeunes qui me font des vacheries, je ne leur pardonne pas. Ce n'est pas dans ma définition de tâche.

Par contre, je ne me venge pas, ce n'est pas dans ma définition de tâche.

Mais si quelqu'un me traînait en cours, je ne pense pas que je tendrais l'autre joue.

Oups... attendez... Tendre l'autre joue, ce n'est pas dans ma définition de tâche, ça?




...

Fin du premier acte

Changement de décor. Un bois sacré. Trois temples. Au milieu, le «Temple de la Sagesse», à droite le «Temple de la Raison», à gauche le «Temple de la Nature».

Les trois garçons conduisent Tamino aux temples.

(tiré du livret original)

L’histoire ne raconte pas comment Tamino s’est retrouvé avec trois mineurs en plein milieu du bois, qu’il soit sacré ou non. Mais comme il n’est pas prof, il ne devrait pas se faire accuser d’abus par les parents.

TAMINO
Aimables garçons, dites-moi si je pourrai sauver Pamina?

LES TROIS GARÇONS
Ce n’est pas à nous de te le révéler:
sois persévérant, patient et silencieux!
Penses-y: bref, sois un homme,
alors, jouvenceau, tu vaincras en homme.


Pfff. Si Tamino était baryton, croyez-vous qu’il se serait laissé parler comme ça? Étant moi-même baryton à mes heures, je leur aurais chauffé leurs fesses d’enfants-rois. Surtout que c’est une histoire et qu’il n’y a pas de témoins...

Mais comme Tamino est ténor, il se contente de les trouver «cutes » et essaie d’entrer dans les temples. Ce n’est que dans le temple du centre, celui de la Sagesse qu’on lui permettra d’entrer.

Or, il s’avère que le «Temple de la Sagesse» est la piaule de Sarastro. Tamino, qui est tout aussi mal élevé que la marmaille qu’il n’a su mater précédemment, se met à gueuler qu’il exige qu’on libère Pamina sur-le-champ.

Quel con...

Comme c’est le «Temple de la Sagesse», on (le choeur) lui répond de se calmer le ponpon et que Pamina se porte bien.

Et là, comble d’idiotie, notre «héros» se met à jouer de la Flûte enchantée. Pourquoi comble d’idiotie? Bordel... ça va alerter tout le monde!

Papageno et Pamina se pointent, mais ils sont poursuivis pas Monostatos, le nain de service et sa horde d’esclaves en manque de sensations fortes. Papageno dégaine son glockenspiel. Il entame une toune de Mozart (comme par hasard) et le nain et les esclaves se mettent à danser et à chanter... Eh oui, c’est ça le pouvoir du glockenspiel magique.

J’en profite pour vous raconter une anecdote.

Mozart, lorsqu’il dirigeait la Flûte, aimait bien se payer la gueule de Papageno, qui n’était nul autre que Schikaneder, le gars qui a écrit le livret. Ça se déroulait toujours un peu de la même façon : Mozart insistait pour jouer le glockenspiel lui-même (il en avait un qui se jouait comme un piano) et lorsque son copain devait jouer sur la scène, il s’abstenait. Lorsque le pauvre Papageno, humilié, se tournait vers lui pour l’engueuler, Mozart jouait et l’autre n’avait pas d’autre choix que de continuer le spectacle, car il fallait bien qu’il bouffe et les fins de mois étaient plutôt difficiles.

Fin de l’anecdote

Donc, au moment où nos deux gaillards (Papageno et Pamina... Tamino n’est pas un gaillard) se croyaient sauvé, voilà que Sarastro lui-même entre en scène. Comme c’est un nain (lui aussi!) et qu’il craint qu’on ne le prenne pas au sérieux...

Sarastro fait son entrée sur un char triomphal tiré par six lions.

(livret original)

Vous devinez que la situation se complique. Tamino et Pamina sont dans les bras l’un de l’autre, le nain dominant est fâché, celui de service, frustré. Papageno s’enverrait bien un petit coup de rouge et les esclaves... ben... vous les connaissez : ils sont insatiables.

Pour calmer la foule en délire, Sarastro condamne Monostatos à recevoir soixante-dix-sept coups de fouet, en guise de récompense...? Ce dernier ne semble pas trop déçu.

Qui suis-je pour juger des us et coutumes des petites personnes? Peu importe... Sous les ordres de Sarastro, Papageno et Tamino sont emmenés dans le Temple des Épreuves.

Rideau.

Voici la toute fin du premier acte.







Pamina et Tamino se rencontrent pour la première fois, Monostatos apprend qu’il recevra des coups de fouet pour avoir dragué Pamina, le choeur acclame Sarastro... la routine quoi.

17 janvier 2008

Le pourfendeur

Image piquée sur whatscookingamerica.net

Une petite parenthèse avant de revenir sur «La Flûte enchantée».

Sur l’étage où j’enseigne, la situation ressemble étrangement à ça. Y a une gang de filles noires et comme elles sont au top de la chaîne alimentaire, elles font la loi. Je n’ai pas encore déterminé si les garçons sont du règne végétal ou minéral, mais disons que côté séduction, c’est plutôt le calme plat qui règne.

Mais êtes-vous vraiment prêts pour ce qui suit? Je vous préviens : c’est bourré de préjugés basés sur n’importe quoi. C’est raciste, sexiste et même homophobe par moment. Par contre, les «petites personnes» ne seront pas ridiculisées aujourd’hui, car c’est congé.

Voici donc...

Ma théorie sur les possibilités d’échange de fluide interracial.

1-Un Noir peut séduire une Noire, une Blanche ou une Asiatique.

2-Un Blanc peut séduire une Blanche ou une Asiatique.

3-Un Asiatique peut séduire une Asiatique, un Blanc ou un Noir.


Désolé, mais c’est comme ça. Si t’as les yeux bridés, t’as qu’à être l’exception.

Pas d’accord? Personnellement, je n’en connais pas de couple où le mec est Asiatique et la fille est Noire... Par contre, j’en connais un tas où le mec est Asiatique et l’autre mec est Noir...

C’est un gros méchant préjugé comme vous les aimez bien et c’est moi qui me mouille pour vous. Vous n’avez qu’à effacer l’historique de votre navigateur Web et vous aurez la conscience tranquille.

Donc...

Ce matin, j’ai rencontré la moitié de mon «band» de cette année. Ce sont des élèves qui seront musiciens pour le projet de comédie musicale. Des élèves issus d’autres écoles. Parmi eux, Johnny, l’exception.

Johnny est asiatique. Un chinois «yo». Les oreilles percées (deux bijoux différents), les cheveux savamment coiffés et des fringues dignes d’un vidéo de «gangsta rap». C’est un sportif, un «break dancer» et il est juste assez bum pour que même les profs trouvent ça cool. Le tout est assumé avec désinvolture. C’est Johnny, quoi.

D’accord, j’avoue qu’être son prof toute la semaine ne doit pas être toujours rigolo, mais une fois semaine, c’est charmant.

Dans la gang de sixièmes de mon école, il n’y a qu’un gars noir. Malheureusement pour ma théorie, le poisson rouge du prof est plus populaire que lui et comme elles n’aiment pas le sushi, les filles de sa classe n’ont vraiment rien à se mettre sous la dent...


Sauf que maintenant, y a Johnny, le pourfendeur de préjugés.







...

15 janvier 2008

Monogamie 101

Changement de décor. Une pièce magnifique dans le palais de Sarastro.

Monostatos arrive. Pamina est introduite par des esclaves.

(Je sais, c’est un peu dur comme entrée en la matière, mais c’est tiré du livret original)

Bon... On va attendre que les esclaves se retirent...


...





...






...




Bordel... Ils tiennent le coup les salauds...




...





...





...






!!!




Ah! Voilà... c’n'était pas trop tôt.

Vous vous souvenez de Pamina? C’est la fille de cette charmante dominatrice qui chante des contre-fa pour un tout ou un rien. Pour les besoins de la cause, on va se l’imaginer pas trop moche, mais rien de trop canon. Les yeux bleus, les cheveux bruns, mais contrairement à son portrait, elle aura des bras et des jambes. Ceux qui n'aiment pas cette joyeuse plaisanterie, plaignez-vous à monsieur Schikaneder.

Par contre, Monostatos, lui, n’est pas coincé du tout. Comme c’est un nain, il a un petit je-ne-sais-quoi et il est baryton, donc je l’aime bien. J'espère que vous n’êtes pas raciste, car c’est un Black.

Bon... ce qui vient est un peu délicat.

Monostatos attache la princesse et elle le supplie... Je ne me souviens plus très bien si elle le supplie d’arrêter ou d’être plus vigoureux. Et vous? Que feriez-vous à sa place? J’vous ai dit qu’il a un petit je-ne-sais-quoi ce Monostatos?

Sauf que malheureusement pour nos deux tourtereaux, Papageno se pointe. Curieusement, il n’est pas avec Tamino...

Papageno n’a jamais vu de Blacks et c’est la première fois que Monostatos rencontre un homme oiseau. C'est le choc des cultures. Comme notre ami Schikaneder a voulu que cet opéra reste «grand public», c’est Monostatos qui prendra ses jambes à son cou.

Non.

Rien à cirer qu'on soit à l'opéra.

J’ai dit NON!

Pas de ça ici.

Pamina, c’est la blonde du prince et Papageno, c’est le copain du prince, alors NON! Solidarité, man.

Papageno détache donc Pamina et lui raconte tout : la reine, le prince et blablabla. Avouez que vous êtes déçus. Mais vous allez survivre, car c’est à ce moment que nous serons témoins d’un des moments les plus absurdes de toutes l’histoire de la musique : un non-couple chante en duo l’éloge de la monogamie.

Duo de Pamina et Papageno
"Bei Männern, welche Liebe fühlen"
(Aux hommes qui sentent l'appel de l'amour)









Ça doit encore être un de ces machins franc-maçonniques...


À suivre.

Dans le prochain billet, ce sera la finale du premier acte. Déjà.

...

14 janvier 2008

Cadenas, flûte et glockenspiel.

Tamino a hérité d’une mission : libérer la princesse Pamina des griffes du sanguinaire Sarastro (j’exige qu’il soit nain).

Papageno, de son côté, ne peut parler, car les trois gonzesses lui ont foutu un cadenas sur la bouche.

Mozart a alors écrit un quintette vraiment trop génial. C’est mon passage préféré de l’opéra!

Ça va ainsi :







PAPAGENO
(s’approchant de Tamino et lui montrant tristement le cadenas sur sa bouche)
Hm, hm, hm, hm, hm, hm, hm, hm!

TAMINO
Le pauvre, quelle punition, il ne peut plus parler.

PAPAGENO
Hm, hm, hm, hm, hm, hm, hm, hm!

TAMINO
Je ne peux rien faire d’autre que te plaindre, je n’ai pas le pouvoir de t’aider.

PAPAGENO
Hm, hm, hm, hm, hm, hm, hm, hm!

(Les trois Dames apparaissent.)

Elles libèrent Papageno et ça devient un quintette.

... C’est à la fois d’une simplicité et d’un génie... ça m’enlève le goût de déconner.

TOUS
Si tous les menteurs étaient punis
par un cadenas de ce genre,
au lieu de la haine, de la calomnie et du venin
régneraient amour et fraternité.

Bordel... Faire passer un truc aussi naïf sans que j’aie envie de vomir. C'est tellement simple que ça en est obscène. Mozart...

Je l’aaaaaiiiiiimmmmme!

Bach pour te faire aimer Dieu.
Beethoven pour ton prochain.
Pour le reste, y a Mozart.

OK, on continue, car c’est l’heure de développer les cadeaux, gracieuseté de la Reine de la nuit.

Tamino reçoit une flûte enchantée et Papageno, un glockenspiel.

Hein? Non, mais bordel! Ils sont censés faire quoi au juste avec ça? De l’éveil musical? C’est n’importe quoi! J’aurais refilé un traitement hormonal pour Tamino, question de le faire muer un peu et un single malt pour Papageno, parce que je l’aime bien. À la limite, la reine aurait dû leur offrir son doberman comme fidèle compagnon. À ce qu’il paraîtrait, cette race excelle à la chasse aux nains.








...

Königin der Nacht

Nous nous sommes laissés alors que les trois gonzesses débarquaient. Comme elles n’aiment pas les menteurs, elles mettent un énorme cadenas sur la bouche de Papageno. Le pauvre ne peut plus s’exprimer que par des sons étouffés.

Le prince Tamino apprend alors la vérité : ce n’est pas Papageno qui a tué le dragon, mais bien nos trois amazonnes... grrrr. En bonus, ces dernières lui refilent le portrait d’une certaine Pamina. En principe, elle n’est pas trop moche, mais ça dépend toujours des distributions. À l’opéra, la voix passe souvent avant le look. Comme il est ténor, Tamino s’en fout et comme je suis juste et bon, je vous épargne l’air où il s’extasie devant le portrait...

Au fait, cette Pamina, elle a du sang bleu! Eh oui, vous avez deviné : c’est une princesse qu’il devra délivrer. Original, vous dites? Mais qui dit princesse, dit reine! Sa maman n’est nulle autre que la Reine de la nuit. Yep, ze Königin der Nacht, man.

Premier air de la Reine de la nuit.







Changement de décor. Les montagnes s’ouvrent en deux. Une salle magnifique. La Reine de la nuit est assise sur un trône orné d’étoiles. (tiré du livret original)

Elle est vêtue de latex noir et porte un fouet à la taille. À ses pieds dort un énorme doberman. Deux Nubiens (nus bien) musclés et couverts d’huile sont enchaînés au trône et s’empressent à lui fournir une légère brise avec des plumes d’autruches, ce qui a pour résultat de garder ses mamelons bien visibles malgré leurs enclos de cuir. Il n’y a pas de nains, car c’est congé aujourd’hui. (tiré d’un rêve éveillé lors de la dernière assemblée générale au salon du personnel)



Dans cet air, elle s’adresse à Tamino pour qu’il délivre sa fille des griffes du nain cruel qui l’a enlevée. C’est toujours le ténor qui pogne ce genre de contrat...



Elle se pousse avec les trois gonzesses.

À suivre.

N’oubliez pas que Papageno a toujours un cadenas sur la bouche... VOUS VOULEZ LA SUITE.










...

13 janvier 2008

Un homme, un vrai

Der Vogelfänger bin ich ja (c'est moi l'oiseleur), air de Papageno







Tamino revient à lui. La pauvre bibitte est là à ses côtés, morte. Sni-fe, sni-fe. Il voit quelqu’un venir, alors, sans même prendre le temps de changer de couche, il se planque.

Papageno se pointe. Il est couvert de plume et transporte une cage. C’est un être simple et équilibré qui ne pense qu’aux femmes et à la bouffe. Il est baryton, alors que Tamino, vous l’aurez deviné, est ténor.

Tamino : Mais qui es-tu?

Papageno : Un homme! Quelle question idiote.

Voilà! J’ai toujours pensé que les ténors étaient des sous-hommes. Richard Strauss, pour sa part, croyait que c’était comme une infirmité... Et vous?

Papageno, lui, est d’accord avec ma théorie. Donc, comme il est un homme, un vrai, Papageno aimerait bien avoir toutes les filles. C’est normal. C’est dans sa nature (surtout après un bon coup de rouge...). Mais attention: ce n’est pas ce que vous croyez. Voici ce que raconte le dernier couplet :

Si toutes les filles étaient à moi,
je les échangerais contre du sucre:
à celle qui serait ma préférée
je donnerais volontiers tout mon sucre.
Elle m’embrasserait alors tendrement,
serait ma femme et moi son mari.
Elle s’endormirait près de moi,
Je la bercerais comme un enfant.

Vous voyez? Ce n’est pas parce qu’un type picole un peu et sait apprécier la gent féminine qu’il est un salaud de première. C’est plutôt une question de registre.

Tamino : Mais de quoi vis-tu?

Papageno : De nourriture et de boisson! Comme tout le monde.

Exactement!

...

Tamino : Alors, c’est toi qui m’as sauvé des griffes de la bibitte?

Papageno : La bibitte?

Tamino : Oui, pour l’amour du Ciel, amis! Dis-moi! Comment as-tu vaincu ce monstre? Tu n’as même pas d’armes!


Mais bon, personne n’est parfait... Papageno joue de la flûte de pan, le pauvre, et est un peu vantard. Il raconte que c’est lui qui a terrassé la bibitte. Tamino, ce grand naïf, est quand même impressionné.

Juste au moment où ça devient rigolo, les trois gonzesses débarquent.

Bordel, j’entends Fiston qui se réveille.

À suivre.




...

On change de disque

Désolé, mais on change de version. Ceux qui me connaissent savent jusqu’à quel point je suis pogneux de nerfs.

Y a juste trop de trucs avec lesquels je ne suis pas d’accord : tempos trop lents, pas assez de relief à l’orchestre, manque de précision rythmique des chanteurs, etc.. Bordel. J’écoutais l’air de Papageno et je me disais : c’est donc ben plate c’t’affaire là. On va mettre ça sur le dos des années 80...

Donc, bye bye Sir Colin Davis. John Eliot Gardiner, come on down! You’re the next contestant on «The tempo is right».

Non, mais...






...

12 janvier 2008

La bibitte, le prince et les gonzesses.

Acte un (y en a que deux)

Zu Hilfe, Zu Hilfe!










Un type se pointe sur la scène. Ça ne va pas bien pour lui. Pourquoi?

Premièrement, il s’appelle Tamino. Quelle horreur! Ça sonne comme le nom du p’tit gars dans Tintin et le temple du soleil. Il traîne sûrement un passé lourd...

Ensuite, y a une grosse bibitte qui le poursuit. Ça peut être un lion, un serpent, un dragon... L’important, c’est que ça soit avant tout bien gros, poilu et ridicule. Il faut bien que les enfants rigolent un peu. Le genre d’animal à qui on veut faire un câlin.

Troisièmement, Tamino est un couillon de première. Il a peur de la grosse bibitte. Il se pointe d'ailleurs sur scène en chantant : «Zu Hilfe, Zu Hilfe». On ne peut s’y méprendre.

Quatrièmement, c’est un wannabe. Il aimerait bien être prince charmant. Il a pourtant tout le kit : l’habit, l’épée et la coupe de cheveux. Il ne manque que le cheval et un nom respectable. Tamino... pffff. Mais qui voudrait d’une pareille couille morte?

Donc, le pauvre type se pointe en gueulant bien fort « Zu Hilfe, Zu Hilfe!» dans le sens de «au secours, au secours!». La bibitte s’approche de lui. Notre «héros» fait dans son froc, puis s’évanouit.

L’histoire de dit pas si la bibitte est scatophage et a l’intention de le manger, car trois gonzesses débarquent armées jusqu’aux dents. La chose ne fait pas le poids et se retrouve au bas de la chaîne alimentaire. Pauvre bibitte... je l’aimais bien moi. Par contre, l’histoire ne dit pas non plus si les trois gonzesses ont faim. Peut-être sont-elles végétariennes. Je sais, l’histoire ne dit pas grand-chose...

Je vous ai raconté que les trois petites dames travaillent pour une reine? Et bien, c’est fait.

Les trois «chicks» s’approchent de Pamino qui gît là, inerte et comble d’absurdité, elles le trouvent mignon. Faut dire que Tamino porte toujours une couche, juste au cas. Donc, elles ne savent pas pour «vous savez quoi». Faut croire que l’amour rend sinusité. Ou peut-être que ça ne les dérange pas...

Les trois amazones vont s’engueuler un peu pour savoir laquelle d’entre elles pourra rester avec le prince, pendant que les deux autres iront prévenir la reine. Comme elles ne peuvent décider qui pourra assouvir leurs fantasmes nécroscatophiles (évanoui, c’est comme mort...) en paix avec le prince pendant que les autres bossent, elles abandonnent toutes trois ce pathétique Tamino et vont prévenir la reine.





À suivre.

11 janvier 2008

Tous cocus!

Eh oui. Vous êtes tous cocus!

Mais chérie... ce n’est pas ce que tu penses...

Je vous trompe avec un autre blogue. Un truc que j’écris pour les élèves du projet de comédie musicale. Rien de très pédagogique. C’est plutôt un endroit où on peut rigoler tout en s’informant des derniers développements et potins du projet. Je vais aussi y balancer la musique, les paroles des chansons, des photos, etc.. Un genre de comité social virtuel pour élèves.

Mais je ne vous laisse pas tomber pour autant.

En parlant de tomber, je viens justement de tomber sur une version de «La Flûte enchantée » de Mozart que je n’ai jamais vraiment pris le temps d’écouter (un truc de seconde main...). C’est la version de Sir Colin Davis (1984) et elle traîne là depuis un bout. Ça vous dirait de vous la taper avec moi? Si jamais on accroche sur un chanteur, on regardera c’est qui en temps et lieu. Pour l’instant, on laisse le show à Mozart.

C’est parti!

Le rideau est fermé. Circulez, y a rien à voir... pour l’instant.

Ouverture













À suivre demain






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08 janvier 2008

Limite?

Élève : Hey PMT, c’est peut-être une femme qui va être présidente des États-Unis.

PMT : Non.

Élève : Oui, je l’ai vu.

PMT : Non.

Élève : Comment ça, non?

PMT : Aux États-Unis, il y a deux partis. La femme que tu as vue, elle essaie de devenir chef de son parti pour pouvoir ensuite participer aux élections.

Élève : C’est ça que je dis.

PMT : Ce n’est pas elle qui mène pour diriger son parti. C’est Obama.

Élève : C’est qui ça?

PMT : Un Noir.

Élève : Un Noir président des États-Unis?

PMT : Justement... Que ça soit la femme ou le Noir qui devient chef du parti, le parti ne pourra jamais gagner.

Élève : Comment ça.

PMT : Les Américains sont trop cons pour accepter d’avoir une femme ou un Noir comme chef. Ils ne seront pas président, ni l'un ni l'autre.

Élève : Pour vrai?

PMT : Pour vrai.



Vous trouvez que c’est limite? Que j'ai du "guts" de dire des trucs pareils?

J'ai trouvé ça dans un livre de Fiston.





Ça c'est risqué.







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04 janvier 2008

The pros and cons of «martyrizsiziszme»

La veille de Noël, je fus touché du doigt de Dieu. Oui, oui... Et croyez-moi, ça fait mal. C’est cette douleur qui explique ce silence virtuel dont vous avez sûrement bien profité. De toute façon, qu’est-ce qu’un prof aurait à raconter lorsqu’il est en vacances? Ce n’est pas compliqué... Il s’agit de partir en congé avec plein d’arrangements à faire et vous aurez des trucs à dire. Je dis arrangement, dans le sens de mettre des accords sur des mélodies et écrire des accompagnements, faire des partitions, des bandes sonores, etc.. Parfois, quand je dis que j’ai des arrangements à faire, les gens pensent que je dois prendre un rendez-vous chez le dentiste ou me réserver un trou au cimetière. Tous des barbares!

Bon. Avant de vous raconter mes «vacances», il faut que je vous explique une chose à mon sujet: je suis rejet. Quelques fois, ce sont les autres qui me rejettent, mais habituellement, je me rejette moi-même. Autonome vous dites?

Je ne vous donne qu’un exemple. L’autre midi, avec des collègues, on est allé se goinfrer de poutine. Je ne me suis pas assis avec eux. Vous comprenez le principe? Excellent. Comme le dit si bien Jean-Paul : l’enfer, c’est les autres.

Donc, le 24, Dieu veut m’empaler sur son énorme doigt... Mais qu’est-ce que je raconte?

On recommence...

Donc, le 24, Dieu, qui me trouve pathétique, veut me toucher de son doigt. J’imagine qu’il espère ainsi me donner un quelconque talent comme preuve de son existence. Ensuite, il fera de moi son avatar sur terre, parmi vous, simples mortels, et je n’aurai qu’à attendre ses instructions. Peu importe, je pense qu’il a commencé à fêter de bonne heure cette année et il a manqué son coup. Alors, comme ça, out of nowhere, la douleur est apparue. Oubliez vos salades sur le nerf sciatique et les spasmes post-vous-savez-quoi. Cette névralgie sciatico lombairesque est en réalité un acte divin. Yep.

Alors, je me retrouve incapable de marcher ou d’être assis. Même couché, je souffre, mais au moins, c’est endurable.

The pros and cons of «martyrizsiziszme»

Les avantages :

- Je ne suis pas allé dans ma famille (ma blonde y a amené Fiston le 25)
- Je ne suis pas allé dans la famille de ma blonde à Québec (2 jours seul!!!)
- Je ne suis allé nulle part... yeah!

Juste pour vous dire, à l’exception de ma blonde et de Fiston, la seule personne que j’ai vue de toutes les vacances est un collègue avec qui j’ai bossé sur le texte hier soir. Et comme on bossait, on n’était plus en vacances. Donc, ça ne compte pas. Un jour, on fera notre «coming out», mais pas celui que vous pensez.

Ah oui, y a aussi l'ostéopathe. He's da man!

Les désavantages :

La chose que je n’ai pas dans la vie, c’est de l’intimité pour faire de la musique. J’habite un petit 4 et demi... Normalement, si ma blonde et Fiston se poussent quelques jours, c’est l’orgie totale. Ça va de John Dowland à Metallica en passant par des créations sur ordinateur. Y a des guitares qui trainent partout dans l’appartement et y a plein de câbles entre la carte son, l’ordinateur, le piano numérique et la guitare électrique et surtout, Ô jouissance suprême, je joue sans écouteurs!

Hum... Je vous ai dit que je ne pouvais pas être debout ou assis? Bordel... Je me suis quand même tapé un peu d’électrique couché sur le dos, mais ce n’est pas le Pérou. Pas de musique, pas d’ordinateur et la télé, ce n’est pas vraiment mon truc ... Hein? Désolé, le club vidéo ne livre pas.

Le plus chien dans tout ça :

J’ai plein d’arrangements à faire pour le projet. La semaine prochaine, il faut que je débarque avec la musique pour les choristes et les danseurs. Il faut que la metteur en scène (quelqu’un sait comment on dit ça au féminin?) ait les musiques qui accompagnent certaines scènes et il faut que j’envoie des partitions à la formatrice en chant...

L’évidence même :

Je fais de la fuite en écrivant ce billet. Ma blonde est au travail et Fiston au CPE. Je DOIS être productif pendant que j’en ai la chance. L’inspiration n’est plus un luxe que je peux me payer.

Conclusion :

La prochaine fois, il peut bien se le mettre ou je pense son doigt. Mais curieusement, en plus de dix ans de vie commune, j’ai dit pour la première fois à ma copine un truc tout simple.

Je suis heureux.

Peut-être qu’il n’est pas si nul, le type là-haut...


Voeu :

Bonne année.

Moi, je me souhaite une piaule avec un coin pour faire de la musique, en paix.


W.A. Mozart

Gloria de la messe en Do mineur. K.427









Oui, je sais... c'est en majeur, mais la messe est en mineur. Deal with it.






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22 décembre 2007

C'est arrivé loin de chez vous

L’hiver annonce ses premiers orages sur la vallée. Pluie, grêle, tornades... rien de bon pour l’agriculture. Mais lorsqu’elle scrute l’horizon qui s’assombrit, ce ne sont pas les récoltes qui inquiètent Fatima. Elle cherche plutôt la silhouette d’Osmane. Lorsque la guerre vous vole un mari et deux filles, chaque attente amène son lot d’angoisse et chaque jour est vécu comme le dernier.

La veuve lutte pour détacher son regard des champs. Le ciel gronde et Fatima se souvient des bombardements en regardant les éclairs percer le crépuscule. La porte s’ouvre. Osmane est grand pour son âge. Déjà, ces mains sont celles d’un menuisier et son regard sombre, celui d’un homme. L'ombre de son père, il se dirige lentement vers elle, la prend dans ses bras.

«Je suis désolé...»

«Il y a de la soupe chaude.»

«Nous avons terminé de construire l’école.»

«Je n’aime pas le Hezbollah.»

«Mère...»

Osmane ne termine pas sa phrase. Le tonnerre sait imposer le silence. Puis soudain, la grêle qui s’abat sur les collines. Un roulement de caisse claire, régulier et imperturbable. La nature veut effacer la mémoire de cette terre gorgée de sang et de métal. La première explosion retentit. Osmane ressert son étreinte. Un autre choc fait trembler les murs. Tant de souvenirs de dévastation. Suivra le feu d’artifice. Des dizaines d’explosions se succèdant et arrêtant le temps.

Et enfin, le silence.

Puis, l’attente.

Osmane n’ira pas à la cave chercher son arme. Pour chaque explosion qu’il vient d’entendre, un enfant libanais ne perdra pas ses jambes sur une mine.

Israël aurait largué quatre millions de bombes à sous-munitions sur le sud du Liban en 2006. Un million d’entre elles n’auraient pas encore explosé. Les victimes seront des civils. Si un grêlon gros comme une noisette peut les faire sauter, imaginez un enfant.





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16 décembre 2007

Alléluia

21hoo et des peanuts, un dimanche soir de tempête.

Dring... Dring...

PMT : Bordel! Qui ose?

Dring...

PMT : Oui allô?

Éducatrice en TC : PMT?

PMT : Huh?

Éducatrice cool en TC : C'est Éducatrice cool en TC . Je t'appelle pour la chaîne téléphonique.

PMT : Dans le sens de...

Meilleure éducatrice en TC : C'est fermé demain!

PMT : Sérieux?

Déesse en TC : Mes sources sont infaillibles.

PMT : Ça donne le goût d'aller fermer un bar...









Pour ceux qui n'ont pas encore compris : Pas d'école demain!!!





Profitez-en pour aller lire "Le monde en saignant". (Il va me payer la bière...)





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12 décembre 2007

Le pouvoir des mots

Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir des mots.

Même si ce blogue est une oeuvre de fiction et que je n'existe pas (je suis en réalité l'ami imaginaire d'un poseur de gypse qui se nomme Roger), cette anecdote est vraie.



Je me tapais une tour en Mega Bloks avec fiston et la destruction de notre dernière création avait foutu un beau bordel. Il y avait des blocs partout, sauf à portée de main.

PMT : Hum... J'aurais besoin des blocs qui sont là-bas...

Fiston : ...

PMT : Fiston, regarde les blocs là-bas.

Il daigne jeter un coup d'oeil.

PMT : Donne-les à Papa.

Il retourne à son complexe architectural.

PMT : Fiston...

Il entend une voix, mais présume que c'est dans sa tête et considère qu'il est un peu jeune pour qu'on lui diagnostique une maladie mentale. Vaux mieux tenir ça mort, qu'il se dit.

PMT : Fiston... Regarde-moi!

Bzzzzzz...

PMT : Amène les blocs à Papa.

Fiston : Très solide la tour... Gros tour!

PMT : Fiston... Tching Kawong!

Il me regarde.

Je pointe les blocs.

Il va les chercher, me les donne.




Il s'agissait seulement de trouver le mot juste.













Mise à jour : Désolé pour le tas de fautes... J'ai corrigé.

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09 décembre 2007

Prof Story : Le Confessionnal

Version polie :

Ça me trotte dans la tête depuis un bout.

Version honnête :

Ça me les casse.


Peu importe la version, je vais une fois de plus abuser de votre patience afin d’exorciser quelques démons. La routine, quoi.

Voici donc, en primeur :

Prof Story : le Confessional

Le Maître : PMT, rends-toi immédiatement au confessionnal.

PMT : Oui Maître!

PMT s’empresse d’obéir, espérant se faire confier une mission qui lui permettra d’améliorer ses conditions de travail et qui sait, abolir la loi 142.

Une fraction de seconde plus tard, au confessionnal.

Le Maître : Te voilà.

PMT : Oui Maître, me voilà. Vous vouliez me voir?

Le Maître : Pourquoi t’aurais-je demandé de venir si tel n’était pas mon voeu?

PMT : Effectivement Maître, vous êtes d’une logique implacable.

Comme le Maître n’est en réalité que mon alter ego, pourquoi me gênerais-je pour le complimenter?

Le Maître : Même si la démagogie t’a toujours bien servi jusqu’à maintenant, c’est inutile d’en faire usage avec moi. Ça pourrait te porter malheur...

PMT : Dans le sens de «ballotage»?

Le Maître : Mais non, imbécile. Je suis dans ta tête. Si le public choisit de ne pas te garder, je devrai errer dans les limbes pour l’éternité. Alors, au lieu de dire des sottises, voici ce que j’ai à te dire...

PMT : ...

Le Maître : ...

PMT : ...

Le Maître : Alors? J’attends.

PMT : Mais Maître... c’est vous qui aviez quelque chose à me dire.

Le Maître : PMT, comme je suis un produit de ton imagination, tu peux très bien dire toi-même ce que j’ai à te dire.

PMT : Vous êtes fort.

Le Maître : Tu dis ça pour te faire plaisir...

PMT : Donc, vous voulez savoir pourquoi j’ai l’air troublé depuis quelques jours?

Le Maître : Exactement. Ça n’aurait pas à voir avec un certain «documentaire»?

PMT : Vous êtes vraiment perspicace Maître.

La Maître : En effet. Parle, minable.

PMT : Ce qui me tracasse avec le documentaire, c’est que j’ai l’impression de collaborer à un freak show et qu’à la toute fin, ce sera moi qui tiendrai le rôle principal.

Le Maître : Rôle principal? Toi? Mais c’est un documentaire sur les élèves. Pas sur toi.

PMT : Oui, mais dans la catégorie freak, je risque de voler le show.

Le Maître : Tu es déjà sur la bonne voix.

PMT : Merci Maître, je suis votre exemple.

Le Maître : Comment oses-tu?

PMT : Mais non Maître. Pas «suis» dans le sens du verbe suivre, mais plutôt dans le sens du verbe être.

Le Maître : Tu es très habile PMT.

PMT : Je suis votre exemple.

Le Maître : ...

PMT : ...

Le Maître : Un-zéro pour toi PMT, mais ma vengeance sera terrible.

PMT : Ballotage?

Le Maître : Tu oublies vite...

PMT : Ah oui... les limbes.

Le Maître : Exactement. Alors, qu’est-ce qui te porte à croire que tu seras le freak en chef du documentaire? Ça va de soi que tu seras ridicule, mais j’aimerais l’entendre de ta bouche.

PMT : Vous voyez Maître, les gens du documentaire ont choisi des élèves «puckés». Le genre d’élèves qui n’écoutent pas, ne te regardent pas, ne font rien et n’apportent pas grand-chose au projet. C’est plutôt le projet qui, à long terme, leur apportera quelque chose.

Le Maître : Je ne vois pas le problème. C’est tout à ton honneur.

PMT : C’est ce que je croyais au début... Mais dans la pratique, ça ne se passe pas exactement comme ça. Disons que je suis en pleine séance d’écriture avec les enfants et qu’un de leur sujet n’écoute pas et est complètement décroché. Ils s’approchent de lui et le filment pendant qu'il joue avec son crayon (il n’aime peut-être pas les caméras...). Il lâche son crayon et finalement, se referme sur lui-même...

Le Maître : Tu laisses passer?

PMT : Moi, ma job de prof, c’est de le sortir de sa torpeur et de le faire participer. Le problème, c’est que lorsque j’interviens sur un élève qui n’écoute pas et que c’est filmé, j’ai l’impression que c’est humiliant pour l’élève. J’n’en ai rien à cirer que ça sera coupé au montage ou que plus tard, ils le montreront sous un jour meilleur (c’est prévu pour quelle date déjà le jour meilleur?), l’humiliation est là sur le moment et quand tu entres dans la catégorie «no futur», t’as tendance à vivre dans le présent.

Le Maître : «No futur»? Tu es conscient qu’il y a plein de gens qui te lisent et qui n’attendent que ça? Que tu exposes tes préjugés! «No futur»... Espèce de salaud! Mais cause toujours, tu m’intéresses.

PMT : J’ai donc le choix : humilier un enfant ou ne pas faire ma job. S’il n’y a pas de caméra en classe, c’est beaucoup plus facile. Les jeunes ont parfois besoin de se faire rentrer dedans. Rarement devant leur confrère, mais jamais devant une caméra. Ce n’est pas que je ne veux pas être filmé en pleine intervention sur un jeune, au contraire, je me trouve bon. C’est pour l’enfant que je trouve que ce n’est pas éthiquement acceptable.

Le Maître : Mais qui es-tu pour juger de ça?

PMT : Je n’ai pas grandi dans un bungalow avec une piscine derrière. Encore moins sur le Plateau Mont-Royal avec des parents intellectuels ou artistes. J’en ai plein le dos du tourisme communautaire : "Allons voir les pauvres. Allons leur montrer qu’on pense à eux et que ça peut changer... " Ils vont être où après, les gens du documentaire?

Le Maître : Après quoi?

PMT : C’est comme les gens qui prennent l’avion et ensuite parcourent des centaines de kilomètres en Jeep et qui appellent ça de l’écotourisme. Moi j’appelle ça de la pollution.

Le Maître : On les haït les cons en VUS, hein?

PMT : Mets-en... C’est un peu le même truc avec la pauvreté.

Le Maître : Tu hais les pauvres?

PMT : Mais non. Je méprise ceux pour qui la pauvreté est une destination touristique.

Le Maître : Mets-en... Ils veulent avoir la conscience tranquille.

PMT : Et en plus, ça pogne.

Le Maître : Et c’est un bon filon...

PMT : Quand tu ne peux pas te payer un voyage dans le tiers monde...

Le Maître : Ce n’est pas très politicaly correct comme déclaration...

PMT : Quelle merde...

Le Maître : À qui le dis-tu? Tu veux un autre scotch?

PMT : Pourquoi pas... Il reste de la bière?

Le Maître : Of course!

PMT : J'aime bien une bière avec mon scotch.



...

07 décembre 2007

Inside incluse

Je fais composer des mélodies par les élèves. Par la suite, j’en sélectionne quelques-unes qu’on arrangera selon les besoins du spectacle. Il ne reste plus qu’à écrire des paroles, faire un enregistrement, graver des cds, les vendre un mois avant les représentations, lors d’une expo-école par exemple et voilà : un hit est né.

***Attention, voici une inside pour ceux qui connaissent le projet. Les autres, vous n’avez qu’à me bummer des billets en mai.***

C’est toujours sympa de voir des techniciens qui ont bossé sur les shows de nos grands artistes fredonner une toune composée par un kid de 11 ans.

***Fin de l’inside.***


Pourquoi je vous raconte ça? C’est pourtant clair : si je n’écris pas, vous ne me lisez pas et si vous ne me lisez pas, je ne pourrai plus vous endoctriner lentement... mais surement... oui... c’est ça... ma voix est douce... ton corps est de plus en plus lourd... tes bras son lourds... tes paupières sont lourdes... hey...t’as pris du poids dernièrement?

N’importe quoi.

Donc, y a cette élève complètement géniale qui est bolle, athlète, artistique et surtout, sympathique. En bonus, elle est blonde. La dernière fois qu’elle m’avait composé un truc, elle avait bien suivi la recette, mais cette fois, comme tout est trop facile pour elle, je lui ai demandé quelque chose de plus original.

Bordel. Elle m’a composé une toune en 7/4 qui ne sonne pas trop weird et je sais exactement dans quelle partie du spectacle je vais la mettre.

Comme mes élèves sont les plus cools au monde (en musique seulement. Ils me les cassent quand on écrit le texte...), on a testé le truc pendant un cours sans que ça rouspète trop. Ensuite, j’ai demandé à un élève groovy de trouver un rythme qu’un blanc pas trop deux de pique réussirait à faire.

Voici ce que ça donne. Pas d’arrangement. Mélodie et djembé.







Quand on a joué le machin à leur prof (oui lui, celui qui veut toujours m’allaiter, mais je refuse car j’ai une blonde.... et il est poilu), il a tout de suite vu que c’n’était pas une toune normale. On c’est donc mis à parler de ces musiques qui ne sont pas en deux, trois ou quatre temps, mais qui sonnent faciles. Y a «Take five» de Dave Brubeck (ça ne me tente pas de chercher c’est qui le compositeur...). J’ai aussi fait jouer un bout de «Supper’s ready» de Genesis. Oui, le bout en 9/8 et pour finir, comble de délectation, le deuxième mouvement de la sixième symphonie de Tchaikovsky.








Bordel! C’est en 5 temps et on dirait une valse. Ya l’air de rien comme ça, mais y connaît vraiment la job ce Piotr Ilitch. Dommage qu’on nous les casse avec toujours Craque-Pinotte.


La pognez-vous? Nous les casse... Casse-Noisette... Casse-Couilles... Oui! C’est ça!




Bah...

04 décembre 2007

Une brique et un fanal

Jeudi soir, c’est la rencontre des parents pour les bulletins. Je pense que de toute ma carrière, ça ne m’a jamais aussi peu tenté.

Premièrement, dans mon école, pour plusieurs raisons que je n’exposerai pas maintenant, il n’y a pas de communication concernant le cours de musique dans le premier bulletin. Mais je dois quand même être là pendant la soirée "rencontre pour les bulletins".

Oui, je sais. On nage en pleine logique.

Bah! Comme je vous aime bien et que j'aime bien faire le contraire de ce que je dis, je vais tout de même vous expliquer un peu pourquoi je n’écris rien dans le premier bulletin.

Les enfants n’ont qu’un cours de musique par semaine. Si on considère les absences, les journées pédagogiques et les congés fériés, j’ai vu la plupart des enfants seulement une dizaine de fois depuis le début de l’année. Disons qu’ils sont 30 dans le groupe, ça fait deux minutes par enfants par cours. Donc, dix cours à deux minutes par cours, ça fait vingt minutes.

Vingt minutes pour évaluer trois compétences... Et là, je n’aurais fait que des évaluations. Je n’aurais pas pris les présences et encore moins enseigné.

On se revoit au prochain bulletin?

Hein? À ce qu’il paraitrait, en classe j’aurais dit, fait, sous-entendu, pensé ou imaginé quelque chose de bizarre, douteux, violent, vulgaire, etc. ?

Désolé de péter votre bulle, mais ce soir, on parle du bulletin de votre enfant et je n’ai rien mis dans ledit bulletin. Pour mon procès, prenez un numéro et attendez qu’on ouvre, ce soir, on est fermé.

Ah? Vous voulez seulement qu’on parle un peu de votre enfant... Huh? Vous voudriez que j’adapte un peu mon enseignement à votre petit chéri?

Avec le projet, je vois environ 350 enfants par semaine et je connais le prénom du vôtre. pas pire, hein? Malheureusement, je n’ai pas le temps de construire une cabane à moineaux avec lui pour tisser de meilleurs liens.

Quoi? Ce n’est pas moi qui dois changer? Vous voulez seulement que j’envoie sa candidature pour la charmante petite école. Franchement! Si ce n’est que ça, fallait le dire plus tôt!

En passant, dernièrement, j’ai trouvé un autre CPE pour mon fils, car je n’étais pas satisfait de celui qu’il fréquentait.

...

D’après vous, est-ce que j’ai demandé à son éducatrice de lui dénicher une place ailleurs?

...

Avez-vous des questions concernant le bulletin de votre fils? Non? Alors, prenez un numéro.

...

Une lettre de référence avec ça?




Coda

Le pire, c'est que je vais me barrer les pieds à l'école jusqu'à 10h00 avec des parents sympathiques et dieu sait qu'il y en a!





...

02 décembre 2007

Théologie... musicologie... symbolisme? Pfff...

Y’a une des écoles du projet qui est très multiethnique. Pas trop, juste très. J’aime ça les écoles multiethniques parce que je n’aime pas les ghettos. Y a déjà eu une grosse clique de Jamaïcains dans cette école(watchalookin’at?), mais ils sont maintenant noyés dans le tsunami d’élèves venant d’Asie du Sud-Ouest.

Bon... j’avoue que la seule petite Québécoise de souche se sent un peu tout seul de sa gang, mais elle a juste à retourner dans son pays si ça ne fait pas son affaire. Tu traverses un boulevard et tu te retrouves chez les blancs francophones su’l’BS.

Bon, revenons à notre mosaïque culturelle.

Vous devinez donc que le soir, quand avant de fermer les paupières, ils font une dernière prière, ils ne s’adressent pas tous au p’tit Jésus. Ce n’est tout de même pas une raison pour ne pas en parler. On a quand même remis le compteur des années à zéro à sa naissance. Vous en connaissez beaucoup des gens pour qui on a fait ça? Par contre, je préfère en parler sans trop le nommer. On ne sait jamais...

Donc, je présente aux élèves, les bouts de musique du projet sur lesquels on va mettre des paroles. La routine, quoi...

PMT : Bon... là, ce que je vais vous faire entendre, c’est la musique lorsqu’on est chez Ulrica pour la première fois. Pas dans notre histoire, dans l’histoire originale. Dans l’opéra de Verdi. Écoutez très attentivement quand le choeur va chanter.

On écoute le truc en question







PMT: C’est cool hein quand le choeur chante?

Un élève : Comme un film d’horreur.

PMT : Exactement! Et nous, on va faire encore plus épeurant.

L’élève : Comment?

PMT : En utilisant un truc que j’ai piqué à Jean-Sébastien Bach... D’abord, voici à peu près l’arrangement qu’on va en faire.

On écoute le machin.








Soyez indulgents. Ce n’est qu’une maquette et faut faire simple au début. Ce sont des kids de 11 ans qui n’ont jamais fait de musique qui joueront dans les spectacles. Ils ont une seule répétition par semaine pendant quatre mois et n’ont pas d’instrument pour pratiquer à la maison. Les partitions, on oublie ça. Tout par coeur. En plus, il faut faire sur des petits claviers à 300$ et des instruments de percussion dont la moitié m’appartiennent (sont donc cheap...). Le plus pire, c’est qu’au théâtre, ça groove grave. Je plogue la guit électrique et on s’éclate. J’vous ai dit qu’il y a des élèves jamaïcains? Je n’ai jamais vu un élève jamaïcain poche en musique (faut dire que je ne fais pas de flûte à bec...).

Un élève : C’est comme genre la même affaire tsé, mais avec comme genre un beat.

Un autre : Yo! Y a pas de chorale?

PMT : Pas pour l’instant. C’était des machines qui jouaient et j’ai enlevé les bouts trop tough. Là, il faut réécrire des paroles en français.... avec le truc de Bach.

L’élève : C’est quoi son truc?

PMT : Une fois, Bach a écrit l’histoire d’un gars qui se fait clouer sur une croix par une gang de Romains.

Un élève : Je l’sais c’est qui!

PMT : Et on n’a pas besoin de le savoir... Alors, ce type qu’on clouait sur les planches, il n’était pas très friqué.

Un élève : Hein?

Un autre : Pas ri-che!

PMT : Ouais... y’était menuisier ou un truc du genre et ça ne payait pas trop dans le temps. Alors, pendant qu’on le vissait ben comme faut sur sa croix pour pas qu’y tombe et blesse quelqu’un, y a la gang de Romains qui jouaient aux dés pour savoir qui allait garder ses affaires... Parce que, devinez quoi... il va mourir!

L’élève : Ah! Je l’sais c’est qui!

PMT : On le sait tous, mais c’est comme dans Harry Potter, on ne dit pas son nom.

L’élève : Hein?

PMT : Laisse faire... Alors, pendant que le type saigne en masse, les autres jouent aux dés. Pas cool du tout. C’est même épouvantable. Y’avait pas grand chose à faire tirer le gars sur la croix. Une paire de sandalle, une tunique... C’est là que Bach a eu une bonne idée. Il s’est dit que si les paroles faisaient : patapouf, paf paf, boum boum patapouf, ça ne ferait pas très tragique. Il a donc choisi des mots avec beaucoup de «s» et de «ch» pour imiter le sifflement d’un serpent, qu’on associe souvent au diable. Ça peut donner un truc dans le genre : (je le chante sur la mélodie en question) Sasha s’achète du sushi et sèche sa chemise... On va faire la même chose.

Un élève : C’est qui Sasha?

PMT : Un castor modifié génétiquement pour exterminer la race humaine... Mais il est amnésique, donc y a pas de danger pour l’instant.

Un élève : On peut l’entendre la musique du serpent?

PMT : Malheureusement, je ne l’ai pas avec moi...


Pfff. C’est presque vrai ce que je leur ai raconté. Y a seulement un problème, la toune est en majeur et ça déménage plus que «swing la baquaisse dans le fond de la boîte à bois» et on dirait que le choeur est sur les stéroïdes.

Mais comme je vous aime bien...

J.S. Bach
extrait de la Passion selon Saint-Jean









L’évangéliste

Après avoir crucifié Jésus, les soldats prirent ses vêtements et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas et ils dirent entre eux :

Choeur

Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera.
Swing l’évangéliste dans le fond de la boîte à bois.






















...

29 novembre 2007

Prof Story

Je hais les «camera-huggers». Vous en connaissez certainement. Dès qu’ils en voient une, ils se placent devant et attendent. Ils croient à la magie. Ils vont passer à la télé!

Pourtant, j'aime bien Loft Story... quand je l'écoute.

Personnellement, ils m’énervent (pas les lofteurs, les caméra-huggers). S’ils ont moins de 13 ans, c’est moins pire. Mais, ils m’énervent quand même. Par contre, quand c’est sur moi que la caméra est braquée, là ça m’énerve royalement.

Je n’ai rien contre les équipes de tournage, même qu’au contraire, j’ai tendance à les trouver très sympathiques devant un café. Le problème, c’est moi. Filmez-moi lorsque je raconte un truc aux élèves, ça ne me dérange pas. Mais quand, bordel, on est en plein processus de création, que j’essaie de faire écrire une putain de chanson aux élèves pour le show et que ce n’est pas évident... Quand le lecteur cd ne veut rien savoir de mon disque et que je dois me rabattre sur le clavier qui est trop haut pour jouer assis, mais aussi trop bas pour jouer debout, des mélodies qui ne sont pas vraiment encore arrangées pour mes mains, moi qui ne suis pas arrangeur «on the spot» et encore moins pianiste «on the top»... Que je pense à ce genre de trucs au lieu de fesser dans le tas comme d'habitude... Oui, c’est ça... je suis une nouille!

Pourquoi ce n’est pas François Dompierre qui fait ta job?

Hum... Bonne question!

Ou Gregory Charles! Y m'semble qu’y s’rait bon... lui.

Bordel... êtes-vous obligé de filmer mes mains de si proche?

Pourquoi vous pointez toujours votre machin sur l’élève qui n’écoute pas? Oui lui... celui que je ne réveille pas d’un allègre «tching kawong» pour ne pas l’humilier devant la caméra. Hein? Vous ne l’auriez pas gardé au montage? Il le sait ça, lui, le kid avec la caméra à deux pouces de la face?

T’as une caméra à deux pouces de la face, mais fais comme si elle n’était pas là...

Y a pas de zoom sur votre machin?

Tu sais, y a deux mois, quand tu es devenu tout rouge en classe et que les autres se sont moqués de toi... Oui oui... quand PMT t’a dit tching kawong et que tu pensais que c’était filmé. Ben, on ne l’a pas gardé au montage!

Ah oui... Vous filmez l’élève qui regarde son pupitre. Peut-être n’a-t-il pas déjeuné, pauvre petit...

La faim en gros plan.

Peut-être qu’y a juste pas envie d’avoir une caméra à deux pouces de la face, pauvre petit.

Les enfants aussi ont une bulle. Oui, oui... Comme les humains!

OK, j’en mets (sauf pour les caméras à deux pouces de la face et de mes mains).

En résumé, y a des gens qui font un reportage sur des élèves du projet et ça m’énerve. Je ne m’amuse plus et je suis moins créatif. Je suis tanné d’avoir une caméra dans la face à chaque fois que je me retourne pour écrire au tableau. Tanné que chaque moment magique soit brisé parce que l’équipe se déplace pour le capter. À chaque fois qu’ils sortent de la classe pour quelques minutes, je respire et surtout, je m’amuse avec les élèves. J’ai besoin de mon fix, parce que faire ce genre de projet, ça coûte cher en temps et en énergie. Pas de magie, tu meures. Je sais que j’ai encore le micro au collet et qu’ils nous filment de la fenêtre de la classe. Pas grave, on s’éclate un peu.

Non. Ils ne sont pas toujours là. Mais ce matin, ils étaient là. La semaine passé, ils étaient dans un classe que j'aurais dû ramasser. Ça ne me tentait pas devant la caméra. Ils ont ciblé des jeunes. Des jeunes qui pour la plupart en arrachent. C'est cool pour ceux qui en arrachent autant, mais se bottent le derrière pour que ça ne paraisse pas... La misère se vendrait-elle mieux que la dignité?

Je sais... À la fin, les jeunes retrouveront cette dignité perdue grâce au projet et blablabla. Mais dans ce projet, ce qui compte, c'est le chemin, pas le fil d'arrivée.

Bordel... Ça ne fait même pas du bien d’en parler. J’suis décroché.

Pour sortir le meilleur de soi-même, il faut pouvoir être soi-même. Les élèves sont différents avec une équipe de tournage dans la classe et moi aussi. On a beau vouloir, on ne les oublie pas ces machins pointés sur nous.

J’espère que c’est fini et qu’on va pouvoir finir d’écrire le show entre nous. C’est quelque chose de particulier la création. Ça demande de l’intimité et avec une caméra dans la place, ça ne passe pas. Oui... c’est ça. De l’intimité.

Le reste, vous pouvez le filmer. Mais quand on réinvente le monde, c’est pas de vos oignons.





Coda

De toute façon, c'est n'importe quoi ce blogue... J'invente à mesure tout plein de trucs absurdes pour me défouler et ça ne fonctionne presque jamais, alors je me rabats sur une bouteille de scotch qui est ces temps-ci un Glenmorangie et je choisis au hazard un personnage de la pièce écrite par les enfants et je le remplace par un nain pervers éleveur de dobermans.


Si vous êtes offusqués par mes propos, la corde est en spécial cette semaine chez Canadian Tire.




Je déclare à partir de ce moment, de ne plus reconnaître en moi-même le créateur de l'oeuvre de fiction qu'est ce pathétique blogue. Prof malgré quoi? Hein? Je ne connais pas ce type moi.

Je vote ADQ et je ne sais même pas y a combien de bémols en fa mineur.

Je trouve ça relaxant la musique classique.

J'utilise le mot triton pour avoir l'air savant lorsque je parle de Bach (c'est à la mode on dirait...).

J'écoute Espace Musique les matins en semaine.

Je trouve que c'est une bonne chose que Kent Nagano dirige l'OSM.








Vous n'avez pas idée combien de fois par jour j'ai envie de tout effacer. Tout.


Bon, faut que je vous quitte, le Canadian Tire ferme bientôt.





...

28 novembre 2007

Iz kaput! et un fantasme.

Même si les «tching kawong» pleuvent de toutes parts dans l’école, c’est un peu tranquille ici, car mon ordinateur est au garage... No way, je n’en achète pas un nouveau...

Non...

Must not...


Must resist...


Argh...


Strength is irrelevant, resistance is futile...




En plus, je n’ai pas gagné le iPod Touch ce soir à l’événement Apple. Comment ils disent les élèves?

C’est pas juste... C'est jamais moé qui gagne.

Sur ce, faudrait peut-être que je prépare quelque chose qui se tient pour demain matin... ça sera filmé, bordel.

Ça fait que... tching kawong.

Bah... J'improviserai.


Dans le fond, pour la musique et tout le tralala, ça me prendrait un MacBook Pro... à partir de 2199.00 $... ou juste le iMac le plus cheap à 1299.00$. Ouais... C'est plus raisonnable. Ou 300 balles de plus pour passer de 2 GHz à 2.4... plus un boost de mémoire... non non non! Trop cher man.

Et en plus, notre dollar vaut plus que celui des amerloques, mais l'ordinateur est vendu moins cher chez eux. No way José!

Oui mais... c'est juste 100 piastres de différence...

Mais y a les taxes...


Eh oui, c'est l'avantage quand ta blonde ne lit pas ton blogue: tu peux fantasmer.









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21 novembre 2007

Prends ton rang... Grrrr.

Il s’appelle Bob (oui, oui... c’est son vrai nom... pfff ) et il est Chinois. En principe, on est Chinois quand on habite en Chine. Lui, il est Chinois, car il a les yeux bridés, ne parle ni français ni anglais et il a cinq ans (on présume). Il fréquente la maternelle à mon école. C’est donc un Chinois qui est né ici, qui vit ici, qui fréquente l’école ici, mais tout de même un Chinois, car ses seuls liens avec le Québec, ce sont ses pas qui foulent le sol et l’air qu’il respire. Je ne crois pas qu’il bouffe de la poutine... Juste un feeling comme ça.

Un truc sur sa famille : comme Bob est né ici, ça fait au minimum cinq ans qu’ils y sont et ils ne parlent pas un traître mot français. Sa famille n’en a vraiment rien à cirer de la culture québécoise. Ce n’est pas très grave, on risque de les accommoder.

Malheureusement, comme il est né ici, Bob ne peut pas fréquenter une classe d’accueil où il apprendrait la langue de Molière. Il commence tout de même à parler un peu, mais ça ne va pas vite, car, peu importe la langue, Bob, c’est un TC. Yep... Trouble de comportement. Un TC qui ne parle pas la langue. Méchante perte de temps pour les autres enfants de la classe.

Bon, assez bitché.

Je suis donc en train de ramener ces charmants petits monstres dans leur classe et je m’arrête, car le rang ressemble plus à un tas qu’à une ligne. Ça arrive souvent ce genre de truc. Je place donc les «amis» sur une ligne et grâce à quelques arguments bien placés, ils sont tous bien silencieux... Tous? Y a Bob qui se prend pour une toupie. Une toupie qui siffle...

PMT : Bob... Prends ton rang avec les autres amis.

Bob tourbillonne. Partout, sauf sur la ligne.

PMT : Bob? Tu m’entends? À ta place. Comme les autres.

Je crois qu’il a le syndrome de Stendhal (notre prof d’art est bon...).

PMT : Bob... Regarde-moi! Là! Sur la ligne. En rang! Là!

Il me regarde et se remet à faire n’importe quoi, sauf bien sûr, prendre sa place. Je n’ai plus rien à perdre... Au point où on en est, peu importe les dégâts collatéraux.

PMT : Bob! Tching Kawong!

Bordel... Il a pris son rang.


J’vous l’avais dit : ça marche!








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Alors, tu veux écrire une fugue?

Quand j’ai lu ceci, j’ai pensé à ceci :







"So You Want to Write a Fugue"

Une composition de Glenn Gould.





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20 novembre 2007

Tching Kawong!

Je ne peux plus vous parler de mon boulot sans aborder un sujet qui me tient vraiment à coeur: Tching Kawong.

Vous pouvez ranger vos dictionnaires de mandarin et de cantonais, ça ne veut rien dire.

Il y a déjà presque une dizaine d’années, à mon école, sévissait un prof d’art. Appelons-le Francky, question de garder le tout anonyme. Ce type, Francky, était un vrai facho avec les élèves et jamais il ne leur aurait montré qu’au fond, il les aimait bien. Il organisait plein de trucs, entre autres, une ligue d’impro pour les élèves qui impliquait un maître du jeu ( lui, bien entendu...), 6 entraîneurs ( j’en étais un!) et deux juges invités. Si on compte, ça fait neuf adultes qui restaient après l’école tous les mercredis soir.

Fallait le faire... c’était génial! Le niveau était vraiment fort en plus.

Donc, Francky, comme il faisait plein de trucs comme ça, il n’avait pas besoin d’être un prof populaire pour bien dormir la nuit. Au contraire, c’était un tyran. Les enfants le craignaient tellement, qu’il n’avait jamais à les punir. Qui aurait osé s’attirer l’ire de Francky?

Un jour, à la fin d’un cours, Francky donne ses... consignes? Pfff. Au diable la censure! Francky donne ses ORDRES et les enfants s’empressent de lui obéir. Un responsable pour chaque chose: pinceaux, gouache, palettes, pots d’eau, productions à faire sécher, etc. Quand Francky dit quoi faire, tu la fermes et tu attends son signal pour bouger...

Francky: Vous savez ce que vous avez à faire! GO!

À ce moment, les jeunes se précipitent et en deux temps trois mouvements, la classe est rutilante. L’idole des concierges.

Sauf que ce jour-là y a Réal (nom fictif... comme ce blogue de toute façon) qui reste assis et qui ne bouge pas. Sa bouche est entrouverte... J’ai une théorie là-dessus. Notre quotient intellectuel est inversement proportionnel à l’ouverture de notre bouche lorsqu’on écoute des consignes.

Francky : GO!

Réal (toujours à sa place) : ...

Francky : Allez! Tu sais ce que tu as à faire!

Réal (imaginez la bave qui coule sur le coin de sa lèvre inférieur): ...

Le reste de la classe est en rang et regarde la scène.

Francky : HEILLE! Je te parle! Go!

Réal (un mollusque) : ...?

Francky: Coudonc! Faux-tu que je te le dise en chinois?

Réal (il commence à réagir) : ...?!

Francky (hors de lui) : Ben Tching Kawong d’abord!

Et là, moment de grâce, Réal se lève, fait tout ce qu’il a à faire et va prendre son rang...


***


Plus tard, Francky nous raconte l’anecdote dans la salle des profs et on se bidonne tous. Les Tching Kawong pleuvent alors sur les élèves. Nous ne sommes plus que deux ou trois profs de cette époque à l’école (la game est un peu tough dans le quartier...), mais j’ai une nouvelle collègue qui le dit à ses élèves régulièrement et mes élèves connaissent l’histoire dès la première année.

Pourquoi je leur raconte ça?

Parce que, ça marche!


À suivre.




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18 novembre 2007

BEE-THO-VEN, bordel!

Tous les week-ends, l’avant-midi, j’écoute Espace Musique. J’adore ça, car je découvre de nouvelles musiques ou tout simplement de nouvelles versions de musique que j’aime.

Jusqu’à 10h00.

Pourquoi? Parce qu’à 10h00, c’est Alain Lefèvre qui anime et moi, je ne suis pas capable. Pas capable comme pianiste (je sais, il joue mieux que moi), mais surtout, pas capable comme animateur. J’essaie pourtant... Même là, je suis en train d’essayer parce que la musique est bonne. C’est Gulda qui joue Beethoven. J’ai juste pas hâte qu’il parle....

Heille! Beethoven, ce n’est pas ton vieux chum. Ça m’énerve quand tu l’appelles Beethov. Une fois, ça passerait, mais quand tu dis un truc du genre : «voici la sonate numéro 14 en do dièse mineur opus 14 numéro 2 troisième mouvement, presto agitato surnommée «clair de lune» de... Beethov!»... je décroche.

Aussi, à chaque fois que tu parles de Friedrich Gulda, tu n’es pas obligé de dire «le grand» avant son nom. On a compris que tu l’aimes et moi aussi je le trouve super bon. C’est juste bizarre d’entendre «le grand» Friedrich Gulda et ensuite Beethov tout court. Le grand pianiste et ton chum Beethov. Même dans le film avec le saint-bernard, ils disent son nom au complet.

Sur ce, bordel, pourquoi avez-vous bousillé ma radio préférée? Bande de salauds!

Le troisième mouvement de la Waldstein, par Gulda au pianoforte. Pour plus de détail, écrivez-moi!








C’est sûrement sur un instrument semblable que Beethoven l’a composée.




Sans blague, je sais que le type fait beaucoup pour la démocratisation de la musique classique... Tant mieux pour la musique, but count me out.



Mise à jour : Il vient de dire "Ludvig van Beethoven"... héhéhé Je lui ai écrit. Par contre, il a encore dit par "le grand" Friedrich Gulda.


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17 novembre 2007

La charmante petite école

Dans les récits mythologiques et dans les romans médiévaux, il est souvent question de tribut que certains royaumes doivent payer à leur voisin plus fort. La marchandise consiste souvent en une poignée de jeunes gens blonds, bien roulés et vierges.

Croyez-vous vraiment que les choses ont changé?



Imaginez cette charmante petite école située au centre d’un chouette parc dans un quartier tout aussi chouette. Dans cette école, les enfants font de la musique. Pas une période par semaine, mais plutôt 40% du temps. Ouais... Ils se tapent le reste en 60%. Faut le faire? Ça dépend de qui est dans la classe.

Vous vous dites sûrement que les enfants de ce quartier sont très performants...

Vous vous plantez. Ils sont juste blonds, bien roulés et vierges et surtout, ils ne sont pas de ce quartier.

Chaque année, cette charmante petite école oblige ( Oui, oui... oblige. C’est une mesure des commissaires) les «écoles sources» qui sont en milieux défavorisés à faire passer un test d’aptitude musicale à tous les élèves de première année. Si un enfant réussit le test avec brio, est autonome, est très fort à l’école et surtout, ne présente aucun trouble de comportement, nous devons envoyer sa candidature pour la charmante petite école.

À première vue, c’est génial. Fréquenter la charmante petite école versus celle où j’enseigne, c’est comme venir au monde en Suisse plutôt qu’au Burkina Faso. J’exagère à peine...

Non, mais... quelle belle occasion pour un enfant en milieu défavorisé!

On nous prend pour des cons ou quoi? Sans blague... Cette charmante petite école, elle fait ça pour être charmante ou elle a des subventions pour le faire? Ou tout simplement veut sa part du gâteau des mesures de soutiens d’aide è l’école montréalaise... Pitié, dites-moi quelqu’un qu’ils ne reçoivent pas de fric pour venir chercher nos bons élèves.

Hein? Je suis un salaud? Je ne pense qu’à moi et à mon école? Come on...

Qui croyez-vous réussit avec brio le test de mesure d’aptitude musicale, est premier de classe, est autonome et n’a aucun trouble de comportement, l’enfant en HLM ou l’enfant qui habite dans les condos de luxe qui viennent d’être construits dans le quartier? Y a aussi celui que ça prend un permis pour réparer une brique de sa piaule, car la maison est «bas les pattes! c’est du patrimoine ce truc».

Chaque année, sur les trois ou quatre enfants qu’on leur envoie, il y en a peut-être la moitié d’un qui est défavorisé. Croyez-moi, des parents d’élèves de maternelle à qui je n’enseigne même pas encore viennent me téter (je n’ai pas de meilleur mot) pour savoir comment envoyer leur marmaille dans la charmante petite école l’année suivante. Le pire, c’est qu’ils n’en ont rien à cirer de la musique et de l’intérêt de leur enfant pour la chose. Ils veulent seulement sortir leur petit chéri du milieu, même quand l’enfant de répond pas aux critères de sélection...

C’est légitime? Pas avec mes taxes. Surtout que la plupart sont pas mal plus friqués que moi...

Donc, la charmante petite école, c’est comme un anti Robin des Bois. Ça vole aux pauvres pour donner aux riches et nous, on perd les élèves les plus forts. C’est temps-ci, pour les décrire les bons élèves, le mot à la mode est «locomotive». Ça prend ça dans un groupe. Déjà qu’il y a trop de wagons dans nos trains... s’il faut qu’on enlève les locomotives... Pfff.

Je vous implore donc, quelqu’un, n’importe qui, ceux qui ont des blogues sérieux sur l’éducation, dites-moi que je me plante. Dites-moi que la charmante petite école n’a pas de subvention pour venir chercher nos élèves friqués.

Pitié... parce que moi, éthiquement parlant, je commence à avoir un sérieux problème, car les petits friqués qu’on envoie dans cette école sont certes très gentils en classe, mais ce ne sont pas eux les bons musiciens de ma gang.

Dans mon monde, les bons musiciens n’ont pas à être blonds, bien roulés et vierge.







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14 novembre 2007

Cohérence...

Vous vous souvenez du billet que j’ai écrit concernant le choix de la CSDM de ne plus acheter d’ordinateur Apple? Ils sont revenus sur leur décision... pour l’instant.

Ça m’a tout de même fait sourire de recevoir cette invitation par courriel:


Bonjour à tous,

Cette invitation s'adresse aux enseignants du préscolaire, primaire et secondaire de la CSDM. Les RÉCIT de la grande région de Montréal en collaboration avec la société GRICS vous invitent à la dixième Mini-soirée des enseignants. Pour souligner ce dixième anniversaire, plusieurs prix de présences seront tirés pendant la soirée : un iPod Shuffle, trois coupons-cadeaux d’une valeur de 100$ permettant de commander un livre iPhoto, deux kits de robotique et plein d’autres surprises vous attendent. Le cocktail et le buffet de bienvenue sont offerts gratuitement par la société GRICS à partir de 17h. Un formulaire d’inscription a été envoyé à votre école, vous pouvez aussi télécharger ce formulaire à l’adresse suivante : http://recit.csdm.qc.ca/local/diffusion/minisoiree/mini.php

Incrivez-vous tôt car les places sont limitées.
Au plaisir de vous rencontrer,


Chouette! On peut gagner des trucs Apple! Je pense que je vais y aller. Je porterai une robe rouge.


Attention... même s’ils effacent la base de données de mon forum sans préavis, je ne tape pas sur le RÉCIT. Ils font des trucs bien et en plus, ils ne sont pas du côté obscur de la force... Je rêve parfois que Bill Gates me dit : je suis ton père PMT. C'est toujours au moment où il me demande mes informations bancaires que Windows plante et que je me réveille.

En passant, le forum du projet, il n'est plus comme avant. Je l'ai refait, mais il n'y a que quelques jeunes qui sont revenus. Faudrait que je demande à Jésus son truc pour avoir autant d'adepte après une résurrection.


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12 novembre 2007

Reconnaissance 101

C’est important la reconnaissance. Parfois, on bosse super fort sur des trucs et ça passe totalement inaperçu.

Moi, j’ai la chance d’avoir de bons collègues. Après la remise du premier jet du texte du spectacle, j’ai trouvé ce mot sur mon bureau:

Bravo PMT!

Si j’étais ton père, je te dirais que je suis fier de toi, nous sauterions dans les bras l’un de l’autre, je t’allaiterais, etc.. Au nom de toutes les ligues féministes, merci!



Venant d'un type plus poilu et plus baraqué que moi, ça fait vraiment chaud au coeur.







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11 novembre 2007

J'pogne les nerfs

Je n'appellerai pas ça une montée de lait parce que je trouve cette expression méprisante envers les femmes qui allaitent.

Donc, j’écoute «Tout le monde en parle» et je saigne du nez.

Bordel... Ils parlent des piètres performances en français des étudiants finissants au bac en enseignement et tout le monde s’entend pour dire que la réforme, c’est une merde.

Heille! La qualité du français et la réforme, c’est deux trucs différents.

Les élèves de la réforme ne sont même pas encore en secondaire 5.

Huard se tète une subvention pour son prochain film en disant que sa fille préfère les bulletins chiffrés. La ministre jubile.

La ministre donne la dictée... J’aurais aimé qu’elle la fasse.

Pathétique.

Je comprends pourquoi je n’écoute jamais ce truc... C'est sûrement une très bonne émission, mais deux fois par année, c'est ben en masse pour moi.



Avant de planter la réforme, posez-vous donc deux questions:

-Avez-vous déjà vu des études sérieuses qui démontrent l’inefficacité du renouveau pédagogique au Québec?

(Les résultats des universitaires et même des collégiens ne peuvent pas logiquement être reliés à la réforme).

-Avez-vous déjà enseigné dans le contexte de la réforme?

Après ça, plantez tant que vous voulez...


C’est correct de prendre la place du coach des Canadiens devant une bière avec ses chums. Pas les compétences? On en a rien à cirer... Par contre, là, on a affaire à une population mal renseignée qui exige des choses d’un gouvernement qui manque de colonne. Ça, c’est dangereux, mais surtout...

Pathétique!



Voulez-vous savoir ce que j'en pense de la réforme?

C'est pas de vos affaires. Je ne suis qu'un prof de musique.



Mise à jour : Allez voir chez le Prof Masqué, pour des détails sur la dictée de la ministre. C'est savoureux.

Mise à jour (bis) : La dictée n'est plus sur le site de l'émission "Tout le monde en parle". Pourquoi?

En résumé, il y avait deux fautes en une phrase.

- "sans aucuns frais" Elle a oublié (?) le "s" à "aucun".
-Professeur devait être féminin (professeure) dans le contexte.

C'est deux fautes en une phrase. Voulez-vous votre résultat en chiffre ou en lettre?

Mise à jour (et fin de la saga... on espère!) : Le site de l'émission TLMEP s’est rétracté. Ils prétendent que l'omission du "s" à aucun est leur erreur...

Pour le "e" de professeure, la ministre semble préférer l'Académie française à l'Office québécois de la langue française. À chacun ses allégeances.

Madame Courchesne, je m'excuse d'avoir douté de vous. Je n'ai pas à juger votre préférence pour l'Académie française... Bonne fin de mandat.


C'est bien de savoir qu'on vit dans un pays où le gouvernement n'a aucun contrôle sur les médias. Comme ça, on est tous certain que c'était vraiment l'équipe de TLMEP qui a commis l'erreur, et non pas la ministre. C'est intègre Radio-Canada...




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10 novembre 2007

Ambitus

À : coach.de.chant@gmail.com
Objet : Ambitus

Salut,

Je suis en train de gosser pour essayer de fiter de la musique de l'opéra dans notre show...

Je t'envoie une mélodie. Crois-tu que la première moitié en Ré pourrait être chantée par une soliste (rôle d'Amelia) si on cast une soprano et la partie en La par le chœur?

Merci à l'avance


***


Bordel... c’est la même chose chaque année. Déjà qu’il faut que je trouve des extraits d’un opéra que des jeunes qui ne sont même pas mes élèves et qui n’ont jamais fait de musique devront jouer au synthétiseur en 4 mois à une pratique par semaine, en plus, il faut que ça soit chantable... Ça va ou bien?

Ça risque d’être tranquille ici la semaine prochaine. J’aurais dû être pianiste; ça serait moins de trouble.

Au moins, c’est beau. Imaginez par un pianiste...











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06 novembre 2007

Parlons couilles avec PMT

Ce qui est chouette avec mon collègue de sixième, c’est que je peux aller foutre le bordel dans sa classe et peu importe, il me pardonne chaque fois!

PMT : Vous vous souvenez de ***? C’est elle qui faisait le projet d’ortho...

La classe : Oui oui! Blablabla...

PMT : Je suis allé chez elle en fin de semaine. Elle habite en campagne. Son terrain est tellement grand que son mec chasse le chevreuil dans sa cour.

Un élève : Qu’est-ce qu’on joue demain?

PMT : Je ne réponds pas à ça... même sous la torture. Donc, son mec, il chasse et on bouffe ce qu’il tue.

L’élève : On joue des djembés hein?

PMT : Grrrr... Avant le souper, il vient me voir et met un truc dans ma main. C’était gros comme une balle de baseball, mais beaucoup plus mou et plus allongé. Il me demande ce que c’est, je prends une chance... Un testicule d’orignal?

L’élève : On fait de l’improvisation? Yes!

PMT : Je me pensais drôle... Mais c’était effectivement un testicule d’orignal.

Collègue : C’était quelle couleur?

PMT : Plutôt blanc avec des lignes rouges pour les vaisseaux sanguins. J’en ai bouffé en fondu dans de l’huile d’arachide.

Collègue : Et?

PMT : Ça goûte fort... pas vraiment mon truc.

Collègue : Qui en aurait mangé ici?

La moitié des élèves lèvent la main.

PMT : Et pour 50$?

Toute la classe lève la main sauf une élève...

Collègue : Naomie... pour combien tu en mangerais?

Naomie : 100$

L’élève de plus tôt : Sans jokes...

PMT : Quoi?

L’élève : Qu’est-ce qu’on joue demain?





Blasé vous dites?


Ensuite, je leur ai raconté la blague du touriste qui voulait mangé des amourettes après une corrida. Il trouvait sa portion petite... C'est le taureau qui est sorti vainqueur. C'qu'on s'amuse.








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05 novembre 2007

À bas les commissions scolaires!

Abolir les commissions scolaires... Come on.

Bordel! Ils sont vraiment cons les adéquistes et ils réussissent à mettre leurs énormités dans la tête de la population. C’est ri-di-cu-le.

Les réformer? Peut-être. Mais si on les abolit, il va falloir les remplacer par quelque chose d’autre qui reviendra au même.

Je comprends que d’un point de vue pédagogique, les écoles n’ont vraiment pas besoin des commissions scolaires. Par contre, imaginez que l’école a besoin d’un plombier, d’un menuisier ou doit faire réparer la toiture...

Le directeur : Ginette, cherche un plombier dans les pages jaunes.

Ginette : Pas besoin, je vais appeler mon beau-frère.

On ouvre la porte aux pots-de-vin et à la perte de temps. Je ne dis pas que ceux qui réparent les toits pour la commission scolaire n’offrent pas de bonnes bouteilles et ne prêtent pas de beaux chalets. C’est seulement plus facile pour les vérificateurs avec les commissions.


RI-DI-CU-LE.

Comment déjà? Diviser pour régner?




N'ayez crainte, je vous parle «couilles» dans le prochain billet... Ça sera succulent.

02 novembre 2007

Francesca

À la fin de l’adolescence, je m’envoyais ça assez régulièrement:







Piotr Ilitch Tchaïkovski: Francesca da Rimini, poème symphonique.
Bernard Haitink, Royal Concertgebouw Orchestra

Il fallait bien mettre quelque chose entre Metallica et Mozart.

Il faut vraiment se le taper au complet. La partie centrale (Andante?) est tellement belle... Il orchestre vraiment bien ce Piort Ilitch.


Anectode super intéressante: Ma Madelinienne de mère n’a jamais été foutue de prononcer Tchaïkovski... Imaginez le prénom... Ça sonnait comme «chose y liche ».









Je sais... c'est pas correct rire de sa mère.