Dans Don Giovanni de Mozart, le père de Donna Anna (une soprano dont la candeur de jeune fille est menacée par le ténor Don Ottavio) est tué par nul autre que Don Giovanni (eh non, il n'est pas ténor... n'empêche qu'il aime bien les sopranos lui aussi... et les mezzos).
Redrum, redrum...
Dans le deuxième acte, ce père trouble fête (c’est vrai, on en a assez des basses qui empêchent les ténors de se faire les sopranos...), revient d'outre-tombe sous les apparences d'une statue pour hanter ce pauvre Don Giovanni. Comme les chanteurs ne sont pas toujours très athlétiques, on attend parfois au tout dernier moment avant que le chanteur ne prenne la place de la statue...
Comme vous avez été sages, voici ma blague d’opéra préférée :
Comment fait-on pour savoir si le chanteur a pris la place de la statue?
La statue a l’air «stiff».
C’est plus fort que moi... À chaque fois que je la relis, j’me bidonne.
J’aime bien aussi celle du mélomane et de sa disquaire:
Mélomane : Bonjour, avez-vous Le Trouvère?
Disquaire : Non, je n’ai pas Verdi.
Mais comme je suis un être dont le bon goût n’a d’égal que le raffinement, je préfère celle de la statue.
Ah oui, j'oubliais. Vous ne le savez pas encore, mais vous comprenez l'italien! Aussi, allez-y molo avec le volume, ça commence fort. Faut quand même bien ouvrir les oreilles parce que l'orchestre fait toute la job... Les chanteurs sont là seulement parce que les instruments ne sont pas (encore) capables de dire des mots. L'opéra, c'est de la musique, pas un sport vocal, bordel.
W.A. Mozart : Don Giovanni, un peu avant la fin de l'acte 2
Trois personnages
Don Giovanni
Leporello (le valet)
La statue (le revenant du père de la soprano que le ténor voulait s'envoyer au début du billet)
Il Convitato di Pietra e detti
LA STATUA:
Don Giovanni, a cenar teco
M'invitasti e son venuto!
DON GIOVANNI:
Non l'avrei giammai creduto;
Ma farò quel che potrò.
Leporello, un altra cena
Fa che subito si porti!
LEPORELLO
(facendo capolino di sotto alla tavola):
Ah padron! Siam tutti morti.
DON GIOVANNI
(tirandolo fuori):
Vanne dico!
LA STATUA
(a Leporello che è in atto di parlare):
Ferma un po'!
Non si pasce di cibo mortale
chi si pasce di cibo celeste;
Altra cure più gravi di queste,
Altra brama quaggiù mi guidò!
LEPORELLO:
(La terzana d'avere mi sembra
E le membra fermar più non so.)
DON GIOVANNI:
(Parla dunque! Che chiedi! Che vuoi?
LA STATUA:
Parlo; ascolta! Più tempo non ho!
DON GIOVANNI:
Parla, parla, ascoltandoti sto.
LA STATUA:
Tu m'invitasti a cena,
Il tuo dover or sai.
Rispondimi: verrai
tu a cenar meco?
LEPORELLO
(da lontano, sempre tremando):
Oibò;
tempo non ha, scusate.
DON GIOVANNI:
A torto di viltate
Tacciato mai sarò.
LA STATUA:
Risolvi!
DON GIOVANNI:
Ho già risolto!
LA STATUA:
Verrai?
LEPORELLO
(a Don Giovanni):
Dite di no!
DON GIOVANNI:
Ho fermo il cuore in petto:
Non ho timor: verrò!
LA STATUA:
Dammi la mano in pegno!
DON GIOVANNI
(porgendogli la mano):
Eccola! Ohimé!
LA STATUA:
Cos'hai?
DON GIOVANNI:
Che gelo è questo mai?
LA STATUA:
Pentiti, cangia vita
È l'ultimo momento!
DON GIOVANNI
(vuol sciogliersi, ma invano):
No, no, ch'io non mi pento,
Vanne lontan da me!
LA STATUA:
Pentiti, scellerato!
DON GIOVANNI:
No, vecchio infatuato!
LA STATUA:
Pentiti!
DON GIOVANNI:
No!
LA STATUA:
Sì!
DON GIOVANNI:
No!
LA STATUA:
Ah! tempo più non v'è!
(Fuoco da diverse parti,
il Commendatore sparisce,
e s'apre una voragine.)
DON GIOVANNI:
Da qual tremore insolito
Sento assalir gli spiriti!
Dond'escono quei vortici
Di foco pien d'orror?
CORO di DIAVOLI
(di sotterra, con voci cupe):
Tuo a tue colpe è poco!
Vieni, c'è un mal peggior!
DON GIOVANNI:
Chi l'anima mi lacera?
Chi m'agita le viscere?
Che strazio, ohimè, che smania!
Che inferno, che terror!
LEPORELLO:
(Che ceffo disperato!
Che gesti da dannato!
Che gridi, che lamenti!
Come mi fa terror!)
(Cresce il fuoco, compariscono diverse furie,
s'impossessano di Don Giovanni
e seco lui sprofondano.)
Ça torche hein?
Ok... En gros... Suite à l'invitation de notre coureur de jupons préféré, la statue se pointe pour souper. Don Giovanni n'est pas très impressionné au départ, mais Leporello, son serviteur, a vraiment la trouille. La statue refuse de manger et invite Don Giovanni à son tour. Le pauvre accepte et prend la main de la statue (quel con!). La scène se transforme en enfer et Don Giovanni disparaît dans l'abîme.
Intéressant de comparer le débit entre les différents personnages. Il s'avait ce qu'il faisait Mozart... pas de doute.
...
2 commentaires:
PMT, vous avez raconté la joke de la statue!
Michelle a été sage?
(en passant, la blague est excellente. J'ai hâte que vous me racontiez vos autres blagues en personne, près d'une bière, tel que souvent discuté)
Je suis pas sûr d'avoir tout compris mais je suis entrain de dévorer ce blog !! Dans mes liens ! ^^
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