Aujourd’hui, nous avons eu la visite d’une ancienne collègue qui nous a quittés l ‘année dernière pour aller enseigner dans une chouette petite école du Plateau. Une déserteuse? On se calme! Elle a seulement choisi de gagner une heure de voiture par jour et un plein d’essence par semaine.
PMT : Puis... c’est comment là-bas?
Elle : Ça saute aux yeux dès le premier contact. C’est comme vide. Je dois me rendre à l’évidence : tu étais ma source d’inspiration, mon guide spirituel, mon dieu... Que dis-je mon dieu? Tu es Dieu et je suis ta chose. Prends-moi, maintenant aux yeux de tous, je suis à toi!
D’accord... On recommence.
PMT : Puis... c’est comment là-bas?
Elle : Ça saute aux yeux dès le premier contact. Ils sont là devant toi, curieux, allumés, les yeux pétillants. Ils sont propres, leurs vêtements sont propres et ils ont du beau matériel scolaire.
Moi : Wow!
Ça serait cute, hein? C’est en partie vrai, mais...
PMT : Puis... c’est comment là-bas?
Elle : Ça saute aux yeux dès le premier contact. Ils sont là devant toi, curieux, allumés, les yeux pétillants. Ils sont propres, leurs vêtements sont propres et ils ont du beau matériel scolaire. Mais surtout, ils ont tous le ventre plein, ils ont tous à manger à la maison.
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25 commentaires:
Bonjour PMT,
Je vous lis depuis cet été, étant tombé par hasard sur votre blog.
Je suis enseignante au secondaire, à Laval. Vos billets me font souvent mourir de rire, mais parfois la réalité qu'ils dévoilent m'attriste. Mes élèves proviennent d'un milieu moyen-aisé. Ils ont tous leur lecteur mp3 et leur cellulaire... mais se pointent quand même en classe sans crayons!
Merci de m'ouvrir une fenêtre sur une toute autre réalité!
oups! j'aurais du écrire "étant tombéE"... désolée!
T'as oublié « et leurs parents sont en bonne partie snobs, suffisants, individualistes et sortis du ventre de Jonathan le goéland. »
C'est vrai que la plupart des gens que je croise quand je suis prise pour aller dur le Plateau ont le regard vide ou plutôt tournée vers l'admiration intérieure.
J'adorais le Plateau et depuis peut-être sept ou huit ans, c'est une torture psychologique que d'y mettre les pieds. Quasiment pire qu'Outremeont rue Laurier.
Très juste, ton billet, PMT. Je compatis avec toi face à toutes ces dames qui quémandent ta chose... enfin... ton nez... bien voyons, qu'est-ce qu'il a mon clavier... ton AIDE.
Zed :)
Elle nous reviendra. Elle a trop de charisme pour ce milieu, ils seront jaloux! :)
Ça doit faire toute une différence, c'est vrai... C'est si triste.
C'est bon ton commentaire Zedblog. Peux-tu nous donner la suite de tes préjugés avec les pauvres maintenant...
@zed blog... ben voyons! on se calme!!! le but du post, je crois, n'étais pas du tout pour rabaisser la population du plateur, mais plutot de mettre en evidence les problemes presents dans les autres communaute de montreal.
Tu ne le comprend pas, si tu ne le vois pas... c'est tout.
Tu n'as rien vu avec tes yeux fermé... centres sur ton petit nombril. Il y a des problemes dans tous les quartiers, un jour peut-etre va tu vas le realiser..
Une prof a en devenir
J'ai compris et je suis d'accord avec toi! Rien à foutre sur le Plateau ni à Outremont. À moins que tu aie mis le doigt sur le bobo. Moins de snobs et plus de pauvres. Éliminons l'écart entre riches et pauvres. Tuons un pauvre! Au fait, te souviens-tu pourquoi au juste tu adorais le Plateau? As-tu un faible pour les nombrils? Rue Laurier, Outremont...franchement, c'est honteux!
Parfois, je me demande comment ça serait de retourner dans un milieu plus bonbon.
D'ailleurs, quand j'ai eu le choix tu as été le premier à me dire de choisir la douceur, non?
Et pourtant. La misère de nos élèves reste difficile, leur intérêt, moins facile du premier abord, mais quand on ouvre la porte et qu'on y arrive...
Enfin.
Qui sait, peut-être vais-je finir aussi plus près de chez moi, soit dans un milieu tough ou dans un milieu plus douillet.
Autre prof : La plupart des gens que je connais qui ont enseigné dans des milieux défavorisés et des milieux mieux nantis s'entendent pour dire que c'est plus difficile en milieu défavorisé. Ça reste quand même une question de personnalité.
Les profs aiment bien se plaindre, alors, peu importe où ils sont, ils vous diront que c'est difficile. Ceux qui me les cassent le plus sont les collègues en milieu huppé qui se plaignent sans cesse des enfants-rois. C'n'est pas parce que ta mère est monoparentale et a de la difficulté à joindre les deux bouts que tu ne peux pas être enfant-roi... C'est dans les pays sous-développés qu'on trouve les pires dictatures.
En passant, je pense que Zed faisait dans le sarcasme. Allez-y mollo.
Le billet m'a touché,avoir l'intérêt des jeunes c'est génial.Mais savoir qu le tier sinon plus ne mange même pas à sa faim et bien flûte fait suer tout même.
Pour le plateau il y a moins de 25 ans c'était un endroit ouvrier ou les mères hurlaient à plein poumon aux enfants de venir manger ;) et la rue mont-royal avait SON resto le lion d'or et woolworth entre autre. On transforme les endroits mais on éduque les gens en bon ou mauvais.
J'aime bien ce billet.
Si la difficulté est à la hauteur de la gratification (et du sentiment de se sentir tellement utile) dans des milieux défavorisés, je peux comprendre aussi qu'on ait parfois envie d'un enfant bien nourri, allumé, possédant déjà tout un bagage. Ça repose, certes, mais ça stimule autrement.
Quand je travaillais dans une bibliothèque pour enfants, on déservait les fils de bs analphabètes de Ville Lemoyne et les privilégiés de Saint-Lambert.
Autant j'aimais vraiment amener les premiers à la lecture d'oeuvres qu'ils allaient trouver passionnantes (mettons Le chien des Baskerville, un franc succès), autant j'aimais une discussion allumée avec une fille d'universitaire qui bouffait 4 romans par jour de vacances!
C'est... autre chose...
Peut-être faudrait-il offrir aux profs la possibilité d'oeuvrer dans plusieurs milieux, systématiquement?
Pimpette : Merci pour ce commentaire. Ce billet n'avait aucune ambition anti-plateau. J'n'ai absolument rien contre le Plateau. J'ai habité 5 ans dans le quartier latin et j'ai adoré.
Faudrait-il offrir aux profs la possibilité d'oeuvrer dans plusieurs milieux? J'ai l'impression qu'il y en a qui ne voudraient pas revenir dans les milieux défavorisés.Où j'enseigne, j'ai l'impression de faire la différence. Sur le Plateau, je serais un coup d'épée dans l'eau. Mais, si être un coup d'épée dans l'eau me permet d'avoir plus d'énergie pour la famille et d'entreprendre des projets personnels (me remettre à jouer sérieusement?) et les nerfs moins à vif à la fin de chaque journée... J'suis pas certain qui ça me dérangerait de ne pas faire la différence.
Mais bon, j'n'ai pas dit mon dernier mot où je bosse pour l'instant.
Et c'est comme ça qu'en France, les profs débutants enseignent dans les quartiers difficiles pendant que les plus expérimentés choisissent d'aller bosser chez les bourgeois!
"J'suis pas certain qui ça me dérangerait de ne pas faire la différence", dites-vous, je comprends... Mais, une job qui demande moins d'énergie et d'investissement, même si ça repose un temps, ça devient lassant (en tout cas moi j'en avais marre de ne pas "faire la différence" et voilà que je replonge vers une job plus utile... On verra bientôt l'effet sur ma vie de famille!).
Et même si ça rend pas les nerfs moins à vif au retour à la maison, je tiens à vous dire toute mon admiration pour ce que vous faites!
Voilà un billet bien écrire qui fait réfléchir. Bravo!
De la bullshit à propos du Plateau. C'est sûr que si tu vas dans une belle petite école privée, tu vas rencontrer des enfants de nantis ... comme partout ailleurs. Mais dans le Plateau, ya aussi de la pauvreté et ça, les journalistes (et les blogueurs faut croire) n'en parlent pas. Ya des écoles primaires oũ tu vas voir des ti-pits qui ont faime pareil comme dans Villeray. Ah la mode et le Plateau !!! Rouvrez-vous les yeux viaaarge !
Post-Scriptum : allez donc dîner au Resto-Plateau un de ces midis. Pas cher ! 3$ du repas. Mais, désolé, on y sent pas les effluves d'Outremont ...
Croco : Je sais qu'il y a des enfants qui ne mangent pas assez sur le plateau. Par contre, si tu regarde l'indice de "défavorisation" (c'pas un mot ça?) des écoles de Montréal, y en a pas sur le plateau qui sont dans le top 20.
C'est laquelle l'école pauvre du Plateau?
C'est pas une quastion d'école, c'est une quastion d'attitude générale à classer le Plateau dans la lignée Outremont et autres endroits riches et guindés. Oui il y en a des pleins et des très à l'aise dans le secteur, mais faut juste pas généraliser. Nom des écoles ? J'suis pas certain mais St-Pierre-Claver, c'est pas la bourgeoisie et y en a deux autres dont le nom m'échappe. Voilà, c'est tout. Et c'est pas tellement important non plus. Faut pas en faire une chicane ...
Beau billet... Je pense comme Pimpette qu'il faut garder les yeux et le coeur ouvert. Des deux bords.
Dire que les riches sont des crétins suffisants et imbéciles, c'est aussi bête que de dire que les pauvres sont des pouilleux ignares et paresseux.
Le problème, il est pas géographique, il est dans le manque de vision.
Et c'est certainement pas moi qui vous jettera la première pierre le jour où vous aurez envie de vous consacrer à vous un peu plus...
Chroniques B.
J'adorais le Plateau du temps où il restait encore des traces ouvrières. Quel ouvrier peut donc se payer un loyer là, maintenant? Ou un condo, ousique tant danciens logement ouvriers ont été transformés en condos dont seulement les taxes sont plus chères qu'un loyer annuel.
Je l'ai vu se tranformer. J'y ai passé une partie de ma vie. Bien entendu et là oui, c'est du sarcasme, tout le monde n'est pas imbécile et snob. Mais il y en a un ostensoir de paquet.
Personnellement, je ne fréquente cet endroit que lorsque j'y suis forcée. Ça me fait mal au coeur de voir ce qu'il est devenu. Si quelqu'un a l'énergie d'aller enseigner là et que cette personne a du coeur et du charisme, tant mieux! Car ces enfants, ils ont des parents, avec des valeurs. S'ils peuvent être en contact avec plus de personnes du genre de cette enseignante, tant mieux. Moi, je n'en aurais pas le coeur.
De la pauvreté, sur le Plateau, j'en ai vu, autrefois. Des prostituées autour d'une école primaire, des vendeurs de drogue faisant du recrutement de fillettes pour leur faire et leur faire faire des trucs que je ne raconterai pas ici. Oui, Mais des gens de coeur, d'entraide, de solidarité, de simplicité, de générosité, qui ont dû partir ne pouvant plus se payer leur propre quartier, aussi. Des attitudes qui me rappellent singulièrement la suffisance de bien des gens d'Outremont, plein. Outremont aussi a ses pauvres. Westmount aussi.
J'ai vu aussi des enfants pleurer par manque d'encadrement, dans une école « libre ». Parce qu'ils avaient peur des petits amis et que l'enseignant les remettait à eux-mêmes au nom de la liberté.
Que certains s'offusquent, franchement, ça me touche à peu près autant que la dernière ligne de la dernière page du Journal de Montéal d'avant-hier.
J'ai énormément d'admiration pour le travail de PMT et celui d'En Saignant. Énormément. Parce que leur coeur se donne sans compter dans des projets qui font oublier un instant la faim, le froid, la colère, la tristesse, le désespoir, l'avenir si incertain. Cela me rejoint beaucoup.
C'est pour cela que je viens lire ici depuis les débuts de mon propre blogue. Et que j'ai tant de chagrin de voir l'âme du Plateau s'envoler sous les signes de $$$ et le visage suffisant de trop, trop de gens.
Comme j'adore le travail du Dr. Julien dans Hochelaga-Maisonneuve.
Il y a des géants du coeur qui oeuvrent et se donnent au-delâ des mots.
L'argent? Faudrait m'expliquer pourquoi et comment le processus se produit qui fait que quand on en a énormément et que l'on a l'assurance que cela va continuer, on oublie de quoi a l'air la vie de ceux qui vont garder leur manteau et leurs bottes cet hiver dans leur appart.
Mais je n'ai pas cette attitude manichéenne si souvent liée à notre passé judéo-chrétien selon laquelle l'argent est péché et source de perdition.
Ça dépend aussi de quelle manière il a été gagné. Et ensuite, à quoi il servira.
Dans mon domaine, c'est sûr que je m'épuise beaucoup moins lorsque j'attrape un contrat dans un milieu favorisé. Pas nécessairement snob, mais plus à l'aise ou même à l'aise. Je partage l'opinion de Pimpette à ce sujet.
Mais il y a quelque chose oui, dans le fait de faire une différence, si petite soit-elle, qui donne ce qu'aucun salaire ne peut donner. De l'ordre du sens à la vie. Pour moi, en tout cas.
Et en passant, on reste polis. ;-) Le monde serait si plat si tout le monde avait la même opinion, les mêmes expériences.
Zed
Croco : Sans tomber dans la chicane, je travaille dans le milieu...
Saint-Pierre Claver obtient 6 au rang décile pour l'IMSE ( du chinois, je sais). Où j,enseigne, c'est 10. Les plus poqués obtiennent 10 et les mieux nantis obtiennent 1. En passant, y a pas de 1 à la csdm. Les friqués vont au privé ou dans leur école juive.
L'indice de milieu socio-économique de Saint-Pierre-Claver, c'est 16,95.Où j'enseigne, c'est 35,68! et dans le projet, y a des écoles du projet qui tapent encore plus haut.
Je comprends que certaines familles du Plateau sont dans le besoin, mais sincèrement, ça n'a rien à voir avec ce que j'ai dans la face chaque jour.
En passant, c'est juste une explication et loin de moi de partir une chicane avec un être aussi sympathique qui ne se gène pas pour engueuler les cons!
Y en aura pas de chicane monsieur le professeur. Je suis un éjève docile ...
:-)
Vous revenez souvent sur le fait que vous enseigniez dans un milieu défavorisé. Vous nous en mettez plein la vue avec votre taux de défavorisation. Vous procure t-il le prestige essentiel aux personnalités narcissiques comme la vôtre? Ces élèves vous sont-ils dédiés? Vous avez la vocation mais il vous manque la soutane. Vous êtes assurément une belle aubaine. Ah, ces profs qui aiment trop!
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