12 janvier 2009

Journée maladie

Ce matin, j’ai appelé malade (j'adore les mauvaise traductions de l'anglais et surtout leurs détracteurs).

Dix minutes plus tard, la personne à qui je venais de parler me rappelait pour savoir si j’étais libre pour une suppléance aujourd’hui. Je me demande si c’est moi que j’aurais remplacé.

«OK gang! Aujourd’hui, on fait comme d’habitude, mais allez-y mollo avec moi, car je suis un remplaçant.»

Nous sommes effectivement en pénurie de suppléant et la commission scolaire ne fait rien pour aider. Lorsque qu’un suppléant vous remplace pour une journée, il est payé à la minute. Donc, si un titulaire s’absente la journée avec un cours de gym de 75 minutes avant le dîner, personne ne va accepter de se déplacer au fin fond de nulle part pour environ trois heures de salaire alors qu’il peut en empocher presque le double dans une école près de chez lui. Pfff... On tombe donc en «suppléance d’urgence». Les autres profs vont remplacer le titulaire pendant leurs périodes de spécialiste. Le lundi, j’enseigne cinq heures. Si on ajoute les battements, ça vaut le déplacement.


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Dans un tout autre ordre d’idée, aujourd’hui j’ai demandé à ma blonde : «on va chez IKEA, chérie?».

C’est comme la blonde qui demanderait à son mec : «tu te couches là et te laisses faire, chéri?».


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J’ai des tas de trucs à écrire sur des élèves, sur des musiques, sur le système d’éducation. Y a même des jeunes qui m’ont passé des commentaires loufoques sur mon affiche de John et Yoko.

Pourtant, c’est silencieux ici.


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14 commentaires:

Annie a dit…

Elle est bonne! Je la raconte à mon chum pour IKEA!

Explique un peu ton affiche de John et Yoko...

C'est comme ma fille de 3 ans tantôt qui part à rire avec sa jumelle en nous regardant s'embrasser mon chum et moi:"Hihi! Papa et Maman font l'amour!"... Où c'est qu'elles ont pris ça??? Ben oui, on se DONNE de l'amour... fiou... tente pas d'expliquer tout de suite moi là!

Prof Malgré Tout a dit…

Ce sont des vieux billets l'affiche de John... Les élèves étaient fascinés par cette affiche. Ils ont crus que c'était Dieu, Jésus et Marie, Adam et Êve, moi et ma blonde... etc.
Y a deux billets en septembre 2006, un en octobre 2006 et quelques autres plus tard.

Anonyme a dit…

D'où viens cette rumeur qui prétend que nous soyons en pénurie de suppléants et sur quoi se base t-on pour confirmer cette affirmation?

Effectivement, si notre école est au milieu de nulle part et qu'on appelle le matin même, il y a de forte chance qu'il faille recourir aux remplacements d'urgence.Et comme les profs ont le dos large, et qu'ils craignent de déplaire, ils sont incapables de dire non.

Avez-vous des collègues qui ne demandent pas mieux que d'empocher un petit bonus en faisant du R.U.

Cherchez un peu. Voilà!

Et l'école n'a même pas appelé d'urgence pour en trouver un qui soit disponible. Il y en a à portée de la main.

Durant ce temps, les suppléants poirotent à la maison et la C.S. en profitent pour modifier leur conditions.

Pénurie, dites-vous?

STRATÉGIE GAGNANT-PERDANT.

p.s.: caller malade pour travailler sur l'école, c'est plus malade qu'on pense. Manquer de temps à ce point, j'aurais peur de me perdre dans ma job.

Annie a dit…

PMT J'aurais aimé ça t'avoir comme prof de musique!! Je viens de lire tes billets sur Yoko et John... Je note dans ma banque d'interventions pour ma prochaine classe TC!!! Je suis toute "mourue de rire"!

@Anonyme: Je me sauve en courant des R.U... J'veux rien savoir même si ça me paye 10$ toutes déductions enlevées sur ma paye. Et en pleine périodesde bulletins... pas un prof ne veut en faire... enfin, pas ceux qui sont assis sur leur permanence en tout cas!

Prof Malgré Tout a dit…

Prendre une journée de congé pour travailler, je l'ai déjà fait, mais y a job et job. Prendre une journée pour un gros show ou pour préparer du répertoire pour des classes de premier cycle, c'est très différent, dans mon livre.

Ce perdre dans la job... ça semble une obsession chez vous.

Pour le R.U., je ne connais pas beaucoup des profs qui aiment en faire. Il y en a effectivement, mais sont-ils disponibles?

Je ne sais pas pour quelle commission scolaire vous enseignez ou dans quel quartier, mais à mon école, il arrive souvent qu'on ne trouve pas de suppléant, même lorsque la demande est faite plusieurs jours avant la date de l'absence. Par contre, je dirais que c'est moins flagrant cette année que l'an dernier.

J'ai vu des profs quitter des perfectionnement parce que leur école les rappelaient. Pas de suppléant? Avoye à maison!

Pfff... C'était des profs de musique.

Prof Malgré Tout a dit…

Oupsééé

Se perdre.

Perfectionnements.

Désolé, j'suis une nouille en orthographe. Faut toujours que je me relise.

Prof Malgré Tout a dit…

Putain de rhume... J'vais me coucher.

Dobby a dit…

À la CSDM, c'est monnaie courante de ne pas avoir de suppléants. Il y a une pénurie. Parce que les suppléants occasionnels sont traités comme de la... Parce qu'ils s'emmêlent les pinceaux à l'administration, et qu'un supplant, quand ça fait 3-4 fois qu'il arrive et qu'ils sont 3 sur le même call, ça fait suer d'être celui qui est dispatché ailleurs ou retourné à la maison. Parce que travailler 5 jours avec les coûts engendrés par les déplacements, et n'être payé que l'équivalent de 4 jours juste pour avoir pogné 5 périodes d'une heure de périodes libres, ça n'intéresse personne. Prof pas prof, je ne connais personne qui aimerait travailler 5 jours et être payer pour 4. Même les cols bleus ont compris que l'inverse était plus payant. Alors, on comprendra que les occasionnels aillent voir ailleurs s'ils y sont.

Et je ne connais personne qui aime faire du R.U. Pourquoi? Parce que pendant les périodes libres, on n'est pas libre: on travaille. L'heure qu'on perd en R.U, faut qu'on la reprenne ailleurs bénévolement, vu qu'on en a besoin.

Anonyme a dit…

Il devrait y avoir des «rent-a-prof», tout comme on a des «rent-a-cop» dans les centres commerciaux.
Payés pour 35 hres/semaine, ces profs seraient disponibles en tout temps pour faire du R.U. n'importe où à une demi-heure d'avis. Le reste du temps, on leur donnerait des corrections à faire, à la maison.
Bonne idée, non ?

Anonyme a dit…

Garamond335,

Cela existe dans les grands centres et s'appelle l'équipe de relève, mais toutes les écoles ne s'en prévalent pas. On pourrait répartir les suppléants mais on préfère économiser.

Au fait, il faudrait refuser fermement de faire du R.U.. Il s'agit d'un problème administratif et non pédagogique.

NOUS NE SOMMES PAS CONCERNÉS, ENCORE MOINS CONSULTÉS! DONC!!!

Nos charmantes directions qui passent la moitié de la semaine en réunions à l'éxtérieur de l'école... devraient sérieusement trouver des solutions à leur problème au lieu de manigancer pour alourdir notre tâche et la transformer en fardeau.

Ma tâche est calculée à la minute ( comme pour les suppléants... ) et je n'en ai aucune à consacrer au R.U.

Le traitement réservé aux suppléants est également démotivant, tant de la part des C.S. que des collègues qui ne manquent pas de déblatérer publiquement à leur sujet le lendemain de leur visite, quand ce n'est pas carrément en leur présence ( preuves à l'appui ).
( Ma classe est bordelique, ce n'était pas une spécialiste, elle était d'origine ethnique, et j'en passe... )

On s'attend du suppléant qu'il reprenne le travail où on l'a laissé, qu'il comprenne la dynamique du groupe qui nous obligé a prendre un journée de repos pour épuisement. Les élèves sont de la matière vivante et sujette à changement. On ne laisse pas de planification, le suppléant connaît tout ça et quand il se présente à l'école, on le regarde du coin de l'oeil comme un étrange personnage.

Comme notre travail est peu reconnu, il est difficile de reconnaître celui de nos semblables.

Considérez-vous les suppléants comme des collègues, comme des égaux?
Quelle formation ont-ils suivie?

Anonyme a dit…

Vous n'avvez pas vraiment a vous plaindre avec 2 mois 1/2 de vacances par année. Sans rancune

Prof Malgré Tout a dit…

Deuxième anonyme : Je comprends que vous pensiez ça. Enseignant au primaire, c'est la job avec le plus haut taux de burn out au Québec. Et oui, nous avons des vacances : deux semaines dans le temps des fêtes, la semaine de relâche, les congés fériés, etc. Les sept semaines que nous avons l'été (ben oui, on ne termine pas et ne commence pas en même temps que les enfants...) ne sont pas des vacances. Nous sommes sans emploi, donc sans salaire. Les profs permanents reçoivent un montant pendant l'été car on a relevé sur leur salaire pendant toute l'année.

C'est tout de même intéressant comme condition de travail et il est important de se le rappeler pour ne pas "péter" au "frette". Je n'enseignerais (ne pourrais pas) pas s'il y a avait de l'école l'été, surtout avec la ventilation déficiente des écoles...

Ça ne me fâche pas quand les gens abordent le sujet.

Anonyme a dit…

Au contraire, il est à peu près temps!!!

M. Gronde Lacolère a dit…

ha ha . trop drole le IKEA.
moi j ai pas de voiture alors c est tellement pénible en bus que même ma de moi selle n'y pense pas.