22 août 2007

La vérité, toute la vérité

Des chiffres ou des lettres?

Voici la vraie affaire. Tadam?

Avez-vous déjà essayé de mesurer une distance en utilisant une unité de poids? Ça ne va pas bien hein? On peut dire que le parc est à trois cents mètres de chez soi, ou même, à 2 minutes de marche, mais une phrase du genre : «J’habite à 150 kilogrammes de chez ma soeur», ça sonne faux.

Par contre, des fanatiques de l’entrainement pourraient dire qu’ils habitent à 400 calories du travail. Des fanatiques...

Pourquoi je vous raconte tout ça?

C’est quoi déjà qu’on essaye de mesurer chez l’enfant? Si on répond à cette question, on sait si on veut des chiffres, des lettres ou des personnages de Pokemon dans le bulletin.

Non.

Pas de compétence... Pas de savoir... Ça, c’est un autre débat.

Alors, peuple québécois, voici la vraie question:

Êtes-vous prêts?

Oups. On nous l’a déjà posée celle-là... avec les résultats que nous connaissons tous.

Donc, la question :

Formatif ou sommatif?

Ben oui... c’est juste ça la question. Hein? De keussé?

En gros, formatif, c’est une évaluation holistique de l’enfant. Une appréciation globale. Mais attention, ça ne veut pas dire générale. Je vous dis ce qu’est le sommatif et vous allez comprendre.

Le sommatif, c’est la moyenne de la somme des résultats de l’enfant. Il faut que j’explique ça? OK...

Je vais donner un exemple grossier.

Semaine 1 : 2+2= 3 ...............0 sur 10

Semaine 2 : 2+2= 5 ...............0 sur 10

Semaine 3 : 2+2= Feuille déchirée... ........0 sur 10

Semaine 4: 2+2 = 4 ..............10 sur 10!!!

Semaine 5 : 2+2 = 4!!! ..........10 sur 10... Ouais! T’as compris! C’était pas un coup de chance la semaine dernière!!! Bravo!!!

Faut croire que ça lui a fait du bien de déchirer sa feuille...

Dans du sommatif, l’élève obtiendrais 20 sur 50. 40%. 4 sur 10... whatever. Il sait que 2 + 2 = 4, mais comme ça lui a pris un bout de temps pour l’apprendre.... Maladie? Plus jeune que les autres? Problèmes familiaux? Ça, c’est une autre histoire. Par contre, la seule façon de noter du sommatif, c’est les chiffres, et les chiffres, ils se foutent pas mal que son chien soit mort la veille. Le kid sait que 2 + 2 = 4, mais il se tape un 40%. Cool hein?

Par contre, ça donne l’impression d’être précis. Sans sommatif, la différence entre 76 et 77 est totalement subjective.

Vous savez ce que ça veut dire 76 en français écrit de quatrième année? Moi, je n’en ai aucune idée...

Dans un contexte formatif, je ne peux pas donner un chiffre à cet élève. Je lui mettrais un C qui voudrait dire (et ça serait expliqué dans le bulletin) qu’il répond aux exigences, mais qu’il a de la difficulté. Il a besoin de plus d’aide que la moyenne pour atteindre les objectifs... mais il les atteint. Il n’est donc pas en échec. S’il ne les atteint pas, c’est D. Échec.

Vous savez c’est quoi les exigences en français écrit pour la quatrième année? Moi, je n’en ai aucune idée...

Maintenant, il faut voter. Si vous êtes pour le sommatif, gueuler bien fort pour avoir des chiffres et voter donc ADQ tant qu’à y être...

Vous voulez du formatif? Arrêtez de chialer parce que le bulletin est en lettres et dealez avec le fait qu’on ne le vous dira pas si votre enfant est meilleur que le p’tit voisin qui lui aussi, a obtenu un A en religion.

Du formatif chiffré? NOOOooooooooOOOOON!!! On pourrait à la limite transformer des chiffres en lettres (ce qui équivaudrait à arrondir), mais on ne peut pas transformer les lettres en chiffres (à moins qu’il n’y ait que quatre ou cinq chiffres...).

Hein? Vous voulez les deux? Sortez votre fric d’abord parce que les bulletins vont être pas mal plus longs à faire. Dans la vie, il faut faire des choix...



C’est moi qui dit ça? Bordel... j'vieillis!






...

38 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo PMT!!! Si seulement, tu pouvais faire un peu de radio et expliquer tout ça à la population!!!! Il serait facile de comprendre.

Nous relancerons donc le débat de l'équivalence des bulletins CAR «Est-ce que tout le monde fonctionnera de la même façon??

Aurons-nous des lignes directrices?

L'élève qui a 80% dans une classe où il y a beaucoup de cas de comportement devrait-il voir sa note majorée à 85%!!????

Mais là je m'égare...

Bonne rentrée!

Prof Malgré Tout a dit…

Ouais... c'est comme l'élève qui termine son primaire avec une moyenne de 90%, mais n'est pas assez fort pour entrer dans l'école privée de son choix.

Mme Prof a dit…

Amen! Vous devriez vous lancer en politique, ça permettrait de peut-être...peut-être faire que les gens s'y retrouvent!

Mais ce qui me chicotte, c'est : qu'est-ce que les parents ne comprennent pas?
Dans ma jeunesse lointaine (pas vrai, mais bon!), j'avais 88 en français écrit, 67 en maths, etc. Là, les parents ont plus de détails avec les bulletins, vu les commentaires (qui étaient absents dans les '90)... Trop de détails rendent les parents anxieux face au bulletin ou ils ne comprennent pas parce que les médias leur disent qu'ils ne peuvent rien comprendre?? Disons que j'ai hâte de voir si ces LETTRES transformées en CHIFFRES vont simplifier pour vrai (insérez rire dément ici)...

Prof Malgré Tout a dit…

Marâtre: Les parents de nos élèves ne sont pas nos parents. Je pense qu'ils ont de moins en moins confiance en l'école et se comportent de plus en plus en clients.

On voit d'ailleurs ce phénomène chez les étudiants à l'université. Ils ont tous des A et des B. En donnant de telles notes, les profs achètent la paix. Les étudiants payent bien assez cher pour leurs cours, ils réclament de hautes notes et c'est devenu la norme. Pathétique.

¤Enidan¤ a dit…

C'est clair comme de l'eau de roche... vous êtes un pro pour les explications...

C'est vrai la marâtre, on dirait que les parents "refusent" de comprendre parce qu'ils se font tellement dire que c'est incompréhensible... :oS

Anonyme a dit…

Je suis peut-être dans l'erreur mais 40% ne veut-il pas dire qu'il maitrîse la matière 40% du temps ce qui est vrai dans son cas?

La multiplication des évaluations ne sert-elle pas à diminuer l'effet mort-du-chien? Ou si plutôt c'est une état chronique, la matière n'est-elle pas vraiment maitrîsée qu'à 40%?

Je comprends donc que 76% en français de 4ième année, ça veut dire que 76% du temps l'enfant a eu la bonne réponse. Non?

Expliquez-moi ce que je ne comprends pas car je déteste l'ADQ.

Pas-prof-du-tout

Anonyme a dit…

Une petite objection si vous permettez.

Pour moi lorsque j'étudiais je me comparais à la moyenne et c'est de cette manière que je réussissais à doser mes efforts dans les matières qui en avaient le plus besoin.

Un 65% en mathématique avec la moyenne de classe à 60% me demande moin de travail pour la session suivante qu'un 75% en français avec une moyenne de classe de 80%

Le professeur masqué a dit…

Cher PMT, on va se chicaner un peu. Parce qu'on peut se chicaner sur des idées et puis se parler pareil. On sait vivre, nous autres!

Pour avoir brassé le sujet depuis deux ans, je crois tout d'abord que vous posez la bonne question en termes simples mais qui ont l’avantage d’être clairs et justes: des bulletins formatifs ou sommatifs?

Les évaluations formatives, ce sont des évaluations (tests, travaux, devoirs) qui servent à mesurer l'élève alors qu'il est en formation (formation-formatif, le lien est là) afin de le guider vers l'atteinte de certaines attentes. En formatif, l'enseignant peut aider l'enfant, l'accompagner, etc. Il s'agit parfois d'évaluations de type holistique, générales. On emploie alors souvent des commentaires pour décrire l'enfant. La part de subjectivité est souvent plus grande.

Il importe de préciser que les attentes visées peuvent être la connaissance de certains concepts, dates, faits, etc. Bref, du par coeur. Elles peuvent aussi être de l'ordre des compétences. Sous l'ancien régime pédagogique, en français, nous travaillions déjà des compétences. Savoir lire, savoir écrire, ce sont des compétences. Jouer de la musique aussi, d’ailleurs. C'est bizarre, mais on transmettait les résultats aux parents en pourcentage et pourtant personne ne trouvait à redire... La note du bulletin était souvent formée des deux types d’attente et, là encore, personne ne trouvait à redire.

Le sommatif, c'est le moment ou l'enfant doit démontrer qu'il peut atteindre seul les attentes qu'on lui demande de remplir. Il n'est plus en formation, mais en évaluation. On fait la somme (somme-sommatif) de ce qu'il sait ou de ce qu'il peut faire. Généralement, une évaluation sommative n'est pas constituée de devoirs, de petits tests en classe ou de «cossins» du genre. Il s'agit souvent d'épreuves standardisées, testées au préalables et uniformes. On a l’impression que la subjectivité occupe moins de place dans ce type d’évaluation et c’est souvent le cas.

Dans vos exemples pour appuyer votre propos, vous confondez, comme l'ont fait bien des enseignants, les deux formes d'évaluation (celle qui sert à former l'enfant et celle qui sert à mesurer normativement l'enfant). L'addition de devoirs, de petits tests ne constitue pas une évaluation sommative.

L'évaluation sommative est plutôt la dernière étape logique d'une longue séquence d'enseignement après laquelle on estime que l'élève devrait être prêt.

Les évaluation formative et sommative ne sont pas opposées mais complémentaires dans une suite logique d'apprentissage: tu formes, tu évalues.

Sous l'ancien régime pédagogique, beaucoup d'enseignants ne faisaient que du sommatif. Plus facile, moins de travail. Allez hop! un test pour voir si les élèves maîtrisent ce que je leur ai enseigné magistralement. Le formatif est plus exigeant parce qu'il demande un retour, une rétroaction de la part de l'enseignant autre que «Tu as 54%.» Il faut souvent s'asseoir avec l'élève et prendre le temps de lui expliquer ses forces et ses faiblesses, lui montrer des stratégies pour qu'il réussisse mieux, etc. Toutes des choses que je faisais bien avant le renouveau, soi-dit en passant, parce qu'elles me semblaient logiques.

Un des problèmes la réforme actuelle, c'est qu'on est constamment en évaluation formative. Il n'y a plus de moment ou l'on évalue sommativement l'enfant pour ce qu'il sait ou peut faire. Le jeune peut constamment demander l'aide de l'enseignant, par exemple, ou travailler un projet en équipe. D’ailleurs, les descriptifs de réussite sont assez flous quant à l'aide que peut apporter un enseignant à un élève.

Je me fous des chiffres ou des lettres. C'est ce qu'on mesure et comment on le mesure qui m'intéressent. Et, à cet égard, je n'aime pas le renouveau pédagogique parce que, derrière les mensonges des programmes officiels du MELS, on n'est pas plus exigeant qu'on l'était précédemment (on l'est peut-être moins, dans les faits) et on n'aide pas plus les élèves en difficulté qu'avant.

En passant, j'ai toujours accepté qu'un élève ne passe pas un examen important s'il est bouleversé par quelque chose. Ça me semble humain et normal. Au secondaire, on prévoit d'ailleurs souvent des reprises pour les évaluations sommatives déterminantes pour l'obtention du DES, par exemple. L'élève qui coule parce qu'on l'oblige à passer un test, ce n'est pas un mythe, mais ce n'est pas aussi fréquent qu'on veut bien le croire et il existe des alternatives prévues à cet effet.

Cher PMT, cette longue réponse sera reprise sur mon blogue, avec un lien vers le vôtre, bien sûr!

Anonyme a dit…

Ouin...
Mon fils qui a des problèmes d'apprentissage a vécu son primaire en voyant sur son bulletin: D en français, D en mathématique. Pendant 7 ans. (Parce que j'ai réussi à lui faire doubler sa sixième année, yé!). C'est très motivant! Aucune différence entre 20% ou 58%. Et, désolée, mais pas guère de commentaires sur le bulletin non plus.
Au secondaire, l'an passé. Le prof de français notait les différents travaux avec des chiffres. Mon fils a commencé l'année avec des 30% et l'a fini avec plusieurs notes entre 55% et 65%. Bon. Il a eu D sur son bulletin, mais il est pas mal plus motivé pour son secondaire 2. Il a vu une amélioration, il a vu concrètement qu'il était capable de s'améliorer. Et ces nouveaux chiffres le poussait à en vouloir un peu plus...
Pour moi, les notes chiffrées, c'est pas pour se comparer aux autres (ARGH! l'angoisse!!!), mais pour voir mon fils sourire enfin, lorsqu'il a 59%.
Marie-Hélène
ps: je suis désolée pour ce premier message interminable... Un gros merci aussi pour votre musique, et vos billets qui me touche très souvent!

Prof Malgré Tout a dit…

Pas prof du tout

"Je suis peut-être dans l'erreur mais 40% ne veut-il pas dire qu'il maîtrise la matière 40% du temps ce qui est vrai dans son cas?"

Non.

L'élève maîtrise 2+2=4 dans 100% des cas maintenant. C'est le problème avec le sommatif... 40% devrait vouloir dire que l'élève maîtrise 40% de la matière. Pas évident car les programmes sont parfois obscures.

Pour le 76% en français, c'est plus compliqué. Cette matière ne se résume pas à des questions et leurs réponses. Si un élève utilise un vocabulaire plus recherché dans ses textes, c'est plus difficile. Orang-outang est plus difficile à écrire que singe, etc...

Prof Malgré Tout a dit…

Bleuet : Je vous comprends. Par contre, je parle du primaire. Le dosage d'effort selon les matières n'est pas un concept très répandu chez les enfant de huit ans.

De plus, la moyenne est pour la classe. Si on est dans un groupe faible ou très fort, la moyenne peut brouiller les pistes.

Prof Masqué :

Vous êtes au secondaire. Le sommatif au primaire est souvent constitué de contrôles hebdomadaires (dictée du vendredi par exemple). Je comprends tout de même votre point de vue, mais comme vous n'êtes pas d'accord avec moi, vous pouvez constater que votre blogue n'est plus dans mes liens et que vos prochains messages seront effacé. Je vais aussi vous poursuivre en cours pour... heu... On devrait en parler devant une bière.

Marie-Hélène : Bienvenue! Même en formatif lettré (wow, une nouvelle expression) au primaire, un enfant peut mesurer ses progrès. Par exemple, pour les mots de vocabulaire et les évaluations ponctuelles, les profs mettent des notes chiffrées. On peut donc toujours comparer à la prochaine évaluation.
Ces travaux chiffrés ne se rendaient pas jusqu'à vous? Problème de communication en l'école et les parents. Ça, c'est du cas par cas selon l'école... Je comprends tout de même votre frustration.
Pour ce qui est des messages interminables, vous ne faites pas le poids devant l'abominable Prof Masqué!

Prof Malgré Tout a dit…

Marie-Hélène :

Mais qu'est-ce que je raconte... vous n'êtes pas frustrée. Mea culpa. Désolé.

Anonyme a dit…

Je ne me permettrais jamais d'avoir un ton frustré sur votre blogue, je ne pourrais plus me regarder en face! Déjà que le premier billet que je vous envoie est un brin à pic... Vous êtes quand même PMT et vous m'avez déjà tiré des larmes!
Non je ne suis pas frustrée, mais vous auriez dû me voir hier, lors de la sortie de Mme Conseil supérieur.... ;-)

Bien à vous et merci de m'avoir répondu, mon après-midi morne s'en trouve tout souriant!

Marie-Hélène

Le professeur masqué a dit…

Raccoleur de chroniqueure du Jde M va!

La Marsouine a dit…

Woah! Sérieux vous me faites peur. Je commence ma formation en enseignement dans... 13 jours!!!! Et ça commence à me faire paniquer, non pas l'enseignement en soi, mais tout le reste. Sérieux, j'aurais besoin de motivation, d'ici deux ans je serai prof au secondaire devant un groupe (et on me dit déjà partout autour de moi d'y aller avec une veste pare-balles) et en plus je devrai subir les bombardement parentaux en espérant que mon bunker tienne le coup? On signe où pour l'armée tant qu'à ça?

Prof Malgré Tout a dit…

Marsouine : Il ne faut pas avoir peur. Ce blogue est totalement fictif et le Prof Masqué n'est qu'un agitateur de masse.

Faut pas croire tout ce qu'on lit sur internet...

Magrah a dit…

Vous faites de tous bonnes réflections, vous amenez de bons points, c'est bien le fun de vous lire. C'est rassurant pour le monde de l'éducation de savoir que vous existez!!! :o)

Ceci dit, je ne déteste pas la comparaison avec le concept formatif-sommatif, mais en même temps, j'aimerais beaucoup qu'on arrête de penser au bulletin comme une fin en soit.

Finalement, on s'en fout du bulletin! Notre intention, c'est que nos élèves progressent, qu'ils deviennent meilleurs dans ce en quoi nous les coachons. Point à la ligne. (On veut qu'ils soient capable d'écrire tel texte d'opinion, ou de lire telle partition et de la jouer...) Le bulletin ne sert qu'à rendre compte de tout ça aux parents. Il n'est pas une fin en soit mais un simple outil de communication.

Prof Malgré Tout a dit…

Magrah :

Mais bordel! Qu'est-ce que vous foutez dans ma tête? C'est moi qui pense ça!

bibconfidences a dit…

Dire que j'avais hâte de commencer l'école....j'sais pas pourquoi, après avoir lu tout ça je me sens soudainement dans le même marasme qu'à la fin de la dernière année scolaire...

Anonyme a dit…

Oui, une autre année qui commence dans 32 heures. Je suivais les échanges et je commençais à me sentir comme bibco jusqu'à ce que magrah intervienne.

Effectivement, on fait tout un plat principal avec l'évaluation alors que ce n'est qu'un digestif.

Hic!!! Bon retour au travail...Hic...

Profdemusicmoétou

A.B. a dit…

Je ne connais pas la réalité du primaire, j'enseigne au secondaire depuis maintenant 7 ans cette année-ci. Ce que je sais, c'est que les formatifs et les sommatifs ont toujours eu leur place depuis ma première année d'enseignement du français, en 2001, bien avant le renouveau. Pour moi, le formatif est nécessaire. C'est souvent là que l'élève se rend compte que, finalement, il n'a pas si bien compris qu'il le pensait. Je suis d'accord, donc, avec les propos du Professeur masqué =)

Bulle a dit…

Il ne faut sutout pas croire qu'un élève qui a 50% dans son bulletin comprend 50% de la matière!!! Ça veut seulement et seulement dire qu'il a répondu correctement à 50% de l'examen (ou des examens). Est-ce que l'examen était représentatif de la matière vue en classe?, L'examen était-il trop long?, Les questions étaient-elles claires ou juste les comprendre était un exploit?

Ça fait maintenant 9 ans que les parents sont "confronté" au bulletin "incompréhensible" de leur enfant. Je suis désolée mais, si en 9 ans un parent n'a pas encore compris c'est une question de mauvaise fois. J'ai une mère qui m'a dit en novembre dernier que "C'était ben trop long à lire ce bulletin là! C'était ben mieux en chiffre, fallait juste que ça soit en haut de 60%..." Si un parent veux même pas prendre le temps pour s'informer des progrès de son jeune, y a pas un bulletin qui va régler ça.

Bulle, une enseignante aussi...

Anonyme a dit…

Tant que les bulletins seront là pour les parents, et non pour les enfants, je doute qu'on assiste à un véritable passage vers le formatif... C'est normal : les parents qui ne sont pas enseignants (ou enfants d'enseignants, comme moi), ont peur de ce qui se passe pour leurs rejetons une fois la cloche sonnée. Une prof m'a déjà dit, au primaire, que les enfants baptisés étaient plus intelligents que les autres. Qu'est-ce que les profs disent à mon fils, maintenant? Si les parents ont l'impression que le bulletin est clair, ils ont l'impression que les profs suivent une méthode "rigoureuse et approuvée par des autorités neutres", et ils ont donc l'impression que leur enfant est entre de bonnes mains.

Maintenant, comment expliquer aux parents que ce n'est qu'une impression, et que si on veut vraiment instruire notre enfant unique, il faut y mettre plus que juste des chiffres?

Au fait, comment peut-on évaluer de façon sommative les enfants qui font de la musique?

Et en terminant mon interminable commentaire (tiens, moi aussi j'aime le son de mes doigts sur les touches du clavier), si vous ne l'avez pas déjà lu, voici une lettre que mon père (conseiller pédagogique) a écrite à mon fils en juin dernier... http://www.gilles-jobin.org/jobineries/index.php?2007/06/01/601-lettre-a-mon-petit-fils

Andréanne

Anonyme a dit…

Cher PMT,

D'accord aussi avec l'agitateur de masques.

À mon sens, l'évaluation formative, c'est aussi les questions posées en classe, les exercices avec rétroaction, et tous ces petits trucs qui visent à vérifier l'apprentissage et à modifier, rajuster le tir et pour le/la prof et pour l'étudiant/e, en cours d'apprentissage. Dont la dictée du vendredi, si elle est corrigée et utilisée pour voir ce qui a été compris ou pas.

Le bulletin. Mais s'il n'est pas important, pourquoi les profs en parlent-ils autant, eux aussi?

Je trouve ça important, moi, un bulletin clair, avec des codes qui puissent se comparer internationalement.

Un jour, on pourrait déménager, avoir envie d'aller au cégep ou même, qui sait, à l'univers-cité?

Quand je reçois ma paie (quand j'en reçois), j'aime bien comprendre aussi les chiffres car ils correspondent à la valeur accordée à mon travail et à une certaine qualité de vie, liée à la valeur d'achat que l'on accorde à ce que j'ai produit. Un A ou un petit dragon, une note sur ma transversalité, même si celle-0ci pouvait ajouter à mes connaissances, ça ne ferait pas l'affaire. (Ni de l'argent Canadian Tired)

Les parents ne sont pas tous des experts en pédagogie et en réforme, plus ou moins comprises, les unes après les autres, par les enseignants eux-mêmes, si je saisis bien les débats un peu partout sur vos sites.

Ils ne sont pas tous cons pour autant. En général, les chiffres sont compris car ils sont une sorte de transfert de connaissances significatif à maints égards : quantité, qualité, notamment.

Zed :)

Le professeur masqué a dit…

Sans vouloir être teigneux, Bulle, le bulletin a changé de format combien de fois à la CSDM en neuf ans? Trois fois, quatre? Peut-être même plus!

Oui, il y a des parents qui seront toujours de mauvaise foi. Oui, il y en aura toujours qui ne feront pas les efforts. Mais dire d'un parent qui n'a pas compris qu'il est de mauvaise foi, c'est un raccourci dangereux, à la limite méprisant alors que notre travail consiste é éduquer et comprendre l'autre.

La réforme était supposée les engager dans les apprentissges de leur enfants. Il faut croire qu'elle est passée drôlement à côté.

On devrait davantage écouter les signaux que nous envoient certains partenaires de l'éducation au lieu de les négliger.

Folly a dit…

Intéressant. J'ai une question concernant les élèves en difficultés. Est-ce qu'ils sont favorisés par la méthode de notation actuelle? Favorisé dans le sens qu'ils peuvent progresser à leur ryhtme et ainsi atteindre les attentes fixées. Si oui alors ils faut plus d'éducateurs spécialisés en classe! Je prêche pour une amie:)))

Le professeur masqué a dit…

Tout dépend ce que veut dire le mot «favorisé». Passer sans avoir les acquis ou avoir développé de vraies compétences?

Anonyme a dit…

En fait, je crois que les élèves dits "en difficultés" sont surtout favorisés s'ils tombent sur un bon prof ou encore un bon intervenant en classe, si leurs parents les appuient, si quelqu'un croit en eux... Mais je peux me tromper.

Lorsque ma mère enseignait la prématernelle dans un milieu sans demi-mesure (la plupart des enfants étaient pauvres, les autres étaient riches... classe moyenne quasi inexistante), elle se rendait chez les parents des élèves qui ne pouvaient pas venir aux rencontres de parent (pas de véhicule, horaires trop chargés, etc.) pour les rencontrer. Un père lui a dit quelque chose qui l'a vraiment marquée (on parle des années 1980 là, pas du début du siècle! Et on ne parle pas non plus du tiers-monde, on est au Québec, là, pas très loin de la capitale nationale!) : "Votre fille manque beaucoup l'école..." "De kossé faire qu'elle a besoin d'école pour changer des couches?" Voilà. À quatre ans, si cette petite fille devait se débrouiller seule si elle voulait obtenir un diplôme. Même si la loi obligeait ses parents à l'envoyer à l'école, ils n'approuvaient pas, ils ne l'aidaient pas.

On a beau dire qu'on fait notre chance, certains l'ont plus facile que d'autres. Aucun bulletin ne pourra vraiment changer ça...

Anonyme a dit…

Suggestion : votez pour qui abolira les notes.

Fin des bulletins scolaires.

Pour ce que ça donne de plus... pfff

Étudiez ce dans quoi vous vous retrouvez et si vous êtes pas bon en maths, qu'est-ce que ça peut bien faire ? Moi j'étais 0 en maths... ben j'ai trouvé une jobbe pareil, j'ai vécu pareil et là je suis vieux pareil que si j'avais été bollé en maths !

Le primaire, c'est un prolongement de la garderie. Déjà, si on apprend à écrire comme il faut au primaire, c'est bien assez, je pense.

Le professeur masqué a dit…

Je ne croirais pas cette anecdote si je n'en avais pas pris connaissance personnellement. Du côté de ma belle-famille, on va se cotiser pour payer les études collégiales d'une nièce particulièrement brillante. Pourquoi? Parce que ses parents estiment qu'elle n'a pas besoin d'aller au cégep pour toucher une chèque à la fin du mois. Déprimant.

Anonyme a dit…

N'y a-t-il pas toutes sortes de Sam ou Samantha dans ce monde.

Et la pauvreté intellectuelle, et la pauvreté idéologique. Toutes sortes de pauvreté.

Zed :-|

Anonyme a dit…

Il me semble que c'est simple. Chiffre ou lettre, je voudrais savoir où se situe ma fille par rapport à l'ensemble des jeunes de son âge. Ne me parlez pas des commentaires des profs, je suis tanné de lire «lâche pas ça va bien». Si vous avez peur de la compétition, je suis prêt à vous signer un papier où je m'engage à ne pas pavoiser dans le voisinage si elle est plus forte que la voisine. Je comprends que la différence entre 76 et 77 est mince et subjective mais ne l'est-elle pas entre B et C.

Prof Malgré Tout a dit…

Dans toutes mes études, il n’y a qu’une note qui fut claire et précise (quoiqu’à la limite, subjective) : le verdict du récital de fin maîtrise. Pas compliqué... Ça passe ou ça casse. Pas de demi-mesure. Trois juges qui ne te connaissent pas se tapent ton récital et décident ensuite.

Meilleur que le type de la veille? Y a des concours pour ceux qui tripent comme ça...

Attention aux moyennes de groupe. Elles ne disent pas où votre enfant se situe par rapport aux autres élèves de son âge. Elles le situent par rapport à sa classe. Si vous considérez que sa classe reflète bien l’ensemble des enfants de son âge, alors ça va.

Mais ne croyez pas que je ne vous comprends pas. Je suis père et c’est humain de comparer. Il faut seulement être prudent dans nos déductions et surtout, essayer d’aimer nos enfants au-dessus de la moyenne.

Pfff.. Ça y est. Je fais dans le kétaine.

Anonyme a dit…

J'adore ton exemple :-)

Anonyme a dit…

Je ne parle pas de moyenne de groupe. Il me semble qu'en 5ème année il doit y avoir un programme avec des objectifs à atteindre. je ne veux pas savoir si ma fille fait bien par rapport à elle même, ça je suis capable de le voir. Je veux savoir si, avec l'intelligence qu'elle a et avec l'effort qu'elle y a mis, elle est la 15ème ou la 85ème dans l'ensemble des élèves de son niveau. Il me semble que ça peut être utile... pour ELLE

Anonyme a dit…

Ah? Et en quoi ça lui serait utile de savoir qu'elle est 86e sur 448 élèves? Ça change quoi à sa vie? Et puis, comment faites-vous pour savoir si elle fait vraiment bien par rapport à elle-même? Vous ne la voyez travailler que le soir, après l'école, pas pendant qu'elle est en classe! (À moins d'avoir mis une caméra dans son crayon, mais là, j'aurais peur...)

Et puis, imaginez que cette année, il y a un boom de syndrome de Down. La moitié des élèves ont des difficultés d'apprentissage. Votre fille est 10e dans la province. Cependant, si elle était née un an plus tôt, année où il y a un boom de progéniture superintelligente, elle aurait été 348e.

Quand on se compare aux autres, on ne se concentre pas sur ce qu'on doit apprendre pour évoluer : on se concentre juste sur ce dont on a besoin pour être meilleur que celui d'à côté. Je crois que cette obsession avec la moyenne, c'est plus pour avoir un point de référence pour savoir ce que signifient les chiffres. Parce qu'on a beau dire, un chiffre, c'est pas mal moins clair qu'un commentaire. Tiens, j'ai eu 78. Ok, avec ce prof-là, c'est bon ou mauvais? Dans le sens que, oui, ça passe, mais est-ce que ce prof-là donne généralement des notes facilement, ou si on les obtient à l'arrachée? Je vais comparer avec le rete du groupe, voir si le reste du groupe a plus ou moins que 78, comme ça, je vais savoir si je suis bon... C'est la preuve que le système est incompréhensible, si on a besoin de 30 points de référence.

L'enfant devrait vouloir obtenir des connaissances pour s'améliorer lui-même. Pas pour être meilleur que son voisin. Parce que s'il le fait juste pour être meilleur que le voisin, alors là, que va-t-il faire? si son voisin est poche, l'enfant ne fera pas d'effort : le stricte minimum est suffisant. Si le voisin est génial, il poussera plus loin... à moins qu'il ne soit persuadé que le voisin est trop bon pour lui, alors là, il ne fera aucun effort : de toute façon, c'est perdu d'avance...

Non, se comparer aux autres, c'est comme essayer de déterminer l'heure au moyen de la position de la lune.

Anonyme a dit…

Dernière intervention, je promets:
1- Chacun cherche la place qu'il occupera dans la vie (j'ai dit place et non emploi). De savoir où on est permet souvent de savoir qui on est. Exemple: Quand j'étais petit, je voulais être joueur de hockey. j'étais le meilleur jusqu'à ce que je me compare aux autres. Je suis alors devenu autre chose pour lequel j'étais plus doué.
2- Mes enfants je n'ai pas besoin de les voir travailler 16 heures par jour pour savoir qui ils sont. Je les connais parfaitement avec leurs qualités et leurs défauts.
3- Souvent on se pense bon et on pense avoir réponse à tout. Et puis on lit les autres commentaires et on voit qu'il y en a d'autres qui ont de bon points à faire valoir. ça aussi c'est de la comparaison et ce n'est pas mauvais.
4- pour ce qui est de la lune, ça ne donne peut-être pas l'heure exacte mais ça donne une idée si on est la nuit ou le jour...

Anonyme a dit…

Benoit,

Oui, Chacun cherche son chat...

Et toutes ces considérations tombent à l'eau dans une partie de Wiii ou Nintendo. (Oh non!!! Éloignez cette horreur sans nuance de mon enfant!!! Il sera traumatisé,(non par le jeu violent ou sexiste) par la cruauté des résultats!)Ça remet un peu les perspectives à leurs places...

Un système parfait, il n'y en a pas. Un compréhensible, il y en eut un, il y en aura peut-être un autre. Avec la communication enseignant-prof/parent/élève-étudiant, ça devrait aller, non?

Hé! Prof Malgré Tout,

Bonne rentrée, l'ami! (T'es-tu ennuyé de nous?) (Tu vois, on se fait un petit forum comme des grands; t'as juste à lancer la rondelle!!!)

Zed :)))