Demain matin, toute l’école sort au théâtre. Jusque-là, ça me va. Mais le lundi matin, j’ai une période où je ne suis pas en présence élève. Sur mon 60% de tâche de prof de musique, j’ai trois périodes de travail de nature personnelle et celle du lundi matin est plus que bienvenue pour préparer quelques trucs. Celle du mardi est dédiée à une réunion pour le projet et celle du mercredi à paqueter mes p’tits, parce que le lendemain matin, je bosse sur ledit projet dans un aréna où il fait frette et y a pas d’imprimante, de barres d’alimentation, d’internet, d’adaptateur pour les écouteurs, de câbles 1/4 ou même de papier. Il faut tout prévoir ou ça n’arrive pas. Pfff.
La question : vais-je demander une compensation?
Je n’en suis pas encore certain. Vendredi, c’était pédagogique, mais j’étais en présence élève pour le projet et je crois que je n’ai pris que trois minutes de pause dans l’avant-midi pour aller acheter une collation avec mon fric à mes musiciens. Certes, c’était une situation exceptionnelle, mais un estomac de douze ans, ça n’en a rien à cirer des exceptions.
En après-midi, je me tapais des arrangements et me cassait la tête à essayer d’adapter du Puccini. J’n’ai pas réussi à mon goût et c’était plus frustrant que d’autre chose.
Vous feriez quoi, vous? J’m’en vais au théâtre et je vais être payé. Ce n’est pas dans ma nature de demander un surplus pour ça, mais je vais devoir rester après le travail pour compenser.
Mais je reste toujours après le travail pour compenser, de toute façon.
Tout cela m’amène à une réflexion. Parfois, quand une classe est en sortie en matinée et que les élèves ratent leur cours de musique, le prof me demande si j’accepterais de prendre les élèves en fin de journée pendant ma période de travail personnelle. En principe, ça me va, car j’ai eu ce temps le matin même. Par contre, on me sert comme argument qu’ainsi, les enfants ne manqueront pas leur cours de musique qui est si important pour eux. Rien à voir avec la période libre, hein? Pourtant, s’il était en sortie, ils ont manqué aussi autre chose. Français? Math? Mais bon... C’est tellement important la musique. De toute façon, comme ça ne change pas grand-chose dans ma vie, j’accepte sauf si ça m’est impossible.
Pourtant, j’ai l’impression que demain, si je demandais à un des titulaires de mes groupes de l’après-midi de garder ses élèves pour que les enfants ne manquent pas leur cours de français, j’ai l’impression que ça ne passerait pas.
Donc, si je veux un semblant d’équité, je dois demander une compensation? Ça ne me dérange pas de donner de mon temps, mais quand je suis le seul de la gang qui n’est pas payé, je commence à décrocher.
Pourtant, ça ne me ressemble tellement pas de demander une compensation parce que je vais m’asseoir dans un théâtre avec des élèves que j’aime bien.
Bordel... C’est mieux d’être bon, cette pièce de théâtre là.
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6 commentaires:
Votre coeur est un meilleur directeur que votre cerveau dans ce cas-ci.
En tant que "victime" à plusieurs reprises de cette situation et d'abus vécus dans une école donnée, je demanderais une compensation. De toute façon, les titulaires qui "rateront" leur période libre ne se gêneront pas pour la demander, pourquoi un spécialiste se gênerait ? C'est encore bien par contre de vous poser la question, ils ont pris le temps de vous informer qu'ils sortaient ;)
Anonyme :Mais mon coeur ne ferait pas un bon ministre des finances...
Anonyme : Toute l'école sort. J'vais voir si les profs qui ont des spécialistes ce matin demandent une compensation.
On garde quand même le sourire. la pièce, c'est La chèvre de monsieur Séguin.
Si on voulait vraiment faire de l'argent, on ne serait pas dans l'enseignement.
Laurence
Ceci dit, ce n'est pas non plus une raison pour travailler pour rien.
Laurence
Vrai. Mais je n'ai pas l'impression d'avoir travaillé ce matin-là...
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