22 janvier 2011

Chers aspirants despotes

Chers aspirants despotes qui se sont fait élire au conseil d’établissement de l’école de vos enfants, j’ai assisté pour vous, oui, juste pour vous, à une formation sur ce même conseil d’établissement. On y a surtout traité des pouvoirs et responsabilités de chacun. J’avoue qu’en général, les gens sont plus attirés par les pouvoirs que par les responsabilités. On a donc plus parlé des pouvoirs et c’est bien malheureux, car comme dit le dicton que vous connaissez et que vous trouverez en conclusion de ce billet, un ne va pas sans l’autre. J’viens de vendre un puch, moé-là?

Le truc qui selon moi était le plus intéressant, c’est la différence entre l’approbation et l’adoption. Approuver ou adopter...

Si on enlève quelques «a», ça donne : prouver ou opter. N’importe quoi.

Selon la Loi 180 ou ce que j'en comprends, lorsque le conseil d’établissement approuve, il donne son accord à une proposition et la fait entrer en vigueur. Il peut aussi choisir de ne pas approuver, faire ses recommandations et renvoyer l’équipe-école faire ses devoirs. Ça arrive et c’est correct.

Par contre, lorsque le CÉ adopte, attention. Avant d’adopter une proposition, il peut y apporter des changements et ce sera final. Il peut TOUT changer!!!

Ça fait peur?

Le pouvoir d’adopter, c’est énorme. Malgré tout, y a pas de quoi faire trembler les profs, la direction et encore moins le MELS...

Voici les quatre choses que le tout puissant conseil d’établissement doit adopter :

1- Le rapport annuel du CÉ.

Comme c’est le CÉ qui le produit, il est généralement en accord avec son contenu. C’est donc adopté sans problème.

Bidon.

2- Le budget de fonctionnement du CÉ.

C’est une petite somme. Pour une école de 250 élèves, on parle de peut-être 400$ par année. Ce montant peut être utilisé pour de la formation, du transport, de la papeterie, etc.. C’est un peu comme décider ce qu’on va faire de notre argent de poche.

Bidon.

3- Le projet éducatif.

De prime abord, on pourrait dire que c’est un gros morceau. Mais si la démarche est kasher, les parents du CÉ ont été impliqués dans la rédaction du projet éducatif. De plus, un CÉ qui adopte de grands changements au projet éducatif sans avoir de consensus avec l’équipe-école déterre la hache de guerre. Donc...

Bidon.

4- Le budget de l’école

Tadam! Vous vous dites sûrement: «Ah! voilà quelque chose de sérieux que je vais pouvoir adopter. Tremblez minables mortels et proternez-vous devant votre représentant au conseil d’établissement, car je suis l’élu et en plus, vous avez voté pour moi!»

Hum... Êtes-vous prêts à être déçus?

Un budget d’école, c’est divisé en fonds. Le fond pour les salaires, pas touche. Même chose pour le fond pour l’informatique, les installations matérielles et... tous les autres.

Tous?

Tous, sauf un. Y a un fond dans lequel on met entre autres le fric des campagnes de financement et les autres revenus de l’école.

Quelqu’un pourrait me rappeler ce qu’on vend, déjà?

Comme c’est délicat de dire à une équipe-école qui organise, gèrent et même subissent une campagne de financement que le fric sera utilisé pour quelque chose qui ne les inspire pas, c’est préférable de ne pas se faire trop d’illusion. C’est comme dire à quelqu’un d’aller bosser et ensuite, on lui dira où et comment dépenser sa paye.

Y a peut être autre chose dans ce fond, mais rien pour se lancer dans les murs.

Pouvoir bidon?

Attention, dicton à l'horizon!

Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités? On peut donc affirmer que siéger sur le CÉ de l’école de vos enfants, à moins d’être président, ce n’est pas une grande très responsabilité. Qu’est-ce que vous croyiez? Qu’on allait vous donner les clefs de l’école?

Attendez quand même avant de démissionner, on a seulement parlé d’adoption, votre plus grand pouvoir, mais vous avez peut-être des petits pouvoirs... Dans les p’tits pots, les meilleurs onguents?



En passant, je suis un démagogue qui essaie de pomper les parents. Pourquoi? Je trouve ça très drôle. Il ne faut surtout pas prendre tout ce que j’écris pour du cash, surtout ce paragraphe.


À suivre.






...

2 commentaires:

Le professeur masqué a dit…

PMT:je fais du pouce sur ton billet chez moi aujourd'hui. Si je partage ton analyse entre approbation et adoption, il demeure qu'il existe une joute politique que les parents ne jouent pas pour diverses raisons que j'explique chez moi.

rimbaudjet a dit…

J'ai fait partie pendant 2 ans du CE de l'école primaire de mes enfants. Les seules décisions qu'on prenait c'était les sorties extérieur des enfants !! Bâtard que je trouvais ça stupide. Par contre j'aimais bien être informé de la plomberie interne de l'école. J'ai tenté de me battre contre un projet pilote de ne tenir qu'une seule récré par jour sous prétexte que la cour d'école était trop petite !!! J'ai passé pour un hérétique... tous les autres parents "compatissait avec l'équipe école" .
Rémi que tu connais....