Peu importe ce que vous allez lire sur internet, que ce soit Wikipedia ou le site d’une importante maison d’opéra, Sarastro n’est pas le père de Pamina.
C’n’est pas son père, ni adoptif, ni biologique. Vous avez bien compris. Il n’est même pas cocu. Il pourrait se l’envoyer autant qu’il veut et on s’en balance... quoiqu’une basse qui s’envoie une soprano, c’est toujours un peu tordu.
La Reine de la Nuit étant la mère de Pamina, si Sarastro était son père, le genre de bitcheries que raconte madame sur monsieur serait digne de ce que les mamans racontent au sujet des papas dans certaines familles éclatées qu’on connait... C'est certain qu'on aimerait ça et que ce serait très d'actualité, mais c'est pas ça pantoute.
Hein? Il l’appelle «ma fille» et elle lui répond «père»? Ouais pis? Vous n’êtes jamais allez au couvent, hein? Bordel, ils sont dans une putain de secte. Une super secte, mais une secte quand même.
Aujourd’hui, j’essayais d’expliquer ça à des érudits. Vous savez ce qu’ils m’ont répondu? Que c’est la Reine de la Nuit et qu’elle ment sûrement à sa fille... Elle ment toujours d'ailleurs. hey! J'la trouve sexy, moi. Que voulez-vous? J’suis juste un petit prof au primaire.
COME ON!!!
Voici le dialogue parlé qui précède le deuxième air de la Reine de la Nuit.
Acte deux, scène huit.
Sous le tonnerre, la Reine sort de la trappe du milieu,
de telle façon qu’elle se tient exactement devant Pamina.
LA REINE DE LA NUIT
Arrière !
PAMINA(se réveille)
O dieux !
MONOSTATOS(recule d’un saut)
O malheur ! si je ne me trompe pas, c’est la déesse de la
nuit. (Reste complètement silencieux.)
PAMINA
Mère ! Mère ! Ma mère ! (Elle lui tombe dans les bras.)
MONOSTATOS
Mère ? Hm ! il faut observer ça de loin.
(Il se glisse dehors.)
LA REINE DE LA NUIT
Remercie la violence avec laquelle on t’a enlevée à moi,
de pouvoir encore me nommer ta mère. Où est le jeune
homme que je t’ai envoyé?
PAMINA
Ah mère, il a été enlevé pour toujours du monde et de
l’humanité. Il s’est dédié aux initiés.
LA REINE DE LA NUIT
Aux initiés ? Malheureuse fille, à présent tu m’es arrachée
pour toujours.
PAMINA
Arrachée? O fuyons, chère mère! Sous ta protection, je
défie tous les dangers.
LA REINE DE LA NUIT
Pr o t e c t i o n? Chère enfant, ta mère ne peut plus te pro-
téger. Avec la mort de ton père, mon pouvoir a été enterré.
PAMINA
Mon père...
LA REINE DE LA NUIT
A transmis délibérément le cercle solaire aux sept auré-
oles; ce puissant cercle solaire, Sarastro le porte sur la
poitrine. Quand j’en ai parlé avec ton père, il m’a dit en
plissant le front :“Femme! ma dernière heure est là, tous
les trésors qui furent miens sont à toi et à ta fille.” “Le
cercle solaire qui embrase tout”, l’interrompis-je brus-
quement, “est destiné aux initiés”, répondit-il : “Sarastro
l’administrera en homme, comme je l’ai fait jusque-là. Et
maintenant pas un mot de plus ; ne recherche pas des
éléments qui sont inaccessibles aux esprits féminins. Ton
devoir est de te laisser guider, avec ta fille, par des
hommes sages.”
PAMINA
Chère mère, il est à conclure de tout cela, sans doute, que
le jeune homme est perdu pour moi, pour toujours.
LA REINE DE LA NUIT
Perdu si, avant que le soleil ne colore la terre, tu ne le per-
suades de fuir par ces voûtes souterraines. La première
lueur du jour décidera s’il est donné à toi ou aux initiés.
PAMINA
Chère mère, ne pourrais-je pas aimer ce jeune homme,
même initié, aussi tendrement que je l’aime à présent ?
Mon père lui-même était allié à ces hommes sages; à
chaque instant il parlait d’eux avec enthousiasme, louait
leur bonté, leur intelligence, leur vertu. Sarastro n’est pas
moins vertueux.
LA REINE DE LA NUIT
Q u’ e n t e n d s- j e? Toi, ma fille, tu pourrais partager les
principes honteux de ces barbares? Aimer un tel homme,
qui pactisant avec mes ennemis mortels, préparerait ma
chute à tout instant ? Vois-tu cette lame? Elle est aigui-
sée pour Sarastro. Tu vas le tuer et me remettre le puis-
sant cercle solaire.
PAMINA
Mais très chère mère !
LA REINE DE LA NUIT
Tais-toi !
Il me semble que c'est assez évident. Et comme je vous aime bien, même les sceptiques, voici le deuxième air, quand elle pogne les nerfs.
C'est la version de Gardiner
Cyndia Sieden, soprano-colorature
No14. Air
L’enfer de la vengeance bouillonne dans mon cœur,
Mort et désespoir, mort et désespoir
M’entourent de leurs flammes!
Si par toi Sarastro n’éprouve pas les souffrances de la mort,
Alors, tu ne seras plus jamais ma fille,
Tu ne seras plus, non, plus jamais ma fille.
Que soient rejetés pour toujours,
Que soient abandonnés pour toujours,
Que soient détruits pour toujours,
Tous les liens de la nature,
Rejetés, abandonnés et détruits,
Tous les liens de la nature,
Si, par ta main, Sarastro n’est pas éliminé!
Ecoute, écoute, écoute, vengeance des dieux!
Ecoute le serment de la mère.
(Elle disparaît.)
R.I.P.
...
7 commentaires:
Ça, c'est tout à fait le genre de mère monoparentale qui montre à sa fille qu'elles ont pas besoin des gars dans la vie, qu'elles sont capables de tout faire toutes seules...
Pis qui se fait trahir parce que sa fille préfère l'amuuuuuuur avec un ténor peureux.
Ouais! J'suis sur que le Maure fait mieux la chose!
Personnellement, j'irais pour les trois dames.
Les trois dames, ce sont mes préférées, elles sont moqueuses, sexy, drôlement fortes et le mélange des 3 voix est si beau!
Le maure me semble manquer un peu d'intelligence...
Au fait, z'avez-vous ça? http://www.mozartloperarock.fr/
Ce sera nécessairement moins bon que votre production, mais ça peut donner des idées!
Quelle horreur!
Le but de notre production n'est pas d'être bonne. C'est clair qu'on y met tout ce qu'on peux et qu'on fait de notre mieux, mais ce sont quand même les enfants qui donne le ton au spectacle. Personne ne me croit (même certaines personnes impliqué dans le show) et j'n'en ai rien à cirer : c'est comme ça.C'n'est pas parce que ça ne s'est pas passé dans une classe que ça s'est passé dans ma tête.
Je pense que le but de ce truc rock sur Mozart, c'est le fric.
Je crois comprendre votre "rien à cirer", le but est d'abord que les enfants apprennent, me trompe-je?
Pour le Mozart rock, ce qui me choque le plus c'est que, justement, les opéras de Mozart (et particulièrement la Flûte, voire les Noces), c'est probablement ce qu'il y a de plus accessible et de plus populaire dans la musique classique. Qu'on fasse une comédie musicale sur, mettons, Palestrina, bon, ce serait pas bon, mais on comprendrait la volonté de vulgarisation.
C'est vous le Prof, non? C'est vous qui connaissez la musique? Mettez vos culottes et vos morveux vous en remercierons dans le futur: vous aurez été un enseignant signifiant pour eux.
Anonyme : Y a une game politique aussi. Disons qu'il est préférable de ne pas froisser certaines personnes.
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