18 septembre 2009

Moi, dogmatique? Pfff...

J’en ai marre de la réforme. J’ai parfois pris sa défense, car je trouve qu’on tapait dessus pour un oui ou pour un non et qu’on l’accusait d’être coupable de tous les maux de notre système d’éducation. Ce genre d’attitude m’énerve, mais ça n’a jamais fait de moi un partisan. C’est seulement mon côté preux chevalier qui refait surface de temps en temps.

Ni pour, ni contre, je donne des cours de musique dans des conditions difficiles et j’essaie de faire mon possible. C’est réforme, ça?

Voilà!

La première fois qu’on m’a parlé du renouveau pédagogique, c’était dans une grande salle et on devait être une trentaine d’adultes.

J’me suis dit : pourquoi pas?

J’étais jeune et naïf?

La dernière fois que j’ai essayé le renouveau pédagogique, c’était dans une petite salle et on devait être une trentaine d’enfants.

J’me suis dit : ça ne marche pas!

Ils étaient jeunes et naïfs?

Nah... Juste nombreux, faibles et en milieu défavorisé. Trois facteurs qui font que ça ne marche pas. De toute façon, quand t’es pas nombreux, t’es fort et t’es en milieu aisé, n’importe quelle connerie va fonctionner.

Ça, c’était mon premier point. Voici le deuxième:

Lorsqu’un enseignant qui travaille sur le terrain (ça, c’est un prof avec des élèves dans une classe) amène un point négatif à la réforme, il se fait immanquablement répondre : c’est que tu ne comprends pas.

Eille! S’il faut adapter notre enseignement aux enfants, vous ne pourriez pas adapter votre réforme aux pauvres imbéciles que nous sommes pour qu’on puisse comprendre?

Quoi? Je ne comprends pas?

Et le troisième point.

C’est plutôt une intuition. Vous savez, toutes les personnes que je connais qui ont quitté le terrain pour devenir conseiller pédagogique, directeur, ou quelque chose d’innommable au ministère ont quelque chose en commun : ils ne retourneraient pas en arrière.

Donc, si on disait aux gens qui gagnent leur vie sur le dos de l’implantation de la réforme: OK gang! On n’a plus besoin de vous. On laisse tomber la réforme. Vous pouvez retourner enseigner dans de vraies classes à de vraies élèves et tant qu’à faire, enseignez-leur les vraies affaires!

Oups...

Avant la réforme, ce n’est pas trop clair pour moi ce que faisaient les conseillers pédagogique et inutile de me le dire, j’n’en ai absolument rien à cirer, mais depuis le début de cette épopée sans fin, ils essaient de nous la vendre, de nous l’expliquer en nous expliquant qu’on ne comprend pas.

Mais bon, l’important c’est qu’ils me foutent la paix.





...

10 commentaires:

Le professeur masqué a dit…

Tu te doutais bien que je lirais ton texte avec ravissmeent...

Et combien crois-tu qu'on a investi dans cette réforme? Bien plus que tous les plans pour conter le décrochage réunis. J'enseigne en première secondaire éducation internationale. Si tu voyais le fossé entre les élèves «forts» et ceux du secteur régulier...

Un collègue d'adaptation scolaire qui a des cheveux blancs depuis longtemps me confiait aujourd'hui à quel point il rencontre des cas d'élèves comme il n'en a jamais connu. D'ailleurs, ce secteur est en explosion dans ma CS.

Prof Malgré Tout a dit…

Et un peu de vitriol!

Non! ...ouiiiii!

J'savais bien qu'ça serait bon!

Prof Malgré Tout a dit…

En passant, j'n'ai pas à être pour ou contre pour en avoir marre. Comment puis-je avoir une opinion sur quelque chose que je ne comprends pas?

Anonyme a dit…

Je suis certaine que si on retirait la compétence 1 du programme en musique tu serais un prof qui aimerait bien la réforme ;)

Elle est cependant là comme le mariage: Pour le meilleur et pour le pire et jusqu'à l'éternité...

Drew a dit…

T'as juste pas idée combien j'aime pas les CP

simpledream a dit…

Cette réforme se voulait plus "humaine". À ce que je sache il n'y a pas cinquante façon d'enseigner la musique dans les écoles? Déjà, enseigner la musique, a un aspect "intimiste". On apprend aux enfants à connaître des oeuvres, à "utiliser une maudite flûte à bec en plastique", cochonnerie qui leur servira quand même à apprivoiser la technique d'un instrument.
PMT, ne lâches pas: la musique est le lien universel et tes élèves se retrouveront un jour en elle.

Les élèves du secondaire ne sont-ils pas tous (ou presque) accros à la musique ... peu importe laquelle?

Lâches pas.

Le professeur masqué a dit…

PMT: tu peux avoir une opinion sur le fait que ça devrait être compréhensible, en tous cas.

Pimpette a dit…

Petite question: le collègue d'adaptation scolaire, il adapte quoi à qui ou qui à quoi? L'école? le prof? l'élève??

Chroniqueur a dit…

PMT, j'adore te lire ! [ Ça me change de ce que j'écris, mais bon, ça c'est autre chose... ] À ma prochaine réunion du comité de programme, je te cite au texte! ;-)

Petit Pingouin a dit…

Bruit d'une ovation debout

Je ne suis pas contre toute la Réforme mais quand ça ne fonctionne pas, j'aimerais bien qu'on respecte assez mes élèves pour leur donner le droit d'avoir un prof qui fait tout ce qu'elle peut, utilise toutes ses connaissances(...) et toutes ses compétences(...) pour leur donner toutes les chances!