C’est une fois encore cette merveilleuse saison de l’année où les enseignants au statut précaire auront la joie de se ronger les ongles jusqu’à ce qu’on les confonde avec la Vénus de Milo.
Eh bien, devinez quoi: cette année, je ne serai pas de la partie. Comme nous sommes en baisse de clientèle à l’école où j’enseigne depuis maintenant 10 ans, la tâche en musique ne représentera que 40% l’an prochain. Donc, pas besoin de l’envoyer à l’affichage. N’est-ce pas merveilleux? De toute façon, je ne crois pas que quelqu’un avec plus d’ancienneté que moi l’aurait choisi...
Par contre, ce n’est pas tout le monde qui se retrouve dans ma situation. Je vous souhaite donc bonne chance, vous, collègues précaires et surtout à ma partenaire de resto indien qui aimerait bien revenir. Ça m’a quand même pris 10 ans pour trouver quelqu’un capable de m’endurer le temps d’un repas plus d’une fois par mois. Faut dire que quand tu passes tes journées dans une classe de maternelle, t’es équipée pour faire face à la musique...
Donc, bonne chance à tout le monde, mais surtout à toi, même si t’es une colonialiste finie qui veut montrer aux profs sénégalais que c’est pas gentil de battre les p’tits enfants alors que t’as même pas essayé.
Pfff... Ça enseigne au préscolaire et ça croit tout savoir.
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24 juin 2009
19 juin 2009
Vengeance berbère?
J’adore notre prof d’anglais et en plus d’être charmante, elle est Berbère. Aujourd’hui, c’était son spectacle d’anglais et les petits en TC ont joué le conte des trois p’tits cochons.
Le deuxième petit cochon était interprété par un Algérien arabe.
Assez concept, hein?
Vengeance! Vengeance!
Sans blague, elle n'y avait pas pensé. Qui aurait été assez tordu pour faire ça volontairement? Hum... Laissez-moi penser...
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Le deuxième petit cochon était interprété par un Algérien arabe.
Assez concept, hein?
Vengeance! Vengeance!
Sans blague, elle n'y avait pas pensé. Qui aurait été assez tordu pour faire ça volontairement? Hum... Laissez-moi penser...
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17 juin 2009
Avec titres
Parfois, que ce soit en littérature, en théâtre ou même en musique, le titre est plus connu que l’oeuvre. Je pense seulement à L’écume des jours de Boris Vian ou même au célébrissime Les trois mousquetaires de Dumas. On entend toujours le même commentaire : «je dois l’avoir lu...». Pour le Dumas, je peux comprendre. Le cinéma a tellement abusé de la chose même si aucun film à ma connaissance ne met en scène les valets des mousquetaires. Pourtant... Faut l’avoir lu, hein?
Par contre, pour L’écume des jours, tu l’as lu ou tu ne l’as pas lu ou tu es un gros cave. Tu ne peux pas penser l’avoir lu, à moins d’appartenir à la troisième catégorie : celle des gros caves.
Au fait, je serais même tenté de dire : tu l'as lu, ou tu es un gros cave ou tu es un gros cave, mais ça ne serait pas gentil.
En théâtre, deux exemples : Phèdre de Racine et En attendant Godot de Samuel Beckett. Personnellement, je ne les ai pas vus, mais je les ai lus. Le premier, c’n’est pas vraiment mon truc (même s’il faut l’admettre : ça sonne!), mais le Beckett, je veux le voir avant de mourir (une bonne version, s’il vous plaît).
Même histoire. Y a plein de gens qui pensent que Phèdre, c’est un type et que Godot, c’est un réalisateur franco-suisse... Héhé... Phèdre et son gode...
Bon, on se calme.
En musique, ça arrive pas mal aussi. La symphonie inachevée de Schubert, la symphonie héroïque de Beethoven, la pathétique de TchaÏkovsky ou même la fantastique de Berlioz. Dans le fond, les symphonies qui ont un nom finissent par être plus connues parce que y a toujours un petit malin qui va nommer son dernier roman ou son film d’après ladite symphonie. Mais nous, on ne sait pas plus comment ça sonne?
Il en va de même pour les 12 études d’exécution transcendante de Franz Liszt. Ça se place bien dans une soirée mondaine : «blablabla ... les 12 études d’exécution transcendante de Liszt et blablablabla...» ou encore « y avait un p’tit gars de 11 ans cet été à Orford qui jouait les 12 études d’exécution transcendante de Liszt».
Non, mais sérieusement, on n’en a rien à cirer de tout ça... Même si j'aime bien quand les gens disent "transcendantale". Que voulez-vous, je suis chiant et méchant. Le peu de culture que j'ai, je l'étends et je le savoure.
Voici donc, pour vous chers amis, le portrait de Liszt que je préfère et sa toune qui a le nom le plus con. C'est la douzième de ces foutues études d’exécution machin et c'est intitulé Chasse neige.
Chasse neige.
Ben quoi... Chasse neige. Pourquoi pas? J’vous avoue que je ne connais pas la démarche de Liszt, mais on prétend que Debussy, pour ses préludes, composait d’abord et donnait ensuite le titre selon ses impressions.
Héhé... J’imagine Franz devant son piano après une fougueuse improvisation : «Ouain... Faut se rendre à l’évidence, ça sonnait comme un chasse-neige. Pas le choix...»
La gratte a passé.
Chasse neige, Franz Liszt (c’est Claudio Arrau qui joue)
Le portrait
Quel nez sexy!!!
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Par contre, pour L’écume des jours, tu l’as lu ou tu ne l’as pas lu ou tu es un gros cave. Tu ne peux pas penser l’avoir lu, à moins d’appartenir à la troisième catégorie : celle des gros caves.
Au fait, je serais même tenté de dire : tu l'as lu, ou tu es un gros cave ou tu es un gros cave, mais ça ne serait pas gentil.
En théâtre, deux exemples : Phèdre de Racine et En attendant Godot de Samuel Beckett. Personnellement, je ne les ai pas vus, mais je les ai lus. Le premier, c’n’est pas vraiment mon truc (même s’il faut l’admettre : ça sonne!), mais le Beckett, je veux le voir avant de mourir (une bonne version, s’il vous plaît).
Même histoire. Y a plein de gens qui pensent que Phèdre, c’est un type et que Godot, c’est un réalisateur franco-suisse... Héhé... Phèdre et son gode...
Bon, on se calme.
En musique, ça arrive pas mal aussi. La symphonie inachevée de Schubert, la symphonie héroïque de Beethoven, la pathétique de TchaÏkovsky ou même la fantastique de Berlioz. Dans le fond, les symphonies qui ont un nom finissent par être plus connues parce que y a toujours un petit malin qui va nommer son dernier roman ou son film d’après ladite symphonie. Mais nous, on ne sait pas plus comment ça sonne?
Il en va de même pour les 12 études d’exécution transcendante de Franz Liszt. Ça se place bien dans une soirée mondaine : «blablabla ... les 12 études d’exécution transcendante de Liszt et blablablabla...» ou encore « y avait un p’tit gars de 11 ans cet été à Orford qui jouait les 12 études d’exécution transcendante de Liszt».
Non, mais sérieusement, on n’en a rien à cirer de tout ça... Même si j'aime bien quand les gens disent "transcendantale". Que voulez-vous, je suis chiant et méchant. Le peu de culture que j'ai, je l'étends et je le savoure.
Voici donc, pour vous chers amis, le portrait de Liszt que je préfère et sa toune qui a le nom le plus con. C'est la douzième de ces foutues études d’exécution machin et c'est intitulé Chasse neige.
Chasse neige.
Ben quoi... Chasse neige. Pourquoi pas? J’vous avoue que je ne connais pas la démarche de Liszt, mais on prétend que Debussy, pour ses préludes, composait d’abord et donnait ensuite le titre selon ses impressions.
Héhé... J’imagine Franz devant son piano après une fougueuse improvisation : «Ouain... Faut se rendre à l’évidence, ça sonnait comme un chasse-neige. Pas le choix...»
La gratte a passé.
Chasse neige, Franz Liszt (c’est Claudio Arrau qui joue)
Le portrait
Quel nez sexy!!!
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15 juin 2009
Être ou ne pas être?
Nathalie est une élève mégalomane en deuxième année du premier cycle du primaire.
Nathalie : J’en ai déjà joué du djembé! Mon oncle en a un chez lui et il me le prête quand j’y vais, mais il habite très loin -- à Calgary je crois -- et je n’y vais pas souvent alors j’ai très envie d’en jouer, car je n’en joue pas souvent même si je suis bonne. C’est pour ça que sûrement ma mère va m’en acheter un et que...
PMT : Nathalie...
Nathalie : C’est vrai, je vais en avoir un et même que je vais peut-être aller vivre à Calgary, mais je ne sais pas si nous allons pouvoir garder mon chat, car le voyage est très long et qu’il faudra prendre l’avion à moins qu’on prenne le train. Moi, j’ai déjà pris l’avion et j’ai bien aimé, mais la nourriture était bizarre dans les petits plateaux...
PMT : Nathalie!
Nathalie : Oui?
PMT : Toute la classe attend pour jouer...
Nathalie : Mais c’est vrai que j’ai déjà pris l’avion! Tu n’as qu’à demander à ma mère. De toute façon, pour aller à Calgary, il faut prendre l’avion. Je le sais parce que j’y suis déjà allée...
PMT (qui commence à pogner les nerfs) : NA-THA-LIE!
Nathalie : Hein, quoi?
PMT (exaspéré) : Tais-toi...
Nathalie : Oui, ma mère aussi me le dit toujours.
PMT : Tais-toi!
Nathalie : Je sais, elle me dit qu’il n’y a que moi comme ça.
PMT : NA-THA-LIE! TAIS-TOI!
Nathalie : Je sais que je suis moi. Ma mère me l’a dit souvent : «t’es toi et y a personne d’autre comme toi».
PMT (le gun sur la tempe): T’es toi?
Nathalie : Oui.
Quelqu’un a une camisole de force?
N’ayez crainte, c’est pour usage personnel.
Arnold Schönberg
Pierrot Lunaire, Op. 21 - 3. Der Dandy
...
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Nathalie : J’en ai déjà joué du djembé! Mon oncle en a un chez lui et il me le prête quand j’y vais, mais il habite très loin -- à Calgary je crois -- et je n’y vais pas souvent alors j’ai très envie d’en jouer, car je n’en joue pas souvent même si je suis bonne. C’est pour ça que sûrement ma mère va m’en acheter un et que...
PMT : Nathalie...
Nathalie : C’est vrai, je vais en avoir un et même que je vais peut-être aller vivre à Calgary, mais je ne sais pas si nous allons pouvoir garder mon chat, car le voyage est très long et qu’il faudra prendre l’avion à moins qu’on prenne le train. Moi, j’ai déjà pris l’avion et j’ai bien aimé, mais la nourriture était bizarre dans les petits plateaux...
PMT : Nathalie!
Nathalie : Oui?
PMT : Toute la classe attend pour jouer...
Nathalie : Mais c’est vrai que j’ai déjà pris l’avion! Tu n’as qu’à demander à ma mère. De toute façon, pour aller à Calgary, il faut prendre l’avion. Je le sais parce que j’y suis déjà allée...
PMT (qui commence à pogner les nerfs) : NA-THA-LIE!
Nathalie : Hein, quoi?
PMT (exaspéré) : Tais-toi...
Nathalie : Oui, ma mère aussi me le dit toujours.
PMT : Tais-toi!
Nathalie : Je sais, elle me dit qu’il n’y a que moi comme ça.
PMT : NA-THA-LIE! TAIS-TOI!
Nathalie : Je sais que je suis moi. Ma mère me l’a dit souvent : «t’es toi et y a personne d’autre comme toi».
PMT (le gun sur la tempe): T’es toi?
Nathalie : Oui.
Quelqu’un a une camisole de force?
N’ayez crainte, c’est pour usage personnel.
Arnold Schönberg
Pierrot Lunaire, Op. 21 - 3. Der Dandy
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13 juin 2009
Crise d'artiste
Je voudrais dédier cette crise à l'EnSaignant qui est trop occupé pour assister à mes crises en direct.
Avant même de vous raconter cette charmante anecdote, j’aimerais toutefois mettre une chose au clair : je ne suis pas un artiste. J’suis juste un gars qui aime beaucoup la musique.
Bon, j’ai un verre de scotch, on peut donc commencer. En passant, j’suis sur le Dalmore 12 ans ces jours-ci. Super bon rapport qualité-prix! Environ 50 balles quand on sait qu’un Macallan 12 ans -- miam!-- tire dans les 80). Comme je ne fume pas le cigare, j’accompagne ça d’une Sleeman Silver Creek, une petite lager tout ce qu’il y a de plus moumoune (c’est branché d’avoir un ami gai).
Ah oui... les trucs de prof de musique... C’est quoi déjà le titre? OK. Crise d’artiste.
Y a quelques semaines, pour montrer que j’étais plein de bonne volonté et que j’étais ouvert à faire d’autres projets que celui dont tout le monde parle et qui est si merveilleux, j’ai accepté d’accompagner quelques classes dans un spectacle d’anglais. Personnellement, j’suis un motivé de nature. Le show n’a pas besoin d’être gros et les Kodaks, j’n’en ai rien à cirer. Donc, je choisis des tounes avec les élèves (on en parle dans un billet précédent) et on se dit que ça va être ça.
Jusque-là, tout baigne.
Mais y a la classe de quatrième année. Ils sont quelque comme chose comme 28 dans le groupe avec un élève de TC qui est intégré. Sur papier, je pense que ça donne un truc du genre 32 élèves. Bof... Ils étaient encore plus nombreux l’an dernier en troisième année. Ils ont commencé l’année à trente têtes. Sur papier, ça devait faire pas mal... et ils l’ont fini peut-être à 28.
Donc, c’est cette gang qui en principe chante «Imagine» de Lennon. Au début, ça allait. J’m’assois au piano (pfff... c’est juste un clavier) et on la chante. On place quelques trucs et on recommence.
Le cours suivant, on se rend à l’évidence. C’est plate! Alors, je prends la guitare et on essaie des trucs : funk, bossa, blues... C’est toujours plate. Pour déconner, je joue I’m yours de Jason Mraz et y a un élève qui me demande pour faire ça. Et voilà! On va faire Imagine en reggae. Ça fonctionne assez bien, mais c’est plus de travail, car très différent de la version de ce cher John.
Comme j’n’ai pas de temps et qu’ils manquent des cours à cause de sorties, il n’y a qu’une solution : je leur fais un CD pour qu’ils puissent pratiquer en classe. Mais dans ce groupe, y a des enfants qui sont assez ordinaires selon moi, qui n’ont pas de voix, pas de talent et une attitude assez critique face à tout ce qui ne passe pas à Musique Plus. J’ravale donc mon orgueil et un soir, après le bain des p’tits, j’ramasse un vieille classique qui ne vaut même pas 50 balles, j’me parque à côté du frigo dans le sous-sol et leur fait la toune pour qu’ils aient leur putain de CD pour pratiquer. Pfff... J’enregistre ça directement sur le macbook avec le micro intégré. J’n’ai rien à la maison pour faire ça et à l’école, j’n’ai pas le temps.
Le lendemain, j’accroche leur prof et lui refile le CD. Je sais très bien qu’ils vont se foutre de ma gueule, mais je préfère qu’ils se moquent un peu de moi plutôt que ce soit eux qui soient ridicules au moment du spectacle. C’est dans ma définition de tâche... je crois.
Dans les jours qui suivent, je n’ai pas le temps de les visiter, car si je n’enseigne pas, je bosse sur le projet de slam avec les cinquièmes. C’est plus de travail que prévu. Comme les premiers élèves avec qui j’ai bossé on tripé solide, les autres qui n’en avaient rien à faire ont décidé de faire le projet eux aussi. Quand un élève en difficulté veut faire quelque chose de concret à partir d’un texte qu’il a écrit de peine et de misère avec l’ortho, tu lui déroules le tapis rouge. Même si ce n’est pas dans la définition de tâche, j’n’ai pas le goût de vivre entouré de débiles profonds plus tard, alors j’essaie de faire ma part.
C’est que les mercredi et vendredi après-midi, je ne suis pas payé. Le projet me payait les vendredis, mais le projet, il est comme genre terminé, tsé? Alors, j’suis là à courir d’un côté et de l’autre bénévolement, sans compter le mixage de tout ça le soir à la maison. J’ai même enregistré un duo de guitare classique avec une élève à travers ça. Si vous êtes sages, je vous le fais entendre (mais pour imagine en reggae, ça prend du scotch!).
Êtes-vous encore là? La crise d’artiste arrive...
Vendredi après-midi, les élèves de cinquième sont à la bibliothèque du quartier. Donc, pas d’enregistrement pour le projet de slam. Il ne me reste qu’à faire pratiquer les classes pour le show d’anglais. Le seul groupe de disponible, c’est la quatrième année et c’est eux qui en ont le plus besoin. La prof les a fait un peu répéter avec le disque. Pfff. Au début, ils n’ont même pas allumé que c’est moi qui chantais (donc, ils n’ont pas bitché).
J’me pointe donc dans leur classe la guitare au cou, comme je leur avais dit : «quand j’aurai le temps, je passe dans votre classe et on le fait une fois, juste comme ça et ensuite, salut-bye, je disparais ». Je ne m’attends pas à une ovation quand j’entre dans une classe, mais l’espèce de soupir auquel j’ai eu droit m’a vraiment ramassé. Quand je suis payé, j’me dis qu’ils sont mal élevés, donc non coupables. Mais là, comme bénévole, je leur ai balancé un : «si c’est comme ça, j’vous dérangerai pas plus» et j’ai tourné les talons en lançant ; « je ne vous dérangerai même pas la journée du spectacle. Arrangez-vous avec vos troubles».
Huh? Vous êtes déçus? Ben voyons... C’n’est pas ça une crise d’artiste.
Je descends au rez-de-chaussé, traverse l’école, monte les trois étages, entre dans mon local et m’exclame : bordel!
Pfff... C’est même pas vrai. j’ai surement dit la messe au complet. Bordel, c’est dans la version softcore. Dans la vraie version, c’est pas mal plus trash (mais j’suis tellement plus viril...)
J’suis allez au clavier et j’ai vargé des arpèges de septièmes diminuées avec la pédale dans le fond du dash et je suis retourné dans leur classe.
J’descends les trois étages, je traverse l’école, je monte dans leur aile et entre sans frapper, sans même jeter un regard aux élèves
PMT (au prof) : J’peux avoir le CD s'il te plaît?
Elle me regarde perplexe, mais me remet tout de même le CD.
PMT (à la classe) : Vous savez, les profs, ça fait partie de notre job de vous laisser des chances, de vous pardonner, d’être patients et compréhensifs. Mais là, j’suis ici comme bénévole et ça ne me tente pas de me faire niaiser. Vous avez compris. Cet après-midi, ça ne me donne pas une cenne de courir à gauche pis à droite pour vous autres. Ah, vous ne saviez pas? La switch de politesse était à off? J’aurais pu vous le dire? Ce que je fais, je le fais parce que ça me fait plaisir et que ça fait plaisir aux autres. Comme ça n’a pas l’air de vous faire plaisir, on ne le fera pas. C’n’est pas plus compliqué que ça. Au fait, c’est même encore plus simple, car de toute façon, je ne serai pas plus payé l’après-midi du spectacle.
La classe : ...
PMT : Y en a surement qui se disent que je vais changer d’idée, que je vais vous donner une chance, que je ne suis pas dans mon assiette... Vous me connaissez bien. Le problème, c’est que moi aussi je me connais bien.
Here it comes, baby... «ze» crise d’artiste!
Je prends le cd, le regarde, les regarde et je l’écrapoutille en p’tits morceaux. Pleins de p’tits morceaux qui brillent.
Y a un de ces silences dans la classe. La prof me regarde comme si j’étais un extra-terrestre. J’savais pas moi qu’elle était raëlienne...
Je ramasse soigneusement tous les petits fragments en ayant une brève pensée pour les bons élèves de cette classe qui méritent mieux. Vous savez; ceux qui sont bien élevés. J’en compte environ cinq ou six et j’me dis que ce sera facile de faire un truc pour eux un de ces quatre. C’est comme si c’était déjà fait.
PMT : Oups... J’pense qu’on ne fera pas le spectacle.
Et je me pousse.
Était-ce professionnel comme intervention? Pfff... Quand on nous traitera comme des professionnels et qu’on nous paiera comme des professionnels, on pourra en débattre. En attendant, à long terme, ça devrait être payant. À court terme, j’n’étais même pas sur la slip de paye de l’école.
...
09 juin 2009
Discrimination 101
Ce matin, au troisième cycle.
PMT : Bon, ceux que je vais nommer, je vous déclare membres en règle du commando d’élite de percussion qui jouera dans les évènements extérieurs d’ici à la fin de l’année. Les autres, je vous aime quand même...
Un téteux : Moi aussi je t’aime Papa!
PMT : Ceux qui pensent que j’ai des chouchous, vous noterez que mon propre fils ne fait pas partie du commando d’élite.
Le têteux : T’es plus mon père!
PMT : Enfin, libre! OK. Untel, untel, untel, unetelle, uneautretelle et puis tant qu’à y être, toi aussi téteux.
Le téteux : Moi?
PMT : Assis-toi, c’était une joke. Sans blague, regardez ceux que j’ai nommés. Remarquez-vous quelque chose?
La classe : ...
PMT : Vous avez peur, hein? Moi, ça ne me dérange pas d’en parler. Ils sont tous d’origine africaine. Savez-vous pourquoi je les ai choisis?
La classe : ...
PMT : Parce qu’il n’y a pas de latinos dans votre groupe.
Mon téteux : Ben là...
PMT : Et y a les exceptions...
Et là, je nomme quelques blancs qui sont capables de taper sur le deux et le quatre sans avoir les fesses trop serrées.
...
PMT : Bon, ceux que je vais nommer, je vous déclare membres en règle du commando d’élite de percussion qui jouera dans les évènements extérieurs d’ici à la fin de l’année. Les autres, je vous aime quand même...
Un téteux : Moi aussi je t’aime Papa!
PMT : Ceux qui pensent que j’ai des chouchous, vous noterez que mon propre fils ne fait pas partie du commando d’élite.
Le têteux : T’es plus mon père!
PMT : Enfin, libre! OK. Untel, untel, untel, unetelle, uneautretelle et puis tant qu’à y être, toi aussi téteux.
Le téteux : Moi?
PMT : Assis-toi, c’était une joke. Sans blague, regardez ceux que j’ai nommés. Remarquez-vous quelque chose?
La classe : ...
PMT : Vous avez peur, hein? Moi, ça ne me dérange pas d’en parler. Ils sont tous d’origine africaine. Savez-vous pourquoi je les ai choisis?
La classe : ...
PMT : Parce qu’il n’y a pas de latinos dans votre groupe.
Mon téteux : Ben là...
PMT : Et y a les exceptions...
Et là, je nomme quelques blancs qui sont capables de taper sur le deux et le quatre sans avoir les fesses trop serrées.
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08 juin 2009
Pour ou contre
Rendons-nous à l'évidence : les gens qui s'opposent au cours d'éthique et culture religieuse s'opposent à... l'éthique et la culture!
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05 juin 2009
Prof de musique
Pendant l’année scolaire, je m’investis beaucoup dans un projet. Un gros projet. Un beau gros...
Par contre, ce sont seulement mes élèves de sixième qui en bénéficient, ainsi que trois classes d’autres écoles. Mais, c'est chouette parce qu’on est une équipe et ça nous permet de faire quelque chose qui serait impossible seul.
Mais voilà qu’après une semaine de générales et de spectacles, 5000 spectateurs plus tard, j’ai souvent l’impression de tout simplement attendre la fin de l’année.
Pas cette fois!
Y a plein de profs qui m’ont demandé de me joindre à eux dans des projets. Vous avez bien entendu : je ne suis plus rejet!
Ils doivent être vraiment mal pris...
Avec la prof d’anglais, lors de sa présentation de fin d’année, on prépare des tounes en anglais. Les classes ne vont pas jouer. Ils vont seulement chanter et je les accompagne «live». J’adore ça... Peut-être qu’un jour, on fera des trucs avec bande sonore, mais ça manque de «magie du moment».
Au programme :
- troisième année : «Lean on me», version funk. Mon intro de guitare, c’est «I love rock and roll» de Joan Jett and the Blackhearts. Ils torchent mes petits de troisième!
- quatrième année : Imagine de Lennon, version reggae. Je la fais à la guitare.
- cinquième année : When I’m sixty-four des Beatles. Ça, je le fais au piano, c’est plus rigolo. On ne fait que les parties A par respect pour l’oeuvre... Mais ils sonnent vraiment bien!
-combinée cinq-six : Hey Jude. On la fait en ré (bordel que c’est haut les tounes des Beatles. Ils la font en fa!). Les élèves préfèrent quand on la fait avec la guitare, mais personnellement, je tripe plus piano et non, ils ne gueulent pas les «better, better, better...» à la fin. On finit ça tout en douceur.
-sixième : Good riddance (time of your life). Ça nous a pris un moment de choisir une toune avec ce groupe. On la fait à la guitare, pas mal comme la version de Green Day.
Ça peut sembler con, mais je n’ai pas fait ça souvent des prestations avec les élèves sans instruments. Si on exclut quelques trucs promos pour le projet, c’est une première. C’est tellement moins de trouble...
Ça m’a donné une raison de me pencher un peu plus sur l’amplification d’une guitare classique. J’en ai une que j’aime bien dans laquelle j’ai fait mettre un pick-up Fishman. Je la passe par un petit mixeur comme préamp et ensuite, c’est envoyé dans un petit ampli Yamaha (même pas à lampe). Ça sonne divin dans un petit local. Reste à voir dans un gym. Le truc, pour ceux que ça intéresse, c’est de mettre l’équalisation de l’ampli à zéro partout et de ne pas se gêner pour la réverbération. Tout à zéro! Sur le mixeur, tout au centre. Ça marche aussi bien pour Villa-Lobos que Jason Mraz ou une rumba. Étrangement, ça m’a pris pas mal de temps avant d’en arriver à un son que j’aime. Surement des vestiges du guitariste classique...
Ensuite, y a l’ortho qui est ma voisine d’en face à la job. Elle a fait écrire des textes aux cinquièmes en s’inspirant du «slam». Je ne suis pas très sûr de ce que c’est, mais on va faire un disque. Je vais enregistrer chaque élève et ensuite, il pourra choisir une boucle de batterie, une de basse et une autre de son choix. Ensuite, je m’arrange pour que ça tienne la route ensemble. Premier jet dans GarageBand et ensuite, on finit la job dans Logic.
Puis, je suis aussi en train de former un commando d’élite de percussionnistes. D’ici la fin de l’année, il y aura quelques événements à l’extérieur et pour combler les temps morts, on va frapper sur nos machins. Malheureusement, pour ça, je fais une sélection. Moi, facho? Pfff...
Voilà. Être prof de musique, c’est aussi ça et non, je ne fais pas de concert de Noël.
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Par contre, ce sont seulement mes élèves de sixième qui en bénéficient, ainsi que trois classes d’autres écoles. Mais, c'est chouette parce qu’on est une équipe et ça nous permet de faire quelque chose qui serait impossible seul.
Mais voilà qu’après une semaine de générales et de spectacles, 5000 spectateurs plus tard, j’ai souvent l’impression de tout simplement attendre la fin de l’année.
Pas cette fois!
Y a plein de profs qui m’ont demandé de me joindre à eux dans des projets. Vous avez bien entendu : je ne suis plus rejet!
Ils doivent être vraiment mal pris...
Avec la prof d’anglais, lors de sa présentation de fin d’année, on prépare des tounes en anglais. Les classes ne vont pas jouer. Ils vont seulement chanter et je les accompagne «live». J’adore ça... Peut-être qu’un jour, on fera des trucs avec bande sonore, mais ça manque de «magie du moment».
Au programme :
- troisième année : «Lean on me», version funk. Mon intro de guitare, c’est «I love rock and roll» de Joan Jett and the Blackhearts. Ils torchent mes petits de troisième!
- quatrième année : Imagine de Lennon, version reggae. Je la fais à la guitare.
- cinquième année : When I’m sixty-four des Beatles. Ça, je le fais au piano, c’est plus rigolo. On ne fait que les parties A par respect pour l’oeuvre... Mais ils sonnent vraiment bien!
-combinée cinq-six : Hey Jude. On la fait en ré (bordel que c’est haut les tounes des Beatles. Ils la font en fa!). Les élèves préfèrent quand on la fait avec la guitare, mais personnellement, je tripe plus piano et non, ils ne gueulent pas les «better, better, better...» à la fin. On finit ça tout en douceur.
-sixième : Good riddance (time of your life). Ça nous a pris un moment de choisir une toune avec ce groupe. On la fait à la guitare, pas mal comme la version de Green Day.
Ça peut sembler con, mais je n’ai pas fait ça souvent des prestations avec les élèves sans instruments. Si on exclut quelques trucs promos pour le projet, c’est une première. C’est tellement moins de trouble...
Ça m’a donné une raison de me pencher un peu plus sur l’amplification d’une guitare classique. J’en ai une que j’aime bien dans laquelle j’ai fait mettre un pick-up Fishman. Je la passe par un petit mixeur comme préamp et ensuite, c’est envoyé dans un petit ampli Yamaha (même pas à lampe). Ça sonne divin dans un petit local. Reste à voir dans un gym. Le truc, pour ceux que ça intéresse, c’est de mettre l’équalisation de l’ampli à zéro partout et de ne pas se gêner pour la réverbération. Tout à zéro! Sur le mixeur, tout au centre. Ça marche aussi bien pour Villa-Lobos que Jason Mraz ou une rumba. Étrangement, ça m’a pris pas mal de temps avant d’en arriver à un son que j’aime. Surement des vestiges du guitariste classique...
Ensuite, y a l’ortho qui est ma voisine d’en face à la job. Elle a fait écrire des textes aux cinquièmes en s’inspirant du «slam». Je ne suis pas très sûr de ce que c’est, mais on va faire un disque. Je vais enregistrer chaque élève et ensuite, il pourra choisir une boucle de batterie, une de basse et une autre de son choix. Ensuite, je m’arrange pour que ça tienne la route ensemble. Premier jet dans GarageBand et ensuite, on finit la job dans Logic.
Puis, je suis aussi en train de former un commando d’élite de percussionnistes. D’ici la fin de l’année, il y aura quelques événements à l’extérieur et pour combler les temps morts, on va frapper sur nos machins. Malheureusement, pour ça, je fais une sélection. Moi, facho? Pfff...
Voilà. Être prof de musique, c’est aussi ça et non, je ne fais pas de concert de Noël.
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02 juin 2009
Vision à long terme
Élève TC : Heille PMT!
PMT : Huh-huh?
Élève TC : Héhéhé...
PMT : Qu'est-ce que tu trouves de drôle?
Élève TC : Une fois, je t’ai dit qu’on était rendu aux «fois neuf» en mathématique et tu m’as répondu que toi aussi t’étais dû pour un foie neuf.
PMT (tout fier de lui): J’ai dit ça? Ça fait longtemps?
Élève : C’était avant Noël, mais maintenant, je la comprends!
...
PMT : Huh-huh?
Élève TC : Héhéhé...
PMT : Qu'est-ce que tu trouves de drôle?
Élève TC : Une fois, je t’ai dit qu’on était rendu aux «fois neuf» en mathématique et tu m’as répondu que toi aussi t’étais dû pour un foie neuf.
PMT (tout fier de lui): J’ai dit ça? Ça fait longtemps?
Élève : C’était avant Noël, mais maintenant, je la comprends!
...
01 juin 2009
Faut que ça sorte
Je me demande pour qui je vais voter... Je comprends relativement les enjeux en matière fédérale, provinciale et même municipale, mais là, voter pour déterminer qui dirigera un centre hospitalier! Pourtant, y a déjà un directeur général qui suit les directives d’un ministère. Ça prend vraiment quelqu’un entre les deux?
A-t-on vraiment besoin d’un président et de ses sous-fifres pour surveiller chaque département? Et ce type qui se présente... Il n’est pas un professionnel de la santé; il n’est pas plus malade que moi; la job ne paie pas tellement... Hein? Il a déjà classé des dossiers aux archives dans un hôpital? Ah... OK.
C’est clair que comme tremplin politique, ça doit être assez efficace, mais avons-nous vraiment besoin de lui?
Je me demande pourquoi je m’en fais avec ça. Si on obtient un taux de participation de 8%, on est dans la normale. Les gens ont mieux à faire qu’aller élire le président d’un hôpital et son équipe.
Pourtant... ils auront du pouvoir.
Ridicule?
Vraiment?
...
A-t-on vraiment besoin d’un président et de ses sous-fifres pour surveiller chaque département? Et ce type qui se présente... Il n’est pas un professionnel de la santé; il n’est pas plus malade que moi; la job ne paie pas tellement... Hein? Il a déjà classé des dossiers aux archives dans un hôpital? Ah... OK.
C’est clair que comme tremplin politique, ça doit être assez efficace, mais avons-nous vraiment besoin de lui?
Je me demande pourquoi je m’en fais avec ça. Si on obtient un taux de participation de 8%, on est dans la normale. Les gens ont mieux à faire qu’aller élire le président d’un hôpital et son équipe.
Pourtant... ils auront du pouvoir.
Ridicule?
Vraiment?
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