29 mars 2011

Salomé

Ce soir, j’suis allé voir Salomé de Strauss. Rien de moins.

J’vais faire un p’tit résumé pour ceux qui ne font pas trop dans le biblique. Salomé, c’est la belle-fille d’Hérode. Pas le roi des Juifs qui a callé la shot pour le massacre des Innocents, mais plutôt l’autre après: celui qui a jugé Jésus!

Donc, y a Salomé qui est jeune et belle. Les hormones dans le tapis, elle est fascinée par Jean-Baptiste. Mais on comprendra vite qu’elle n’est pas son genre, le con.

Jusque-là, ça va. Mais après une soirée bien arrosée, Hérode, ce vieux pervers, demande à Salomé de danser pour lui. Comme elle fait la farouche, il lui promet tout ce qu’elle voudra si elle accepte. La belle s’exécute, mais comme vous vous en doutiez, ce ne sera pas une danse à dix. Pour sa prestation, Salomé réclamera la tête du prophète. Après maintes négociations, le beau-père abdique et fait trancher le cou de Johnny.

C’est là que ça devient vraiment chouette. Salomé développe un «love-hate relationship» avec la tête et ça se termine par un gros french bien mouillé. C’est tellement sympa de la voir se balader avec sa tête... Il manquait juste un peu plus de sang.

Y a quand même quelques trucs qui me chicotent.

Premièrement, j’aimerais savoir pourquoi le bourreau a coupé les cheveux de Jean avant de le décapiter? Est-ce un oubli du perruquier ou tout simplement pour avoir un meilleur accès au cou?

Deuxième question. À l’opéra, il y a des substituts au cas où on aurait une extinction de voix ou tout autre empêchement. Bordel... Si le gars qui «sub» Jean-Baptiste ne ressemble pas à l’original, ont-ils prévu une autre tête?

Dernièrement, j’vais lâcher un peu la tête et parler de bourrelets. À l’opéra, j’suis prêt à accepter que la prêtresse dont la beauté damne l’âme de tous les hommes soit obèse, j’peux gober que le chevalier qui a vaincu le dragon soit un p’tit gros qui a peur de se faire mal en rengainant son épée en bois, qu’Iseult soit Chinoise et Tristan, Congolais. J’vous jure : j’peux vivre avec ça, mais bordel, Jean-Baptiste... faut qu’il soit maigre.

Ce n’est pas une question de canon de beauté, de mode, de culture ou de n’importe quoi qui fait que nous, les Québécois, ayons toujours peur de passer pour des racistes ou même des antisémites, c’est juste historique et le gros bon sens : Jean le Baptiste, il vit sur le bord du Jourdain et il ne bouffe pas grand-chose. C’est le genre de gars qui se nourrit de rosée du matin, de larves et de criquets séchés au soleil.

Pfff... Le type a un cousin qui multiplie les pains et qui transforme l’eau en vin. Bordel. Y a dû être décu quand il allumé que dieu n’existe pas. Il aurait pu boire et manger gratuitement et s’envoyer Salomé, mais y a rien fait, le pauvre. Il ne pouvait même pas négocier son entrée au paradis avec Saint-Pierre; il est mort trop tôt.

Maudite religion.

Ça fait que c’était bien génial et tout le kit, mais la prochaine fois, je prendrais mon Jean-Baptiste extra-maigre et tant qu’à y être, la tête plus saignante.

Mais c’était bon!!!



La finale :
Ah! Ich habe deinen Mund geküsst, Jochanaan (traduction libre :Ah! Je t'ai frenché la bouche, Jean!)







Le type qui gueule à la fin, c'est Hérode. Il prétend qu'elle est folle et ordonne qu'on la tue. Comme c'est lui le patron...




...

6 commentaires:

Pimpette a dit…

"pourquoi le bourreau a coupé les cheveux de Jean avant de le décapiter?"

Rép. En effet, on coupait ou rasait les cheveux avant décapitation pour bien voir ce qu'on faisait. Paraît que c'est pas de la tarte de décoller (de "enlever du cou") quelqu'un et ça fait toujours mauvais effet de sacrer un coup de hache dans l'épaule à la place (ça s'est vu au 16e s.).
C'est aussi, toujours, un symbole d'humiliation que de raser la tête ou couper une chevelure.

Prof Malgré Tout a dit…

Je sais, mais c'était seulement plus court... Il les avait au milieu du dos et disons que le bourreau en a enlevé 15 centimètres.

Tu as lu "Dieu et nous seuls pouvons" de Folco?

Pimpette a dit…

J'ai essayé, j'aime pas son style. Ça me fait l'effet des bandes dessinées historiques qui essaient de coller au plus près du réel en mettant de la boue partout.

Mais j'ai lu une tapée de romans écrits au 18e, beaucoup de Yourcenar et de Mika Waltari.

Prof Malgré Tout a dit…

Waltari est chouette. J,ai seulement lu Sinouhe et L'étrusque. Y a autre chose de bien?

Pimpette a dit…

ouf, ça remonte à loin. J'avais beaucoup aimé Un inconnu vint à la ferme. En plus de l'Etrusque et de Sinouhé, j'ai lu Jean le pérégrin et Les amants de Byzance (c'est une suite).

Missmath a dit…

Je suis d'accord avec toi, le Jean-Baptiste se doit d'être maigrelet. Même maigre et laid.