06 juin 2010

Qualité de l'enseignement... pfff!

Dans une école de Laval spécialisée en musique, on remet en question la présence d’enseignants qui n’ont pas le bac en pédagogie. Par exemple, on voudrait remplacer un prof de violon détenant une maîtrise en interprétation et jouant dans des orchestres professionnels, par un prof qui a fait le bac en enseignement et dont l’instrument est le violon.

http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2009-2010/chronique.asp?idChronique=112166

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/education/201005/28/01-4284560-ecoles-specialisees-a-laval-un-permis-requis-pour-enseigner-la-musique.php

Il me semble que tout allait bien dans cette école...

Personnellement, j’aimerais mieux voir le violoniste professionnel enseigner le violon à mes enfants... Curieusement, chaque fois que je trouve qu’un prof de musique est bon, c’est quelqu’un qui sait jouer. Malheureusement, ce n’est vraiment, mais vraiment pas le bac en enseignement de la musique qui va former de bons musiciens. Si un bon musicien décide de faire le bac, on est en business, mais comme ils acceptent à peu près n’importe qui...

J’aimerais bien avoir un stagiaire... Mais s’il ne peut pas accompagner les classes, s’il est trop coincé pour faire un jam de percussions avec les élèves, j’fais quoi avec?





...

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Sauf que dans la réalité, rien ne changera: il y a une pénurie de profs de musique, ils doivent engager chaque année une quantité incroyable de gens n'ayant pas de brevet d'enseignement et demander des tolérances d'engagement pour remplacer des profs spécialistes dans la matière "réguliers", car il n'en sort pas assez chaque année de l'université.

En gros, ils vont les afficher à la séance des précaires, il s'agit pour la majorité des postes des pourcentages de tâche de 40 à 60% qui ne se jumellent avec rien (car sur un horaire du lundi au vendredi alors que toutes les autres écoles sont sur un horaire rotatif) et l'enseignant devrait, en plus de vouloir accepter un pourcentage de tâche réduit, avoir fait son bac en enseignement avec un instrument principal en violon ou violoncelle... comme ils ne seront pas choisis, ils vont faire le tour des qualifiés légalement qui ne sont pas sur la liste pour se rendre compte que personne ne répond aux critères et demander une dérogation pour réengager le même prof qui était là l'an passé.

En gros, encore une fois, une tempête dans un verre d'eau...

Prof Malgré Tout a dit…

l s'agit qu'un jeune précaire qui détient un bac en enseignement avec comme instrument le violon et on vient d'en perdre un. Les profs de musique qui ont parallèlement à l'enseignement une vie musicale professionnelle ne sont habituellement pas intéressés par une tache à 100%.

C'est peut-être une tempête dans un verre d'eau pour ce cas précis, mais le principe existe pour plein d'autres matières au secondaire.

C'est dommage qu'on nous mette dans le même moule que les titulaires en ne donnant que des permanences à 100% de tâche. J'la prendrais ma permanence dans l'école où j'enseigne depuis maintenant 10 ans avec une tache qui varie selon la clientèle. Plus de stabilité pour le prof, pour l'élève et pour la direction.

Anonyme a dit…

Une tempête dans un verre d'eau peut causer bien des dommages, et que ça ne corresponde pas à la réalité ne change rien au débat, même qu'au contraire, ça l'aggraverait. Le plus consternant dans cette histoire, c'est que c'est le syndicat qui aurait exigé que l'administration engage des pédago-à-peu-près-musiciens plutôt que des musiciens accomplis. Et PMT a raison, ce qui apparaît comme une évidente aberration en musique est tranquillement devenu une norme dans toutes les autres matières, dans lesquelles l'ignorance se dissimule plus facilement sous des discours pédagogiques creux et conçus précisément pour donner le change.

Cette histoire donne une bonne mesure de la crise de plus en plus incapacitante que traversent les syndicats et au sein de laquelle ils n'arrivent plus à se défini : avec le gouvernement quand ça les arrange, contre quand ça les démange pour des raisons corporatistes.

Anonyme a dit…

Au niveau de la permanence, hélas le processus est bien différent d'une CS à l'autre... j'ai bien souvent critiqué le processus de la CSDM à ce niveau.

Cependant, ces profs qui enseignent le violon sans qualification légale d'enseigner ne seront jamais sur les listes prioritaires, ni sur une voie de permanence pour la même raison, ils ont une autorisation temporaire...

Il serait temps que les universités ouvrent des passerelles afin de permettre aux détenteurs d'un bac en musique d'une autre concentration d'obtenir plus rapidement leur brevet d'enseignement. Actuellement le système est très très rigide et ma suppléante, qui a 80% de tâche depuis la mi-novembre en raison de mon retrait préventif, n'arrive même pas à se faire reconnaître son stage d'observation puisqu'elle n'a pas fait le cours prérequis (la fille a une maîtrise et un DESS en arrangements musicaux) qui ne se donne que de jour. On lui demande de faire plus de 60 crédits pour obtenir son brevet... ça de quoi en décourager plus d'un !

Le professeur masqué a dit…

Au risque de me tirer dans les pattes: Who cannot do teach», dixit G.B. Shaw.

Prof Malgré Tout a dit…

PM : J'suis d'accord et ça s'applique à mon cas. J'n'ai pas honte de ne pas être un grand virtuose, mais j'aime jouer, bordel. Du piano, de la guitare, du ukulélé, des percussions... ce qui me tombe sous la main, quoi. J'ai même une vieille guitare pour quand les enfants sont dans le bain. Elle ne craint ni les gouttes, ni les inondations. Malheureusement, je ne fais plus de classique. C'est le prix à payer pour faire plein d'autres choses en gardant l'esprit tranquille.

Un peu de tout, mais rien assez bien pour prétendre à quoi que ce soit. Demandez-moi si j'en ai quelque chose à cirer...

Anonyme a dit…

Je n'en peux plus d'entendre les grands penseurs dire que les bacs en enseignement de la musique ne valent rien... EILLE!!! Et si ceux qui enseignaient la musique ne le faisaient pas tous par dépit: des musiciens qui auraient voulu devenir pro mais pour qui ça n'a pas marché et qui deviennent prof ne font pas de meilleurs enseignants. Oui: certains bons musiciens ont choisi cette voie dès le départ. Certaines écoles se cachent dernières des exigences particulières pour protéger quelqu'un de non-qualifié.
Je suis enseignante de musique passionnée, compétente... mais me suis souvent butée le nez à ce genre d'aberration. Ça fait donc 3 commissions scolaires en 10 ans....alors que des amis non-qualifiés sont hyper-protégés dans des concentrations. Ça écoeure! Voilà... merci!

Anonyme a dit…

Come on!!! Ils en ont rien à cirer de la permanence, ces profs payés à la leçon.

Foutons-leur la paix SVP. Moi, je l'ai fait mon cr...de bach pour avoir mon permis et ça ne m'a jamais empêcher de jouer partout avec plein de monde en étant bien rémunéré.

Alors, ceux qui veulent avoir une permanence absolument n'ont qu'à aller s'asseoir sur les bancs d'école pendant un petit bout d'temps, ça fait pas mal et ça rapporte!!!
profdemusicmoétou

Pimpette a dit…

Ah, cet éternel débat sur le meilleur prof, avec ou sans bacc en enseignement.
En France, dernièrement, on a fait le chemin inverse du nôtre. Maintenant, les profs de secondaire font bacc et maîtrise dans leur matière et zou, en classe après 2 stages.
J'ai quand même la vague impression que le système d'avant, quoi, 1992? (quand j'ai fini mon bacc et que j'aurais donc du profiter de la dernière année du certificat), bacc + certificat d'enseignement était mieux, pour les spécialités.

Le cas soulevé ici me fait penser à celui-ci:
http://www.ledevoir.com/societe/education/158128/les-incoherences-du-systeme-d-education-la-demission-d-un-enseignant

Dont je citerai les passages suivants:

Mais aussi compétent et apprécié soit-il, un enseignant non légalement qualifié sera toujours considéré comme inférieur par les syndicats, les commissions scolaires et surtout le ministère de l'Éducation. Pour cette raison, il vit dans une perpétuelle situation de précarité. Chaque année, en juin et parfois même en août, son poste est mis à l'encan par les commissions scolaires et les syndicats. À ce moment, tout enseignant intéressé peut revendiquer son poste.

J'ai ainsi perdu un emploi lorsqu'un syndicat a exigé d'un directeur qu'il trouve une personne légalement qualifiée. La tâche d'enseigner le latin a échu à un enseignant qui avait appris cette langue durant son enfance. Le fait qu'il n'avait pas retouché à cette matière durant plus de 25 ans n'était d'aucune importance. À une autre occasion, un poste que je convoitais est revenu à un jeune diplômé en enseignement. Il n'avait jamais fait de latin, mais il s'était engagé à suivre des cours à l'université: il est devenu mon étudiant, car je suis chargé de cours en latin à l'Université de Montréal!

Prof Malgré Tout a dit…

Bordel... je laisse des commentaires sur mon blogue et ils s'effacent. Je recommence.

Pimpette : Ironie.

Profmoetou : C'est quatre ans ferme le bac maintenant. Y a beaucoup plus de stages obligatoires, même si vous avez déjà un bac en interprétation.

Anonyme : C'est certain qu'il y a en a des bon musiciens en enseignement, mais y a aussi une méchante gang de nunuches. Je me souviens dans les cours Orff avec Chantal Dubois, y avait des étudiants qui avaient de la difficulté à jouer les tounes. Du xylo, bordel. Les note sont là et tu fesses dessus. C'est pas la Black Page de Zappa...