31 mai 2011

Rien n'est parfait.

Aujourd'hui, j'ai pris congé pour pouvoir bosser tranquillement sur les derniers correctifs aux interventions musicales des spectacles à venir. Malheureusement, je n'ai pas la partition de La Bohème et la bibliothèque de la ville qui l'a est assez loin de la maison.

Bon... ce n'est pas trop difficile de repiquer les grandes lignes et les accords de o soave fanciulla, mais quand même, étant une nouille notable, je suis tellement insécure que j'aime bien voir la partition... surtout après la première partie quand ça se met à moduler sérieusement. En fait, ce n'est même pas proche d'être facile, bordel. Mais avec la réduction vocale, j'écris les accords au-dessus de la ligne du chanteur et je peux "feaker" la chose sans trop pratiquer. C'est ça le plan de match, quand j'ai la partition...

Et là, j'allume. Ça fait un bout qu'il est mort Giacomo. En tout cas, plus de 50 ans!!!

Ta-dam!

En plus, c'est comme filet de sauvetage, alors je risque de ne même pas le jouer... J'viens de sauver au moins une heure sans produire de gaz à effet de serre. Yeah!

Par contre, il est un peu tôt pour un scotch.

Vous connaissez cet air?





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28 mai 2011

Le CD du projet.

Hier soir, j’suis sorti de la job vers 16h45. C’est tranquille une école une heure trente après sa fermeture un vendredi soir. Disons que t’as pas le choix d’être productif, sinon c’est d’un ennui...

Donc, je sors de là avec en main le CD du projet. Ça faisait plusieurs soirs qu’avec quelques élèves, on restait pour enregistrer les choeurs, mais hier, j’étais seul. Fallait faire avec la musique ce que le gars des vues fait avec les films.

Et me voilà dans la voiture, me disant que le CD du projet est presque terminé.

C’est là que j’allume. Faire un CD, c’est un projet en soi et là, j’suis là à écouter le CD... du projet.

Ouch... y’est rendu gros notre projet.

Pour ça, on travaille avec toutes sortes de monde : des profs, des artistes, des administrateurs et on doit ce plier à toutes sortes de contraintes : le fric, la politique, la pédagogie, la morale...

Pourtant, chaque année, on recommence. Et je dis «on», parce que ce n’est pas «mon» projet. Ce n’est pas non plus «un» projet. C’est «le» projet!

J’m’en fais accroire? Oui, et puis? N’est-ce pas un prérequis pour accomplir de grande chose? La foi, bordel.

Donc, pour les p’tits nouveaux, ce qu’on fait, ça se résume à la réécriture d’un opéra pour qu’il soit joué, construit, chanté, dansé par des enfants du primaire.

Ça donne quoi? Vous n’avez qu’à me bummer des billets et vous le saurez.

Cette année, on bosse sur La Bohème de Puccini, une oeuvre qui selon moi est d’un ennui mortel, mais c’est qu’en bon facho, j’suis plus wagnérien que pucciniste. C’est sans doute un chef-d’oeuvre qui n’est pas à ma portée.

Donc, y a Musetta, l’agace-pissette qui chante Quando m'en vo’. C’est l’air le plus connu quoiqu’il soit régulièrement massacré par des chanteuses qui veulent plus montrer leur voix que leur corps, ce qui démontre une incompréhension totale du personnage.

J’vous ai dit qu’j’étais facho?

Bon, ça donne ça :




Je l'aime...

Et par les enfants, ça donne ça :






Je les aime


Et cette année, pour bien faire le lien entre les deux, on aura droir à une surprise...




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25 mai 2011

Monsieur Malgré Tout

En assemblée du personnel aujourd’hui, nous devons voter sur certaines précisions concernant les règles de l’école. Comme vous allez le constater, je ne suis pas facho pour rien. La démocratie, c’est une drôle de bibitte dans cette école.

Ça ressemblait à ceci :

- Je me déplace calmement dans l’école.

ou

- Je me déplace calmement et en silence dans l’école.

Résultat :

Calmement : 14

Calmement et en silence : 12

Abstention : trop

Et là, y a un prof plein de bon sens qui lance : «ça veut dire que je vais encore voir le travail de mes élèves interrompu plusieurs fois par jour par des élèves qui vont ou reviennent de la récréation.»

Oups... Y a plein de gens qui n’avait pas pensé à ça, mais... pas question de voter une autre fois. Il fallait y penser avant.

PMT (qui se trouve très spirituel): Bof... Ce ne peut pas être pire qu’un gouvernement conservateur majoritaire!

Bzzzzzzz... J’n'ai pas plus de succès avec les profs qu’avec mes élèves. Pfff... Reste mes chats.


PMT (tente une sortie de zone) : Au moins, ce n’est pas un mandat de quatre ans.

Vous voyez, j’suis sexy, mais d’un ennui... J’ne vous dis pas.


Ensuite, on vote pour des affirmations, mais il n’y a qu’un choix. Ça ressemble à ça :

- Lorsque la cloche sonne, j’arrête de jouer et je prends mon rang avec mon groupe.

Si tout le monde avait écouté, on aurait peut-être eu l’unanimité!

Jusqu’à maintenant, c’est assez risible, mais plutôt inoffensif. On réchauffait la salle avant le vrai show:

- Je m’adresse aux adultes de l’école en utilisant monsieur ou madame.

ou

- Je vouvoie les adultes de l’école en utilisant monsieur ou madame.

PMT : Heu... Y a pas un autre choix?

Bzzzzzzzzzzz...

PMT : Dans le genre statu quo. Les élèves nous tutoient et utilisent notre prénom.

Et là, la gang de TC (trouble de comportement) s’en mêle.

 Judie : Ouais tabarnak! De kessé?

UN autre : Arrête de me r’garder toé, ostie de grosse folle!

Un autre : Hé hé hé... allez chi-er, mon-si-eur!

Oups...

Pas les élèves de TC, je voulais dire les intervenants! Désolé pour les écarts de langage, on est en quartier défavorisé. Donc, la gang de TC s’en mêle.

Une orthopédagogue : Nos élèves ont besoin d’une relation pour fonctionner.

Une éducatrice spécialisée : Et ils seront bien capables de nous envoyer promener à la deuxième personne du pluriel. (voir plus haut)

Une prof : J’ai toujours exigé que les élèves utilisent mon prénom et j’adore cette proximité. Ça ne cause pas de problème, au contraire.

Une autre ortho : Moi, je me fais appeler madame, mais je suis très près de mes élèves.

C’est vrai... Nous avons chacun notre vérité. N’est-ce pas merveilleux?

Mais, la boss nous ramène à l’ordre assez vite :

- Je m’adresse aux adultes de l’école en utilisant monsieur ou madame.

ou

- Je vouvoie les adultes de l’école en utilisant monsieur ou madame.

PMT : Mais bordel, tutoyer quelqu’un qu’on appelle monsieur, ce n’est pas un peu ridicule? On peut vouvoyer quelqu’un en utilisant son prénom, mais le contraire... Êtes-vous certain au moins que c’est acceptable en français?

Bzzzzzzzzz (je traduis : farme ta yeule, monsieur PMT!)

PMT  (à la patronne) : Si je comprends bien, il n’y a que deux choix.

ELLE : C’est ça.

PMT : Et ç’est imposé par le comité responsable du code de vie?

ELLE : Oui.

PMT : D’accord.

Et là, je la mets en sourdine, car que je suis sur le comité responsable du code de vie et on avait dit qu’on pourrait discuter. Je savais que le comité ne proposerait que ces deux choix étant donné les gens qui le forment, mais j’m’étais dit qu’en en discutant avec les autres membres du personnel, le statu quo deviendrait une option légitime. Que voulez-vous? J’ai espoir en l’humanité!

Des résultats avec ça?

- Je m’adresse aux adultes de l’école en utilisant monsieur ou madame : 11 votes

- Je vouvoie les adultes de l’école en utilisant monsieur ou madame: 10 votes

-Abstention : Je préfère de pas y penser...

Au moins, on aura des perles pour Facebook et les blogues. Ça me rappelle d’ailleurs mon stage au secondaire :

«Eille, monsieur! Avez-vous-tu l’heure?»

Mais vous savez quoi? Mon nom de famille peut aussi être un prénom, alors j’vais exiger le vouvoiement et je vais leur faire croire que mon patronyme est mon prénom.

Bordel... c’est simple dans le fond.







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24 mai 2011

Objet encombrant

Ce matin, un élève m'a demandé pourquoi j'avais des écouteurs sur mon iPod Touch.

Et oui, ça sert aussi à écouter de la musique. Génial, hein?







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16 mai 2011

Ridicule

C'est étrange... je ne l'avais jamais sortie celle-là.

Après l'école, on enregistre les choeurs pour un disque.

PMT : Faut pas avoir peur du ridicule... j'suis pas dangereux.

Même si je leur donne un suçon chacune après chaque séance.





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13 mai 2011

L'obéissance

Chers confrères,

Ça vous est déjà arrivé qu’un élève n’obtempère pas à une demande? Que faites-vous alors? On peut toujours lui expliquer que c’est pour le bon déroulement du cours, qu’il en bénéficiera et qu’il peut y avoir des conséquences négatives s’il n’écoute pas.

Blablabla...

Ouais... Vous n’êtes pas un peu fatigué de cet éternel recommencement?

Et si on le regardait dans le blanc des yeux et en haussant un peu le ton, on lui disait d’un air sévère : obéis!

C’est gratuit, ça ne prend pas beaucoup de temps et en plus, on économise beaucoup de salive. Même que parfois... ça marche!

Je sais. C’est le côté obscur de la force et vous avez peur d’aimer ça, hein?

Même pas?

Quoi? Ça ne passerait pas avec les parents?

«Aujourd’hui, je veux que tu obéisses bien à ton professeur. Bonne journée, mon p’tit chéri d’amour.»

Ben quoi? Y a un malaise? De quoi avez-vous peur? Que le prof demande à l’enfant de baisser son pantalon?

Qu’il ait trop d’autorité?

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Je suis sur le comité code de vie de mon école. J’ai essayé de faire passer l’énoncé suivant : «J’obéis aux adultes de l’école».

J’ai eu droit à mon lot de roulement de yeux. On s’en est tiré avec «Je m'exécute lorsqu'un adulte de l'école me donne une consigne.»

Je m'imagine gueulant à mes élèves : Eille, le peloton! Exécutez-vous!





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11 mai 2011

Les stages de Kassandra

J'ai déniché ça en passant par chez le Prof masqué.

Les stages de Kassandra

Si je n'avais pas donné quelques présentations à des étudiants au bac en enseignement dernièrement, je dirais qu'on nage en pleine science fiction.

Si...





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02 mai 2011

Quelques années plus tard

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http://profmalgretout.blogspot.com/2007/06/magnum-357.html



On ne s'est jamais perdu de vue depuis et en aout, elle avait vraiment peur de ne pas être dans la classe qui fait le projet.

Demain matin, elle sera à la télé. On cherchait une élève qui n'a pas la langue sa poche. Pas besoin d'être une bolle pour ça.










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