Pour les néophytes, le continuo, c'est comme la section rythmique dans un stage band (batterie, percussions, basse, piano, guitare, orgue Hammond... etc.) Ils improvisent sur la structure harmonique d'une oeuvre. On a laissé tomber cette pratique vers l'époque classique (Mozart, Haydn).
Dans cet enregistrement, on est servi. Violoncelle, viole de gambe, théorbe, guitare baroque, archiluth, orgue et bien entendu, la sulfureuse Emmanuelle au clavecin. Grrrrr...
Je vous propose un air qui est sans importance dans le récit. En guise d'introduction, on a droit à un ground de guitare (un jam sur un ostinato de basse... presque une passacaille). Ceux qui connaissent déjà cet opéra, prendront quelques mesures avant de reconnaître l'extrait et de s'exclamer en s'offusquant: "Mais cet air est d'une futilité! Pourquoi ne pas faire jouer la mort de Didon?".
En gros, l'air raconte que Diane (oui oui... la chasseresse) se pointe encore parfois dans le coin tellement le gibier y est abondant. Un truc du genre. Pauvre Actéon...
Ah oui! Un dernier détail : Didon, c'est la fille et Énée, c'est le gars. Didon était reine fondatrice de Carthage et Énée fuyait Troie après la guerre qu'on connaît. Les plus ferrés en histoire y verront un grave problème chronologique : plusieurs siècles séparent nos tourtereaux. J'ai allumé tout seul... C'est Emmanuelle qui serait fière de moi.
Voilà!
Oft she visits this lone mountain, extrait de l'opéra d'Henry Purcell : Dido and Aenaes
Le Concert d'Astrée, Emmanuelle Haïm, clavecin et direction
Cécile de Boever, soprano

C'est elle!!! Elle à l'air méchante hein?
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