30 janvier 2010

Scoop bidon

Est-ce que sans le savoir, j’étais dans le secret des dieux?

J’ne crois pas... Mais pourtant, le milieu de l’éducation est en émoi : on revient à l’évaluation des connaissances.

Big deal... Mon patron m’en parlait déjà l’an dernier. Je m’en souviens très bien, car il avait peur d’un «retour en arrière». Disons qu’une direction d’école, en plus de ne pas être sur le terrain, ça n’a pas tellement le choix d’être d’accord avec Big Brother. Alors pour lui, la réforme, c'était tout beau tout bon. Sur le terrain par contre...

Dans une classe, tu travailles en fonction des élèves. Dans un bureau, tu travailles en fonction d’une commission scolaire et d’un ministère. Les directeurs et les conseillers pédagogiques travaillent dans des bureaux... tout comme les gens du syndicat.

Déjà été prof? Alors, c’était quoi le problème? Pourquoi vous avez changé de job? Vous vous sacrifiez pour nous? Merci, on vous revaudra ça un ce ces quatre.

Donc, nous allons évaluer les connaissances.

Toutefois ne perdons pas de vu qu’il s’agit aussi d’une game d’orgueil et de politique. Ça sera encore la faute des profs qui n’ont rien compris si ça n’a pas marché et on ne laissera certainement pas tomber l’évaluation des compétences si chère payée. On devra seulement, en plus, évaluer les savoirs essentiels. En échange, on n’évaluera plus les compétences transversales. C'était les titulaires que se tapaient ça.

Au primaire, dans la plupart des matières (toutes sauf le français si je ne me trompe pas), il y a trois compétences. On ajoutera donc une autre note pour les savoirs. On est donc pogné avec le même niaisage, sauf qu’au moins, on va pouvoir donné un message clair aux parents dont l’enfant ne sait rien. Ou presque rien... En tout cas, pas assez. On ne lui dira pas que son enfant n'a pas encore développé une compétence; on va lui dire qu'il ne passe pas.

Mais, il va passer pareil.

Orgueil?

Politique?

La question : y aura-t-il deux notes sur le bulletin? Présentement, les résultats d’évaluations des compétences d’une même matière sont mis ensemble selon un savant calcul. Par exemple, en musique, ça ressemble à ceci :

Inventer : 30%

+

Interpréter : 50 %

+

Apprécier : 20 %

=

La note globale en musique.

J’n’ai pas envie de vérifier les pourcentages exacts. Ils ne sont pas là pour rester de toute façon. Si à une étape, on n’évalue pas une des compétences, le logiciel pour entrer les notes fait le calcul pour garder les proportions. Vous ne saurez donc jamais si le prof de votre enfant a évalué toutes les compétences reliées à une matière. Fascinant, hein? Gnark gnark gnark... Ou peut-être que je me trompe et qu’on peut voir chaque compétence sur le bulletin. Quelqu’un?

On vous balance donc une seule note sur le bulletin de votre enfant. En passant, cette note est une cote transformée en chiffre. Ce n’est donc pas un pourcentage comme ce que réclamaient certains groupes de parents qui ne comprenaient rien à la réforme. Ça serait impossible d’évaluer une compétence en pourcentage. Mais comme les adéquistes (qui étaient l’opposition officielle à l’époque) et autres profanes demandaient des pourcentages, la ministre, en bonne démagogue, leur a donné des chiffres en leur disant qu'ils avaient raison et ils n’y ont vu que du feu. Ça ne m’étonne pas. Quand on demande l’impossible, faut pas s’attendre à grand-chose... Mais encore faut-il savoir que c'est impossible. Ça n'a jamais arrêté l'ADQ. Effectivement, je n’ai aucun semblant de respect pour cette organisation politique, mais revenons à nos moutons (les profs, les élèves et leurs parents... bèèèèè).

Et si on n’évaluait que les connaissances? On ferait la même mautadite affaire. Il y aurait des bons profs, des profs corrects et des mauvais profs. Mais on n’aurait plus à faire des SAÉ (situations d’apprentissage et d’évaluation) complètement bidon seulement pour fermer la gueule des conseillers pédagogique et évaluer des compétences à l’aide d’une multitude de grilles pour noter les manifestations de la compétence chez l’élève.

"Nous sommes désolés, Madame, la prof de votre ti-chéri n’a plus de temps pour du rattrapage."

C’est long à monter des SAÉ.

Ça non plus, on ne le vous dira pas en plein face.

D’accord... Je parle à travers mon chapeau. J’enseigne la musique et la compétence «interpréter», la plus pertinente selon moi, est effectivement une compétence. Alors oui, je l’évalue comme une compétence, car c’est sa nature. Par contre, j’n’ai pas besoin de faire des SAÉ bidon.

On apprend une musique, on la joue. T’es pas capable. T’en arraches. T’es capable. Tu torches! On se part-tu un band?

Ça donne : D, C, B, A!

Des questions? Faut qu’on paye du monde dans des bureaux pour faire ça?

Voici ce que je dis : en musique, deux notes. Pratique et théorique. Dans pratique, il peut bien y avoir un peu de création et d’improvisation et dans théorique, on peut mettre aussi de l’histoire et de l’appréciation. Oui, il y aurait un programme. Surtout pour l’aspect théorique qui ne dépend pas des instruments disponibles et des compétences spécifiques à certains enseignants (musiques ethniques, accompagnement, improvisation, etc.).

Voici un exemple :

T’es un cave, mais tu joues comme un dieu? A en pratique et D en théorie. Bof... tu joues tellement bien, j’vais mettre un C en théorique. C’est comme ça dans la vraie vie, sauf que personne n’ose le dire.


Merci, ça m’a fait du bien d’en parler.

Cheers

Oups... y est un peu tôt.






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28 janvier 2010

Tosca

J'arrive de la générale de Tosca. Déjà que je ne suis pas tellement Puccini, une chanteuse d'opéra qui joue le rôle d'une chanteuse d'opéra, ça me laisse perplexe: le jeu de la chanteuse est-il si mauvais parce qu'elle joue une chanteuse ou parce qu'elle est une chanteuse qui joue une chanteuse?

J'ai bien aimé le ténor, mais y a de la vaisselle à faire et il est 23h11.






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26 janvier 2010

Neurologie 101

Ma blonde travaille à l’Institut Neurologique et elle a ramené de la journée porte ouverte des petits cerveaux en mousse élastique. Vous savez, ces p’tits machins qu’on utilise pour passer le stress? J’en ai maintenant six dans ma classe et je les refile aux élèves qui ne peuvent s’empêcher de tripoter sans arrêt l’instrument (ça fait du bruit, ça les abime et ça m’énerve).

Ça ressemble à ça :



Sauf que dessus, c'est écrit : Le Neuro... blablabla...

Nous avons maintenant des conversations fascinantes:

«Eille! Lâche mon cerveau!»

***

«Pourquoi moi j’n’ai pas de cerveau?»

***

« PMT? J’peux changer de cerveau?»

***

«Sois gentil... prête-lui ton cerveau, »

***

«N’oubliez pas de laisser votre cerveau dans la classe avant de partir.»

***

«C’est correct. J’n’ai pas besoin de cerveau.»

***

«Écoute... c'n'est pas la fin du monde si je donne ton cerveau à un autre...»

***

«J'suis chanceux d'avoir un cerveau!»

***

« Mon cerveau! J’ai perdu mon cerveau!»

«Mais non... t’es assis dessus...»








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23 janvier 2010

Accommodement raisonnable

ou comment tolérer les intolérants

ou comment je peux être un sale con et déplacé

ou whatever...

***

Dans le projet, sur une centaine d’enfants, il y a une douzaine de musiciens. Ces jeunes qui parfois n’ont jamais touché à un instrument de musique devront en quatre mois jouer les musiques du spectacle. Une répétition par semaine et habituellement aucun moyen de pratiquer à la maison... Même si je fais les arrangements en fonction de leurs possibilités et que j’ajuste sans arrêt, je dois quand même auditionner avant de choisir mes 12 victimes.

Ça me prend environ deux minutes pour auditionner un jeune. Une minute sur un clavier et parfois une autre sur un djembé. Je ne cherche qu’une chose : le sens du rythme. Le reste, je peux l’enseigner en peu de temps, mais le rythme, quand c’est brisé, ce n’est jamais sur la garantie.

***

Dans une des classes, j’ai auditionné un p’tit gars qui vient de l’Inde ou d’un pays voisin.

J’ai mangé mes bas. Il torchait au djembé! Un des plus talentueux que j’ai vu passé. J’l’avais eu en maternelle, mais il avait déménagé… Quelle surprise!

PMT : Bordel! On se calme le ponpon!

LUI : OK.

PMT : Sérieusement... tu sors d’où? J’t’ai pas montré à faire ça en maternelle.

Lui : J’sors de chez moi.

PMT : Et tu as appris à jouer comme ça à la maison?

LUI : Non, à l’église.

PMT : Alléluia! Vous tapez sur le deux et le quatre, hein?

LUI : Huh?

PMT (craintif) : Tu veux être musicien! Le chant, la danse, le théâtre, ce n’est pas ton truc. Niaise pas...

LUI : Musicien!

PMT : Prions ensemble!


***

Dans une autre classe, j’ai auditionné une p’tite fille qui vient de l’Inde ou d’un pays voisin.

J’ai mangé mes bas. Comment quelqu’un peut-il être si décroché musicalement? Je ne pense même pas qu’elle ait un problème de rythme dans le genre neurologique ou psycho-machin-truc. Elle est juste décrochée.

PMT : Tu veux faire quoi dans le projet?

ELLE : ...

PMT : T’as le choix : danse, chant, comédienne, décors et accessoires ou musique.

ELLE : J’sais pas...

Bof... J’me dis qu’elle ne sera pas musicienne.

***

Pfff...

On l’avait placé en danse, mais son prof a appris qu’elle n’a pas le droit de danser et de chanter. C’est religieux... Comme la petite est intelligente et qu’il ne la voyait pas aux décors et encore moins comme comédienne, son prof me l’a envoyée en musique en me demandant de faire un accommodement raisonnable.

Y a un jeune super doué en musique qui a des problèmes de comportement, mais avec qui j’aurais dealé facilement (on s’aime!) qui a pris sa place en danse. Jusque-là, je trouve que c’est dommage pour mon p’tit bum, mais je reste ouvert d’esprit.

Mais vers la fin de la seconde répétition, quand ça fait des dizaines de fois que les autres musiciens recommencent à cause d’elle qui a le truc le plus simple à faire, mais qui n’est pas foutue de suivre la pulsation et de changer de note au bon moment, quand ils ont tous l’air exaspérés et me regardent comme si j’étais un gars tellement patient, ce que je ne suis pas, je finis par pogner un peu les nerfs.

PMT : Bon... On va essayer quelque chose. Tu sais quoi jouer et quand le jouer. Tu es une fille intelligente. Ce n’est pas ça le problème. Tu sais quoi faire, mais tu n’arrives pas à le faire. Alors, on va laisser le clavier pour un instant et tu vas seulement taper dans tes mains en écoutant la musique. Nous allons jouer, et tu n’as qu’à frapper sur le premier temps. Je le fais une fois pour toi.

Je m’exécute.

PMT : À toi maintenant. On va le faire ensemble.

On recommence, mais elle me regarde anxieuse, les poings fermés, l’un contre l’autre. Ça bouge à peine.

PMT (blaguant) : T’as pas le droit de frapper dans tes mains ou quoi?

ELLE : J’n’ai pas le droit.

PMT : Sérieusement?

ELLE : Je ne peux pas.

PMT : Mais t’as le droit de faire de la musique.

ELLE : Oui.

PMT : OK. Excuse-moi si je te pose des questions, mais je dois comprendre. Si tu es mal à l’aise, tu me le dis et je te laisse tranquille, d’accord?

ELLE : OK.

Elle a l’air très à l’aise. J’suis quand même pas un tyran...

PMT : Es-tu certaine que tu vas pouvoir faire les spectacles le soir? Tes parents vont te laisser venir?

ELLE : Oui. Je le leur ai demandé et ils ont dit oui.

PMT : OK. Ce n’est pas un détail... Donc, tu n’as pas le droit de danser et de chanter?

ELLE : J’ai le droit de chanter, mais pas de porter le costume. Mais je ne peux pas danser.

PMT : Mais tu as le droit de faire de la musique avec le costume?

ELLE : Non.

PMT : Mais on risque d’être sur la scène et on va être costumé. Même moi... L’an dernier, j’avais un tatou tribal sur la joue et les musiciens, même s’ils n’étaient pas très visibles, étaient costumés.

ELLE : Oui?

PMT : Oui et on se porte tous très bien.

Et là, c’est sorti. J’aurais dû fermer ma grand’ gueule, mais elle venait de nous faire perdre deux répétitions (ce n’est jamais leur faute, hein?) et en plus, c’était journée pédagogique dans l’autre école et les enfants étaient tous venus même si c’était pour eux une journée de congé.

PMT : Tu sais, je n’ai rien contre ta religion. Ce que vous faites, ce n’est pas mon problème. Ça ne me regarde pas. Mais ta religion, je pense qu’elle a un problème avec moi. Presque tout ce que je fais pour gagner ma vie; du théâtre et de la musique, c’est interdit par ta religion. Si tu veux développer ton sens rythmique, taper dans les mains et sur ton corps, c’est total. En plus d’entendre et de faire, tu ressens les rythmes vraiment physiquement. Si je mets plein d’énergie sur toi pour essayer de te faire évoluer musicalement pour que tu puisses faire les spectacles malgré les interdits, si je te trouve un endroit sur la scène où tu n’auras pas besoin d’être costumée, tes parents vont être content pour l’accommodement ou fâchés parce que c’est un spectacle de théâtre avec des costumes, des danses et plein de monde qui tapent dans les mains?J’suis censé faire quoi, moi?

Silence.

PMT : Priez?

Silence.

PMT : Allez...On remballe tout. L’autobus arrive bientôt.


Si vous saviez comment j’étais athée en sortant de là... Ça donne le goût de s’enrôler et d’aller tirer sur des talibans. Kirpan, voile islamique, fête religieuse, porte à porte, circoncision ou whatever, j’n’en ai rien à cirer. Même que ça m’intéresse. C’est juste que là, j’ai un show à monter.






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19 janvier 2010

Rasta man

La première fois que je l’ai vu, il devait avoir trois ans. Quoiqu’il est petit pour son âge... Peut-être en avait-il quatre? C’était dans un parc de mon ancien quartier. Un coin de Montréal qui n’était pas très multiethnique à l’époque, mais je me foutais bien d’être minoritaire. Ça remet un peu les choses en perspective pour un petit caucasien et avant la tombée du jour, les gens étaient plutôt sympas.

Y a donc ce p’tit bonhomme avec ses dreads et son chandail de basquet trop long. Autour de lui, quelques types d’origine antillaise. Look rasta, anglos et métissés, ils ne pouvaient pas être l’équipe de bobsleigh moldave. Comme j’enseigne dans le quartier voisin, j’me suis dit que le p'tit rasta risquait d’atterrir dans ma classe un de ces quatre.

Pourquoi pas?

Il s’est effectivement pointé en maternelle. Il ne disait pas un mot... Même en anglais, il ne répondait pas. Ses dreads avaient poussé et dissimulaient ses yeux... Il ne nous restait plus grand-chose pour communiquer.

Un an plus tard, même scénario, mais il a une nouvelle casquette. Une casquette du magasine Hustler.

Chez les mâles, l’existence de cette revue, c’est du common knowledge. Mais pas pour mes consoeurs...

«Non, ce n’est pas tout à fait comme PlayBoy... La différence? Ben... heu... une autre fois, je dois aller surveiller sur la cour...»

Mais les p’tites filles l’adorent.

Future pimp?

Mais non! Je viens de dire que les p'tites filles l'adorent...

Maintenant qu’il est en deuxième, s’il a poussé Henri dans l’escalier ou craché par terre dans l’école et qu'on lui reproche, il ne répond pas plus qu’en maternelle. Son nouveau truc, c’est de nous tourner le dos lorsqu’on lui parle. Personnellement, ça m’énerve moins que de chercher ses yeux derrière ses dreads, mais ça vient me chercher à la longue.

Mais pour les trucs plus rock n'roll, il a compris qu’il vaut mieux faire faire le sale boulot par les autres et ce n’est pas la main-d'oeuvre qui manque dans sa classe. Il va foutre le bordel solide tout au long de son primaire et il ne sera jamais coté. Il est non coupable et tellement cute.

Pfff.

Il pleure, lui aussi...


C’est Giovanni et il est en deuxième.






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18 janvier 2010

Les pieds trempes

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J’aime pas ça avoir les pieds trempes... C’est comme froid pis ça pique.


J’ai oublié mes lunettes. Ça me fait trop mal aux yeux... Mais elles sont poches mes lunettes. Sont réparées avec du tape électrique...

C’est plate, faut que je reste assis. J’peux pas me coucher. Mais je me couche pareil... j’ai juste à me relever après. J’peux même pas m’accoter sur le mur quand j’marche. Je l’fais quand même.

Mais là, j’marche pas.

J’suis assis. J’peux pas me coucher... j’vas l’faire quand même. Héhé... C’est frette à terre.

R‘garde l’aut’ épais! Y arrête pas de niaiser. Y est drôle. Y est vraiment épais.

Oh... ça pique trop. Mais j’peux pas enlever mes bas. Ça puerait trop. Sont sales... J’vas me gratter avec ça. Ça fit ben ent' deux orteils.

«Sont chez nous!»

J’ai pas oublié mes souliers: j’sais même pas où qu'y sont...

J'peux tenir l'affaire avec mes orteils. Même à travers mes bas.

«Eille! Ta yeule! J’ai pas les yeux croches!»

Y est épais... Héhé... Maudit épais...

C’est drôle la p’tite galle sur mon genou. J’vas la gratter avec ça... Ça fait même pas mal. Même si ça saigne... Wow... y a plein de sang. J’vas en étendre avec c’t’affaire-là.

Bon... ‘rgarde l’aut' avec ses gants pis sa p’tite guenille avec du stuff pour laver ça.

«C’pas d’ma faute; ça piquait.»

Y essaye d'être fin, mais je l'sais qu'y est fâché. Y m'aime pas...

«Eille toé! Arrête de me r’garder!»

J’haïs ça être icitte...

Là, c’est encore mes orteils qui me piquent...

J’aime pas ça avoir les pieds trempes...

J’me coucherais...

J’dormirais...

Pourquoi y a juste moé qui a pas de mère?







Henri, deuxième année.







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12 janvier 2010

Trois? Comment ça, trois?

Avez-vous déjà remarqué qu’à l’exception de français langue d’enseignement, toutes les matières du primaire aux deuxième et troisième cycles sont divisées en trois compétences?

Hasard ou concept? Pitié, dites-moi que c’est le hasard, parce que le programme de formation, ce n’est pas un travail d’université en première année de baccalauréat où on essaie de faire concept pour séduire un prof qui risque effectivement de mordre à l’hameçon... Désolé, mais le bac en enseignement (je ne peux parler que de celui en musique), c’était bidon.

Personnellement, je trouve ça extrêmement troublant. Si chaque compétence était pertinente, on n’aurait pas ce besoin d’être cohérent à ce point dans la forme. Mais bon, quand tu dessines mal, tu décalques.

Ou peut-être est-ce ce besoin de respect, d’égalité, de justice? Huh? Fraternité tant qu’à y être?

No way, on nous prend pour des caves et surtout, on sait que les profs ne regarderont pas les matières qu’ils n’auront pas à enseigner.

J’sais pas, mais dans le domaine des arts, ça fait pas mal copier/coller.

Art dramatique

• Inventer des séquences dramatiques

• Interpréter des séquences dramatiques

• Apprécier des œuvres théâtrales, ses réalisations et celles de ses camarades

Danse

• Inventer des danses

• Interpréter des danses

• Apprécier des œuvres chorégraphiques, ses réalisations et celles de ses camarades

Musique

• Inventer des pièces vocales ou instrumentales

• Interpréter des pièces musicales

• Apprécier des œuvres musicales, ses réalisations et celles de ses camarades

Arts plastiques (ils ont trouvé d’autres termes, mais si on y réfléchit, c’est la même affaire...)

• Réaliser des créations plastiques personnelles (inventer?)

• Réaliser des créations plastiques médiatiques (interpréter?)

• Apprécier des œuvres d’art, des objets culturels du patrimoine artistique, des images médiatiques, ses réalisations et celles de ses camarades

C’est quoi ce semblant de cohérence? C’est comme dire que peu importe la forme d’art qui sera enseignée, ça revient au même. Désolé de gâcher vos fantasmes, mesdames (et messieurs), mais je n’ai pas vraiment le physique d’un danseur...

En attendant, c’est ce pathétique rafistolage de fonctionnaires bien payés à même vos impôts qui, seulement en principe heureusement, dicte ce que je fais en classe avec vos enfants.


Bof... c’est à suivre. J’vais vous balancer une proposition de programme en musique au primaire! Juste comme ça... Rien de très détaillé. Juste les grande lignes.

Cheers.

En direct d’un verre d’Aberlour a’bunadh, Batch no 27 60.1% alc./vol. Eh oui, un autre strength cask. À côté de ça, vous mettez une Belle Gueule Pilsner et la vie est belle. Sans blague... c’est vraiment, mais vraiment bon.

Moi, snob? Pfff... Z’avez rien vu encore. J’bois ça en me tapant les quatre derniers lieder de Strauss par Schwarzkopf. Mais comme je vous aime bien, voici le quatrième.














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11 janvier 2010

Tu veux ma photo?





Mais on ne me voit pas la face. Y a que le nez qui dépasse...

21h00 ce soir.






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10 janvier 2010

Une p'tite question juste comme ça...

J’aime bien quand vous m’écrivez. Pas seulement les commentaires; j’aime aussi quand vous prenez la peine de m’envoyer un courriel. C’est comme quand dans un party, on se retrouve dans la cuisine à jaser à l’écart. J’n’aime pas cuisiner, mais j’suis un gars de cuisine dans les partys.

Habituellement, quand on m’écrit un courriel, c’est pour m’envoyer paitre ou pour me poser une question.

J'aime bien.

Et non... L’Ave Maria de Schubert (ou même celui de Gounod), c’est très beau, mais dans un enterrement, ça n’a pas vraiment rapport. Par contre, dans un baptême, ça ferait la job.

Plus souvent qu’autrement, vos questions me placent face à mon ignorance et me donnent un grand coup de pied au derrière pour y pallier. Merci. Plus que je sais d’affaires, moins j’suis épais. Je sais... c’n’est pas très réforme comme affirmation.

Mais cette fois, j’n’ai pas vraiment le goût de chercher. Alors, voici la question d’une lectrice :

«Je sais que selon la loi sur l’instruction publique, deux disciplines artistiques doivent être enseignées au primaire et une doit l’être en continu tout au long du primaire. Cette discipline doit-elle être enseignée par un ou une spécialiste? À l’école de ma fille, en cinquième année, ils ont deux fois de l’éducation physique et c’est leur titulaire qui leur fait faire du coloriage en guise d’art plastique. À Noël, ils ont chanté des chansons. Était-ce leur cours de musique?»

Et ensuite, elle est très gentille et ça ne vous regarde pas...

Hey! Méchante bonne question! Vous connaissez la réponse?

Bordel! Y a plein de choses que j’aimerais écrire ici (anecdotes d’élèves, bitchage contre le programme, découvertes musicales, etc...), mais j’ai l’impression d’être l’otage de mes enfants... Quand j’ai cinq minutes, je fais de la musique et quand j’en ai 50, je me tape un épisode de Dexter...

À chacun ses vices.





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04 janvier 2010

Chers confrères, un petit rappel

J’veux pas vous dire quoi faire ou quoi ne pas faire, mais juste comme ça...

Si vous enseignez dans un milieu comme le mien, vos élèves n’ont pas besoin de savoir que vous êtes allés dans le Sud ou que vos enfants ont passé les vacances à faire de la planche à neige. Pire encore : l’énumération par les élèves de ce qu’ils ont reçu pour Noël...

Y a rien de plus triste que d’entendre des petits enfants s’inventer des vacances et des cadeaux.

Vous avez la journée pour trouver autre chose...

Bonne rentrée!






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