31 mars 2010

Revendeurs 101

Quand tu vends de la dope, t’as pas intérêt à changer trop souvent de fournisseur. Même que dans certaines régions, t’ as pas vraiment le choix du fournisseur. On s’en balance que tu puisses avoir du meilleur stock à meilleur prix. C’est préférable pour ta santé de garder LE fournisseur de la place.

Quand t’enseignes dans ma commission scolaire, c’est le même principe. Tu dois acheter ton stock des fournisseurs de la place, même si tu peux en avoir du meilleur et du moins cher.

Y a des prix tellement facile à battre...

Cliquez ici pour un exemple


Je suis parfaitement conscient que c’est du matériel industriel, mais quand même...

Par contre, quand j’ai vu ce tableau, je m’suis dit que c’était exactement ce qu’il me fallait pour être un meilleur prof.




Avouez! C’est sur roulettes! Je peux l’approcher d’une section ou même l’utiliser dans le local adjacent et adios la poussière de craie. Putain de poussière! Non seulement c’est mortel pour le clavier, l’ordinateur et mes poumons d’asthmatique, mais avec mon plafond en flocage d’amiante qui s’effrite, j’ai du mal à savoir de quelle poudre il s’agit: craie ou amiante? Ben quoi? J’suis daltonien, bordel! Si j’utilise des marqueurs effaçables, je saurais que ma ligne d’amiante n’a pas été coupée avec de la craie! Génial, hein?

Y a qu’un problème... le prix. Il faut être sans scrupule pour seulement s’imaginer faire une demande pour ça. Selon vous, ça se vend combien ce truc chez un fournisseur de la commission scolaire? Le tableau fait 4’ par 6’.

Come on down! You’re the next contestant on The Price is Right!

En attendant, j’vais continuer de sniffer de l’amiante coupé.

N'oubliez pas de participer en grand nombre! C'est simple: vous me dites combien ça vaut et combien ça coûte.





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26 mars 2010

Les professionnels

J'viens de lire un truc intéressant chez Prof MasquÉ (avouez que c'est beau la majuscule sur le é...).

D'ailleurs, c'est comme l'EnSaignant. S'il avait du chien, il mettrait un S majuscule, mais ce n'est pas donné à tous.

De quoi je me mêle? Justement... de quoi je me mêle? J'aime bien les professionnels de mon école: tous gentils, tous compétents et surtout, tous professionnels. Mon seul problème, c'est justement le "de quoi je me fukin' mêle?".

Oui, je suis curieux et je pose trop de questions. Je sais que je ne devrais pas: je suis juste le prof de musique.

Hum... J’ai le goût d’arrêter ce billet dès maintenant. Je sais que des personnes que je ne vise pas se sentiront quand même la cible de mes conneries et même s’ils ne lisent pas les futilités que j’écris ici, quelqu’un va se faire le plaisir de l’imprimer et de tout balancer dans leur pigeonnier.

Moi, parano? Pfff... C’est déjà arrivé. Chouette façon de découvrir un blogue...

Je donne un exemple : tu es blonde, des yeux magnifiques et même si tu n’as pas lu Zola, je viens à toi chaque lundi après-midi après avoir passé une heure apocalyptique avec notre charmante classe de deuxième année. Tu acceptes toujours de me parler pour m’aider à comprendre ce qui se passe dans ma classe. Quand ça va bien, pour que ça se reproduise et quand ça va mal, pour essayer de comprendre pourquoi. Désolé pour le glamour, mais ce n’est pas toi qui as inspiré ce billet. Allons... Tu vas t’en remettre.

En fait, je ne parle de personne en particulier. C’est un message «je» comme dans les livres de psycho que je refuse de lire tant que j’n’en ai pas fini avec John Irving. Ce n’est qu’une impression. Un cri du coeur (pfff... j’ai écris ça, moi?!? Héhéhé).

Ça va?

Ben voilà... Le billet commence ici. Ce que j’vous ai raconté avant, c’est une espèce de préface bidon.

N’importe quoi. On s’en balance.

Go!

J'ai jeté l'éponge cette année. J'ai trop de mal à savoir lesquels de mes élèves ont des suivis (psychologie, orthophonie, etc.). Même si je connais les raisons de certains silences (confidentialité, professionnalisme, etc.),je ne suis pas d'accord.

Je ne veux pas savoir la vie de l'enfant dans tous ses détails. J'voudrais juste savoir s'il peut comprendre ce que je lui explique pendant mes cours... Je n'ai pas l'intention non plus de me taper des rencontres de plusieurs heures pour un jeune que je vois 55 minutes par semaine. Ce n'est pas moi l'orthophoniste, le psy ou le whatever. J’veux juste savoir si le jeune me niaise ou ne peut vraiment pas comprendre ce qui est évident pour le reste de la classe. J’veux savoir s’il n’y a que moi qui s’interroge devant certains cas.

J'ai un élève avec une déficience légère. On ne m'a jamais mis ça sur papier. Je le sais parce que je l'ai demandé. Par contre, chaque fois que je demande si un élève a eu une évaluation psychologique, on me regarde avec des gros yeux. Et quand on me parle, on me dit presque invariablement : j’suis pas censé te dire ça, mais...

Je décroche. Je ne veux même plus le savoir. Je déclare donc (pas solennellement quand même) qu’il y aura désormais deux catégories d’élèves dans ma classe : les normaux et ceux qui ne comprennent rien, j’ai nommé, les débiles profonds.

Pas professionnel?

Évidemment que ce n’est pas professionnel; je suis enseignant. On ne peut pas tout être, mais ça va, y a pas de sots métiers.

Et ceux qui n’ont pas compris que je fais dans le sarcasme, et bien, je vous souhaite la bienvenue dans la deuxième catégorie.


Je vous laisse méditer là-dessus en écoutant le troisième mouvement du concerto de Webern.


















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25 mars 2010

Repentez-vous!

Ça, c'est le symbole du chevron. On le retrouve sur les ossuaires des proches de Jésus et des premiers chrétiens.












Ça, c'est le symbole de l'Alliance des professeurs de Montréal.









C'est un bon jour pour être athée.






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21 mars 2010

Bonne fête

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de naissance de Jean-Sébastien Bach. Le gars avait 20 enfants... J’n’en ai que deux et c’est déjà tout le temps que j’ai...









Mais les enfants craquent vraiment pour celle-là:








Whatever...








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18 mars 2010

Ceci n'est pas un rencard




Vous y serez?










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17 mars 2010

L'unanimité

Avec la classe de cinquième, on fait un projet de slam. Nous avons passé un après-midi génial dans le labo d’informatique de l’autre école du quartier.

Ils ont des Macs, nous, on a des PCs.

Ils ont Garageband, nous, on a... ça vient avec quoi déjà? Windows machin?

Ça valait quand même les 15 minutes de marche rapide.

À la fin de la séance, qui s’est d'ailleurs très bien déroulée, on fait un petit retour sur l’après-midi.

MOI : Alors, toujours en vie?

EUX : Ouais! C’était cool... Etc.

MOI : Et en plus d’être «cool», est-ce que vous croyez que c’était pertinent?

TOUS : Oui!

MOI : Vraiment?

TOUS : Oui!

MOI : Et est-ce que quelqu’un peut me dire qu’est-ce que ça veut dire «pertinent»?

LE GROUPE : ...


C’est l’esprit qui compte.





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16 mars 2010

Tempo

Depuis le temps que j'enseigne, je me surprends toujours de faire un nouveau jeu de mots con auquel je n'avais jamais pensé :

"Vous savez, en musique, un tempo, ce n'est pas un gros machin qu'on installe devant une maison l'hiver pour stationner une voiture."






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15 mars 2010

Mathilde

Depuis que je la connais, elle est en retard. C’est chronique chez elle. Elle pourrait être dans le même avion que vous, elle arriverait à destination un jour plus tard. Y a vraiment pas de stress.

J’vous l’dis! Des deux dernières années, elle n’est jamais entrée dans mon local au même moment que les autres. Pas une seule fois. Pourtant, ils arrivent directement de leur classe.

J’la trouve condescendante. Trop gâtée, trop chouchoutée. Pas autonome pour cinq cennes. Vraiment pas mon genre.

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Grrrr... T’étais où au juste?

«Je cherchais un crochet»

T’as rien à accrocher...

Ou encore

«Je ne trouvais pas mon crayon»

Tu n’apportes pas de crayon dans mon cours...

N’importe quoi

«J’avais perdu mon foulard»

On est en juin...

Vous voyez le portrait?

«J’sais pas...»

Grrr...
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Si au moins, c’était le matin, je pourrais blâmer un adulte. C’est tellement réconfortant pour nous de blâmer intérieurement l’adulte... Même pas! À la dernière période, entre sa classe et la mienne, elle est la seule responsable.

Le pire, c’est que j’oublie toujours de l’envoyer s’habiller 10 minutes avant les autres...

Mais elle, elle y pense.

Sauf qu’elle y pense en retard...

On l’attend donc, à la fin de chaque cours.

Aujourd’hui, j’ai pété les plombs. Je ne crois pas en la justice. La vie n’est pas juste, mais on ne perd rien à essayer:

«Hum... Le cours termine dans 15 minutes. Va mettre ton manteau, tes bottes, ta tuque, tes gants et revient dans la classe le sac à dos sur les épaules. Je te donne 10 minutes ou tu auras la copie du siècle à me remettre pour demain.»

Miraculeusement, elle était de retour en classe après cinq minutes. Il restait dix minutes, mais on attendait en silence, à rien faire, sous la menace. C’est dans le billet précédent...

«Déjà?»

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« Non... Reste debout et attends. Même si ce n’est que 10 minutes, ça va peut-être te donner une idée de ce que les autres endurent à cause de toi à chaque sortie de classe. Tu vas voir qu’il fait chaud et que c’est plate.»

Pour les autres, j’étais encore et serai toujours un gros facho, mais ils étaient là, assis en silence. Y a pire dans la vie. Elle, était debout et trop emmitouflée pour une si belle journée. D’abord confuse... puis, scrutant mon local à la recherche d'une horloge.

Pfff. Y a pas d’horloge dans mon local.

Je la sentais de plus en plus inconfortable et je n’aimais pas ça... Bon, ça va! Oui! Ça me plaisait, bordel! Elle nous les a tellement cassé. J'suis pus capable d'attendre après elle!!!

Faut juste que je reste professionnel, OK?

Donc... Je la sentais de plus en plus inconfortable et je n’aimais pas ça... mais je sentais que les autres me pardonnaient un peu de ne pas avoir été humainement à la hauteur.

C'est mieux comme ça?

Appelons-la Mathilde. Elle est en deuxième.






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Être humainement à la hauteur

À mon école, il y a quatre classes au premier cycle (première et deuxième année). Il y a la classe d’adaptation pour trouble de comportement (nous sommes un point de service), une première, une deuxième et une combinée. La classe d’adaptation fonctionne en principe sur un budget à part, sauf quand il faut payer une éducatrice supplémentaire... Donc nous n’avions pas le choix de faire deux classes niveaux et une combinée. Le problème, c’est que la philosophie de la classe combinée où je bosse, c’est d’y balancer les élèves les plus forts et les plus autonomes. Ça fait une classe super chouette, mis à part le fait qu’elle soit une combinée. Par contre, dans les deux autres classes, y a les restants.

Bon... Ça ne passe pas, hein? On le sait! On a donc sacrifié quelques élèves forts sur l’autel des apparences et on les a mis dans les classes niveaux. Ça donne une classe de première faible, mais fonctionnelle. Par contre, la classe de deuxième est la classe la plus difficile de l’école. Plus difficile encore que les classe TC (classes d’adaptation pour trouble de comportement). Tous les spécialistes sont d’accord là-dessus. Curieusement, ils sont en dépassements. Quand tu as lui ou lui dans ta classe, ainsi que plusieurs autres qui ne donnent pas leur place, dépasser le ratio maximum de deux ou trois élèves, ça ne pardonne pas.

Comment on fait avec eux? Rentrer dedans solide, ça ne marche pas à moyen (cinq minutes) ou long (plus de cinq minutes...) terme. Ils sont téflons : ya rien qui colle. Faut juste être zen, très zen.

Je leur enseigne le lundi à la dernière période. C’est mon cinquième groupe de la journée et juste avant, j’ai la combinée bonbon. Méchant choc.

Zen, très zen... Désolé, j’n’y arrive pas la moitié du temps. Les deux derniers cours furent super bien, mais aujourd’hui, ce fut l’horreur. Ce n’est pas une question de compétence ou d’énergie ou d’expérience ou de n’importe quelle autre connerie. Je n’ai qu’une explication : je n’ai tout simplement pas été humainement à la hauteur. Pourtant, j’étais super heureux quand ils sont entrés dans le local. J’fredonnais ma tentative de version funk de Brave Margot en m’accompagnant au ukulélé. J’avais un beau cours de prévu avec le canon d’installé pour l’entrée en matière. Tout était là, sauf... sauf quoi, au juste?

Non, ce n’était pas le bordel. Je ne tolère plus ça depuis longtemps. Mais 21 enfants (ils sont 20 ou 21? Sans les cotes, bien sûr) assis devant moi, en silence, les bras croisés, sous la menace, c’est assez ordinaire.

J’n’ai juste pas été humainement à la hauteur.








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14 mars 2010

Quand c'est pertinent

Vous savez, j’ai tendance à trouver que les cours de musique au primaire, c’est du gros niaisage.

Mais, pas toujours.

Par exemple ça, ça tient vraiment la route.

Dans le reportage, il est mentionné que c'est une classe spéciale. Je me demande ce qu'ils veulent dire... Ils sont trop nombreux pour que ce soit TC ou DGA.

J’ai bien hâte d’entendre l'oeuvre!



Vous voyez? J'suis quand même positif!



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09 mars 2010

L'échafaud

Une fois de plus, je monte sur l’échafaud.

Bof... j’suis pas seul: avec moi, y a les autres spécialistes de l’école. C’est presque synchronisé avec Pâques. Ce qu’on peut être concept en éducation!

Oh? Il faut que j’explique?

C’est très simple. Chaque année, les profs d’une école décident du sort des spécialistes. Ils peuvent couper musique l’an prochain et remplacer ça par danse. Même notre prof de gym qui a sa permanence risque sa place. Les élèves de mon école ont présentement quelque chose comme 100 minutes d’éducation physique par semaine. Si on descend ça à 60, elle devra changer d’école pour conserver sa job à temps plein. Donc, cette année, sur l’échafaud, y a la prof de gym, la prof d’art, la prof d’anglais (cinéaste avertie!) et votre humble serviteur.

S’ils se débarrassent de nous, ils devront en principe assumer notre tâche. La gym et l’anglais sont prescrits par le régime pédagogique, ainsi que deux disciplines artistiques. Y a rien qui dit que ce doit être fait par des spécialistes. Dans une des écoles du projet, dès la quatrième année, ils n’ont plus de spécialistes en art. Même avant ça, ils n’ont qu’un prof d’art plastique. Pas de musique, de danse ou d’art dramatique. Je sais pertinemment que les titulaires n’assument pas. Résultat? Des enfants éteints.

Mais bon, j’suis un type qui aime bien tout remettre en question. Si si... Ce qui me chicote par contre, c’est que ce sont seulement les enseignants qui décideront de mon sort. Les professionnels (éducateurs spécialisés, orthophonistes, psychoéducateur), la direction, le service de garde, les parents et les principaux intéressés, les enfants, n’ont pas leur mot à dire.

Huh? Ça doit être approuvé par le conseil d’établissement? Pfff...

Le plus troublant, c’est qu’au moment final, ce ne sont pas les matières qui déterminent les choix, mais plutôt la personnalité des spécialistes et surtout, leur capacité à gérer une classe.

J’suis un sale con, mais j’ai une bonne gestion de classe. Pitié, gardez-moi!








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26 février 2010

L'odeur

Certaines personnes ne peuvent pas être profs en milieu défavorisé. Je ne pourrais dire si c’est quelque chose qu’ils ont ou qu’ils n’ont pas, mais ce n’est pas pour eux. Certain vous diront que «dealer» avec des enfants-rois qui ont tout ce qu’ils exigent est tout aussi difficile et sincèrement, je pense qu’ils se plantent royalement, car je connais un tas d’élèves qui même s’ils habitent en HLM, mènent leurs parents par le bout du nez. De toute façon, le truc avec les enfants-rois, c'est de ne pas "dealer".

Peu importe. La différence, c’est l’odeur.

Je ne parle pas de l’haleine du petit Vietnamien qui commence sa journée par une bonne soupe ou de l’autre qui transpire littéralement du cari. Ça, croyez-le ou non, on s’y habitue très rapidement.

Je vous parle du fond de tête. L’odeur d’une tête qui est restée hors du bain depuis belle lurette.

Je vous parle de bas sales ou pire encore, de l’absence de bas sales dans de vieilles chaussures.

Je vous parle de l’odeur de mégot sur un p’tit enfant. L’odeur de la cigarette passerait encore, mais vous savez... Le mégot...

Je vous parle de ce matou qui marque son territoire sur les vêtements d’un enfant. Pourquoi le ferait-on castrer? C’est cruel et surtout trop cher.

Des chats. Même si je suis allergique et asthmatique, j’en ai deux. Je ne les laisse pas monter sur mon lit, ni celui des enfants, et je m’en sors très bien. Quand ils m'énervent trop, j'les balance dehors. Je dirais qu'ils sont plus heureux que la plupart des mammifères que je fréquente.

Mais l’autre jour, j’ai bossé avec un élève et qui sentait la litière. On travaillait des passages difficiles au clavier. Côte à côte...

J’ai dû utiliser la pompe d’urgence pour l’asthme. Il était plus allergène que mes chats...

Mais bon, y’en a peut-être qui sont allergiques aux vêtements greffés.

Ça ne doit pas être drôle...





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Les petits géants : last call

J'ai reçu un courriel d'Anaïs. Je vous en fais part.

"Notre film, LES PETITS GÉANTS, présenté en clôture de l'édition 2009 des Rendez-vous du cinéma Québécois termine sa vie en salle...aux Rendez-vous du cinéma Québécois 2010.
Dernière chance, donc, de voir le film en salle.
Le samedi 27 février à 16h, à la cinémathèque québécoise.
J'y serai, pour répondre aux questions et (pour ceux qui en ont envie) pour vous embrasser."

Ouch...

Même s'il ne reste plus beaucoup de moi dans le film, le tournage s'est déroulé sur environ huit mois. J'me souviens encore de ce mois de mars, au bord du burn out, en position fétale dans mon lit pendant plusieurs heures (ma blonde était à Québec, alors j'en ai profité). L'horreur.

J'avais tellement peur qu'ils gardent des trucs qui auraient pu être très discutables hors de leur contexte. Ça et autres choses... J'étais au bord du gouffre.

Mais ce ne fut pas le cas. Pas du tout.

La version pour le cinoche est nettement supérieure à celle qu'on a pu voir à la télé.

J'ai comme un p'tit pincement... J'vais peut-être y être.

***

Aussi, si vous voulez vous réconcilier avec Schumann ou tout simplement voir une excellente pièce de théâtre, je vous propose "Une musique inquiétante" au théâtre du Rideau vert.

J'en arrive et j'ai adoré.

Je sais... c'est le chum de l'autre.








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24 février 2010

L'invasion rouge

Parfois, ça ne se fait juste pas...

J’ai deux rouquins comme musiciens dans le projet cette année.

Une invasion.

LE P'TIT ROUX : Eille PMT! J’ai une joke pour toé!

Moi : Huh?

LE P'TIT ROUX : Comment t’appelles ça un roux sur un bicycle?

J’vais quand même lui laisser son heure de gloire.

MOI : Un roux sur un bicycle? Hum... J’sais pas.

LE P’TIT ROUX (tout content d’être heureux) : Un trois roues!!!

MOI : J’en ai une pour toi! Un roux sur un tricycle, t’appellerais ça comment?

LE P’TIT ROUX : Sur un tricycle? Heu...

MOI : Come on...

LE P’TIT ROUX : Ben là... J’la connais pas...

PMT : C’n’est pas toi qui l’as inventée, la blague, hein?

LE PAUVRE PETIT ROUX : Heu... non. Pas vraiment.

PMT : Les autres?

Ils sont sept.

LES AUTRES : ...

MOI : Un quatre-roues.

LUI : Un quatre-roues?

MOI : Yep... Un quatre-roues.

LUI : OK.

Fascinant. Et ils ne sont pas cons du tout. Enfin, presque pas... J’les adore, ça aide leur cause. Ils ne peuvent seulement pas faire de transfert de connaissances.

C’est courant.


***

Tranche de vie

Je devrais reprendre du service sur le blogue bientôt. J'ai terminé mes arrangements et les pseudo-partitions pour mes musiciens du projet. Toutes les musiques des chansons et des danses sont terminées. Il ne me reste qu'à écrire quelques paroles avec les élèves, bidouiller des musiques d'ambiances et de transitions à partir de l'opéra (si possible) et ensuite enregistrer le CD avec les chanteurs (ça, c'est un gros morceau). C'est la première fois en neuf ans (?) que je suis aussi avancé à la relâche. Disons que le deuxième enfant impose une organisation du travail pas mal plus stricte.

Bof... J'n'ai pas de contrat les mercredis après-midi et je bosse toujours à l'école quand même. Ça ressemble à une explication.

Mais j'me suis embarqué dans un projet de slam avec une classe... J'vais me faire payer deux après-midi, mais ça risque de m'en prendre huit.

Quel con.









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11 février 2010

Calendrier : the final chapter

Traitez-moi d’antisémite, mais bordel... on leur doit quoi aux juifs?

Persévérance scolaire? Pfff... Même pas! Les modifications au calendrier scolaire sont un accommodement raisonnable. Yep... Nos copains les Juifs qui administraient quelques écoles qui n’étaient pas conformes à la Loi sur l’instruction publique ont eux une idée géniale : et si on change la loi?

Sion change la loi...

Hum... c’est un peu voyant de changer la loi. On pourrait seulement changer les règles du jeu et notre amie, la ministre de l’Éducation va faire ça le plus discrètement possible, sinon...

Sinon quoi, au fait?

C’est quoi l’affaire avec les Juifs hassidiques? On a peur de quoi au juste? Pourtant, Charest et Jérome-Forget n’ont pas eu peur de l’opinion publique internationale quand ils nous ont balancé une loi spéciale pour nous empêcher d’exercer des moyens de pression légaux. C’est d'ailleurs un dossier à l’ONU.

Y a combien de profs au Québec? 30 000? On se laisse pousser la barbe, on se rase le pubis et on se part une religion pour les négociations à venir.

On s’excommuniera massivement après.

Sérieusement, on leur doit quoi aux juifs?






Bon... Vous n’avez pas compris l’histoire du pubis? Huitième commandement .

Sympa, hein?

Bon, un peu de sérieux. Voici la nouvelle sur LCN, gracieuseté de Miralda.







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07 février 2010

Calendrier : conspiracy theory?

J’crois pas qu’il faille blâmer directement la ministre. Sans prendre sa défense, elle ne peut pas contrôler tout ce qui sort de son ministère. En quelque sorte, elle en est même l’otage. J’irai même jusqu’à parier qu’elle serait contre la réforme si elle bossait au privé et n’avait pas d’intérêt politique. Juste une impression comme ça...

J’espère seulement que les individus qui arrivent avec de telles idées se feront un peu taper sur les doigts.

Juste un peu, malheureusement.

Qui sont-ils? Combien sont-ils? Où sont-ils? Combien coûtent-ils?

Pour débarquer avec des idées pareilles, il faut ne pas connaître la réalité scolaire et ne pas avoir d’enfant... À moins que ça paye assez pour engager quelqu’un qui s’occupe de tout. Une chose est certaine : il faut surtout se chercher quelque chose à faire ou à inventer pour justifier son salaire. C’est aberrant...

À moins que...

Écoutez, c’est tellement ridicule qu’à la limite, ça ne serait pas une tentative pour déstabiliser le milieu à la veille de négociations syndicales? Conspiracy theory? C’n’est pas moi qui ai pensé à ça le premier.

Pfff... Personnellement, j’suis plutôt pour l’hypothèse de l’absurdité à nos frais. Un trip de pousseux de crayon. Sans doute les même qui ont imposé les deux récréations obligatoires par jour pour les élèves.





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05 février 2010

Calendrier scolaire...

Vous avez lu ceci sur cyberpresse?

Eh oui.... Québec veut envoyer la marmaille à l’école les week-ends.

Hein? Je ne veux pas travailler le samedi? Je vous l’accorde. Je veux voir ma famille, mais y a pire...

Les personnes qui ont eu cette idée de génie l’ont eu à vos frais. Ce sont des fonctionnaires payés à même vos impôts et qui ne savent plus quoi inventer pour justifier leur chèque de paye et ne pas se retrouver au chômage.

Non.

Même si la convention collective des profs prévoit un horaire de travail du lundi au vendredi, le gouvernement Charest peut la changer n’importe quand avec une loi spéciale. C’est d'ailleurs de cette façon que notre dernière convention a été adoptée.

Cette démarche est une insulte à notre intelligence de contribuable. En tant que profs, je suis un chialeux qui se plaint le ventre plein... Mais je suis aussi père de famille.

1- La garde partagée. Papa voit fiston deux jours sur quinze. Fiston est à l’école une de ces deux journées.

2- On part pour le week-end pour visiter les grands-parents qui habitent trop loin pour un petit aller-retour.

3- Cours de karaté, ski, patin, mandarin, violon, natation, etc.

4- Chalet, camping, escapade...

5- La religion. J’suis certain que ça ne marchera pas; y a toujours quelque chose qui ne marche pas à cause de la religion!

6- Etc.

Du côté des profs, il y a aussi plein de raisons d'être contre cette idée saugrenue (surtout chez les monoparentales qui n’ont pas de famille proche et qui dépendent du CPE pour garder les enfants).

Et vous? Ça serait quoi votre raison d'être pour ou contre?

C’est de notre fric qu’il s’agit.






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30 janvier 2010

Scoop bidon

Est-ce que sans le savoir, j’étais dans le secret des dieux?

J’ne crois pas... Mais pourtant, le milieu de l’éducation est en émoi : on revient à l’évaluation des connaissances.

Big deal... Mon patron m’en parlait déjà l’an dernier. Je m’en souviens très bien, car il avait peur d’un «retour en arrière». Disons qu’une direction d’école, en plus de ne pas être sur le terrain, ça n’a pas tellement le choix d’être d’accord avec Big Brother. Alors pour lui, la réforme, c'était tout beau tout bon. Sur le terrain par contre...

Dans une classe, tu travailles en fonction des élèves. Dans un bureau, tu travailles en fonction d’une commission scolaire et d’un ministère. Les directeurs et les conseillers pédagogiques travaillent dans des bureaux... tout comme les gens du syndicat.

Déjà été prof? Alors, c’était quoi le problème? Pourquoi vous avez changé de job? Vous vous sacrifiez pour nous? Merci, on vous revaudra ça un ce ces quatre.

Donc, nous allons évaluer les connaissances.

Toutefois ne perdons pas de vu qu’il s’agit aussi d’une game d’orgueil et de politique. Ça sera encore la faute des profs qui n’ont rien compris si ça n’a pas marché et on ne laissera certainement pas tomber l’évaluation des compétences si chère payée. On devra seulement, en plus, évaluer les savoirs essentiels. En échange, on n’évaluera plus les compétences transversales. C'était les titulaires que se tapaient ça.

Au primaire, dans la plupart des matières (toutes sauf le français si je ne me trompe pas), il y a trois compétences. On ajoutera donc une autre note pour les savoirs. On est donc pogné avec le même niaisage, sauf qu’au moins, on va pouvoir donné un message clair aux parents dont l’enfant ne sait rien. Ou presque rien... En tout cas, pas assez. On ne lui dira pas que son enfant n'a pas encore développé une compétence; on va lui dire qu'il ne passe pas.

Mais, il va passer pareil.

Orgueil?

Politique?

La question : y aura-t-il deux notes sur le bulletin? Présentement, les résultats d’évaluations des compétences d’une même matière sont mis ensemble selon un savant calcul. Par exemple, en musique, ça ressemble à ceci :

Inventer : 30%

+

Interpréter : 50 %

+

Apprécier : 20 %

=

La note globale en musique.

J’n’ai pas envie de vérifier les pourcentages exacts. Ils ne sont pas là pour rester de toute façon. Si à une étape, on n’évalue pas une des compétences, le logiciel pour entrer les notes fait le calcul pour garder les proportions. Vous ne saurez donc jamais si le prof de votre enfant a évalué toutes les compétences reliées à une matière. Fascinant, hein? Gnark gnark gnark... Ou peut-être que je me trompe et qu’on peut voir chaque compétence sur le bulletin. Quelqu’un?

On vous balance donc une seule note sur le bulletin de votre enfant. En passant, cette note est une cote transformée en chiffre. Ce n’est donc pas un pourcentage comme ce que réclamaient certains groupes de parents qui ne comprenaient rien à la réforme. Ça serait impossible d’évaluer une compétence en pourcentage. Mais comme les adéquistes (qui étaient l’opposition officielle à l’époque) et autres profanes demandaient des pourcentages, la ministre, en bonne démagogue, leur a donné des chiffres en leur disant qu'ils avaient raison et ils n’y ont vu que du feu. Ça ne m’étonne pas. Quand on demande l’impossible, faut pas s’attendre à grand-chose... Mais encore faut-il savoir que c'est impossible. Ça n'a jamais arrêté l'ADQ. Effectivement, je n’ai aucun semblant de respect pour cette organisation politique, mais revenons à nos moutons (les profs, les élèves et leurs parents... bèèèèè).

Et si on n’évaluait que les connaissances? On ferait la même mautadite affaire. Il y aurait des bons profs, des profs corrects et des mauvais profs. Mais on n’aurait plus à faire des SAÉ (situations d’apprentissage et d’évaluation) complètement bidon seulement pour fermer la gueule des conseillers pédagogique et évaluer des compétences à l’aide d’une multitude de grilles pour noter les manifestations de la compétence chez l’élève.

"Nous sommes désolés, Madame, la prof de votre ti-chéri n’a plus de temps pour du rattrapage."

C’est long à monter des SAÉ.

Ça non plus, on ne le vous dira pas en plein face.

D’accord... Je parle à travers mon chapeau. J’enseigne la musique et la compétence «interpréter», la plus pertinente selon moi, est effectivement une compétence. Alors oui, je l’évalue comme une compétence, car c’est sa nature. Par contre, j’n’ai pas besoin de faire des SAÉ bidon.

On apprend une musique, on la joue. T’es pas capable. T’en arraches. T’es capable. Tu torches! On se part-tu un band?

Ça donne : D, C, B, A!

Des questions? Faut qu’on paye du monde dans des bureaux pour faire ça?

Voici ce que je dis : en musique, deux notes. Pratique et théorique. Dans pratique, il peut bien y avoir un peu de création et d’improvisation et dans théorique, on peut mettre aussi de l’histoire et de l’appréciation. Oui, il y aurait un programme. Surtout pour l’aspect théorique qui ne dépend pas des instruments disponibles et des compétences spécifiques à certains enseignants (musiques ethniques, accompagnement, improvisation, etc.).

Voici un exemple :

T’es un cave, mais tu joues comme un dieu? A en pratique et D en théorie. Bof... tu joues tellement bien, j’vais mettre un C en théorique. C’est comme ça dans la vraie vie, sauf que personne n’ose le dire.


Merci, ça m’a fait du bien d’en parler.

Cheers

Oups... y est un peu tôt.






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28 janvier 2010

Tosca

J'arrive de la générale de Tosca. Déjà que je ne suis pas tellement Puccini, une chanteuse d'opéra qui joue le rôle d'une chanteuse d'opéra, ça me laisse perplexe: le jeu de la chanteuse est-il si mauvais parce qu'elle joue une chanteuse ou parce qu'elle est une chanteuse qui joue une chanteuse?

J'ai bien aimé le ténor, mais y a de la vaisselle à faire et il est 23h11.






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26 janvier 2010

Neurologie 101

Ma blonde travaille à l’Institut Neurologique et elle a ramené de la journée porte ouverte des petits cerveaux en mousse élastique. Vous savez, ces p’tits machins qu’on utilise pour passer le stress? J’en ai maintenant six dans ma classe et je les refile aux élèves qui ne peuvent s’empêcher de tripoter sans arrêt l’instrument (ça fait du bruit, ça les abime et ça m’énerve).

Ça ressemble à ça :



Sauf que dessus, c'est écrit : Le Neuro... blablabla...

Nous avons maintenant des conversations fascinantes:

«Eille! Lâche mon cerveau!»

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«Pourquoi moi j’n’ai pas de cerveau?»

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« PMT? J’peux changer de cerveau?»

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«Sois gentil... prête-lui ton cerveau, »

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«N’oubliez pas de laisser votre cerveau dans la classe avant de partir.»

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«C’est correct. J’n’ai pas besoin de cerveau.»

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«Écoute... c'n'est pas la fin du monde si je donne ton cerveau à un autre...»

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«J'suis chanceux d'avoir un cerveau!»

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« Mon cerveau! J’ai perdu mon cerveau!»

«Mais non... t’es assis dessus...»








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