31 mai 2008

Scatologie 101

Ce n’est un secret pour personne, les gens de théâtre croient qu’un innocent «bonne chance» peut porter malheur au récipiendaire de ces bons mots. Pfff... Comme si ce qui allait se passer sur la scène était une question de chance. Personnellement, avec les élèves, je suis plutôt du genre « tu te trompes, je te coule ». Mais bon, à chacun son style.

Par contre, notre metteure en scène est une puriste. Elle a donc initié nos charmants chérubins au mot de Cambronne. Le problème, c’est qu’avec les enfants, on ne sait jamais ce que ça va donner...

Voici un recueil de quelques encouragements que j’ai reçus avant les représentations:

D’abord, ceux qui ont compris le principe :

«Merde»

Et sa variante...

«MER-DE!!!»

Et ceux qui veulent que ça aille vraiment bien...

«Merde, merde, merde, merde, merde...»

Ceux qui ont appris à faire des phrases :

«PMT, je te souhaite de la merde!»

Et ceux qui m’aiment plus...

«Merde PMT! Je te souhaite beaucoup de MER-DE!»

Les délateurs qui n’ont rien compris :

«Heille! Kévin a dit merde!»

Les publicitaires :

«Méga-merde-plus-améliorée à toi, PMT»

Ceux qui doutent et ne sortent pas beaucoup du quartier :

«... marde?»

Les profiteurs :

« Heille PMT! Mange de la... Héhéhé, c’est une joke... Je l’ai pas dit, hein...? Heu... Excuse... Je l’dirai plus... Bon. C’est correct. Regarde moé pas comme ça... J’m’excuse. C’est-tu correct là? »

Les sincères :

«Très bonne merde à toi.»

Ceux qui tripent anniversaire :

«Bonne merde!»

Et même chanté :

«Bon-ne mer-de à toi, bon-ne mer-de à toi, bon-ne mer-de, bon-ne merde... Bon-ne mer-de à touééééééééé!»

Les sceptiques:

«C’est vrai qu’on peut dire merde? Bizarre... En tout cas, bonne chance pour le spectacle.»

Et mon préféré, qui je ne sais pourquoi, m’arrache toujours un sourire :

«Joyeuse merde!»






Je ne sais pas comment cette expression est arrivée au théâtre (je cherche après ce billet), mais je sais pourquoi on l'appelle "le mot de Cambronne". Gnagna.

Cambronne était général sous Bonaparte. À Waterloo, lorsque les Britanniques le sommèrent de se rendre, il aurait répondu héroïquement:

«La garde meurt, mais ne se rend pas!»

Comme les Britanniques se faisaient un peu trop insistants, sa seconde déclaration fut plus brève, quoique tout aussi héroïque de mon point de vue :

«Merde!»

Le plus rigolo, c’est que les Anglais l’ont trouvé fort sympathique et ont décidé de le capturer vivant, lui faisant ravaler sa première déclaration.

Si on me donnait le choix, c’est aussi la première que je ravalerais.






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30 mai 2008

Auto-psychothérapie en quelques mots

Rien à bâbord, rien à tribord.

Autour de ma taille, pas de petite boite reliée par un petit fil à un petit micro près de mon cou.

Pas de caméras à l’horizon...








Freedom!















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27 mai 2008

Moi, résilient? Pfff...

J’ai eu les caméras dans la face toute la matinée et une bonne partie de l’après-midi et c’était... correct?

J’n’ai même pas pogné les nerfs une seule fois (après les caméras... les élèves, eux, ont passé au cash!).

Pfff. Faut croire qu’on s’habitue à tout.


Ou presque...

J’ai un musicien qui ne veut pas prendre son Ritalin. Le flo nous ment en pleine face, prétendant l’avoir pris, mais disons que son titulaire n’est pas dupe...

Le problème, c’est que le kid va bousiller le spectacle sans sa pilule et ce n’est pas son spectacle; c’est le spectacle d’une centaine d’enfants.

Qu’est ce qu’il fait? Tout ce qui est interdit: courir en coulisse, frapper les autres, se balader avec les baguettes que nous chercherons le moment venu, jouer sur le clavier de son voisin alors que nous devons être silencieux et surtout, nous faire la gueule lorsqu’on lui demande d’arrêter. Et je vous en épargne...

L’avoir dans l’orchestre sans médication, c’est un avertissement toutes les deux minutes et je suis conservateur. Ça vous bousille le système nerveux en un rien, surtout qu'en plus de diriger, j'accompagne.

Devant l’absence de choix, son prof a fait un deal avec lui et ses parents : tu prends ta pilule devant nous et tu peux faire le show. Pas de pilule, tu retournes à la maison. Donc aujourd’hui, il était zombie... Par contre, il a tout joué super bien et il était là pour chaque entrée. Irréprochable, mais le plaisir n’était pas au rendez-vous.

Zombie.

Ça ne rigole pas un zombie... C’en est triste, mais par respect pour les autres enfants, on doit exiger qu’il prenne sa dose. On ne peut pas foutre en l’air huit mois de travail pour que monsieur se paye un trip.

Bordel...

Le Ritalin, c’est difficile à doser. Ce jeune en a besoin, mais il a aussi besoin de psychoéducation. Personnellement (je ne suis pas médecin), je crois qu’il doit en prendre, mais il est vraiment dû pour une visite chez le doc, question d’ajuster la dose. J’n’ai jamais vu un enfant que ça changeait à ce point.

Mais bon... Il a bossé trop dur pour tout foutre en l’air.

Y’avait pas un band qui s’appelait «the zombies»?





,,,

24 mai 2008

Pratiquer

Pratiquer, bordel... Ça devrait être pour les interprètes, ça ; pas pour les pauvres profs de musique père de famille.

Mais bon...

Un show d’environ 75 minutes avec une quarantaine d’interventions musicales. Comme les interventions varient entre trois secondes et 4 minutes, on peut dire que j’en ai en moyenne une à la minute. Peu importe, ça goal!

À travers ça, on me parle : «j’peux-tu aller boire?», "c’tu à toé l’ordi», «mon père aussi joue de la guitare», «qu’est-ce que tu fais?», "pourquoi tu lis le texte? T'as juste à écouter..." «y a combien de notes sur ton piano?», etc.

Ce sont des enfants. J’n’ai qu’à ne pas écouter et mordre les plus insistants.

Mais attention! Moi aussi je parle : «lâche mon texte», «lâche ma guitare», «lâche ton camarade», «lâche la dope»...

Mais lorsqu'ils en ont plein le dos et que je leur demande de ne pas lâcher, j'ai l'impression de ne pas être cohérent.

Bof...

Comme il y a deux distributions et que le débit et l’exactitude (pour ne pas dire la cohérence) dans l’interprétation du texte varient beaucoup d’une à l’autre, il faut que je sois vraiment alerte. Mais bon, pour ça, Dieu créa la chèvre.

Vous ne saviez pas?

On a découvert le café en observant des chèvres! Un jour, on a remarqué que celle qui ne dormait jamais et sautait partout bouffait à un arbuste différent de ses comparses...

Donc, ces 75 minutes de pur plaisir, je me les tape dix fois de lundi à jeudi. Quatre générales, six représentations, 100 élèves, 5000 spectateurs.

Entre les shows, on gère les élèves et on travaille sur ce qui n’a pas bien passé.

La joie, hein?

J’vais devoir jouer sur le pilotage automatique, alors, pas le choix: je dois pratiquer.


En passant, Fille Probophobique est vraiment géniale en méchante Marquise des Cent-Soupirs. Qui l’aurait cru, il y a quelques années?


Bon, salut.

I must to continue to practice.






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19 mai 2008

When you must to, you must to!

Moi, quand on a un congé de trois jours, je suis tout mêlé...

Par exemple, aujourd’hui, nous sommes lundi, mais j’ai l’impression d’être dimanche. C’est l’fun que j’en parle, hein?

Normalement, la semaine, on se tape toujours l’émission jazz d’André Vigeant en soupant, mais ce soir, comme j’étais certain d’être dimanche et que je suis allergique à Dorothée Berryman, j’ai balancé dans le lecteur le disque de musique baroque de Roberto Aussel.

Un incontournable.

Je l’ai rencontré à quelques reprises, entre autres au Domaine Forget où il donnait des classes de maître. C’est un chic type et en plus, il parle très bien français. Il se débrouille aussi très bien en anglais, mais il fait la même erreur que beaucoup d’hispanophones.

En espagnol, avant l’équivalent de l’infinitif, on place toujours un «a». Par exemple, «Nous allons jouer de la guitare» se dit «Vamos a tocar la guitarra». Donc en anglais, ils ont tendance à dire « we will to play the guitar». Pour ceux qui ne parlent pas anglais, on devrait dire : «we will play the guitar». Pas de «to» avant «play».

Petite curiosité... Tocar, c’est aussi le verbe toucher. Ils ne jouent pas les instruments, ils les touchent. Une toccata (oui, comme dans «toccate et fugue» de Bach), c’était donc à l’origine une pièce pour clavier. Un instrument qui produit les sons en touchant. Sonate, on souffle pour que ça sonne et cantate, on chante... Désolé si vous le saviez déjà; déformation professionnelle oblige.

Voici donc deux phrases qui revenaient très souvent quand il s’adressait aux Américains et autres anglophones qui passaient par là.

1- You must to continue.

Comme dans «you must to continue the crescendo until the end».

2- You must to practice.

Comme dans «you must to practice slower».



Pour ajouter au plaisir, le type a une voix assez particulière. On pourrait présumer qu’il est soprano...


Voici donc les règles. On divise la gang en deux groupes : les alphas et les betas. Chaque fois qu’il dit «must to continue» les alpha ont un point. Les betas gagnent un point lorsqu’il dit «you must to practice». L’équipe perdante payera la bière aux gagnants à la fin de la semaine.

Fascinant!

À la fin de la semaine, c’était quelque chose comme 31 à 30 (je vous le jure, on jouait vraiment à ça).

Dernier masterclass

PMT : Shit! 31 à 30... Va falloir payer la bière aux Ontariens. Au moins, ça ne nous coûtera pas trop cher, ça ne sait pas boire un Anglais!

Un américain : It’s not over dude... By the way, you know the difference between american beer and having sex in a canoe?

Désolé, ça ne passe pas au comité de censure.

PMT : Héhéhé

The same guy : And do you know the difference between a girl from Ottawa and jello?

PMT : Huh?

Pfff... Si vous croyez que je vais dire la réponse sur mon blogue.

PMT : Hahaha! I knew that one, but it was a jewish american princess.

My american friend : Shhhh. Listen dude...

Roberto : Seriously, you must to practice more...

PMT : Yes! 31 à 31.

Roberto : You really must to...

Mon ami américain : Damn it!

Roberto : Is important. You must to...

Et là, on est tous là, pendus à ses lèvres. Le type doit se demander ce qu’il dit de si passionnant...

Roberto : You must to continue!

PMT : Meeeeeerde!

Les Ontariens : YEAH!

Le responsable du stage : Merci beaucoup Roberto. Ce fut vraiment très instructif pour nous tous. Thank you very much. One last thing you would like to say?

Et là, de sa petite voix haut perchée.

Roberto : You are all very good but... you all must to continue to practice!

Tous : ...

Roberto : Yes. Continue to practice. You must to... Thank you...

Tous : ...

Bordel. On se disait en blague que dans l’éventualité où il dirait «you must to continue to practice», ça tomberait 0 à 0! Ça faisait trois jours que nous comptions les points religieusement et là, il le dit. Pfff.

On a quand même viré une méchante brosse ce soir-là et j’ai pu élargir mon répertoire de blagues grivoises dans la langue de Shakespeare.


Domenico Scarlatti
Sonate K533
Roberto Aussel, guitare

C’est bien entendu une transcription du clavecin.



















You must to buy this CD.


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17 mai 2008

Moi, homophobe? Pfff...

Bon... J’suis un peu en retard pour le machin sur l’homophobie. Désolé, Zed.

C’est facile de ne pas être sexiste, raciste ou homophobe quand on se la tient fermée en permanence. Malheureusement, ce n’est pas mon cas...




Un élève : T’as vu PMT? J’ai un toupet comme Tintin!

PMT : Hein? Tu connais Tintin?

L’élève : Ben oui, tin...

PMT : Pfff... J’pensais pas que ça existait encore.

L’élève : Ben oui, j’en lis plein.

PMT : Tu me fais penser à la super bonne blague : c’est une fois le capitaine Haddock qui rencontre Tintin sur la rue. Or, Tintin avait à ce moment-là une bédé Tintin sous le bras.

Un autre élève : Ça s’peut pas!

PMT : Hein?

L’élève : Y a pas de Tintin dans les Tintin!

Devant tant de logique, tu fermes ta gueule...

PMT : Donc, le capitaine Haddock, en voyant Tintin avec un «Tintin» sous le bras s’exclame «tin tintin tain tintin!»

(Tiens Tintin! t’as un Tintin)

La moitié de la classe : Meuwwwww...

L’autre moitié : Hein? Quoi? De keussé? Etc...

PMT : Heille! C’est une super bonne blague! De toute façon... Avez-vous déjà remarqué que Tintin, il est ... heu... «différent»?

La classe : ...

PMT : J’n’ai rien contre lui, même si je trouve que ses aventures sont d’un ennui mortel, mais vous ne trouvez pas ça «spécial» qu’il n’y ait jamais de fille avec lui?

La classe : ...

PMT : Et son ami, le capitaine Haddock... Il est toujours saoul. Y a aussi les deux jumeaux, Dupont et Dupont. Deux autres célibataires assez «particuliers». Et le vieux savant... Moulinsart?

Un élève : Ah oui!

PMT : Tous des mecs, pas mariés, pas de blonde. Mais ce qui me trouble le plus, c’est que Tintin finit souvent par devenir l’ami des petits garçons, mais jamais des petites filles ou des personnes de son âge... assez troublant.

La classe : ...

PMT : Ah! Mais y a quand même une femme! La Castafiore. L’espèce de chanteuse d’opéra bizarroïde. J’veux pas être méchant, mais on dirait un type déguisé en femme. Par contre, ça pourrait expliquer pourquoi elle trouve le capitaine Haddock pas mal de son goût.

Une élève : Ouach!

Un wannabe : Est-ce que Tintin est homosexuel?

PMT : Pourquoi tu penses ça, parce qu’il parle avec son chien?

Le wannabe : Pas rapport...

PMT : Je voulais seulement vérifier. Comme j’ai l’intention de t’élire maître incontesté de ta classe, je voulais m’assurer que tu n’as pas trop de préjugés.

La classe : Heille!

PMT : Et s’il était homosexuel, ça changerait quoi?

La classe : ...

PMT : Exactement. Ça ne changerait absolument rien, parce Tintin qu’il soit gai ou hétéro, c’est un personnage pla-te. Sans blague! Faut-tu être plate rien qu’un peu pour que même avec un capitaine complètement bourré, des jumeaux totalement weirds, un savant fou, une drag queen et un chien qui parle, ça ne soit pas meilleur que ça... Pfff. Tiens! Nouvelle règle en classe : tu entres ici avec une bédé ou n'importe quel signe relié d’une façon ou d’un autre à Tintin et je te coule! Pas d’avertissement! Gnark gnark gnark! Je suis tout puissant! Je peux vous couler!!!

Un élève : PMT... On se calme.

PMT : Oups... Excusez moi, je pensais tout haut. Donc c’est clair? Pas de Tintin dans ma classe.

L’élève au toupet : Ben là...

PMT : Tous en coeur! Clip! Clip! Clip! Clip! Clip! Clip!

La classe : Clip! Clip! Clip! Clip! Clip! Clip!


Petite capsule musicologique : Le truc que la Castafiore chante toujours, c’est «l’air des bijoux» : «Ah, que je rêve de me voir si belle...» tiré de l’opéra Faust de Charles Gounod.

Je ne possède pas cet opéra, donc à la place, on va s’envoyer Nathalie Dessay (dans le sens de l’écouter chanter...) dans « La valse de Juliette » extrait de Roméo et Juliette du même Gounod.


















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14 mai 2008

Mustafah et l'os

Vous vous souvenez de Mustafah? Oui, lui. Celui qui prétendait que le tigre avait mangé son coeur. Quel attendrissant petit bonhomme!

Pfff...

Personnellement, je pense que c’était une ruse. C’est Mustafah qui a bouffé la pauvre bête sans défense.

Sérieusement, faut pas déconner avec la chaîne alimentaire...

Donc, ce cher Mustafah, il est maintenant en classe TC, car effectivement, il présente des troubles de comportement assez sévère.

Maintenant, on le sait.

TC jusqu’à l’os.

En parlant d’os, je trimballe encore des os à souhait dans mon sac pour créer des diversions quand je manque de munitions.

L’autre jour, Mustafah vivait un différend avec un camarade de classe. Pour dédramatiser la situation, je brandis fièrement mon os à souhait en leur expliquant le principe.

PMT : Vous êtes prêts?

Mustafah : Oui, chef!

On s’appelle toujours «chef». J’aime bien...

PMT : Vous avez fait vos voeux?

Mustafah : Oui, chef!

PMT : D’accord?

Mustafah : Oui, chef!

PMT : À mon signal...

On peut lire la concentration sur leur visage. Après tout, on a quand même tuer un innocent poulet pour faire ce truc.

PMT : Mon signal, c’est quand je dirai «go!». Comme dans un-deux-trois-go... Compris?

Mustafah : Oui, chef!

PMT : Un!

PMT : Deuuuux!

CHLACK!

Hein? Comment ça CHLACK? J’n’ai pas dit «go», moi... J’n’ai même pas dit «trois», bordel!

Mais que voulez-vous? CHLACK! C’est le bruit d’un os à souhait qui est brisé par Mustafah. Pas tout de suite avant go. C’est beaucoup trop subtil un faux départ et surtout, trop risqué. Vaut mieux ne pas prendre de chance... Et saloperie d’ironie du sort, c’est Mustafah qui a le plus long fragment entre les doigts. Non, mais quelle merde!

Mustafah : Désolé chef... Vous avez un autre os?

Bordel! Il m’en reste un, mais s’il pense que je vais le sacrifier sur son autel... Pfff.

Mustafah a maintenant un tigre et un poulet à son actif. Who’s next? Un prof?

Ouais. TC... à souhait.









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12 mai 2008

Le redoublement est à nouveau permis!

Wow...

Comme on dit : je pogne de quoi! Au point d'écrire aux parents!!!



Quelque part, 12 mai 23:23


OBJET : Redoublement.

Chers parents,

Non, mais bordel! On vous prend pour des caves ou quoi? C’est comme pour les fichues dictées. «Le retour des dictées» annoncé en grande pompe il y a quelques mois : pfff... Je ne sais pas pour vous, mais la plupart des profs que je connais n’ont jamais arrêté de donner des dictées et ceux qui n’en donnaient pas, faisaient de même avant le renouveau pédagogique. La dictée, c’est un moyen, un outil. Il ne faut pas virer fou avec ça... L’aspirateur ou la vadrouille? On s’en balance!!!

Et voilà qu’on annonce le retour du redoublement. Je n’entrerai pas dans le débat stérile du pour et du contre. Moi, les histoires de grosse vilaine réforme qui est coupable de tous les maux en éducation, je laisse ça aux pros.

No way.

Le problème avec cette annonce, c’est qu’on vous prend pour des nouilles.

Oui... Des nouilles! Et vous savez quoi? Je fais partie de la gang.

Pourquoi vous me regardez comme ça? Mais qu’est-ce que vous faites avec ce 2×4? Pourquoi y a des clous rouillés à moitié enfoncés aux extrémités? On se calme... Je ne suis pas de ceux qui vous prennent pour des nouilles. I’m one of the good guys. Je fais partie de votre gang. One of the noodles!

Je m’explique.

Quand un élève fait une année supplémentaire dans un cycle, dans mon livre, il redouble. Vous pouvez me servir votre salade, je n’en boufferai pas. Si tu es en quatrième année (maintenant, on appelle ça la deuxième année du deuxième cycle... ça fait plus «réforme») et que tu te tapes une année supplémentaire dans ton deuxième cycle, et bien tu viens de doubler ta quatrième mon homme. Même si dans ta tête et dans celle de ton prof, tu es en troisième année du deuxième cycle, quand la cloche va sonner et que tu vas aller prendre ton rang, c’est avec les quatrièmes que tu vas le prendre. Tu seras en troisième année du deuxième cycle, mais ton groupe, c’est le groupe 41. Oui... 41 avec un «4» au début. Comme dans quatrième année. Désolé de péter ta bulle, man, mais t’as coulé ta quatre...

D’ailleurs, ça fait quelques années que c’est comme ça. Quand on juge qu’un élève aurait vraiment avantage à refaire une année, comme on n’a pas le droit de lui faire reprendre, on lui fait faire une année supplémentaire dans le cycle.

Quoi? Seulement en fin de cycle? Pfff... Je l’ai vu en première année (première année du premier cycle) et en cinquième année (première année du troisième cycle).

Donc, quand vous demandez quelque chose (comme des bulletins chiffrés, des dictées ou du redoublement) et que des politiciens vous l’offrent sur un plateau en vous disant que vous savez ce qui est bon pour vos enfants et que vous avez bien raison et qu’on vous écoute, car après tout, les vrais spécialistes de l’éducation, c’est vous, chers parents, chers électeurs potentiels...

Quand en bout de ligne, on ne change que le contenant, pas le contenu...

Bordel...


On vous prend vraiment pour des nouilles.





C’est plate, hein?



Votre ami qui vous veut du bien,

PMT.






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09 mai 2008

Pour ceux qui ont écouté les infos à Radio-Canada ce soir...

J'ai les cheveux courts, hein?








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07 mai 2008

Moi, chevelu? Pfff...

J’ai passé à l’acte. Clip, clip, clip. Adios la tignasse et welcome la petite coupe d’été. Vous me direz que y a pas de quoi faire un billet, mais disons que dans mon cas, c’est un changement assez drastique. J’avais le toupet jusqu’au menton et maintenant, je ne peux même plus le voir sans l’aide d’un miroir. Mais bon, avec le nouveau bébé qui s’en vient, je m’disais que je devrais économiser un peu sur le shampoing.

Si j’avais un peu de talent et que j’étais un brin motivé, je vous ferais la tirade du cheveu. Mais comme ce n’est malheureusement pas le cas, vous devrez donc vous contenter de quelques réflexions d'élèves que j’ai croisés aujourd’hui.


Élève (en panique) : Heille!

PMT : Huh?

Élève : T’as fait couper tes cheveux!!!

PMT (feignant la surprise) : Hein? Quoi?

Élève : Tes cheveux... ils sont courts!

PMT : Pour vrai?

Élève : Heu... oui...



Ou encore...



Élève : Ayoye... C’était mieux avec les cheveux longs.

PMT : Ayoye... Tu viens de couler ton cours de musique.


Il y a aussi le téteux...


Élève : C’est beaucoup plus beau comme ça!

PMT (menaçant et d’un sérieux à toute épreuve): Ça veut dire que c’était laid avant?



Et l'indifférent...



Élève : Salut.

PMT : Salut.

Élève : ...

PMT : ...



L’inquisiteur...



Élève : Pourquoi tu t’es fait couper les cheveux?

PMT : Je n’ai pas la fibre monoparentale.

Élève : Tu ne connais pas ton père?

PMT : Laisse faire...



Le néandertalien ...



Élève (rire idiot) : Huh huh huh...

PMT : Oui?

Élève (imperturbable) : Huh huh huh...

PMT : Oui?

Élève : Huh huh... Tes cheveux...

PMT : Oui?

Élève : Huh huh huh ...



Et ma préférée...



Élève : Tu t’es fait couper les cheveux?

PMT : Non.

Élève : Non?

PMT : Non.

Élève : OK.






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04 mai 2008

Encore des coupures... Toujours des coupures.

Petite pensée stupide par un beau dimanche matin pluvieux.

Des coupures, y en a depuis toujours.

Vous savez l’opéra de Verdi, Nabucco? Le rôle éponyme est en réalité Nabuchodonosor II, roi de Babylone. Verdi n’avait pas vraiment le choix de couper un peu quelque part. Dans un récitatif, ça passerait encore, mais dans les grands airs, ça prendrait au moins huit mesures pour chanter le nom...

Na-a-a-a-a-bu-u-u-u-u-u-cho-o-o-o-o-do-no-o-o-o-o-o-so-o-o-o-o-o-o-o-o-o-or!

Le hit dans cet opéra, c’est le très beau choeur des esclaves hébreux : « Va, pensiero». C’est un extrait magnifique qui a même déjà été pressenti pour devenir l’hymne national italien. Pfff... La légende raconte qu’aux funérailles du compositeur, la foule l’entama, rendant ainsi un dernier hommage à ce cher Guiseppe.

Traitez-moi d’antisémite, je le trouve vraiment plate ce choeur. C’est beau au début, puis ça devient gaga...

Voici donc l’ouverture. C’est pompier à souhait, mais pas gaga pour cinq cennes.











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01 mai 2008

Moi, facho? ... Pfff.

Ça, c’est moi au début de ma carrière :

Anne-Sophie discute avec une copine pendant que j’explique une notion.

PMT : Anne, tu as quelque chose à partager avec la classe?

Anne-Sophie : Mon nom c’est Sophie.

PMT : D’accord Sophie. Pourquoi parles-tu pendant mon cours?

Anne-Sophie : Je ne parlais pas, c’est elle qui me parlait.

PMT : C’est ton troisième avertissement aujourd’hui, au prochain, il y aura des conséquences.

Anne-Sophie : Je ne parlais même pas!

PMT : Et est-ce que je te punis?

Anne-Sophie : J’ai trois avertissements!

PMT : Voyons Anne. Calme-toi...

Anne-Sophie : Je m’appelle Sophie!

PMT : Oui, mais c’est écrit Anne-Sophie sur la liste de présence et avec plus de 300 élèves, c’est difficile de tout retenir...

Anne-Sophie : Mais je ne veux pas qu’on m’appelle Anne...

Vous voyez le topo? J’étais une nouille.




Maintenant, voici le même bon vieux moi, mais il y a deux jours :

Anne-Sophie discute avec une copine pendant que j’explique une notion.

PMT : Anne, tais-toi, je parle.

Anne-Sophie : Mon nom c’est Sophie.

PMT : Quoi? Tu brises une consigne et tu oses me reprendre sur ton nom? Je vois presque 400 élèves par semaine, alors, si je veux t’appeler Gertrude lorsque TU me déranges, lorsque TU déranges la classe, je vais le faire et ne me réponds pas. Sors d’ici tout de suite, Anne-Sophie!

Anne-Sophie : Heille... j’n’ai même pas eu d’avertissement.

PMT : SORS! Et si tu n’es pas d’accord avec ce qui est inscrit sur la liste de présence, parles-en à tes parents. Pfff...

Et le coup fatal...

PMT : En passant, ta feuille de route que je ne remplis jamais parce que j’n’en ai rien à cirer, car on se respecte mutuellement, je vais la remplir aujourd’hui.



Moi, les élèves qui revendiquent le droit de briser des consignes, je ne suis plus capable. S’ils ne respectent pas les règles, c’est à leurs risques et périls, surtout s’ils essaient de me doubler dans une courbe.

On se calme...

Je ne sors pas systématiquement les élèves qui font un faux pas, mais quand une gamine de 11 ans que je connais depuis des années veut me prendre en défaut, alors que c’est elle qui fout le bordel en classe, je pogne les nerfs.

Mais on dirait que c’est très québécois de revendiquer le droit de briser les règles, d’enfreindre la loi... sans se faire trop punir.

Moi, je suis d’accord avec la loi 42.






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