30 septembre 2007

Une autre soirée mondaine

Comme je suis un petit veinard, j’arrive de l’opéra. Au programme: l’histoire d’un ténor qui voulait coucher avec une soprano, mais y a une basse qui ne voulait pas...

Quoi? Encore la même chose?

Pas tout à fait. Cette fois, la soprano était la femme de la basse qui était le meilleur ami du ténor. Une petite nuance...

C’était chouette. Un Verdi obscur : un Ballo in Maschera (Un bal masqué).

Pourquoi obscur?

Verdi a écrit une trentaine d’opéras et disons qu’il y en a une dizaine de connus. La règle? Si je le connais, c’est connu.

Pourquoi?

Deux raisons : la répétition et le cinoche.

La répétition : Y a des airs de Verdi qui sont répétitifs et qui restent collés. Par exemple, celui que vous pouviez entendre dans ce billet.

Le cinoche (ça vaut aussi pour la pub): Un mafioso sans scrupule va à l’opéra et verse une larme. La toune devient populaire. Même chose pour la pizza qui vous fait saliver. Une question de glande je crois.

Malheureusement, ça ne s’applique pas à l’opéra Un bal masqué... qui pourtant, gagnerait à être connu.

Curiosité : l’opéra est en trois actes, mais il y avait parfois des pauses supplémentaires de deux ou trois minutes à rideau fermé. Ce n’est jamais une mauvaise idée de changer un peu de décor dans un opéra de trois heures et ça permet d’échanger un peu sur ce qu’on vient de se taper.

Pendant une de ces pauses, un type grisonnant me tape sur l’épaule.

Le type : Je vous écoutais parler de votre projet tout à l’heure à l’entracte, et j’aimerais m’entretenir avec vous après le spectacle. Je fais présentement mon doctorat sur l’avenir de l’opéra au XXIe siècle.

Comme il avait l’air plus friqué que moi et que je croyais qu’il me paierait un verre, j’ai accepté et je l’ai sagement attendu après la tombée du rideau.

Certains d’entre vous le savent déjà : je bosse sur un projet qui rassemble quatre classes de quatre écoles et qui prend racine dans un opéra. Nous, on fait une comédie musicale qu’on balance par la tête de plus ou moins 5000 personnes au mois de mai. Le projet fait d'ailleurs l’objet d’un reportage... j’en reparlerai un de ces quatre.

Alors, le type se pointe et ne me paye pas un verre...

On se présente et blablabla. Il me parle de son doctorat et je lui explique le projet, mais je demeure très humble.

Le type : Ah! Mais j’ai fait quelque chose de très semblable avec des enfants!

Moi (sceptique) : Vraiment?

Le type : Je leur racontais un conte de Nöel et ils faisaient des bruits avec des instruments. Ça mettait de l’ambiance.

Et là, je suis vraiment cool.

Moi : Ah oui! Un conte musical! C’est vraiment génial. Les enfants devaient aimer ça...

Pfff... Ceux qui me connaissent savent comment je peux être chiant. J’aurais bien aimé que vous me voyiez. Un vrai gentleman.

Anyway... quand le type va allez voir le site du projet, il va manger ses bas. Mais, il n’était pas con ce mec. C’est juste qu’il ne pouvait pas savoir; je suis tellement humble.

Peu importe, on a quand même discuté de l’avenir de l’opéra. Un musée qu’on visitera? C’est ce qu’il craint et moi aussi...

Pendant l’ouverture, j’écoutais les thèmes en me disant que j’allais en reconnaître plus tard tout au long de l’oeuvre. À un moment, je me suis demandé combien on était dans la place à faire ça...

On a essayé de vendre l’opéra aux bourgeois avec de beaux costumes, des histoires connues (Roméo et Juliette, La Traviata alias la dame aux camélias, Tristan et Iseult, Don Giovanni, etc.) des décors grandioses, des éclairages léchés et un snobisme garanti par le prix exorbitant des billets. À Montréal, on idolâtre un style vocal qui est subtil comme un 18 roues dans mon salon. Un style vocal... Une voix, ce n’est pas de la musique. Ce n’est qu’un instrument. Un outil...

Et la musique, on l’a déjà expliquée?

Une dernière chose. Et je sais, vous allez me traiter de facho.

Je n’ai rien contre les gens qui ont du poids en trop. Par contre, à l’opéra, ça saute aux yeux, même dans les choeurs. Bordel, c’est une question de casting... Quand la fille sur qui tout le monde tripe a 100 livres au-dessus de son poids santé, je décroche. On ne parle pas de potelée, de bien enrobée, de grassette, ce qui me plaît pas mal en général. On parle de morbidité. Désolé si le mot vous choque, mais c’est le terme médical. Au théâtre, est-ce que vous accepteriez que Juliette pèse 300 livres et Roméo 150 livres? Dans la vraie vie, ça serait super et surtout, pas mon problème. Mais là, on ne parle pas de vraie vie. On parle d’un spectacle. Si au cinéma, j’avais l’impression que je pouvais donner la fessée au Terminator, ça ne passerait pas dans ma tête. Alors, pourquoi à l’opéra il faudrait que ça passe?

Savez-vous pourquoi Callas (que je n’aime pas) était la plus grande? Son armateur de mari l’a fait maigrir. Il lui a dit : «écoute poupée, tou es la plousse belle voix, tou séras la plousse belle».

Même chose pour les mecs. Vous êtes trop gros les gars. Un chevalier avec votre tour de taille se ferait buter dans le temps qu’il faut pour chanter un contre-do. De toute façon, son cheval se plaindrait à son syndicat. En parlant de cape et d’épée... Si vous avez peur de vous faire mal, laissez-la donc dans le fourreau votre épée en plastique, parce que là, nous aussi on a peur pour vous et ça nous déconcentre.

Sur ce, Mère Indigne a raison : c’est excellent le Hautes-Côtes de Beaune!

Cheers


C’était quand même un super bon show.




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27 septembre 2007

Saïb ou "Ce n'est pas parce qu'on met des mots ensemble que ça fait une phrase"

Appelons-le Saïb. Je le connais depuis qu’il est en maternelle. Maintenant, il est en cinquième année, mais on lui a trouvé une place en classe TC.

Le problème avec Saïb, c’est qu’on n’a jamais été certain s’il nous niaisait ou pas. En d’autres mots : est-il con ou baveux?

Les évaluations psychologiques demeurent nébuleuses (pour ce que j'en sais...) et le père souffre lui-même d’un grave déficit d’attention. Ajoutez à ça des voyages de plusieurs semaines pendant l’année scolaire et vous obtenez Saïb.

En passant, il parle très bien français et son père aussi.

Ce matin, en TC troisième cycle.

Saïb : Heu... C’est heu, l’affaire là...

Moi : Huh?

Saïb : Là l’affaire... C’est...

Moi : Saïb, si tu veux me parler, tu dois faire un phrase.

Saïb : ...

Moi : Je ne comprends pas ce que tu me demandes. Fais une phrase.

Saïb: ...

Moi : Mets les mots ensembles pour que ça forme une phrase que je pourrai comprendre.

Saïb réfléchit.

Et là, tout devient clair pour moi... mais pas pour lui. Le doute couvre son visage.

Saïb (interrogatif) : Je - mange - une - pomme.


La classe se bidonne. Grrrr... Moi et l’éducatrice, on les remet à leur place (cou-couche, panier, pa-pattes en rond...), mais nos regards se croisent.

Nous avons la réponse.






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Le problème des tics

Problème d'éthique?

Ou quand les TIC attaquent tôt. Tic-Tac-Toe. Wow... quel jeu de mots! Mais que voulez-vous? Ça me prenait un titre pour vous crier mon désarroi par la tête.

Ah oui... pour les non-initiés, TIC veut dire Technologies de l’Information et des Communications. En d’autres mots, l’ordinateur et le multimédia. Je sais... mais on fait ça simple aujourd'hui.

D'abord, je ne vous cache pas qu’il y a une certaine pression pour qu’on intègre de plus en plus les TIC. C’est un peu comme l’enseignement de l’anglais il y a quelques années...

Le célèbre :

«Wouain mais moé, j’veux qui soye bilingue!»

Ah oui! Apprendre une deuxième langue... C’était quoi déjà la première?

est devenu :

«c importan linformatik lol lol lol ;-) «

Huh?

On se retrouve donc dans des classes qui n’ont parfois même pas de lecteur cd, mais où il faut intégrer les TIC... Dans le fond, y a rien là, mais attention, il ne suffit pas que l’enfant soit spectateur; il doit utiliser la bébelle de technologie et de communication.

Par exemple, chaque année, je fais un site Web pour le projet. On y trouve des photos des formations, la musique du spectacle, des extraits du texte et même des bouts de films. J’y balance aussi de la documentation sur le sujet sur lequel on travaille et on peut y suivre la progression du projet de semaine en semaine.

TIC?

NON! Ça, c’est de la grosse bullshit de prof qui se regarde le nombril, en occurrence, moi-même.

Les TIC commencent quand j’y ajoute un blogue. Les élèves peuvent laisser des commentaires. Ça devient un lieu de discussion virtuel.

TAC?

Come on... Un lieu de discussion, c’est rigolo, mais plutôt futile. Les TIC commencent vraiment avec le forum.

Yep... Tout simplement un forum. Une section pour les annonces et les règles, une section pour les personnages et une pour l’intrigue. On écrit chaque semaine en classe, mais le forum est ouvert 24 sur 24. On parle d’un projet qui regroupe quatre classes d’écoles différentes. Les élèves échangent avec d’autres jeunes qu’ils ne connaissent pas encore, mais avec qui ils vivront la plus belle aventure de leur primaire. Par les TIC, ils sont tous ensemble. Ils sont «branchés» dans la création.

Les TIC, c’est un outil, pas un but.

La prochaine fois que vos enfants vous parlent des projets «TIC» qu’ils font en classe, posez-vous donc la question : c’était quoi le but? Utiliser l’ordinateur?

Je suis prétentieux? C’est la frustration qui fait ça... Vous allez voir, bordel!

Vous avez déjà installé un forum sur un serveur? Moi, la première fois, je ne savais même pas la différence entre html et php.

Une base de données mySLQ, ça vous dit quelque chose?

C’n’est pas grave. Vous n’avez qu’à faire comme moi et feindre. Oui, c’est ça! Feakez un peu et on va vous croire.

Donc, je bidouille tout ça pendant l’été. Quand le projet commence, je mets à jour le forum régulièrement et je modère quotidiennement. Jusque-là, ça va.

Hier, je débarque sur le forum pour ma visite quotidienne. Surprise!

TOE

C’était le forum de l’an dernier. Pas seulement le modèle... Les questions, les réponses... tout. On était en juin 2007. AHHHHHHHHHHH!!!!

J’ai contacté la personne responsable du serveur. Ça ne marchait plus. Il a repris la sauvegarde de juin...

Kaput. R.I.P. forum. La base de données est sur le serveur... heu... était plutôt.

Ah oui... il est désolé. Moi aussi, je suis désolé. Les élèves qui ont posté des dizaines de trucs sur le forum, ils sont désolés aussi. Est-ce que les gens qui veulent qu’on intègre les TIC sont désolés?

Pour donner mes cours, j’ai plusieurs centaines de dollars d’équipement dans ma classe. Des instruments qui m’appartiennent et qui ne sont pas déductibles d’impôt. Faudrait en plus que je paye pour un serveur?

Bordel... Y a jamais rien qui marche dans cette commission scolaire?

Et je fais quoi moi là? Je recommence tout jusqu’à la prochaine gaffe?

Ou bien je trouve un autre hébergeur que l’employeur... Mais moralement, puis-je inviter une centaine d’enfants sur un site Web indépendant?



J'ai donc le choix :

1- Je laisse tomber les TIC.

2-Je laisse tomber l'éthique.



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23 septembre 2007

Mezzo-soprano coloratura

Cette fois, c’est la gonzesse qui traverse la Méditerranée pour libérer son mec. Le pauvre Lindoro est maintenant l’esclave de Mustafa, une sorte de sultan algérien...

Tant qu’à y être, aussi bien faire la paix entre le sultan et sa femme.

Méchant contrat pour Isabella, l’Italienne à Alger.

Les principaux rôles féminins de Rossini sont des femmes de tête. On parle souvent des héroïnes de Rossini. Sois belle et tais-toi? No way!

Autre curiosité : Il préfère les mezzo-sopranos coloratures.

Voici donc Isabella à la tête d’un choeur d’esclaves par nul autre que Cecilia Bartoli (il ne manque que le casque de Viking et les tresses blondes).

Pronti abbiamo...Amici in ogni evento...Pensa alla patria







J’écoutais ce truc l’autre soir.

Fiston (2 ans et des poussières): Chante! Chante!

Moi : Elle chante la madame? T’as même pas idée, man.





Avis aux mecs qui viennent de tomber amoureux de Cecilia : Avant de mettre un rein en vente sur eBay pour lui acheter une bague, attendez de l’avoir vu lorsqu’elle chante. C’est le photographe que vous allez demander en mariage.


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20 septembre 2007

Prenez votre espace...

Ben voilà, c’est fait. Ils l’ont pris leur putain d’espace. 100,7, la radio qui diffusait de la musique savante, R.I.P..

C’est maintenant un ex-animateur de Loft Story (y a pas de sous-métier), Philippe Fehmiu, qui anime l’émission du matin : Musique éclectique.

Bordel! C’est quoi l’affaire avec les caraïbes? Même Brassens est accompagné aux congas... ou à un truc africain, whatever, j’ai changé de chaîne. Ça perd tout son côté truculent. C’est scandaleux!

Donc, c’est fini la musique savante. Le monde n’aime pas ça. Que voulez-vous? Ça ne leur rappelle pas leurs vacances (kétaines?) dans le Sud.

On a donc droit maintenant, à du jazz cheap, de la musique de Club Med, un mouvement de Beethoven, suivi d’une toune de Beau Dommage. Les génies côtoient les autres. C’est pour tout le monde! Démocratie ou anarchie? Ah non... pas des mots compliqués le matin... C’est vrai. C’est votre espace...

Avertissement: Je ne dénigre pas ces musiques. Si c’est ce que vous pensez, vous êtes trop premier niveau pour ce blogue. Écrivez-moi et je vais vous en suggérer des plus appropriés. En d’autres mots, vous n’avez pas d’autre choix qu’être d’accord avec moi et de vous indignez devant la programmation de Space Musique.

On peut continuer?

Pourtant, il me semble qu’ils n’ont pas de pubs à vendre.

Comme en éducation, on donne à la masse ce qu’ils demandent. Vous voulez des chiffres? Vous voulez de la salsa? Du rock??? Élevez-vous vos enfants de cette façon?


Quoi? Pourquoi je n’écoute pas le machin classique de Coallier au lieu de chialer?

C’est ce que j’ai fait. Je vous avoue qu’ils me les cassent avec le canon de Pachelbel, l’adagio d’Albinoni et le palmarès des deuxièmes mouvements de concerto les plus mélancoliques de l'univers. Mais entre ça et Brassens en Afrique, avais-je le choix?

Je fais le saut. J’explore le côté obscure de la force.

Ô surprise! Un concerto pour guitare de Cimarosa. Je ne connais pas ça... yeah!

C’est sans doute une transcription! Pas grave. Bach en faisait de la transcription.

La guitariste que je ne nommerai pas était poche. Pas grave. Moi aussi je suis poche.

C’était une interprétation assez douteuse stylistiquement. Pas grave. Je n’ai pas d’argument, mais on se donne un break là...

Je me tape le deuxième mouvement. Je prends mon pouls. Tout est normal. La pression est un peu haute, mais c’est le matin et je me suis énervé sur Espace Musique. Le troisième mouvement commence. C’est trop lent, mais bon... c’est difficile la guitare classique. J’ai survécu jusqu’à la fin.

L’animateur se met à rigoler. Il tripe sur un écureuil dans sa fenêtre. Il ne fait pas que le mentionner, il nous en parle. C’est maintenant son ami... Bordel... Ensuite, on a droit à une pub. À Radio-Can, y en avait pas de pub.

Voici donc mes exigences.

Je veux un musicologue.

C’est tout. C’est le musicologue qui décide ce qu’on écoute et c’est lui qui en parle.





Wow... Ça ne me va pas du tout de commencer à 9h10.

C’est la faute du transport scolaire!






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19 septembre 2007

Bonnes nouvelles

Peut-on dire : "même les fous changent d'idée" ?

J’ai reçu un courriel de Martine Rioux de L’Infobourg.

Il semble que, devant la pression venant des enseignants et des directions d’école, la CSDM ait décidé de permettre aux écoles de procéder à l’achat d’ordinateurs PC ou Mac, à leur guise, avec l’argent de la mesure 50670.


Lisez l’article!

Bulletins chiffrés, renouveau pédagogique, ratios ridicules, horaires allongés, loi 142... ça passe encore, mais mon Mac, pas touche!



J'devrais pas être payé pour écrire ça sur internet?



Mise à jour : Je repensais à tout ça tout en me cherchant une raison d'attendre pour faire la vaisselle et un truc m'est venu à l'esprit: "Et si les blogues avaient joué dans la balance?". Je ne parle pas de mon blogue qui n'est qu'une œuvre de fiction, mais plutôt de celui de Mario Asselin. Il ne déconne pas et il sait de quoi il parle (tout le contraire de moi...).

Les blogues ont-ils vraiment ce pouvoir?

Ben non... C'est juste un truc pour fuir les tâches ménagères.


Une chose est certaine : plus j'écris, moins je frotte et la pile de vaisselle qui m'attend est bien réelle.



AHHHHHH!

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18 septembre 2007

Dissonances?

Écoutez les premières mesures de ce truc... drôlement moderne pour son époque. Trop. C'était possible avant ou après lui, mais pas pendant. C’est presque dérangeant. Ce type aurait pu faire faire un pas de géant au langage harmonique, mais il n’en avait rien à cirer.

C’est peut-être ça le génie? En avoir rien à cirer?


Moi, il m’a bien eu à la première écoute. Je cherchais comme un con le compositeur.

Et puis...

In your face!

Qui d’autre que lui?

Je l’aime!











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16 septembre 2007

Démagogie 101

Selon Le Petit Larousse Illustré 2007

Démagogie: n.f. Attitude consistant à flatter les aspirations à la facilité ou les préjugés du plus grand nombre pour accroître sa popularité, obtenir ou conserver le pouvoir.

Mario Dumont? C'est ce que j'aurais pensé hier.

Mais aujourd'hui, un monde nouveau s'ouvre à moi.







J'pense que je m'ennuie de Jean-Marc.



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15 septembre 2007

Fuite

Comme ça ne me tentait pas vraiment de bosser ce soir, j'ai balancé tous les extraits musicaux en ligne dans chaque billet correspondant.

Enjoy.

Ça commence en janvier 2007.

Fuite... fugue... Bah!








Fuga y Misterio

Astor Piazzolla




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14 septembre 2007

Professionalisme 101

Je viens de lire ceci :

Un article sur cyberpresse.ca


Ha-ha-ha... ha?

Avertissement : N'oubliez surtout pas que ce blogue est une oeuvre de fiction. Vous pouvez avoir pleine confiance en toute décision ministérielle, car elles sont prisent par des professionnels.

Des quoi?

Donc, le problème, c'est le corps enseignant... Nous, on n'est pas professionnel. La ministre nous demande de l'être par contre. D'être quoi? Ah oui! Professionnels... comme les médecins?



La ministre : Docteur. J'ai mal à la gorge et à la région lombaire.

Le docteur : Faites "A".

La ministre : Non, je veux le faire un pourcentage! "96.8%!"



S'cusez-là. Je recommence.



Le docteur : Faites "A".

La ministre : "A"

Le docteur : Hummm... Mais vous n'êtes pas infectée. Toutefois, c'est peut-être la toux violente qui a provoqué votre mal de dos. Je vous prescris un anti-inflammatoire et il faudra être prudente.

La ministre : Mais je veux un antibiotique, pas un anti-inflammatoire. Ça me donne mal à l’estomac.

Le docteur : Mais Madame, vous n'avez pas d'infection. Votre mal de gorge est sûrement de nature virale.

La ministre : Non. Je veux un antibiotique.

Le docteur : Mais madame...

La ministre : Allons docteur. Faites preuve d'un peu de professionnalisme et donnez-moi ce que je demande.





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12 septembre 2007

Prof Malgré Tout fait des liens

Rien n’est gagné d’avance. Normalement, comme je suis pute sur les bords et que j’aime bien avoir l’intérêt des élèves, voici comment j’aborde la notion «solo, duo, trio, quatuor, etc...» :

Avertissement : Quand j'étais petit, on n'avait pas de voiture et le McDonald's était loin. J'ai eu ma première dose à l'adolescence. Résultat : je ne suis pas addict et je suis un peu inculte.

En deuxième année.

PMT (solennel): Bon... déposez vos baguettes. Il est maintenant temps qu’on parle des vraies affaires. Oui, vous avez bien compris : des vrâ affaires.

Silence dans la classe.

PMT : Quand tu vas chez McDo et que tu commandes un trio MacPoulet, sais-tu pourquoi on appelle ça un trio MacPoulet?

Un «smatte » : Parce que c’est pas un Big Mac?

PMT: Non! Parce qu’il y a trois trucs : un MacPoulet, une frite et une boisson gazeuse. Trois comme dans trio.

La classe : Ahhhh...

Le «smatte »: J' l’savais.

PMT: Ah oui le «smatte»? Alors, si on y ajoutait un chausson, ça s’appellerait comment?

Le «smatte»: Pfff... Il compte sur ses doigts. Un quatrio?

PMT : Tu viens de couler ton année mon homme! Mais ce n’est pas grave, car on t’aime quand même! De toute façon, c’est la réforme...

Un élève : Hein?

PMT: Je blague.... Donc, s’il y a quatre trucs, on dit un quatuor. Solo, duo, trio, quatuor, quintette, sextuor, septuor, octuor.

Le «smatte»: Ben là... tu pourras jamais manger toute ça!!!

PMT: Deux choses. Premièrement, je parle de musiciens, pas de bouffe et deuxièmement, je suis très sérieux quand je te dis que tu coules ton année, mais comme on t’aime tous beaucoup, on va te laisser passer! (réforme oblige...)

Ça, c’était dans une classe dite normale.

Maintenant, dirigeons-nous vers une classe TC deuxième cycle.

PMT (solennel): Bon... déposez vos baguettes. Il est maintenant temps qu’on parle des vraies affaires. Oui, vous avez bien compris : des vrâ affaires.

...Bzzzzzzzz

PMT: Maintenant, regardez vos mains. S’il y a une baguette dedans, mettez-la doucement sur l’instrument.

...Bzzzzzzzz

PMT: Tching Kawong!

Ils s’exécutent... (je vous expliquerai ça un jour...)

PMT: Quand tu vas chez McDo et que tu commandes un trio MacPoulet, sais-tu pourquoi on appelle ça un trio MacPoulet?

Et là, je vous jure que c’est vrai... mais bon, c’était la première période de la journée.

PMT : Allô??? Quand tu vas chez McDo et que tu commandes un trio MacPoulet, sais-tu pourquoi on appelle ça un trio MacPoulet?

Un élève: Ben j’aime pas ça.

Un autre: Ouain...

PMT: OK... Les Big Mac?

Un élève: Huh?

PMT: Vous aimez ça un Big Mac.

Après un bref chaos, on opte pour un trio McCroquettes. Que voulez-vous, en TC, les goûts, ça se discute.

PMT: Donc, si tu achètes un trio McCroquettes, sais-tu pourquoi on appelle ça un trio McCroquettes?

Un élève: Parce que c’est des McCroquettes!

PMT: Oui, mais pourquoi trio?

Un élève: Moi! Moi!

PMT: Oui?

L’élève: Hein?

PMT: Quoi?

L’élève: Oui.

PMT : Oui quoi?

L’élève: Laisse faire.

PMT: OK. Alors, pourquoi on dit trio? Y a quoi dans un trio Big Mac?

Un élève : Un Big Mac!

PMT: Je vous aide... Il y a trois choses.

Un élève : Je le sais! Du pain, de la viande et...

PMT: Oubliez ça... Trio... Trois...

Un élève : OK! J’ai compris! Y a trois tranches de pain dans un Big Mac!

PMT: Si j’avais le droit de vous laisser dans surveillances, je sauterais par la fenêtre.

Un élève: T’es même pas game.

PMT: T’as raison, je pourrais perdre ma job pour vous avoir laissés seuls dans la classe. Par contre, si c’est vous qui passiez par la fenêtre...

Un élève: Un jouet!

PMT: Hein?

L’élève: Un jouet! Y a un jouet dans le sac!

PMT: Quel sac?

Un autre: Le joyeux festin!

PMT: OK. Je décroche. Plus le droit de parler de McDo.

Un élève: Pourquoi?



Là, j’ai vraiment regardé la fenêtre...







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10 septembre 2007

Bye bye pomme

Je ne suis pas surpris, pas du tout. La CSDM a pris la décision de ne plus acheter d’ordinateurs Apple.


Non, mais quelle connerie!

Chaque année, je crée un cd à partir des compositions d’élèves, je fais un petit film sur les formations du projet, je le grave sur DVD, je fais un site Web avec des galeries photos, des extraits musicaux, des partitions, un forum... même un blogue bordel (pas celui-ci, je blogue pour mes élèves). Et je me tape tout ça quand?

Quand Fiston dort...

Et vous savez quoi? Je suis nul en informatique. Je suis sur Mac... c’est tout.

OK. Pas vraiment nul. Mais disons que je suis plus intuitif que technique.

Je fais parti des chanceux qui ont un portable fourni par la job. Pas par la job de prof de musique, quand même... Par le projet de comédie musicale.

Sauf que, comme je me tape ça, habituellement chez moi lorsque je ne suis pas payé, je n’ai pas envie de me battre contre une carte son qui n’est pas compatible avec un plug-in vidéo. Je n’ai pas envie et surtout, je n’ai pas le temps.

Pas le temps de rebooter un PC chaque fois qu’on essaie de faire deux trucs à la fois (J’ai l’habitude d’en faire trois).
Pas le temps de gosser avec des antivirus et toutes les cochonneries de Windows.
Pas le temps de perdre le peu de temps que j’ai.
Pas le temps.


J’ai un eMac qui plantait dernièrement. Il a quatre ans et tout comme son propriétaire, il n’est plus sous garantie. Apple me le répare gratos. Ils vont changer la carte-mère (c’est ce qui coûte le plus cher dans un ordi). Rappeler Dell, IBM ou Compact quatre ans plus tard pour faire changer un motherboard.... HA. HA. HA...

Avec un Mac, vient la suite iLife. T’as pas le choix, ça vient avec, alors aussi bien s’en servir un peu. Avec ce truc, une nouille de l’informatique fait de la musique lounge avec des loops, un film qu’elle peut graver sur DVD ou simplement tout balancer sur un site Web avec la galerie photo de son week-end à Chibougamau. Y a même un outil pour faire un blogue... Une vraie joke.

Vous en mettez quatre ou cinq dans une classe et vous avez un projet multimédia (si vous vous en servez).


Vous n’êtes pas convaincu que Mac c’est mieux?

J’ai l’argument de l’apocalypse...

Mère Indigne est sur Mac!

Vlan! Dans les dents!

Allez sur le site d’Apple et regardez les pubs «I’m a Mac, you’re a PC».

CSDM is a PC.







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09 septembre 2007

30

Imaginez des boîtes. Des tas de boîtes.

Dans les boîtes, des billes. Des tas de billes.

Une main géante et anonyme joue avec les billes.

Pas assez de billes dans une boîte? On répartit puis on jette la boîte.

Trop de billes dans une boîte? On prend les billes en trop et on les distribue dans les boîtes qui ne sont pas pleines.

Oups! On n'a plus assez de boîtes! C'est certain... on vient d'en jeter une.

Pas grave. On donne les billes en trop à un autre joueur.

Le but du jeu? Pfff... facile! Avoir le plus de billes possible dans le moins de boîtes possible.

***

Ce sont les enfants qui devraient jouer aux billes, pas les commissaires scolaires.

Je vous ai dit qu’on aurait une classe de 32 élèves et une classe de 31 élèves cette année, car la commission scolaire a fermé une classe cycle (classe combinée). La situation est rétablie.




Maximum 30 par classe.



On a chassé les indésirables.









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07 septembre 2007

Petite curiosité

Aujourd’hui, je me baladais dans trois écoles différentes avec un musicologue et une équipe de tournage (je vous en reparle un de ces quatre) pour faire entendre des extraits d’opéras à la marmaille locale.

C’est toujours plaisant de fréquenter des musicologues, car ils apprenaient plein de trucs à l’université pendant que nous, on se les cassait à lutter contre le métronome. La journée fut donc très instructive. Alors, comme je sais maintenant plus de chose, malgré que je ne sois pas plus «compétent» qu’hier à la même heure, je suis moins épais, et c’est ça qui compte: plus que t’en sais, moins que t’es épais! C’est anti-réforme et j’aime ça.

Je sais. Ma vie est palpitante...

À travers tout ce qu’on a balancé par la tête des enfants, on parlait entre autres de l’opéra Un Ballo in Maschera (le bal masqué) de Verdi. Oui, lui... Le même que dans la blague du trouvère.

Voici un des extraits qu’on leur a fait entendre :

Un type se pointe chez une sorcière question d’enquêter un peu et se faire dire qu’il se fera tuer par le premier homme qui lui serrera la main.

Ne vous détrompez pas : c’est quand même "l’histoire d’un ténor qui veut coucher avec une soprano, mais y a une basse (ou un baryton) qui ne veut pas". Faut quand même pas réinventer la roue à chaque fois. Peu importe. La madame fait ses incantations...













Pfff... Sa version était pas mal meilleure que la mienne, au musicologue.

Bon... Il est maintenant temps de justifier le titre du billet.

En fin de journée, nous étions dans une école très multiethnique et quand on parlait de Madame Butterfly, on leur servait du Cio-Cio-San par-ci et du Cio-Cio-San par-là. Ça se prononce à peu près «Tchio-Tchio-San» et c’est le nom de l’héroïne, celle qui se fait hara-kiri à la fin... Ben quoi? C’est du Puccini. Il faut bien que qu'elle meure à la fin et comme y avait personne pour faire la job...

Ce qui s’avère curieux, c’est qu’aucun élève ne rigolait (pas pour le suicide, pour le nom). Allez faire ça dans une école de Trois-Rivières et les enfants vont vous élire sur-le-champ humoriste de l’année à vie. Par contre, dans cette école, c’est une autre réalité. Quand tu as grandi avec quelqu’un qui s’appelle Choukri, Parthepann, Guong Tong (dites-le rapidement) ou Assuhl (prononcer «ass hole»), Cio-Cio-San, y a rien là!

En passant, c’était la classe la plus chouette de la journée et non, je ne vous les casserai pas avec du Puccini.





Édition spécial : Bordel que j'écris mal.C'est pas parce que tu mets des mots ensemble que ça fait un phrase...



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06 septembre 2007

Réunion

Cet après-midi, j’avais une réunion avec des gens du milieu de l’opéra pour un projet scolaire.

Devinez si j’ai aimé ma réunion...














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04 septembre 2007

31

En troisième aujourd’hui.


Une élève : Hey Prof Malgré Tout!

Moi : Hey Mademoiselle Machin...

L’élève : On va jouer du djembé aujourd’hui?

Moi : On se calme... C’est le premier cours.

L’élève : Ouain pis? T’as dit qu’on en jouerait plus cette année.

Un autre : Ouais!

Moi : Vous êtes combien dans votre groupe?

L’élève : 31!

L’autre : Ouais!

Moi : Ouch... Disons qu’on arrondit à 30. Si je vous fais jouer par groupe de 6... ça fait cinq groupes. On fera un groupe de sept. Si chaque groupe joue 4 minutes et disons une minute pour se placer... quoi Roger? Hein? Au moins deux minutes pour se placer? OK. Donc, 6 minutes par groupe. Supposons que tu es dans le cinquième groupe à jouer, tu vas attendre 4 X 6 = 24 minutes avant de jouer une note... Et ça, c’est si vous êtes super disciplinés. Dans le meilleur des mondes, tu vas jouer une fois et demie en une heure de cours. Veux-tu savoir ça fait combien de notes?

L’autre : Ouais!

Moi (gros yeux) : ...

L’élève (visiblement déçue) : Mais l’an passé... on en jouait...

L’autre : Ouais!

Moi : Vous étiez combien l’an passé?

L’élève (elle vient de comprendre) : 19...

L’autre : Ben là...

Moi : On va trouver un moyen, mais pas aujourd’hui...

L’autre (optimiste plus que jamais) : Ouais!

Et on se tape un cours assez dense, démographie oblige.

Heille! Come on l’optimiste! Même si ta mère te change d’école, ils ont coupé musique depuis belle lurette dans les autres écoles du quartier. Tu peux faire ton deuil du djembé pour cette année.

C'est n'importe quoi! 31 élèves de troisième. Je dirais 7 ou 8 TC intégrés à travers ça, mais, pour toutes sortes de raisons, pas cotés... Ça ne demeure pas moins des élèves très turbulents. J’étais dépeigné pas à peu près à la fin du cours, mais ce n’est rien... attendez de voir la titulaire dans un mois.

Juste avant, j’avais une classe TC. Environ 10 élèves et leur éducatrice au cas ou... Une vraie joke comparativement à la troisième année du régulier.

On se calme...

Disons que votre enfant est dans cette classe de troisième année et que vous ne voulez pas le changer d’école. J’ai la solution à votre problème et comme je suis juste et bon, je vous la donne.

Vous allez voir, c’est tellement simple...

Votre enfant doit péter les plombs sur une base régulière. On parle de trois à quatre sorties de classe par jour, des bagarres (pas obligé de les gagner...), une psychopathologie pas très claire en attente de diagnostique et un chandail des Sex Pistols taché du sang de l’animal domestique de votre choix.

Et voilà, dans quelques mois, votre progéniture aura sa place dans la chouette classe TC. En bonus, comme vous êtes des gens bien, la prof va vous adorer. Personnellement, si j’avais à aller prendre une cuite avec un prof de mon école, ça serait avec elle et en plus l’éducatrice est géniale (on l’inviterait!)... Je vous le dit: vous n’en avez rien à foutre du régulier! C’est en TC que ça se passe.


Surtout, ne me remerciez pas, ça me fait toujours plaisir de vous conseiller et n'oubliez pas: ce texte est le fruit de mon imagination. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes dans notre belle commission scolaire. Toute ressemblance avec blablabla est le fruit du hasard et blablabla...




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